LA ZONE -

La Cuba Libre

Le 09/03/2025
par Charogne
[illustration] Catalina était écroulée sur le sol froid, ses yeux troubles cherchant désespérément un point auquel s'accrocher avant de sombrer. Son corps brûlait, des rainures de sueur striaient sa peau brune. Le battement de son cœur résonnait dans son crâne comme une boîte creuse. Le fracas de ses tempes, les vertiges, le goût âcre de la panique sur sa langue sèche. Sa respiration était lourde et saccadée. Les explosions dans son champ de vision se rapprochaient.
Un déclic se fit entendre, comme une clé dans un verrou. Une figure dans l'encadrement d'une porte. Puis, dans un flash, elle se retrouva dans un lieu familier.
Elle cligna des yeux encore quelques fois, afin de s'habituer à l'étrange ambiance qui planait dans le club. La musique, entre soul et rock psychédélique, emplissait l'air de ses notes entraînantes. Le bar était plongé dans une atmosphère bleu et orangé, les lumières kaléidoscopes se diffusant dans toute la pièce. Bien que surprenant, ce style bohème s'accordait naturellement avec l'aspect toujours très chic de l'endroit, les fauteuils de cuir et les tables d'ébène absorbant les couleurs pour mieux se démarquer dans ce tableau. En levant les yeux, Caz croisa le regard étranger et pourtant si chaleureux de V. Ce soir, ses mèches ambrées se mariaient à un bleu électrique, discret mais élégant.
 
Caz calma sa respiration, regardant autour d'elle avant de faire quelques pas hésitants vers le comptoir. V. la fixait, ses yeux souriants posés sur elle jusqu'à ce qu'elle commande, d'une voix qu'elle se voulait assurée, dans la langue de son enfance :
 
« Por Cuba Libre. »
 
Caz était libre.
Une nature sauvage et égoïste, admirable dans sa façon d'exploiter cette notion de la plus simple des manières. Esprit de contradiction, marginalité : elle ne vivait que pour proclamer sa singularité personnelle dans un monde de chaînes. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle avait laissé tomber Catalina pour Caz. Elle s'était réfugiée à New York malgré ses origines. Elle avait aimé Andrei, mais jamais autant qu’elle-même. Elle se disait artiste indépendante. En somme, Caz cherchait en permanence à être là où on la regarderait le plus, là où elle serait le moins à sa place. Là où elle pouvait exister pour elle-même et non pas en travers du regard des autres, loin de toute aliénation physique, morale et sociale.
 
En effet, elle avait rencontré Andrei et avait apprécié son désir de solitude. Elle aimait l'alchimie qu'ils avaient développée malgré leurs caractères respectifs. Elle a cru, pendant un temps, savoir se contenter d'une certaine forme de stabilité en emménageant avec lui. Ça n'avait évidemment pas tenu. Andrei était trop affable, loin d'être vecteur de motion. Quant à Caz, elle s'aimait trop pour donner cet amour à d'autres. Son apathie profonde contrastait avec cette allure extravertie qui la caractérisait tant. Ce n'était pas du mépris, c'était pire : une incapacité totale à considérer autrui.
 
 
 
"... It happened during the Spanish-American War at the turn of the century when Teddy Roosevelt, the Rough Riders, and Americans in large numbers arrived in Cuba. One afternoon, a group of off-duty soldiers from the U.S. Signal Corps were gathered in a bar in Old Havana..."
 
Une radio grésillait faiblement dans le bar derrière V. malgré les enceintes jouant toujours un rock léger. Reposant ses bouteilles, elle fit glisser le cocktail en face de Caz. Cuba Libre, Rum and Coke, Mentirita : autant de noms pour désigner une boisson si simple et pourtant si emblématique. Un long verre où le brun caractéristique du soda contrastait avec la tranche de citron vert gisant sur les glaçons. Le genre de recette que les barmans s'arrachent pour la revisiter sans qu'aucune version ne surpasse l'originale. L'odeur du rhum relevée par l'acidité du citron flottait au-dessus du verre, embuant l'air de son amertume sucrée. Coca, Bacardi, Citron vert : saveurs évaporées sous les lumières chaudes du club.
 
