La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Jack et le "Mur des cons" du Syndicat de la magistrature

Démarré par lapinchien, Avril 29, 2020, 17:27:05

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CTЯL X


PhScar

#16
Jack se leva de bon matin afin de contacter son vieil ami François Berléand.

----

Il commença donc par envisager de consulter la fiche Wikipedia de François Berléand car Jack n'avait en vérité aucun "vieil ami". Aucun ami tout court, en fait. Aucune culture non plus.
Jack estimait que la culture, "c'est surtout pour ceux qui manquent d'emmerdes". De ce côté là, tout allait bien pour lui.
Mais quand même, se dit Jack, ce n'est pas parce qu'on ne connait personne de manière intime, et surtout pas de saltimbanques notoires, qu'il faut se priver de prendre parfois des nouvelles.

"Si ça se trouve, le mec est plus ou moins mort et je vais le déranger", pensa Jack en essayant de se connecter à un proxy Wanadoo Vintage, juste pour faire chier le monde dans le cadre d'un texte collectif.

"Le Scan est trop lent sur cette IP, qui ne répond pas au ping donc machine camouflée ce qui est normal", songea Jack en se versant un café. "Ensuite chose que je ne sais pas, c'est s'il y a véritablement un système connecté à cette IP !? Je vérifierais ce soir avec un nmap depuis une IP Freebox".

Tant pis, donc, pour la fiche Wikipedia.
Jack aimait de toute manière s'en remettre au hasard, quand il décidait de déglinguer salement un type.

Il se mit à pianoter rageusement sur le clavier de son ordinateur en continuant à se croire très calé dans le hacking de haut vol (n'avait-il pas travaillé en 92 dans un vidéo-club de Madrid ?), ce qui donnait à peu près ceci : broihfqj^qzklzqmklqflnjqkzbfpjk, mais l'important était le geste et une certaine classe qui allait avec.

Il se versa un doigt de suze dans le café et décida qu'il valait mieux contacter un type qui n'était décidément pas son ami puisqu'il n'en avait aucun, et le type en question n'était autre que Michel Houellebecq. Lui avait des tuyaux dans le milieu des saltimbanques.

D'abord, il avait pensé à Guillaume Musso, dont il admirait aussi beaucoup la plume, quoi que moins ouvertement, mais le bougre était claquemuré en sa résidence secondaire, et refusait d'ouvrir à quiconque n'était pas femme de ménage ou livreur de sushis. La récente crémation d'une figure icônique de la chanson française lui faisait craindre pour sa peau d'écrivain célèbre et solvable.

Michel demeurant, commodément et selon l'annuaire des PTT,  à quelques encâblures d'ici, Jack prit son parapluie, chargea ses galettes de beurre dans sa brouette, et se rendit chez le brave homme d'un pas alerte.
Michel l'accueillit courtoisement, un gilet de soie gris perle boutonné sur sa chemise ivoire, le dos droit, le cheveu propre, l'oeif vif. Jack fur impressionné.

Il devait comprendre, après une petite heure d'attente dans l'anti-chambre, qu'il s'agissait en fait du majordome (et non du Colonel moutarde, dans les cuisines, avec le chandelier ; j'en soupçonne certains de ne pas suivre avec toute l'attention requise ce grand moment de littérature). Michel, lui apprit la soubrette, restait introuvable depuis de longues semaines. Elle s'inquiétait, la pauvrette. Rapport à ses gages, surtout.

Jack réfléchit intensément, vraiment très fort. Et décida d'investir les pénates du grand homme. Il y a longtemps déjà qu'il envisageait de se mettre à l'écriture. L'occasion ferait le larron. Il monta sa brouette dans sa chambre, cracka le mot de passe du Mac posé sur la console (décidément, il ne regrettait pas ce job au vidéo club de Madrid, en 92), s'alluma une clope, et exigea qu'on l'appelât désormais Michel.
Il avait un best seller à écrire.

"L'important, c'est le titre !" se dit Jack en buvant directement au cubi de Merlot que Michel Houellebecq avait acheté 11 euros 20 à Franprix avant de disparaitre. "Avec un titre puissant et racoleur, on a presque plus besoin d'écrire quoi que ce soit de censé. Les gens s'en foutent complètement. Tout ce qu'ils veulent, c'est un titre simple à retenir afin de pouvoir frimer lors des galas caritatifs organisés par Christian Estrosi."

Jack vomit alors un peu de rouge sur le tapis du salon houellebecquien, car on ne peut penser à Christian Estrosi sans en subir les conséquences.

"Un titre qui claque bien sa chatte ! Un truc comme Soumission ou Plateforme, que les français puissent reprendre à l'unisson.  Ahahah ! Par ici le pognon, ahah ! Merde...  j'ai aucune idée..."
Alors Jack entreprit de faire une liste.
Au terme d'une réflexion intense, favorisée par la prise d'une énorme trace de Kétamine, il disposait à présent de la sélection suivante :

1. Il n'y a plus de saisons
2. Trop c'est trop
3. C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac
4. Jamais sans ma fille
5. Vidéo-club. Madrid. 1992. Une odyssée.

Jack considéra longtemps ces excellents titres puis il finit par se dire que la première inspiration est souvent la bonne et que le prochain best seller de Michel Houellebecq s'intitulerait donc "Il n'y a plus de saisons". Il allait se faire beaucoup de frics et énormément d'amis avec un titre pareil. C'était dommage de ne pas utiliser "C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac" mais enfin, il pourrait toujours le placer quelque part en début de chapitre.

En tout cas, il fallait fêter cette trouvaille dignement. Ce n'était pas tous les jours qu'un titre aussi remarquable naissait dans l'esprit d'un ancien gérant de video-club, il était clair que les gens allaient en parler, se l'approprier, le placer dans leurs conversations quotidiennes. Certains, sans doute, allaient même en être jaloux à en crever. Il en jouissait d'avance.

Rempli d'allégresse et de merlot, il se tourna justement vers le cubi, dont il faut bien reconnaître qu'il était sa source d'alacrité la plus proche. Hélas, ventrecouille ! Celui-ci était vide comme la rue de Rivoli dans un rêve érotique d'Anne Hidalgo. Qu'à cela ne tinsse ! ne tinte ! ne tiennasse ! merde...  Peu importe ! Une alternative commode et d'un coût raisonnable s'offrait naturellement à lui : il suffisait d'aller aux putes.

Il sortit donc de l'hôtel particulier cossu que Michel Houellebecq avait âprement négocié auprès de Century21, sous le regard réprobateur et -il faut bien le dire- envieux du majordome, et se dirigea nuitamment vers une haie de cyprès où il avait ses habitudes.

