La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Les bouquins qu'ils sont vachement biens.

Démarré par El Dégueulis, Mars 30, 2021, 01:23:58

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lapinchien

Citation de: Charogne le Janvier 16, 2025, 20:57:08C'est marrant le taoïsme, mais c'est plus organique que littéraire.
Le taoïsme c'est même plutôt une grave dérive révisionniste. IL N4A JAMAIS 2T2 QUESTION DE M2NAGE 0 TROIS DANS LES MYST2RIEUSES CIT2S D4OR. TAO C4EST JUSTE LE BOUFFON DE SERVICE? UN PUTAIN DE PERSONNAGE SECONDAIRE ET ENCORE PERSO? IL NE ME FERAIT MËME PAS RIRE S4IL N4AVAIT PAS SON FICHU PERROQUET §§§

Clacker

Citation de: CAPSLOCKENSPIEL le Janvier 15, 2025, 22:35:53Une recherche de "Volodine" sur l'intégralité du forum de la Zone donne un seul résultat, dans un post de Kwizera d'il y a environ cent cinquante ans.

Pourtant y a pas plus zonard que ça et vous allez tout lire dans les trois jours, à commencer par Terminus Radieux parce que c'est le plus abouti, en continuant par Dondog parce que c'est le plus glauque, en prenant une petite dose de Vivre dans le feu parce que c'est un exemple de projet littéraire direct et sobre et parfaitement net, et en saupoudrant des Slogans de Maria Soudaïeva parce qu'à part les listes d'herbes imaginaires de la steppe qu'on trouve dans je sais plus quel autre livre, c'est le machin le plus barré que j'aie lu chez lui.

Entre Varlam Chalamov, le Bardo Thodöl et Samuel Beckett.

Ouais. J'avais tenté Bardo or not bardo, qui m'était tombé des mains. On lit partout que c'est censé être drôle, noir et poétique. Je me suis rudement fait chier, et j'ai trouvé ça poétique, effectivement, dans le plus mauvais sens du terme. J'ai peut-être attaqué l'auteur par son bouquin le moins bon, cela dit. A réessayer tantôt.

CAPSLOCKENSPIEL

Bardo or not bardo, dès le titre, c'est de l'auto-private joke, difficile d'en profiter si on n'a pas d'abord lu des Volodine hardcore et dont le projet soit, disons, plus conforme à un projet romanesque tradi.

Moi j'avais commencé par Dondog, conseillé par l'éminent Ryolait de sinistre quoique miellée mémoire, et c'était une claque parce que je n'avais jamais lu de livre qui me baigne dans une ambiance d'indus ou de dark ambient, mais avec des mots et du papier, pendant des centaines de pages (et qui me laisse à la fin comme un con), avec une absence de gentillesse totale vis-à-vis de ma petite personne de lecteur.
Ensuite j'ai dû lire Terminus radieux, je crois, et c'est un roman tel qu'on a coutime d'en lire (le reste du temps Volodine a ses propres codes et genres littéraires, du narrat à la Romånce, au sein de son propre courant du post-exotisme ; à ce sujet, lire Le Post-exotisme en dix leçons - leçon onze).

C'est seulement après, avec une solide connaissance du Bardo (et la lecture conjointe du Bardo Thodol), un goût pour la bizarrerie formelle et pour le lyrisme non conventionnel, et beaucoup de temps, qu'on peut entrer dans les autres.

Ah, si, le dernier, Vivre dans le feu, il est accessible. Pas le plus puissant de tous, mais il est calibré pour nos attentions mortelles et non-mortes.

CAPSLOCKENSPIEL

#33
Citation de: Clacker le Aujourd'hui à 13:23:33On lit partout que c'est censé être drôle, noir et poétique.

Pour ça, je confirme qu'à mes yeux, ça n'a absolument rien de drôle. Trouver de la drôlerie là-dedans me semblerait même une preuve de cuistrerie et d'inculture assez énorme. Un peu comme si un contemporain du premier cubisme trouvait "drôles" les toiles, ou comme si un lecteur des textes de Michaux inspirés par les drogues les trouvait "drôles".
C'est pas drôle, c'est inédit dans sa forme et son projet.
Poétique au sens de la création initiale d'un nouvel objet littéraire, au mépris des codes préexistants.

En fait Volodine est un emmerdeur formel, et j'aime beaucoup ça.