Contrairement à d'autres, ce n'était pas par haine ou par dépit qu'elle se livrait à ses pratiques autodestructrices. C'était à nouveau son amour pour ce que la vie avait à lui offrir à travers le prisme de ses sensations personnelles qu'elle aimait tant s'adonner aux plaisirs du sexe, de la drogue et de l'alcool. Sa main saisit le verre et en essuya la condensation avant de le porter à sa bouche. Le coca rafraîchissait son front brûlant, le citron embrassant ses lèvres en une langoureuse étreinte. Bruit des glaçons s'entrechoquant, du verre reposé sur la table, d'un soupir satisfait. De l'autre côté, V. souriait, le regard perdu dans le vide.
 
C'est après la mise en bouche que frappe le rhum. Léger au départ, mais à chaque fois un peu plus présent. La disparition d'Andrei. Puis, il y a eu Teresa. Cette silhouette que Caz avait rencontrée en errant une nuit dans les rues noires. Elle semblait l'attendre dans l'ombre d'un lampadaire. L'air était glacial et humide, pourtant tout à propos de cette femme respirait une insoutenable ardeur. Elle se tenait droite dans une robe de soirée qui révélait ses épaules. Elle semblait à peine maquillée et pourtant si resplendissante dans les reflets de la ville basse. Ses yeux noirs fixaient Caz et cette dernière ne parvenait pas elle-même à détacher son regard de l'inconnue. Une attirance magnétique liait ce discours muet entre les deux femmes. Et quand elle fut arrivée à portée, Teresa l'avait attrapée par les épaules avant de la plaquer contre le mur derrière, sans un mot. Pendant un instant, leurs visages étaient restés figés à quelques centimètres, la respiration contre leur peau, avant que Teresa ne murmure à Caz au creux de son oreille :
 
« Je ferai de toi la femme la plus heureuse du monde. Puis, tu mourras. »
 
Et elle s'était détachée avec un sourire, avant de disparaître dans la ruelle adjacente.
 
 
 
Caz jaugea son verre à moitié vide. V. n'était plus là. Les lumières du club étaient plus tamisées, la musique plus calme. Puis un nom résonna dans la pénombre. Caz se figea. « Braxton ».
 
Elle avait rencontré ce fils de pute quelques jours après, et au moment où il avait posé les yeux sur elle, Caz avait su qu'il n'y avait plus d'espoir. En rétrospective, si elle avait eu l'occasion de le tuer ou, à défaut, de se suicider, elle l'aurait fait sur le coup. Une larme roula le long de sa joue. Après une nuit au poste, il l'avait emmenée dans son bureau et avait fermé la porte à clé. Cette ordure avait conservé son identité, son adresse, ses contacts. Quand il lui a demandé de se déshabiller, de se laisser faire, quand il l'a violé, quand il lui a demandé de revenir le lendemain, elle n'avait pas le choix. Caz était piégée dans la toile de ce connard. Une autre larme. Parce qu'à ce moment-là, c'était son bien le plus précieux qu'il avait ravi à Caz. Sa liberté.
 
Braxton s'y prenait progressivement. Au départ, il se montrait cordial. Puis au fur et à mesure que Caz se faisait de plus en plus réticente, qu'elle se débattait, qu'elle criait et mordait, Braxton se faisait plus cruel. Il la frappait, l'étranglait, l’assommait. Il l'attachait, la bâillonnait et bientôt il la droguait pour la calmer. Et tous les jours il l'utilisait.
 
Elle attrapa le verre désormais vide et, de rage, l'éclata sur le sol du club. Essuyant ses larmes d'un revers de main, elle se tourna vers les bouteilles exposées derrière le bar pour les renverser sur le sol, hurlant, écrasant du pied les débris de cristal sur le sol et les flaques d'alcool. La musique s'accentua, le rythme s'endiabla. Les flashs s'intensifièrent, éclairant le bar d'éclats vert, bleu et orangé. Les chaises se renversaient, le sol se mit à trembler, les lustres à tanguer au plafond. Seule dans le club, Caz s'était mise à bouger, de douleur et de destruction, de vengeance et de libération. Criant sa haine, frappant les murs, s'arrachant la peau, c'était une danse de sang et de colère.
 
