La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

nocturnales en groupe

Démarré par lapinchien, Mars 09, 2024, 19:31:27

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Charogne

Je suis rentré, entre temps, après un Delight for ladies et un Tenor Madness. Et c'est pas des noms de sextapes, juré.

J'ai continué d'écrire, mais je pense m'arrêter là. La mort de David Lynch, l'alcool et cette petite playlist post-punk sont autant de raisons pour m'inspirer davantage dans mon écriture. Bonne nuit, zonards, zonardes.

https://youtu.be/BKRTFqcjBqY?si=XozpqDleIZCjBjSr

lapinchien

Citation de: Charogne le Janvier 19, 2025, 03:27:52Je suis rentré, entre temps, après un Delight for ladies et un Tenor Madness. Et c'est pas des noms de sextapes, juré.
Quel monde décadent ! On t'autorise vraiment à filmer ce qu'il se passe dans ces lieux sombres et sordides, avec ton smartphone ? Il parait que des gens claquent des doigts au lieu d'applaudir. C'est presque aussi pervers que de se coiffer d'un Fédora pour la photo de son profil Facebook.

Citation de: Charogne le Janvier 19, 2025, 03:27:52J'ai continué d'écrire, mais je pense m'arrêter là.
Une machine de Turing sommeille en toi, champion.

Citation de: Charogne le Janvier 19, 2025, 03:27:52La mort de David Lynch, l'alcool et cette petite playlist post-punk sont autant de raisons pour m'inspirer davantage dans mon écriture.
Tu pratiques des mélanges dangereux pour ta santé, jeune homme ! Dieu t'a créé libre, autonome et seul garant du propre salut de ton âme aussi je t'épargnerai un laïus moralisateur. Au cas où, voici le numéro direct de la permanence médicale téléphonique du centre anti-poison et de toxicovigilance le plus proche de Rambouillet : 01 40 05 48 48.

Citation de: Charogne le Janvier 19, 2025, 03:27:52cette petite playlist post-punk
On t'a menti. Il n'y a rien après le punk, les punks ont sciemment cramé la caisse pour qu'il n'y ait pas d'héritage.

CAPSLOCKENSPIEL

Citation de: lapinchien le Janvier 18, 2025, 23:02:19J'aurais juré que Glaüx serait là ce soir. j'aurais mieux fait de tapoter le 3615 IRMAïKulysse sur mon minitel. Il est peut être en train de corriger des copies ? Je pensais que ça ne se faisait plus, qu'à l'ère où ChatGPT pond intégralement le devoir de l'élève, ChatGPT était aussi intégralement capable de le corriger. Je me goure intégralement. Je l'imagine grelotter en robe de nuit et ça m'excite.

J'avais Monty Pythons en capsule familiale, faut que je prenne le rythme, il faut être très patient avec moi ET QUE JE OU ON ME DONNE UNE MISSION BORDEL. Je suis un homme de missions. Un productif. Un corporate efficace. Un agent des grandes capitales d'imprimerie.

Parce que mon projet de [222] au théâtre, ça fait dix ans que je le traîne, et qu'il me traîne, faut que j'en sorte.