Il fut heureux de constater que l'affluence était forte, et le choix embarrassant. En connaisseur, il dédaigna l'offre d'Eric Ciotti, il avait eu suffisamment de chauves à faire dans la semaine, il était venu pour se reposer et se détendre. Il remarqua alors un jeune éphèbe qu'il ne connaissait pas, sans doute un zonard, dont le minois boudeur était clairement une invitation au viol.


---

Ce fut la plus furieuse et mémorable de toutes les expéditions punitives de tous les temps.

Lunatik

https://www.youtube.com/watch?v=yFuDIBPqvzc

Je crains, en prenant la suite, de ne pas pouvoir m'empêcher de mettre à profit mon expérience d'auteur pornographique assermenté, en long, en large, en travers, en profondeur, et de ne plus jamais oser ensuite regarder Trompette dans les yeux.

Je passe la main, donc.
Clacker, Lapin, (Tomate Farcie ?) (Dourak, si tu respires encore ?) (Cuddle, youhou ?) faites-nous vibrer.

Par ailleurs, j'ôte un point de vote à PhAcide pour l'omission d'un R à embarrassant. On n'est pas sur le tchat de Skyrock, ici, saperlipopette.

CTЯL X

#18
Jack se leva de bon matin afin de contacter son vieil ami François Berléand.

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Il commença donc par envisager de consulter la fiche Wikipedia de François Berléand car Jack n'avait en vérité aucun "vieil ami". Aucun ami tout court, en fait. Aucune culture non plus.
Jack estimait que la culture, "c'est surtout pour ceux qui manquent d'emmerdes". De ce côté là, tout allait bien pour lui.
Mais quand même, se dit Jack, ce n'est pas parce qu'on ne connait personne de manière intime, et surtout pas de saltimbanques notoires, qu'il faut se priver de prendre parfois des nouvelles.

"Si ça se trouve, le mec est plus ou moins mort et je vais le déranger", pensa Jack en essayant de se connecter à un proxy Wanadoo Vintage, juste pour faire chier le monde dans le cadre d'un texte collectif.

"Le Scan est trop lent sur cette IP, qui ne répond pas au ping donc machine camouflée ce qui est normal", songea Jack en se versant un café. "Ensuite chose que je ne sais pas, c'est s'il y a véritablement un système connecté à cette IP !? Je vérifierais ce soir avec un nmap depuis une IP Freebox".

Tant pis, donc, pour la fiche Wikipedia.
Jack aimait de toute manière s'en remettre au hasard, quand il décidait de déglinguer salement un type.

Il se mit à pianoter rageusement sur le clavier de son ordinateur en continuant à se croire très calé dans le hacking de haut vol (n'avait-il pas travaillé en 92 dans un vidéo-club de Madrid ?), ce qui donnait à peu près ceci : broihfqj^qzklzqmklqflnjqkzbfpjk, mais l'important était le geste et une certaine classe qui allait avec.

Il se versa un doigt de suze dans le café et décida qu'il valait mieux contacter un type qui n'était décidément pas son ami puisqu'il n'en avait aucun, et le type en question n'était autre que Michel Houellebecq. Lui avait des tuyaux dans le milieu des saltimbanques.

D'abord, il avait pensé à Guillaume Musso, dont il admirait aussi beaucoup la plume, quoi que moins ouvertement, mais le bougre était claquemuré en sa résidence secondaire, et refusait d'ouvrir à quiconque n'était pas femme de ménage ou livreur de sushis. La récente crémation d'une figure icônique de la chanson française lui faisait craindre pour sa peau d'écrivain célèbre et solvable.

Michel demeurant, commodément et selon l'annuaire des PTT,  à quelques encâblures d'ici, Jack prit son parapluie, chargea ses galettes de beurre dans sa brouette, et se rendit chez le brave homme d'un pas alerte.
Michel l'accueillit courtoisement, un gilet de soie gris perle boutonné sur sa chemise ivoire, le dos droit, le cheveu propre, l'oeif vif. Jack fur impressionné.

Il devait comprendre, après une petite heure d'attente dans l'anti-chambre, qu'il s'agissait en fait du majordome (et non du Colonel moutarde, dans les cuisines, avec le chandelier ; j'en soupçonne certains de ne pas suivre avec toute l'attention requise ce grand moment de littérature). Michel, lui apprit la soubrette, restait introuvable depuis de longues semaines. Elle s'inquiétait, la pauvrette. Rapport à ses gages, surtout.

Jack réfléchit intensément, vraiment très fort. Et décida d'investir les pénates du grand homme. Il y a longtemps déjà qu'il envisageait de se mettre à l'écriture. L'occasion ferait le larron. Il monta sa brouette dans sa chambre, cracka le mot de passe du Mac posé sur la console (décidément, il ne regrettait pas ce job au vidéo club de Madrid, en 92), s'alluma une clope, et exigea qu'on l'appelât désormais Michel.
Il avait un best seller à écrire.

"L'important, c'est le titre !" se dit Jack en buvant directement au cubi de Merlot que Michel Houellebecq avait acheté 11 euros 20 à Franprix avant de disparaitre. "Avec un titre puissant et racoleur, on a presque plus besoin d'écrire quoi que ce soit de censé. Les gens s'en foutent complètement. Tout ce qu'ils veulent, c'est un titre simple à retenir afin de pouvoir frimer lors des galas caritatifs organisés par Christian Estrosi."

Jack vomit alors un peu de rouge sur le tapis du salon houellebecquien, car on ne peut penser à Christian Estrosi sans en subir les conséquences.

"Un titre qui claque bien sa chatte ! Un truc comme Soumission ou Plateforme, que les français puissent reprendre à l'unisson.  Ahahah ! Par ici le pognon, ahah ! Merde...  j'ai aucune idée..."
Alors Jack entreprit de faire une liste.
Au terme d'une réflexion intense, favorisée par la prise d'une énorme trace de Kétamine, il disposait à présent de la sélection suivante :

1. Il n'y a plus de saisons
2. Trop c'est trop
3. C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac
4. Jamais sans ma fille
5. Vidéo-club. Madrid. 1992. Une odyssée.

Jack considéra longtemps ces excellents titres puis il finit par se dire que la première inspiration est souvent la bonne et que le prochain best seller de Michel Houellebecq s'intitulerait donc "Il n'y a plus de saisons". Il allait se faire beaucoup de frics et énormément d'amis avec un titre pareil. C'était dommage de ne pas utiliser "C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac" mais enfin, il pourrait toujours le placer quelque part en début de chapitre.