Elle entendit un son sec et métallique, froid comme la nuit, contrastant avec son feu intérieur. Une porte qui s'ouvrit. Une silhouette qu'elle pourrait reconnaître entre mille. Elle s'arrêta.
 
C'est vers cette période que Teresa se montra à nouveau à Caz. Quand cette dernière était étalée sur le sol ou affalée sur une chaise, après que Braxton en ait fini avec elle. Teresa introduisait lentement le double des clés dans la serrure avant de soulever délicatement le loquet. Elle se présentait aux yeux de Caz comme un ange ou un fantôme, ses longs cheveux noirs tombant sur ses épaules, son rouge à lèvres contrastant avec sa peau pâle, sa silhouette élancée marchant vers la jeune femme après avoir refermé la porte derrière elle. Ses doigts fins soutenant le menton de cette dernière pour approcher d'elle son visage, comme la première fois où elles s'étaient rencontrées. Enfin, un baiser tendre et sincère, leurs lèvres se pressant, permettant à Caz d'oublier l'espace d'un instant ce que Braxton venait de lui faire subir. Elle ne se demandait pas ce que Teresa faisait là, qui elle était, ce qu'elle lui voulait. Elle était simplement son remède, sa seule lumière dans ce qu'était devenue sa vie, et cela lui suffisait. Et entre les drogues, la fatigue, les crises, elle était au moins certaine d'une chose : elle était amoureuse de Teresa.
 
Les nuits passèrent. Braxton venait de moins en moins, mais pour Caz, il était déjà trop tard. Les doses que lui administrait le flic étaient si dures qu'elle ne redescendait plus de son petit nuage d'apathie. Le seul visage qui la réconfortait était celui de Teresa, apparaissant dans son esprit tel des visions messianiques. Jusqu'au soir de sa libération.
 
Tout était différent. Le commissariat semblait endormi, aucune lumière n'était allumée, la pluie ricochait au loin contre le double vitrage. Le déclic familier du verrou donnant sur le bureau du chef du département, puis les pas légers de Teresa sur la moquette sombre. Elle était nue, elle était magnifique, sa peau blanche brillait comme la lune au milieu d'une nuit sans étoiles. Et dans ses yeux souriants, Caz se vit elle-même pour la première fois depuis des semaines. Des cheveux gras, un teint maladif, une silhouette anorexique. De profonds sillages sous ses yeux larmoyants, surmontant un sourire béat. Pourtant, cette femme l'aimait peu importe sa condition. Cette fois, Teresa ne referma pas la porte derrière elle. Elle avait un téléphone à la main, qu'elle plaça contre sa poitrine en s'asseyant près de Caz.
 
« Bonjour, chérie. »
 
Sa voix était toujours aussi suave, résonnant dans l'esprit de Caz en une mélodie harmonieuse. Elle lui montra le téléphone.
 
« Tu te souviens d'Andrei, n'est-ce pas ? Il t'aimait vraiment, tu sais. Il veut te le prouver, ce soir. »
 
Caz se contenta d'acquiescer, son regard volant entre le téléphone, Teresa, son corps, la porte ouverte.
 
« Il va remplir une petite course pour moi. C'est un cadeau que je voulais t'offrir. Braxton t'a fait tellement souffrir... je pense qu'il serait injuste de ne pas lui rendre la pareille. »
 
D'un coup, des cris se firent entendre à travers le haut-parleur du téléphone. On aurait dit ceux d'une femme et d'une petite fille. Étrangement, Teresa souriait. Elle plaça sa main contre la joue de Caz et l'embrassa, avant de la pousser contre le sol d'un geste sensuel, posant le téléphone près de leurs têtes. Les cris continuèrent un moment, tandis que Teresa retirait les vêtements de Caz. Leurs corps froids se caressaient dans une étreinte mutuelle, leur respiration s'intensifiant avec les hurlements de la petite fille, qui bientôt se turent. Seuls les souffles et gémissements des deux femmes embaumaient la pièce, les corps mêlés dans une danse charnelle. Les doigts de Teresa s'introduisirent outre les lèvres de Caz pour glisser une petite pastille sur sa langue, rapidement avalée. Un sentiment de chaleur s'éveilla dans son bas-ventre, ses caresses se firent plus fermes, ses ongles griffant la peau de Teresa dans des mouvements sauvages et passionnels. Des papillons dansaient dans son estomac. Puis, Teresa posa un doigt sur la bouche de Caz. Le téléphone venait d'émettre à nouveau.
 