LePouilleux

Un samedi au supermarché

Je ne me rappelais plus exactement où j'étais. La sensation de quelque chose de vaseux s'insinuait en moi. Un bourdonnement sourd faisait vibrer mes tympans. J'ouvris tout à fait les yeux. La chambre, plongée dans le noir, ne me donnait aucun indice sur les songes qui avaient secoué mon sommeil au point de me réveiller. Mon esprit demeurait lui-même figé entre le sommeil et un éveil trop brutal pour commencer la journée. Ma compagne se retourna vers moi, l'air toujours assoupie. De sa bouche sortait les effluves d'une mécanique secrète : odeur d'ail et relents acides refoulés du plus profond de ses entrailles. Je déglutis difficilement en détournant la tête pour échapper aux exhalaisons qui me semblaient à ce point insupportables que je faillis me précipiter aux toilettes. Et pourtant, ce n'était que l'odeur naturelle de ma femme. Mais tout me semblait étranger tout à coup, souillé, loin de tout ce dont j'étais familier. Mon corps, lourd, plus vieux que d'habitude, s'extirpa difficilement de sous la couette. Le mobilier autour de moi sentait le neuf, le propre, tout ce qui pouvait être rassurant. Des choses matérielles objectivement inutiles jonchaient la moindre pièce comme des fétiches nous protégeant de maux relégués aux oubliettes de notre mémoire biologique. La maison, encore plongée dans le noir des volets roulants, représentait la somme d'une infinité de choix rationnels. Elle représentait un aboutissement qui n'était rien d'autre qu'une niche de confort et un terrier d'innovations techniques. Et maintenant ? Il y avait  peut-être quelque chose d'ancien que j'avais oublié, qui essayait de remonter à la surface pour venir tambouriner à la porte de mon existence  « Calme-toi Yvan, c'est trop deep pour un dimanche matin. » Je commençais à zyeuter une liste de course sur mon smartphone. Puis, je passais complètement à autre chose en prenant un café pour laver cette sensation étrange et dérangeante.


Cette sensation se répéta pourtant, une demie-heure plus tard, dans le rayon biscuits, goûters et pâtisseries de Génialmarché. Le dernier endroit au monde où on pouvait imaginer faire une crise d'angoisse. Alors que je cherchais les barres chocolatées « Capt'ain Bon » à travers les couleurs vivaces des multiples emballages en carton et plastique, un couple de retraités aisés — des boomers —  me coupa la route avec son lourd caddie remplit de plus de 1500 euros de marchandises. La roulette avant-droite de leur chariot me heurta la pied et je protestais d'un : « hum !».  Mais cela ne les fis pas réagir. Ils continuèrent à traîner le nez en l'air, lents, terriblement lents, en mettant de travers leur caddie pour bloquer complètement le passage aux autres clients voulant traverser le rayon. Je n'existais simplement pas à leurs yeux. Scandaleux. J'étais une contingence qu'on pouvait se permettre d'ignorer. Une chose qui n'existait pas dans cet univers donné. Je me rendis alors compte que la lumière blanche du magasin pulsait beaucoup trop fortement. Elle s'imprimait douloureusement sur ma rétine en me fatigant la vue. Mes yeux se mirent à cligner frénétiquement. La nausée monta à nouveau. Ma tête tournait étrangement. Je fis tomber un paquet de Capt'ain Bon « Milky Latte Cinnamon » par terre. Un détail me perturba : le capitaine ne possédait que quatre doigts sur la main qu'il agitait vers les petits enfants sensés ingurgiter sa barre de chocolat remplit de sirop de glucose. Les deux vieux se retournèrent alors brièvement. Leurs yeux passèrent à travers mon corps, je veux dire, comme s'il mirait à travers une vitre transparente, puis reprirent leur folle chasse aux promos.
Je commençais rapidement un exercice de respiration apprit sur Noustube. Se concentrer sur l'expiration et l'inspiration de l'air. Évacuer l'air calmement pour éviter le déséquilibre des flux. L'angoisse n'est qu'un phénomène physique contrôlable, qui n'a aucune réalité objective. C'est ainsi que me vinrent à l'esprit un éventail de situations apaisantes. Des gouttes de pluie tambourinaient contre le toit en tôle d'un chalet confortable. Un panda grignotait calmement une pousse de bambou. Maman ourse  léchait bébé  ourson. Un rayon de soleil perçait à travers un champs de blé caressé par le vent. Des nuages frôlait des sommets enneigés à une vitesse folle. Je fermais les yeux, entrevoyant le bout d'un tunnel à la lumière chaude et apaisante. Toute l'angoisse s'estompa de manière miraculeuse. Bordel. Mais pourquoi fallait-il que les responsables marketing de Pestlé aient foutu ces spirales rouges tournant à l'infini dans les yeux du Cap'tain Bon ? Sans doute pour happer l'âme des enfants innocents.