En tout cas, il fallait fêter cette trouvaille dignement. Ce n'était pas tous les jours qu'un titre aussi remarquable naissait dans l'esprit d'un ancien gérant de video-club, il était clair que les gens allaient en parler, se l'approprier, le placer dans leurs conversations quotidiennes. Certains, sans doute, allaient même en être jaloux à en crever. Il en jouissait d'avance.

Rempli d'allégresse et de merlot, il se tourna justement vers le cubi, dont il faut bien reconnaître qu'il était sa source d'alacrité la plus proche. Hélas, ventrecouille ! Celui-ci était vide comme la rue de Rivoli dans un rêve érotique d'Anne Hidalgo. Qu'à cela ne tinsse ! ne tinte ! ne tiennasse ! merde...  Peu importe ! Une alternative commode et d'un coût raisonnable s'offrait naturellement à lui : il suffisait d'aller aux putes.

Il sortit donc de l'hôtel particulier cossu que Michel Houellebecq avait âprement négocié auprès de Century21, sous le regard réprobateur et -il faut bien le dire- envieux du majordome, et se dirigea nuitamment vers une haie de cyprès où il avait ses habitudes.

Il fut heureux de constater que l'affluence était forte, et le choix embarassant. En connaisseur, il dédaigna l'offre d'Eric Ciotti, il avait eu suffisamment de chauves à faire dans la semaine, il était venu pour se reposer et se détendre. Il remarqua alors un jeune éphèbe qu'il ne connaissait pas, sans doute un zonard, dont le minois boudeur était clairement une invitation au viol.

- Vous êtes conscient que votre minois boudeur est une véritable invitation au viol ? demanda Jack
- Viol ? Qui parle de viol ? Déconne pas avec ça, mec. Je suce pour un pain au chocolat. Tout est hyper réglo ici. T'es malade ou quoi ?
- Un pain au chocolat. OK. Chelou. Et c'est qui ce type ? Qui se cache très mal, là, juste à côté de vous ?
- Oh, c'est Lunatik. Mon scribe sexuel. Fais pas attention. Il aime prendre des notes, ce genre de trucs. Il les publie ensuite sous pseudonyme chez Pif Gadget. Est-ce que j'ai précisé que j'avale pour une demi-tablette de décontractant musculaire ?
- Vous avez un problème avec l'argent liquide ou quoi ?
- Non, j'ai très mal au dos. Une vraie merde. Bon, alors, qu'est-ce que ce sera ?
- Mettez moi juste une fellation. Je suis pressé. J'ai un vidéo-club à tenir et un best-seller à rédiger.
- Vous êtes capable de transversalité. C'est un point très positif. Lunatik ! Tu notes ?
- Je ne sais pas comment on écrit "transversalité". J'ai peur de faire une bêtise et que les autres se moquent de moi. Personne ne m'apprécie chez Pif Gadget.
- T'as qu'à écrire que le mec m'a enculé comme si j'avais douze ans. Te prends pas la tête.
- Douze ans. C'est noté.

Jack ne savait plus très bien s'il avait encore envie de quoi que ce soit, à ce stade. La promiscuité le dérangeait un peu et ça commençait à faire beaucoup de monde pour une seule haie de cyprès. C'était sans compter sur le quatrième larron qui prit la parole à ce moment là :

- Dites ! Excusez-moi. Pardon. Oups. ahah. Pardon... Pouvez-vous me répéter une dernière fois selon quel protocole on suce et on avale, ici ? Je veux dire : s'agit-il d'un genre de métaphore ou faut-il que je passe ma langue de gauche à droite sur mon écran de PC ? Je suis nouveau et j'avoue être un peu désorienté par vos coutumes locales. Ahah. Cordialement, bien sûr. Gros poutous, quoi.

Jack explosa :

- PUTAIN MAIS VOUS ÊTES ENCORE BEAUCOUP LA DEDANS ?? MÊME LES JOURS DE GRANDE AFFLUENCE CHEZ "VIDEO FUTUR" ON ÉTAIT PAS SI NOMBREUX MERDE !! JE SUIS VENU CÉLÉBRER MON TITRE GÉNIAL ET NON PARTOUZER AVEC UNE ASSOCIATION LOI 1901 ! C EST CHIANT A LA FIN....
- Surtout que j'imagine que personne n'a son attestation, bien entendu... intervint Eric Ciotti, du sperme plein la gueule.
- ET ENCORE UN !!! EN PLUS IL EST MOCHE ET IL SENT LE CONSEIL DEPARTEMENTAL C4EST DEGUEULASSE
- Quand quelqu'un crie, je dois utiliser les capitales d'imprimerie ? s'inquiéta Lunatik
- TA GUEULE TOI !
- Oui, s'il te plait.
- C'est vrai que si tu pouvais éventuellement la fermer, ce serait plus simple.
- Au fait, si l'un d'entre-vous a un point pute en trop, je prends.
- MAIS JE TE RECONNAIS TOI, SALE ENFOIRE. TU ES CTRL X !!! LA LEGENDE DIT QUE TU AS REMPORTE LA SAINT CON 125 FOIS.
- La légende dit vrai, mec. Et encore, j'étais pas à fond.
- Cette année, ça va être serré. C'est Clacker qui l'a dit d'abord ! osa PhScar, car tel était son immonde pseudonyme.
- Ah ouais !  Sans déconner ?! Et qu'est-ce qu'il y connait Clacker ? Hein ? Il est même pas foutu de distinguer une contrepèterie d'un sonnet ! tonna CTRL X
- Mais moi j'ai écrit un très bon texte dont le titre est "Il n'y a plus de saisons". Même que Lapinchien a trouvé ça excellent. Il suffirait que je sache comment sucer/avaler et franchement, je pense que j'aurais mes chances de...
- T AS DIT QUE C ÉTAIT QUOI TON PUTAIN DE TITRE ?? hurla Jack
- "Il n'y a plus de saison". Je sais, c'est un peu osé, voire avant-gardiste mais je me suis dit "Bon, mon petit PhScar. On a qu'une vie après tout. Soyons fantasques"
- Whaou, je chie dans mon froc... ironisa CTRL X avec le talent qu'on lui connait.

Jack se pencha alors vers PhScar et lui dit "Hey petit... Approche un peu pour voir. Là. Un peu plus près... Ouais. Bouge plus. OK..." et il lui défonça la gueule à grands coups de cubi de Merlot vide.

Cela prit un certain temps, évidemment, mais Jack n'était pas seulement capable de transversalité.
C'était aussi un homme tenace.
Épuisé tout de même, il finit par dire : "Personne me vole mon titre".

Et personne, effectivement, en tout cas dans la haie de cyprès, n'y trouva rien à redire.




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Ce fut la plus furieuse et mémorable de toutes les expéditions punitives de tous les temps.