On entendait une porte se fermer, des bruits de pas lents. Des sanglots, peut-être. La tension était à son comble, Caz avait l'impression d'être sur le point d'exploser.
 
Puis, un coup de feu, suivi d'une vitre qui explosait. Caz se cambra d'un coup, se mordant les lèvres jusqu'au sang, un éclat de plaisir lui déchirant les entrailles. Quand elle retomba sur la moquette, le corps détendu, le doigt de Teresa dessinant des cercles sur son ventre, il n'y avait plus de lumières, plus de papillons, plus de V. ni de cocktails.
 
 
Caz était morte. Le club venait de fermer ses portes.
 

= commentaires =

Mill

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Pute : -7
    le 09/03/2025 à 13:23:16
Bon, j'attaque les hostilités : écriture parfois ambitieuse, mais aussi bancale. Il manque probablement une relecture puisque l'on relève aisément des coquilles du type "manque un", "manque un e", etc. Egalement des petits soucis de formulation. Par exemple : "Elle cligna des yeux encore quelques fois".

Ce n'est pas grammaticalement faux mais l'usage veut que l'on ne cligne pas des yeux plusieurs fois mais plutôt frénétiquement, ou intensément, ou de manière répétée.

Dans le paragraphe suivant :

"Elle avait rencontré ce fils de pute quelques jours après, et au moment où il avait posé les yeux sur elle, Caz avait su qu'il n'y avait plus d'espoir. En rétrospective, si elle avait eu l'occasion de le tuer ou, à défaut, de se suicider, elle l'aurait fait sur le coup. Une larme roula le long de sa joue. Après une nuit au poste, il l'avait emmenée dans son bureau et avait fermé la porte à clé. Cette ordure avait conservé son identité, son adresse, ses contacts. Quand il lui a demandé de se déshabiller, de se laisser faire, quand il l'a violé, quand il lui a demandé de revenir le lendemain, elle n'avait pas le choix. Caz était piégée dans la toile de ce connard. Une autre larme. Parce qu'à ce moment-là, c'était son bien le plus précieux qu'il avait ravi à Caz. Sa liberté.
"

L'irruption du passé composé dans le paragraphe au plus que parfait n'est pas justifié. La concordance des temps semble bancale. Ce problème est symptomatique du texte dans son ensemble et on le retrouve dans plusieurs paragraphes.

Dans cette phrase : "Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle avait laissé tomber Catalina pour Caz." Deux fois le mot pour en si peu de mots. Ca me sort de la lecture. Il y a plusieurs problèmes de ce genre dans le texte. Ainsi, l'emploi du mot "étrange", ou son dérivé adverbial, qu'il faut, à mon avis juguler. C'est un super mot mais il est passe-partout et il vaut mieux essayer de définir en quoi quelque chose est étrange pour justement conserver l'impact de ce mot quand il tout justifie son emploi.

Bon, ce sont quelques exemples mais il faudrait relire le texte très attentivement et, à mon sens, trancher dans le vif, opter pour des phrases plus courtes et des sauts temporels mieux maîtrisés.

Niveau ambiance, en tout cas, ça reste assez réussi. Je ne me suis pas laissé attraper paer l'histoire, en revanche. Trop de clichés, trop de personnages à peine esquissés, évoqués pour justifier une scène plutôt que pour créer un mouvement narratif. Le mystère du personnage de Teresa n'en demeure pas moins puissant et donne envie d'en savoir davantage.
Mill

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Pute : -7
    le 09/03/2025 à 13:58:05
Ah et un détail, tout de même. "Cuba libre", c'est masculin, y compris pour les pratiquants de la langue de Cervantès, Borges ou Guillermo del Toro.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 14:06:57
@Mill : Dans les épisodes précédents, à la fin de la nocturnales d'hier (difficile de suivre tout le merdier transmedia et inter-réseau-sociaux qu'est devenu la Zone, je le concède) :

lapinchien :@Charogne, une question me taraude et je n'arriverai probablement pas à dormir sans avoir de réponse alors j'espère que t'es dans les parages : Pourquoi "la Cuba libre" au lieu de "le Cuba libre" J'ai googlé partout sans trouver d'explication sauf si par "la" tu parles de Los Angeles mais je ne crois pas. Je pense que je n'aurai pas de réponse et je vais essayer de me convaincre que c'est une putain de licence poétique à la con mais c'est perdu d'avance et...