lapinchien

Citation de: CAPSLOCKENSPIEL le Janvier 19, 2025, 16:05:15il faut être très patient avec moi
Pas de souci. Les choses sont bien faites. Tant qu'on n'enchaîne pas 10 nocturnales du samedi, on ne peut pas débloquer le niveau suivant : les soirées chemsex du mardi chez Clacker. La prochaine a pour thématique : poppers, protoxyde d'azote et rôle de la didascalie dans les ouvrages "Que sais-je ?".

Citation de: CAPSLOCKENSPIEL le Janvier 19, 2025, 16:05:15ET QUE JE OU ON ME DONNE UNE MISSION BORDEL. Je suis un homme de missions. Un productif. Un corporate efficace. Un agent des grandes capitales d'imprimerie.
Dourak sait se faire désirer mais ça vaut le coup. En grand chef d'orchestre qu'il est, il saura nous mener à la baguette dans le cadre de son initiative révolutionnaire. Pour l'instant, il est occupé à concevoir un plan d'invasion de Taïwan pour la Chine. (AH MAIS tu m'as refilé le syndrome des contrepèteries, c'est trop dégueu !) Mais dès la fin de la semaine, il reviendra vers nous avec des directives. ça fait deux semaines que je trépigne sur les starting blocks. Le monde s'écroule autours de mon couloir N°2 de la piste athlétique du grand stade Maxime Chattam de la littérature disruptive mais je fais avec. Un conseil du regretté Lao-Tseu : "Je n'ai que trois choses à enseigner : la simplicité, la patience, la compassion et le calcul mental."

Citation de: CAPSLOCKENSPIEL le Janvier 19, 2025, 16:05:15Parce que mon projet de [222] au théâtre, ça fait dix ans que je le traîne, et qu'il me traîne, faut que j'en sorte.
10 ans. On peut parler d'accouchement dans la douleur. Faudrait commencer à penser à une péridurale pour [222]. Et puis son anorexie mentale n'a pas dû arranger les choses ? ça a pu affecter les résultats obstétricaux et néonataux. 10 ans, effectivement. Péridurale voire euthanasie. Regarde. En dix ans, Konsstrukt a failli faire couler dix fois les éditions La Musardine avant de décrocher un poste de directeur de publication au Diable Vauvert. En dix ans, Le Duc a raté 10 fois son brevet des collèges. Regarde. NON MAIS REGARDE LA SALOPERIE D4INSTITUTION TERRORISTE AUX TENTACULES INTERNATIONALES QUE TU SUBVENTIONNES §§§

lapinchien

Citation de: LePouilleux le Janvier 19, 2025, 18:35:59Un samedi au supermarché

Je ne me rappelais plus exactement où j'étais. La sensation de quelque chose de vaseux s'insinuait en moi. Un bourdonnement sourd faisait vibrer mes tympans. J'ouvris tout à fait les yeux. La chambre, plongée dans le noir, ne me donnait aucun indice sur les songes qui avaient secoué mon sommeil au point de me réveiller. Mon esprit demeurait lui-même figé entre le sommeil et un éveil trop brutal pour commencer la journée. Ma compagne se retourna vers moi, l'air toujours assoupie. De sa bouche sortait les effluves d'une mécanique secrète : odeur d'ail et relents acides refoulés du plus profond de ses entrailles. Je déglutis difficilement en détournant la tête pour échapper aux exhalaisons qui me semblaient à ce point insupportables que je faillis me précipiter aux toilettes. Et pourtant, ce n'était que l'odeur naturelle de ma femme. Mais tout me semblait étranger tout à coup, souillé, loin de tout ce dont j'étais familier. Mon corps, lourd, plus vieux que d'habitude, s'extirpa difficilement de sous la couette. Le mobilier autour de moi sentait le neuf, le propre, tout ce qui pouvait être rassurant. Des choses matérielles objectivement inutiles jonchaient la moindre pièce comme des fétiches nous protégeant de maux relégués aux oubliettes de notre mémoire biologique. La maison, encore plongée dans le noir des volets roulants, représentait la somme d'une infinité de choix rationnels. Elle représentait un aboutissement qui n'était rien d'autre qu'une niche de confort et un terrier d'innovations techniques. Et maintenant ? Il y avait  peut-être quelque chose d'ancien que j'avais oublié, qui essayait de remonter à la surface pour venir tambouriner à la porte de mon existence  « Calme-toi Yvan, c'est trop deep pour un dimanche matin. » Je commençais à zyeuter une liste de course sur mon smartphone. Puis, je passais complètement à autre chose en prenant un café pour laver cette sensation étrange et dérangeante.