Lunatik

Ok je m'incline*, tu mérites douze points pute d'emblée, sur ce coup là.
Et je note pour le prochain numéro de Pif Gadget : inclure un sachet de graines de cyprès et un tuto pour faire soi-même ses pains au chocolat.
Et la blague du ferrailleur dans la section Jeux d'esprit (avec le corrigé en page 69)


(*pas trop bas quand même, j'ai ma dignité, et puis ça a l'air dangereux pour l'intégrité physique, dans le coin)

Clacker


CTЯL X

Je mérite peut-être 12 points pute (et comment !), mais on vient de me soustraire le seul que je possédais donc j'imagine qu'on tente de m'anéantir.
J'en ai vu d'autres, cela dit et à l'instar de Jack, je sais faire preuve de ténacité.

Lunatik, j'achète ta version de Pif Gadget, quand tu veux.

Clacker, ne fais pas ta majorette, ta mijaurée ou que sais-je... Par pitié. Ce bac à sable est assez grand pour nous tous.

En ce qui me concerne, c'est le meilleur début de texte de saint Con que j'ai vu depuis longtemps.




Clacker

#22
Jack se leva de bon matin afin de contacter son vieil ami François Berléand.

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Il commença donc par envisager de consulter la fiche Wikipedia de François Berléand car Jack n'avait en vérité aucun "vieil ami". Aucun ami tout court, en fait. Aucune culture non plus.
Jack estimait que la culture, "c'est surtout pour ceux qui manquent d'emmerdes". De ce côté là, tout allait bien pour lui.
Mais quand même, se dit Jack, ce n'est pas parce qu'on ne connait personne de manière intime, et surtout pas de saltimbanques notoires, qu'il faut se priver de prendre parfois des nouvelles.

"Si ça se trouve, le mec est plus ou moins mort et je vais le déranger", pensa Jack en essayant de se connecter à un proxy Wanadoo Vintage, juste pour faire chier le monde dans le cadre d'un texte collectif.

"Le Scan est trop lent sur cette IP, qui ne répond pas au ping donc machine camouflée ce qui est normal", songea Jack en se versant un café. "Ensuite chose que je ne sais pas, c'est s'il y a véritablement un système connecté à cette IP !? Je vérifierais ce soir avec un nmap depuis une IP Freebox".

Tant pis, donc, pour la fiche Wikipedia.
Jack aimait de toute manière s'en remettre au hasard, quand il décidait de déglinguer salement un type.

Il se mit à pianoter rageusement sur le clavier de son ordinateur en continuant à se croire très calé dans le hacking de haut vol (n'avait-il pas travaillé en 92 dans un vidéo-club de Madrid ?), ce qui donnait à peu près ceci : broihfqj^qzklzqmklqflnjqkzbfpjk, mais l'important était le geste et une certaine classe qui allait avec.

Il se versa un doigt de suze dans le café et décida qu'il valait mieux contacter un type qui n'était décidément pas son ami puisqu'il n'en avait aucun, et le type en question n'était autre que Michel Houellebecq. Lui avait des tuyaux dans le milieu des saltimbanques.

D'abord, il avait pensé à Guillaume Musso, dont il admirait aussi beaucoup la plume, quoi que moins ouvertement, mais le bougre était claquemuré en sa résidence secondaire, et refusait d'ouvrir à quiconque n'était pas femme de ménage ou livreur de sushis. La récente crémation d'une figure icônique de la chanson française lui faisait craindre pour sa peau d'écrivain célèbre et solvable.

Michel demeurant, commodément et selon l'annuaire des PTT,  à quelques encâblures d'ici, Jack prit son parapluie, chargea ses galettes de beurre dans sa brouette, et se rendit chez le brave homme d'un pas alerte.
Michel l'accueillit courtoisement, un gilet de soie gris perle boutonné sur sa chemise ivoire, le dos droit, le cheveu propre, l'oeif vif. Jack fur impressionné.

Il devait comprendre, après une petite heure d'attente dans l'anti-chambre, qu'il s'agissait en fait du majordome (et non du Colonel moutarde, dans les cuisines, avec le chandelier ; j'en soupçonne certains de ne pas suivre avec toute l'attention requise ce grand moment de littérature). Michel, lui apprit la soubrette, restait introuvable depuis de longues semaines. Elle s'inquiétait, la pauvrette. Rapport à ses gages, surtout.

Jack réfléchit intensément, vraiment très fort. Et décida d'investir les pénates du grand homme. Il y a longtemps déjà qu'il envisageait de se mettre à l'écriture. L'occasion ferait le larron. Il monta sa brouette dans sa chambre, cracka le mot de passe du Mac posé sur la console (décidément, il ne regrettait pas ce job au vidéo club de Madrid, en 92), s'alluma une clope, et exigea qu'on l'appelât désormais Michel.
Il avait un best seller à écrire.

"L'important, c'est le titre !" se dit Jack en buvant directement au cubi de Merlot que Michel Houellebecq avait acheté 11 euros 20 à Franprix avant de disparaitre. "Avec un titre puissant et racoleur, on a presque plus besoin d'écrire quoi que ce soit de censé. Les gens s'en foutent complètement. Tout ce qu'ils veulent, c'est un titre simple à retenir afin de pouvoir frimer lors des galas caritatifs organisés par Christian Estrosi."

Jack vomit alors un peu de rouge sur le tapis du salon houellebecquien, car on ne peut penser à Christian Estrosi sans en subir les conséquences.

"Un titre qui claque bien sa chatte ! Un truc comme Soumission ou Plateforme, que les français puissent reprendre à l'unisson.  Ahahah ! Par ici le pognon, ahah ! Merde...  j'ai aucune idée..."
Alors Jack entreprit de faire une liste.
Au terme d'une réflexion intense, favorisée par la prise d'une énorme trace de Kétamine, il disposait à présent de la sélection suivante :

1. Il n'y a plus de saisons
2. Trop c'est trop
3. C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac
4. Jamais sans ma fille
5. Vidéo-club. Madrid. 1992. Une odyssée.

Jack considéra longtemps ces excellents titres puis il finit par se dire que la première inspiration est souvent la bonne et que le prochain best seller de Michel Houellebecq s'intitulerait donc "Il n'y a plus de saisons". Il allait se faire beaucoup de frics et énormément d'amis avec un titre pareil. C'était dommage de ne pas utiliser "C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac" mais enfin, il pourrait toujours le placer quelque part en début de chapitre.

En tout cas, il fallait fêter cette trouvaille dignement. Ce n'était pas tous les jours qu'un titre aussi remarquable naissait dans l'esprit d'un ancien gérant de video-club, il était clair que les gens allaient en parler, se l'approprier, le placer dans leurs conversations quotidiennes. Certains, sans doute, allaient même en être jaloux à en crever. Il en jouissait d'avance.

