Archives Menstruelles

Gimini Khrouchtchev se fend d'un drôle d'édito sur fond de meilleurs voeux, de provocation politique et de larme à l'oeil hivernale. Le propos tient la route mais on peine à le suivre : l'ironie se maintient jusqu'au bout mais on sent que a ça a été rédigé un lendemain de fête. La gueule de bois, peut-être ? la fatigue ? Une certaine nostalgie pour la quatrième république ou la Guerre d'Espagne ? On ne sait pas trop. Autant le lire vite fait, se torcher avec et lui faire un roudoudou, il semble en avoir besoin.

Superbe texte de Lapinchien improvisé sur le pouce dans les commentaires du texte de Gimini Khrouchtchev ce matin même. Ce serait un manifeste zonard que ça ne m'étonnerait pas.

Allons bon, Mill semble avoir envie de changement. Première publication qui ne soit pas la suite d'une histoire de grotte depuis six mois, ça nous change. En revanche, le concept, on connaît déjà (même si ça date un chouïa) : dans la série "Absurdismes", des saynètes absurdes oscillant entre l'humour noir et le pince-sans-rire, racontées sur le mode scénaristique, c'est dire si le gars est flemmard. Ici, tout part d'un malentendu - ou pire, d'un jeu de mots - entre les deux sens du mot avocat. Une ambiance bizarre, un marchand de fruits et légumes décontenancé et des mouches qui n'en finissent pas de crever. Je sens que l'auteur veut nous dire quelque chose mais quoi ?

Vous l'attendiez avec une impatience gourmande, bande de gourgandines, et voilà qu'on vous la donne, comme on jette un os de dinde à un triste cabot famélique, quelques jours après le réveillon. Je veux bien sûr parler du retour de la rubrique du courrier des lecteurs, dont je me suis emparé sans la moindre vergogne. Ici, c'est moi qui pose les questions. Au menu : Charogne et son éminence grise aka le sinistre rongeur qui fume des joints. Bon appétit* ! *en français dans le texte

Etrange texte que celui-ci. Nouvelle autrice, inconnue au bataillon, pourvue d'une plume sobre et efficace. Elle a le bon goût de faire court et installe d'emblée une atmosphère routinière, plongée dans une science-fiction paresseuse mais loin d'être désagréable. Il est permis de supposer qu'il y aura une suite parce que, sinon, la chute est ratée. L'histoire se focalise sur une saynète de drague lourde relativement ordinaire - il est permis de le déplorer - dont le contexte un poil obscur implique des flics, des contrôles et une organisation sociale contraignante. Nous attendons la suite.

HaiKulysse, pour son premier texte de l'année 2025, la parodie d'une bande-dessinée de Gotlib parodiant elle-même "les Malheurs de Sophie". Disons-le d'emblée, c'est baroque. On y croise Donald Trump et la fille d'un certain borgne raciste, antisémite, révisionniste et tortionnaire, et une poignée de chiens d'attaque à la libido aussi mesquine qu'agressive. On y retrouve surtout le goût de l'auteur pour des phrases alambiquées, plutôt bien roulée d'ailleurs, et les ambiances sombres. L'intrigue nous relate une sorte de vengeance politico-sexuelle sur fond de cryptogrammes. Et les cryptogrammes, c'est très très bien.

Jacques Brel se relève d'entre les morts pour proposer une réinterprétation de l'une de ses chansons de scène les plus populaires. En hommage à Glaüx-le-Chouette, passé en touriste. Disons-le tout de suite, Jacques Brel, sans la musique, c'est de la merde. Mais nous aimons la naphtaline et le retour en fanfare de notre vieille chouette valait bien cette fantaisie.