Cette sensation se répéta pourtant, une demie-heure plus tard, dans le rayon biscuits, goûters et pâtisseries de Génialmarché. Le dernier endroit au monde où on pouvait imaginer faire une crise d'angoisse. Alors que je cherchais les barres chocolatées « Capt'ain Bon » à travers les couleurs vivaces des multiples emballages en carton et plastique, un couple de retraités aisés — des boomers —  me coupa la route avec son lourd caddie remplit de plus de 1500 euros de marchandises. La roulette avant-droite de leur chariot me heurta la pied et je protestais d'un : « hum !».  Mais cela ne les fis pas réagir. Ils continuèrent à traîner le nez en l'air, lents, terriblement lents, en mettant de travers leur caddie pour bloquer complètement le passage aux autres clients voulant traverser le rayon. Je n'existais simplement pas à leurs yeux. Scandaleux. J'étais une contingence qu'on pouvait se permettre d'ignorer. Une chose qui n'existait pas dans cet univers donné. Je me rendis alors compte que la lumière blanche du magasin pulsait beaucoup trop fortement. Elle s'imprimait douloureusement sur ma rétine en me fatigant la vue. Mes yeux se mirent à cligner frénétiquement. La nausée monta à nouveau. Ma tête tournait étrangement. Je fis tomber un paquet de Capt'ain Bon « Milky Latte Cinnamon » par terre. Un détail me perturba : le capitaine ne possédait que quatre doigts sur la main qu'il agitait vers les petits enfants sensés ingurgiter sa barre de chocolat remplit de sirop de glucose. Les deux vieux se retournèrent alors brièvement. Leurs yeux passèrent à travers mon corps, je veux dire, comme s'il mirait à travers une vitre transparente, puis reprirent leur folle chasse aux promos.
Je commençais rapidement un exercice de respiration apprit sur Noustube. Se concentrer sur l'expiration et l'inspiration de l'air. Évacuer l'air calmement pour éviter le déséquilibre des flux. L'angoisse n'est qu'un phénomène physique contrôlable, qui n'a aucune réalité objective. C'est ainsi que me vinrent à l'esprit un éventail de situations apaisantes. Des gouttes de pluie tambourinaient contre le toit en tôle d'un chalet confortable. Un panda grignotait calmement une pousse de bambou. Maman ourse  léchait bébé  ourson. Un rayon de soleil perçait à travers un champs de blé caressé par le vent. Des nuages frôlait des sommets enneigés à une vitesse folle. Je fermais les yeux, entrevoyant le bout d'un tunnel à la lumière chaude et apaisante. Toute l'angoisse s'estompa de manière miraculeuse. Bordel. Mais pourquoi fallait-il que les responsables marketing de Pestlé aient foutu ces spirales rouges tournant à l'infini dans les yeux du Cap'tain Bon ? Sans doute pour happer l'âme des enfants innocents.
à nouveau, plié de rire à 3 heures du mat, comme un ado après avoir enfilé 3 cartouches pour siphon à chantilly à l'aide d'un ballon de baudruche. Vivement la suite du triptyque. La vie en périphérie suburbaine, quand tu la racontes, fait carrément rêver.