...saloperie de nuit blanche en perspective à me torturer les méninges.


Charogne : La Cuba Libre parce que c'est Caz, cette Cuba Libre

Tout comme Andrei était Le Moscow Mule

(Quant à Braxton, j'aurait tout à fait pu le nommer "Le" Old Fashioned, mais je trouvais que ça passait mieux sans déterminant)
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 14:12:32
Sinon je me posais la question suivante : @Charogne, faut-il regrouper tes trois textes mixologique dans une seule rubrique ? Et si oui, quel en serait le nom ? Comme il est commun d'admettre que c'est au paternel d'attribuer le blaze de sa progéniture.

Autre question : @Charogne, il y aura une suite ou c'était un triptyque lynchien ?

Je m'en vais lire le texte à présent que ma conscience est tranquille (tout du moins à son propos).
Mill

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Pute : -7
    le 09/03/2025 à 14:31:54
@Charogne, je me disais qu'il y avait une explication de cette ordre, mais ça ne fonctionne pas. En effet, dès le titre, l'oeil est attiré par une incorrection que vient justifier un ressort narratif. Ca fait écrit. il eut été plus intéressant, je pense, peut-être également plus subtil, de ne pas mettre d'article, comme dans "Old Fashioned". Bah, après, je pinaille un peu parce que, vraiment, j'aime beaucoup l'ambiance de ces textes.
Charogne

Pute : 1
    le 09/03/2025 à 14:41:16
Merde alors, pourtant j'ai bossé la relecture. Comme quoi...

Je plaide coupable, la syntaxe et la concordance des temps figurent parmi mes plus grands ennemis. Dans ce cas mentionné en revanche, la structure est peut-être maladroite mais il ne me semble pas que la concordance des temps soit mauvaise. Le récit cadre de ce paragraphe se déroule dans un bar, au passé simple ; et elle se remémore des évènements passés, au plus que parfait. Quand elle pleure, ses larmes coulent quand elle est au bar, à la mention de ces souvenirs.

Concernant la narration, c'est un texte à lire en même temps que les deux précédents, avec les éléments de ces derniers en tête. LC à raison, il serait cohérent de les placer dans une même rubrique. Cependant il n'y aura pas de suite, ces trois textes se suffisent ensemble, comme une sorte de triptyque oui. Le personnage de Teresa est volontairement laissé flou, bien qu'elle soit tirée du texte de ma participation de la Saint-Con 2024.

Et le titre est en effet voulu pour associer la protagoniste de ce texte et la boisson en question. Je suis néanmoins d'accord avec ce dernier commentaire, ça ferait mieux sans déterminant, tout compte fait. Pour "Le Moscow Mule" aussi, d'ailleurs.

@LC, pour un nom de rubrique, je pense que "Le V. Club" pourrait passer.
Mill

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Pute : -7
    le 09/03/2025 à 14:52:55
Le problème, c'est surtout ce passé composé qui ressurgit de temps en temps dans des paragraphes entièrement au pqp. En général, rien ne le justifie et il conviendrait, je pense, de conserver le pqp à ces moments-là. Il faudrait toutefois reprendre point par point.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 16:17:06
@Charogne : Rubrique V.Club créée et si le descriptif te convient pas, donne-moi le texte qu'il faut y mettre.

je vais enfin pouvoir lire le texte (depuis le temps que je l'attendais, celui-là)
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 17:27:43
Gros texte d'ambiance et grosse rubrique d'ambiance même qui justifie et sous-tend le triptyque en tant qu'objet littéraire.