Rempli d'allégresse et de merlot, il se tourna justement vers le cubi, dont il faut bien reconnaître qu'il était sa source d'alacrité la plus proche. Hélas, ventrecouille ! Celui-ci était vide comme la rue de Rivoli dans un rêve érotique d'Anne Hidalgo. Qu'à cela ne tinsse ! ne tinte ! ne tiennasse ! merde...  Peu importe ! Une alternative commode et d'un coût raisonnable s'offrait naturellement à lui : il suffisait d'aller aux putes.

Il sortit donc de l'hôtel particulier cossu que Michel Houellebecq avait âprement négocié auprès de Century21, sous le regard réprobateur et -il faut bien le dire- envieux du majordome, et se dirigea nuitamment vers une haie de cyprès où il avait ses habitudes.

Il fut heureux de constater que l'affluence était forte, et le choix embarassant. En connaisseur, il dédaigna l'offre d'Eric Ciotti, il avait eu suffisamment de chauves à faire dans la semaine, il était venu pour se reposer et se détendre. Il remarqua alors un jeune éphèbe qu'il ne connaissait pas, sans doute un zonard, dont le minois boudeur était clairement une invitation au viol.

- Vous êtes conscient que votre minois boudeur est une véritable invitation au viol ? demanda Jack
- Viol ? Qui parle de viol ? Déconne pas avec ça, mec. Je suce pour un pain au chocolat. Tout est hyper réglo ici. T'es malade ou quoi ?
- Un pain au chocolat. OK. Chelou. Et c'est qui ce type ? Qui se cache très mal, là, juste à côté de vous ?
- Oh, c'est Lunatik. Mon scribe sexuel. Fais pas attention. Il aime prendre des notes, ce genre de trucs. Il les publie ensuite sous pseudonyme chez Pif Gadget. Est-ce que j'ai précisé que j'avale pour une demi-tablette de décontractant musculaire ?
- Vous avez un problème avec l'argent liquide ou quoi ?
- Non, j'ai très mal au dos. Une vraie merde. Bon, alors, qu'est-ce que ce sera ?
- Mettez moi juste une fellation. Je suis pressé. J'ai un vidéo-club à tenir et un best-seller à rédiger.
- Vous êtes capable de transversalité. C'est un point très positif. Lunatik ! Tu notes ?
- Je ne sais pas comment on écrit "transversalité". J'ai peur de faire une bêtise et que les autres se moquent de moi. Personne ne m'apprécie chez Pif Gadget.
- T'as qu'à écrire que le mec m'a enculé comme si j'avais douze ans. Te prends pas la tête.
- Douze ans. C'est noté.

Jack ne savait plus très bien s'il avait encore envie de quoi que ce soit, à ce stade. La promiscuité le dérangeait un peu et ça commençait à faire beaucoup de monde pour une seule haie de cyprès. C'était sans compter sur le quatrième larron qui prit la parole à ce moment là :

- Dites ! Excusez-moi. Pardon. Oups. ahah. Pardon... Pouvez-vous me répéter une dernière fois selon quel protocole on suce et on avale, ici ? Je veux dire : s'agit-il d'un genre de métaphore ou faut-il que je passe ma langue de gauche à droite sur mon écran de PC ? Je suis nouveau et j'avoue être un peu désorienté par vos coutumes locales. Ahah. Cordialement, bien sûr. Gros poutous, quoi.

Jack explosa :

- PUTAIN MAIS VOUS ÊTES ENCORE BEAUCOUP LA DEDANS ?? MÊME LES JOURS DE GRANDE AFFLUENCE CHEZ "VIDEO FUTUR" ON ÉTAIT PAS SI NOMBREUX MERDE !! JE SUIS VENU CÉLÉBRER MON TITRE GÉNIAL ET NON PARTOUZER AVEC UNE ASSOCIATION LOI 1901 ! C EST CHIANT A LA FIN....
- Surtout que j'imagine que personne n'a son attestation, bien entendu... intervint Eric Ciotti, du sperme plein la gueule.
- ET ENCORE UN !!! EN PLUS IL EST MOCHE ET IL SENT LE CONSEIL DEPARTEMENTAL C4EST DEGUEULASSE
- Quand quelqu'un crie, je dois utiliser les capitales d'imprimerie ? s'inquiéta Lunatik
- TA GUEULE TOI !
- Oui, s'il te plait.
- C'est vrai que si tu pouvais éventuellement la fermer, ce serait plus simple.
- Au fait, si l'un d'entre-vous a un point pute en trop, je prends.
- MAIS JE TE RECONNAIS TOI, SALE ENFOIRE. TU ES CTRL X !!! LA LEGENDE DIT QUE TU AS REMPORTE LA SAINT CON 125 FOIS.
- La légende dit vrai, mec. Et encore, j'étais pas à fond.
- Cette année, ça va être serré. C'est Clacker qui l'a dit d'abord ! osa PhScar, car tel était son immonde pseudonyme.
- Ah ouais !  Sans déconner ?! Et qu'est-ce qu'il y connait Clacker ? Hein ? Il est même pas foutu de distinguer une contrepèterie d'un sonnet ! tonna CTRL X
- Mais moi j'ai écrit un très bon texte dont le titre est "Il n'y a plus de saisons". Même que Lapinchien a trouvé ça excellent. Il suffirait que je sache comment sucer/avaler et franchement, je pense que j'aurais mes chances de...
- T AS DIT QUE C ÉTAIT QUOI TON PUTAIN DE TITRE ?? hurla Jack
- "Il n'y a plus de saison". Je sais, c'est un peu osé, voire avant-gardiste mais je me suis dit "Bon, mon petit PhScar. On a qu'une vie après tout. Soyons fantasques"
- Whaou, je chie dans mon froc... ironisa CTRL X avec le talent qu'on lui connait.

Jack se pencha alors vers PhScar et lui dit "Hey petit... Approche un peu pour voir. Là. Un peu plus près... Ouais. Bouge plus. OK..." et il lui défonça la gueule à grands coups de cubi de Merlot vide.

Cela prit un certain temps, évidemment, mais Jack n'était pas seulement capable de transversalité.
C'était aussi un homme tenace.
Épuisé tout de même, il finit par dire : "Personne me vole mon titre".

Et personne, effectivement, en tout cas dans la haie de cyprès, n'y trouva rien à redire.