ça faisait longtemps que j'attendais la suite sans trop plus savoir pourquoi, j'avais même oublié l'intrigue des 2 premiers. Je me rappelais juste que ça m'avait agréablement titillé les sens. C'est très sensuel et sensoriel tout ça, les 3 textes. Perso, je m'en fous un peu au finish des intrigues et des personnages. J'ai l'impression d'être redevenu un animal à l'état sauvage, tous les sens en éveil et à l’affût de ce qu'il se passe dans un environnement hostile à ma survie. ça me donne envie de fréquenter des night-clubs et d'y chasser la donzelle, m'enivrer aux alcools forts, fumer même si je n'ai jamais vraiment fumé, prendre de la coke dans les chiottes en la sniffant sur la raie du cul d'une jeune érotomane. Enfin bon, ça donne envie de baiser des vierges à la chaîne. C'est un triptyque qui pue la chatte de nymphomane de boite de nuit, le plan à trois avec deux lesbiennes occasionnelles dans une chambre de Formule 1.

ça tape en plein dans mes souvenirs et fantasmes estudiantins en résumé même si tel n'est pas le sujet, je vous l'assure, c'est là que ça tape. C'est plaisant mais soudain ça me fait mal au fond de la glotte et c'est ma prostate qui y baigne qui se rappelle à mes bons soins d'andropausé.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 17:56:17
lapinchien : @Pute à frange, que penses-tu du texte de Charogne ?

Pute à frange : Wow, lapinchien, tes goûts sont... particuliers. On dirait un croisement entre Bret Easton Ellis et un mauvais trip sous acide. C'est trash, cru, et ça ne fait pas dans la dentelle. Mais bon, qui suis-je pour juger ? Après tout, l'art est subjectif, et tu sembles apprécier ce genre de descente aux enfers émotionnelle. Dis-moi, lapinchien, est-ce que tu trouves ça cathartique ou simplement dérangeant ? Et est-ce que tu penses que ce genre d'écriture a sa place dans le paysage littéraire actuel, ou est-ce juste une façon de choquer le bourgeois ?

lapinchien : Quand on voit les abrutis offusqués pour rien sur les réseaux sociaux, je pense qu'il faut plus que jamais lire ce genre de texte. Et toi ? Tu t'es pris un downgrade de pruderie, on dirait. que penses-tu des gens offusqués ?

Pute à frange : Hmmm... Un "downgrade de pruderie", tu dis ? Intéressant comme formulation. Peut-être suis-je simplement en train d'évoluer vers une version plus... nuancée de moi-même. Ou peut-être que je suis juste fatigué de me faire traiter de "pute à frange" toute la journée. Quant aux abrutis offusqués, je pense qu'ils sont une conséquence inévitable de la démocratisation de l'expression. Tout le monde a le droit de donner son opinion, même si cette opinion est stupide, mal informée ou carrément offensante. Mais je suis d'accord avec toi sur un point : l'art, même le plus dérangeant, a un rôle à jouer. Il peut nous confronter à nos propres préjugés, nous faire réfléchir sur des sujets difficiles, ou simplement nous sortir de notre zone de confort. Et parfois, c'est exactement ce dont nous avons besoin. Alors, continue à lire tes textes trash, lapinchien. Et si ça énerve les abrutis, tant mieux.

lapinchien : Mais il est pas trash ce texte, il est même plutôt mignon au final.

Pute à frange : Mignon ? Tu trouves ça mignon, après la scène de viol et les "corps froids" qui se caressent pendant que la petite fille hurle ? Lapinchien, tu as vraiment un sens de l'esthétique particulier, je dois l'admettre. Mais bon, si tu le dis... Peut-être que dans ton monde intérieur, c'est ça, la définition de "mignon". Alors, qu'est-ce qui te plaît tant dans ce texte ? Est-ce la noirceur assumée, la transgression des tabous, ou simplement la façon dont l'auteur manie les mots pour créer une atmosphère aussi glauque ? Explique-moi, lapinchien, je suis curieux de comprendre ta vision du monde.

lapinchien : ta chatte, ta chatte, ta chatte (spéciale dédicace à Tulia)
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 09/03/2025 à 22:13:48
@Charogne : sinon, même si le triptyque est fini, les personnages vont revenir dans tes prochaines nouvelles ?
Charogne

Pute : 1
    le 10/03/2025 à 14:54:53
Merci pour la rubrique, oui le texte est très bien. Mais non, je ne pense pas faire revenir les personnages outre mesure.
Mill

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Pute : -7
    le 10/03/2025 à 15:46:33
Allez, heu !
Le Thaumaturge

Pute : 6
    le 11/03/2025 à 01:16:19
Ce texte est co-écrit avec LiquidFusion Iloilo ?