Témoin de la bestialité exacerbée de Jack, subjugué par sa sauvagerie d'écrivain jusqu'au-boutiste, le minois boudeur se mit illico au travail : il fit glisser la ceinture hors les boucles des jeans délavés de l'auteur en un tournemain et la projeta par dessus la haie, dans un geste parfaitement circulaire et techniquement irréprochable - ce qui laissa plusieurs bouches bées dans les cyprès -, preuve que sur la zone, on n'est pas seulement des rigolos à gorges profondes.
Les protagonistes étaient pendus au slip de Jack quand ils entendirent un grognement étouffé, puis très distinctement :
- Bordel de fute à queue, qui est le fils de fien qui s'amuve à faire du vokari avec fa futain de feinture ?!
Puis, le silence.

- C'était pas la voix de Houellebecq ? lança nonchalamment Lunatik, occupé à dessiner un chancre mou sur son calepin.
- Il a bevoin d'un orfhodonciste, affirma PhScar, à demi-décédé, mais toujours pourvu du zèle qu'on lui connait.
- Toi aussi, enculé, dit Jack.
- A ce qu'y paraît, ses gencives sont totalement nécrosées, et il arrive à ficher des cigarettes dans les gerçures de sa langue, annonça CTRL X, manifestement très fier de son anecdote.
- Il aurait fait un Voldemort plus que correct, dit le minois boudeur, cramponné au slip de Jack.

- Mais, f'est mon cubi de Merlot ? fit la même voix chuintante, désormais toute proche. Houellebecq avait passé sa tête entre deux rhododendrons et continuait à chuinter sans même ouvrir la bouche. 
- Comment tu peux savoir que c'est ton cubi, espèce d'écrivain à la demie-molle, lança Jack à la figure de l'auteur des Particules Elémentaires.
- Fimple dédufion, et l'auteur de Plateforme ressemblait décidément beaucoup à un épagneul japonais.
- Explique.
- Il y a beaucoup de mauvais auteurs par ifi, qui, comme moi, viennent foulager des bevoins vitaux pour furmonter l'angoiffe de la paze blansse, car l'auteur de La Carte et le Territoire (prix Goncourt 2010) était accompagné d'un jeune travelo abyssin qui osait à peine se montrer entre les rhododendrons et les cyprès.   
- MAIS OU EST-CE QUE TU VEUX EN VENIR ESPECE DE DOUX DINGUE ?!
- Il a dit doux dingue ? demanda Lunatik, sous le choc.
- Il a dit doux dingue, confirma PhScar avant de sombrer dans le coma.





---

Ce fut la plus furieuse et mémorable de toutes les expéditions punitives de tous les temps.

Clacker

Qu'on me rende mon troisième point pute ou je fais un scandale.

Lunatik

Jack se leva de bon matin afin de contacter son vieil ami François Berléand.

----

Il commença donc par envisager de consulter la fiche Wikipedia de François Berléand car Jack n'avait en vérité aucun "vieil ami". Aucun ami tout court, en fait. Aucune culture non plus.
Jack estimait que la culture, "c'est surtout pour ceux qui manquent d'emmerdes". De ce côté là, tout allait bien pour lui.
Mais quand même, se dit Jack, ce n'est pas parce qu'on ne connait personne de manière intime, et surtout pas de saltimbanques notoires, qu'il faut se priver de prendre parfois des nouvelles.

"Si ça se trouve, le mec est plus ou moins mort et je vais le déranger", pensa Jack en essayant de se connecter à un proxy Wanadoo Vintage, juste pour faire chier le monde dans le cadre d'un texte collectif.

"Le Scan est trop lent sur cette IP, qui ne répond pas au ping donc machine camouflée ce qui est normal", songea Jack en se versant un café. "Ensuite chose que je ne sais pas, c'est s'il y a véritablement un système connecté à cette IP !? Je vérifierais ce soir avec un nmap depuis une IP Freebox".

Tant pis, donc, pour la fiche Wikipedia.
Jack aimait de toute manière s'en remettre au hasard, quand il décidait de déglinguer salement un type.

Il se mit à pianoter rageusement sur le clavier de son ordinateur en continuant à se croire très calé dans le hacking de haut vol (n'avait-il pas travaillé en 92 dans un vidéo-club de Madrid ?), ce qui donnait à peu près ceci : broihfqj^qzklzqmklqflnjqkzbfpjk, mais l'important était le geste et une certaine classe qui allait avec.

Il se versa un doigt de suze dans le café et décida qu'il valait mieux contacter un type qui n'était décidément pas son ami puisqu'il n'en avait aucun, et le type en question n'était autre que Michel Houellebecq. Lui avait des tuyaux dans le milieu des saltimbanques.

D'abord, il avait pensé à Guillaume Musso, dont il admirait aussi beaucoup la plume, quoi que moins ouvertement, mais le bougre était claquemuré en sa résidence secondaire, et refusait d'ouvrir à quiconque n'était pas femme de ménage ou livreur de sushis. La récente crémation d'une figure icônique de la chanson française lui faisait craindre pour sa peau d'écrivain célèbre et solvable.

Michel demeurant, commodément et selon l'annuaire des PTT,  à quelques encâblures d'ici, Jack prit son parapluie, chargea ses galettes de beurre dans sa brouette, et se rendit chez le brave homme d'un pas alerte.
Michel l'accueillit courtoisement, un gilet de soie gris perle boutonné sur sa chemise ivoire, le dos droit, le cheveu propre, l'oeif vif. Jack fur impressionné.

Il devait comprendre, après une petite heure d'attente dans l'anti-chambre, qu'il s'agissait en fait du majordome (et non du Colonel moutarde, dans les cuisines, avec le chandelier ; j'en soupçonne certains de ne pas suivre avec toute l'attention requise ce grand moment de littérature). Michel, lui apprit la soubrette, restait introuvable depuis de longues semaines. Elle s'inquiétait, la pauvrette. Rapport à ses gages, surtout.

Jack réfléchit intensément, vraiment très fort. Et décida d'investir les pénates du grand homme. Il y a longtemps déjà qu'il envisageait de se mettre à l'écriture. L'occasion ferait le larron. Il monta sa brouette dans sa chambre, cracka le mot de passe du Mac posé sur la console (décidément, il ne regrettait pas ce job au vidéo club de Madrid, en 92), s'alluma une clope, et exigea qu'on l'appelât désormais Michel.
Il avait un best seller à écrire.

"L'important, c'est le titre !" se dit Jack en buvant directement au cubi de Merlot que Michel Houellebecq avait acheté 11 euros 20 à Franprix avant de disparaitre. "Avec un titre puissant et racoleur, on a presque plus besoin d'écrire quoi que ce soit de censé. Les gens s'en foutent complètement. Tout ce qu'ils veulent, c'est un titre simple à retenir afin de pouvoir frimer lors des galas caritatifs organisés par Christian Estrosi."