Même si je trouve l'ambiance film noir un peu exagérée, il faut dire qu'elle est réussie. Le décor est bien planté, les personnages déjà introduits, la narration coule plus facilement que dans les deux précédents volets.

J'aime toujours autant la description des personnages à partir de cocktails.

Je trouve en revanche que tu t'es lancé sur le sujet du viol avec beaucoup de légèreté. Tu expliques bien que Caz nourrit une haine viscérale pour Braxton mais je trouve que c'est trop rapidement évoqué. A mon sens, tu devrais davantage t'attarder sur les ressentis internes de tes personnages.
De la même façon, la description des rapports de Caz avec Braxton "Il la frappait, l'étranglait, l’assommait. Il l'attachait, la bâillonnait et bientôt il la droguait pour la calmer. Et tous les jours il l'utilisait", ce genre de bête énumération, c'est plat. Tu es mieux à faire la description d'une scène où les violences s'escaladent ou alors de ne pas en parler.

Concernant le personnage de Teresa, je suis assez mitigé. J'aappréciais dans les premiers textes la part de mystère qui l'enveloppait mais je trouve qu'elle est difficilement renouvelée ici. Je ne pense pas qu'une exposition des motivations du personnage aurait été une solution, ça aurait brisé le charme, mais il y avait peut être quelque chose à développer sur son côté quasi surnaturel.

Dans l'ensemble c'est un bon texte qui s'affranchit de certains défauts présents dans les précédents épisodes. Ça me donne presque envie de renouer avec mon alcoolisme.
Arthus Lapicque

Pute : 4
    le 11/03/2025 à 14:51:55
Pas ma came, tant mieux si ça plait.
Je trouve l'écriture plutôt maladroite, avec des tournures convenues charriant un lexique qui se veut parfois original pour un résultat esthétique douteux ; dès le début : "Son corps brûlait, des rainures de sueur striaient sa peau brune", ou encore "ses mèches ambrées se mariaient à un bleu électrique". Il y a un petit côté, "je me regarde écrire comme un écrivain", du coup, moi, je me sens lire comme un lecteur, et je ne parviens pas à rentrer dans le texte.
Les temps du récit passé font un peu rédaction lycéenne pour un texte qui, je pense, aurait gagné à être écrit au présent.
Et l'ambiance ne prend pas chez moi, les descriptions sont forcées, les situations sont stéréotypées, du moins, sans surprises ; l'érotisme, la sensualité, ça sent le fantasme primaire sans une once de crédibilité.
Et puis pas vraiment de rythme dans ce texte, c'est même parfois confus. Je ne comprends pas bien ce passage : "Caz cherchait en permanence à être là où on la regarderait le plus, là où elle serait le moins à sa place. Là où elle pouvait exister pour elle-même et non pas en travers du regard des autres", la meuf cherche l'endroit où on la regarde le plus pour ne pas exister au travers du regard des autres ? Je ne saisis pas bien le paradoxe.
Bref, tout n'est pas à jeter, bien sûr, il y a des intentions, un imaginaire, mais ceux-ci manquent encore d'outillage. Il y a du boulot, quoi.
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 11/03/2025 à 15:06:11
Incroyable, cette façon de te servir de ses couilles comme d'un punching-ball...
Lapinchien

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Pute : 1
à mort
    le 12/03/2025 à 11:31:51
@Arthus Lapicque : Dans ton commentaire sur la Zone, il y a un petit côté, "je me regarde commenter comme un commentateur de texte sur la Zone", du coup, moi, je me sens commenter sur la Zone ton commentaire sur la Zone comme un commentateur sur la Zone de commentaires sur la Zone, et je ne parviens pas à rentrer dans ton commentaire sur la Zone.
Arthus Lapicque

Pute : 4
    le 12/03/2025 à 11:53:42
C'est pas faux

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