Jack vomit alors un peu de rouge sur le tapis du salon houellebecquien, car on ne peut penser à Christian Estrosi sans en subir les conséquences.

"Un titre qui claque bien sa chatte ! Un truc comme Soumission ou Plateforme, que les français puissent reprendre à l'unisson.  Ahahah ! Par ici le pognon, ahah ! Merde...  j'ai aucune idée..."
Alors Jack entreprit de faire une liste.
Au terme d'une réflexion intense, favorisée par la prise d'une énorme trace de Kétamine, il disposait à présent de la sélection suivante :

1. Il n'y a plus de saisons
2. Trop c'est trop
3. C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac
4. Jamais sans ma fille
5. Vidéo-club. Madrid. 1992. Une odyssée.

Jack considéra longtemps ces excellents titres puis il finit par se dire que la première inspiration est souvent la bonne et que le prochain best seller de Michel Houellebecq s'intitulerait donc "Il n'y a plus de saisons". Il allait se faire beaucoup de frics et énormément d'amis avec un titre pareil. C'était dommage de ne pas utiliser "C'est bon mais ça reste un peu sur l'estomac" mais enfin, il pourrait toujours le placer quelque part en début de chapitre.

En tout cas, il fallait fêter cette trouvaille dignement. Ce n'était pas tous les jours qu'un titre aussi remarquable naissait dans l'esprit d'un ancien gérant de video-club, il était clair que les gens allaient en parler, se l'approprier, le placer dans leurs conversations quotidiennes. Certains, sans doute, allaient même en être jaloux à en crever. Il en jouissait d'avance.

Rempli d'allégresse et de merlot, il se tourna justement vers le cubi, dont il faut bien reconnaître qu'il était sa source d'alacrité la plus proche. Hélas, ventrecouille ! Celui-ci était vide comme la rue de Rivoli dans un rêve érotique d'Anne Hidalgo. Qu'à cela ne tinsse ! ne tinte ! ne tiennasse ! merde...  Peu importe ! Une alternative commode et d'un coût raisonnable s'offrait naturellement à lui : il suffisait d'aller aux putes.

Il sortit donc de l'hôtel particulier cossu que Michel Houellebecq avait âprement négocié auprès de Century21, sous le regard réprobateur et -il faut bien le dire- envieux du majordome, et se dirigea nuitamment vers une haie de cyprès où il avait ses habitudes.

Il fut heureux de constater que l'affluence était forte, et le choix embarassant. En connaisseur, il dédaigna l'offre d'Eric Ciotti, il avait eu suffisamment de chauves à faire dans la semaine, il était venu pour se reposer et se détendre. Il remarqua alors un jeune éphèbe qu'il ne connaissait pas, sans doute un zonard, dont le minois boudeur était clairement une invitation au viol.

- Vous êtes conscient que votre minois boudeur est une véritable invitation au viol ? demanda Jack
- Viol ? Qui parle de viol ? Déconne pas avec ça, mec. Je suce pour un pain au chocolat. Tout est hyper réglo ici. T'es malade ou quoi ?
- Un pain au chocolat. OK. Chelou. Et c'est qui ce type ? Qui se cache très mal, là, juste à côté de vous ?
- Oh, c'est Lunatik. Mon scribe sexuel. Fais pas attention. Il aime prendre des notes, ce genre de trucs. Il les publie ensuite sous pseudonyme chez Pif Gadget. Est-ce que j'ai précisé que j'avale pour une demi-tablette de décontractant musculaire ?
- Vous avez un problème avec l'argent liquide ou quoi ?
- Non, j'ai très mal au dos. Une vraie merde. Bon, alors, qu'est-ce que ce sera ?
- Mettez moi juste une fellation. Je suis pressé. J'ai un vidéo-club à tenir et un best-seller à rédiger.
- Vous êtes capable de transversalité. C'est un point très positif. Lunatik ! Tu notes ?
- Je ne sais pas comment on écrit "transversalité". J'ai peur de faire une bêtise et que les autres se moquent de moi. Personne ne m'apprécie chez Pif Gadget.
- T'as qu'à écrire que le mec m'a enculé comme si j'avais douze ans. Te prends pas la tête.
- Douze ans. C'est noté.

Jack ne savait plus très bien s'il avait encore envie de quoi que ce soit, à ce stade. La promiscuité le dérangeait un peu et ça commençait à faire beaucoup de monde pour une seule haie de cyprès. C'était sans compter sur le quatrième larron qui prit la parole à ce moment là :

- Dites ! Excusez-moi. Pardon. Oups. ahah. Pardon... Pouvez-vous me répéter une dernière fois selon quel protocole on suce et on avale, ici ? Je veux dire : s'agit-il d'un genre de métaphore ou faut-il que je passe ma langue de gauche à droite sur mon écran de PC ? Je suis nouveau et j'avoue être un peu désorienté par vos coutumes locales. Ahah. Cordialement, bien sûr. Gros poutous, quoi.

Jack explosa :

- PUTAIN MAIS VOUS ÊTES ENCORE BEAUCOUP LA DEDANS ?? MÊME LES JOURS DE GRANDE AFFLUENCE CHEZ "VIDEO FUTUR" ON ÉTAIT PAS SI NOMBREUX MERDE !! JE SUIS VENU CÉLÉBRER MON TITRE GÉNIAL ET NON PARTOUZER AVEC UNE ASSOCIATION LOI 1901 ! C EST CHIANT A LA FIN....
- Surtout que j'imagine que personne n'a son attestation, bien entendu... intervint Eric Ciotti, du sperme plein la gueule.
- ET ENCORE UN !!! EN PLUS IL EST MOCHE ET IL SENT LE CONSEIL DEPARTEMENTAL C4EST DEGUEULASSE
- Quand quelqu'un crie, je dois utiliser les capitales d'imprimerie ? s'inquiéta Lunatik
- TA GUEULE TOI !
- Oui, s'il te plait.
- C'est vrai que si tu pouvais éventuellement la fermer, ce serait plus simple.
- Au fait, si l'un d'entre-vous a un point pute en trop, je prends.
- MAIS JE TE RECONNAIS TOI, SALE ENFOIRE. TU ES CTRL X !!! LA LEGENDE DIT QUE TU AS REMPORTE LA SAINT CON 125 FOIS.
- La légende dit vrai, mec. Et encore, j'étais pas à fond.
- Cette année, ça va être serré. C'est Clacker qui l'a dit d'abord ! osa PhScar, car tel était son immonde pseudonyme.
- Ah ouais !  Sans déconner ?! Et qu'est-ce qu'il y connait Clacker ? Hein ? Il est même pas foutu de distinguer une contrepèterie d'un sonnet ! tonna CTRL X
- Mais moi j'ai écrit un très bon texte dont le titre est "Il n'y a plus de saisons". Même que Lapinchien a trouvé ça excellent. Il suffirait que je sache comment sucer/avaler et franchement, je pense que j'aurais mes chances de...
- T AS DIT QUE C ÉTAIT QUOI TON PUTAIN DE TITRE ?? hurla Jack
- "Il n'y a plus de saison". Je sais, c'est un peu osé, voire avant-gardiste mais je me suis dit "Bon, mon petit PhScar. On a qu'une vie après tout. Soyons fantasques"
- Whaou, je chie dans mon froc... ironisa CTRL X avec le talent qu'on lui connait.

Jack se pencha alors vers PhScar et lui dit "Hey petit... Approche un peu pour voir. Là. Un peu plus près... Ouais. Bouge plus. OK..." et il lui défonça la gueule à grands coups de cubi de Merlot vide.

Cela prit un certain temps, évidemment, mais Jack n'était pas seulement capable de transversalité.
C'était aussi un homme tenace.
Épuisé tout de même, il finit par dire : "Personne me vole mon titre".

Et personne, effectivement, en tout cas dans la haie de cyprès, n'y trouva rien à redire.

Témoin de la bestialité exacerbée de Jack, subjugué par sa sauvagerie d'écrivain jusqu'au-boutiste, le minois boudeur se mit illico au travail : il fit glisser la ceinture hors les boucles des jeans délavés de l'auteur en un tournemain et la projeta par dessus la haie, dans un geste parfaitement circulaire et techniquement irréprochable - ce qui laissa plusieurs bouches bées dans les cyprès -, preuve que sur la zone, on n'est pas seulement des rigolos à gorges profondes.
Les protagonistes étaient pendus au slip de Jack quand ils entendirent un grognement étouffé, puis très distinctement :
- Bordel de fute à queue, qui est le fils de fien qui s'amuve à faire du vokari avec fa futain de feinture ?!
Puis, le silence.

- C'était pas la voix de Houellebecq ? lança nonchalamment Lunatik, occupé à dessiner un chancre mou sur son calepin.
- Il a bevoin d'un orfhodonciste, affirma PhScar, à demi-décédé, mais toujours pourvu du zèle qu'on lui connait.
- Toi aussi, enculé, dit Jack.
- A ce qu'y paraît, ses gencives sont totalement nécrosées, et il arrive à ficher des cigarettes dans les gerçures de sa langue, annonça CTRL X, manifestement très fier de son anecdote.
- Il aurait fait un Voldemort plus que correct, dit le minois boudeur, cramponné au slip de Jack.

- Mais, f'est mon cubi de Merlot ? fit la même voix chuintante, désormais toute proche. Houellebecq avait passé sa tête entre deux rhododendrons et continuait à chuinter sans même ouvrir la bouche. 
- Comment tu peux savoir que c'est ton cubi, espèce d'écrivain à la demie-molle, lança Jack à la figure de l'auteur des Particules Elémentaires.
- Fimple dédufion, et l'auteur de Plateforme ressemblait décidément beaucoup à un épagneul japonais.
- Explique.
- Il y a beaucoup de mauvais auteurs par ifi, qui, comme moi, viennent foulager des bevoins vitaux pour furmonter l'angoiffe de la paze blansse, car l'auteur de La Carte et le Territoire (prix Goncourt 2010) était accompagné d'un jeune travelo abyssin qui osait à peine se montrer entre les rhododendrons et les cyprès.   
- MAIS OU EST-CE QUE TU VEUX EN VENIR ESPECE DE DOUX DINGUE ?!
- Il a dit doux dingue ? demanda Lunatik, sous le choc.
- Il a dit doux dingue, confirma PhScar avant de sombrer dans le coma.
— Pour la peine, je lui sucre tous ses points pute, na, intervint un nouveau venu en masque FFP2 à paillettes, avec un pangolin en laisse, muni de son attestation de déplacement dérogatoire dont le motif était lié aux besoins de son animal de compagnie.

Tout le monde se tut, sauf Jack, incapable de la fermer, et Michel qui ergotait en chuintant des gencives.

— Passe-moi le cubi de Merlot, CTRL X, mon chou, tu veux ? demanda Clacker au minois boudeur toujours agenouillé. Je crois que j'ai trouvé le fils de chienne qui joue avec mes points pute
— Je peux pas, j'ai le dos bloqué, putain, je me tue à vous le dire ! On m'écoute ici, merde, ou on fait rien qu'à se toucher devant sa page blanche ?!
— Que quelqu'un, de grâce, lui prescrive son pain au chocolat, avant qu'il ne devienne vulgaire
— File-moi le cubi, toi, au lieu de faire des phrases. Et descends de ce poney

Lunatik ramassa le cubi, avec la grâce d'un professionnel de horse-ball, et le balança dans la face plâtreuse de Claquos, pour lui apprendre à lui causer meilleur.
— C'est pas parce qu'on est capable d'incipit de ouf qu'il faut se croire tout permis, jeune malandrin.

Le temps suspendit son vol, face à cet éclat de bravoure inopiné. Et dans le silence respectueux qui s'ensuivit, un murmure s'éleva :
— Mes doux amis, le monsieur avec son pangolin et ses oreilles de lapin en a profité pour s'éclipser, fayota dans un dernier râle PhScar qui avait ressuscité juste pour l'occasion.
— MES POINTS PUTE ! s'écrièrent avec un bel ensemble CTRL X, Clacker et Lunatik, réunis dans l'adversité.



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Ce fut la plus furieuse et mémorable de toutes les expéditions punitives de tous les temps.

Clacker

Très bien vu, le Lapinchien dompteur de pangolin. Ça augure du bon pour la suite.

CTЯL X

Les possibilités d'orientations narratives de ce texte sont à présent si nombreuses que mon cerveau vient de me conseiller d'aller plutôt faire un Jokari, sur le parking de la pharmacie en face de chez moi.
Mais mon cerveau est un vrai branluchon.



CTЯL X

Personne pour nous torcher une fin bien dégueulasse, vite fait ?


tomatefarcie

Ce fut la plus furieuse et mémorable de toutes les expéditions punitives de tous les temps.

Lunatik

Citation de: CTЯL X le Mai 20, 2020, 19:00:22
Personne pour nous torcher une fin bien dégueulasse, vite fait ?

Je serais dans l'illégalité la plus totale si je m'y collais alors que j'ai déjà commis la précédente contribution. Sans compter Christian Grey qui me harcèle pour le bouclage du prochain Pif Gadget, évidemment, à rendre pour avant-hier dernier délai.

À vous, donc, gentlemen.