La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

les exégètes

Démarré par lapinchien, Mars 04, 2010, 13:05:57

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Das

Oui, j'étais en train de les chercher dans le livre au moment où j'ai posté le message.

Je voulais proposer la première parabase et l'adresse du Coryphée aux mortels, mais je galère à trouver ça sur internet. Donc si quelqu'un connaît une adresse, qu'il poste, et en attendant, je vais recopier depuis le livre.


Dourak Smerdiakov

C'est curieux, moi, à ta place, j'attendrais AVANT de recopier depui!s le livre.

Mais ça peut être un vice ; il en est d'Epire.
Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.

Das

#17
  Mortels condamnés par nature à une vie ténébreuse, vous qui passez comme les feuilles,
hommes impuissants, créatures d'argile, foules inconsistantes et blafardes,
mortels éphémères et sans ailes, infortunés humains, êtres dont l'existence est l'illusion d'un songe,
prêtez nous votre esprit.
Nous qui sommes immortels, d'une jeunesse sans fin, qui habitons les cieux,
ignorons la vieillesse et méditons des pensées éternelles, nous pourrons judicieusement vous instruire,
si vous nous écoutez, de toutes les choses célestes; vous saurez quelles est la nature des oiseaux,
l'origine des dieux, des fleuves, du chaos, de l'érèbe.
Justement renseignés, vous pourrez de par nous envoyer désormais Prodicos pleurer.

 Au commencement était le chaos, la nuit, le noir érèbe et le vaste tartare. La terre, l'air et le ciel n'existaient pas encore. Dans le sein des abîmes, infini de l'érèbe, la nuit aux ailes noires, avant toute chose, pondit un oeuf sans germe. De cet œuf, après le temps révolu, sortit le désirable Éros; deux ailes d'or, resplendissaient sur son dos, le rendaient semblable aux tourbillons des vents.
Il s'unit, durant une nuit sombre et dans le fond du tartare, au chaos ailé, fit éclore notre race et la fit la première monter vers la lumière.

 La race des Dieux n'avait point vu le jour, avant qu'Éros n'eût accouplé les éléments du monde. De ces accouplements des éléments entre eux, naquirent le ciel, l'océan, la terre et l'incorruptible race de tous les Dieux heureux. Ainsi nous sommes, et de beaucoup, les plus anciens de tous les bienheureux. Que nous soyons né d'Eros, mille preuves l'attestent. Nous avons des ailes, en effet, et nous venons en aides aux amants. Combien de beaux garçons, après avoir juré de ne céder jamais, en arrivent, au terme de leur jeunesse et par l'effet de notre prépondérance, à se livrer à ceux qui les poursuivent et qui leur donnent, celui ci une caille, cet autre, une macreuse, une oie ou bien un coq!

 Les événements de la plus haute importance, c'est nous, oiseaux, qui les annonçons aux hommes. Nous leur présageons les saisons : le printemps, l'hiver, l'automne. Lorsque la grue en criant émigre vers la Libye, elle dit aux laboureurs qu'il est temps de semer, aux marins qu'il est l'heure de suspendre le gouvernail, aux foyers de se reposer, et à Orestès que le moment est venu, s'il veut éviter que le froid ne le contraigne à dévêtir autrui, de se tisser un manteau. Après l'hiver, quand le Milan reparaît, il annonce une saison nouvelle, et indique l'instant d'enlever aux brebis leur toison printanière. L'hirondelle alors, vous dit aussi de vendre votre cape d'hiver et d'acheter un vêtement plus léger. Nous vous tenons lieu d'Ammon, de Delphes, de Dodone, de Poebus Apollon. Aussi, avant de rien entreprendre, avant tout trafic, avant tout moyen de s'acquérir de quoi vivre et même avant de contracter mariage, vous vous adresserez aux oiseaux. Vous appelez auspice tout ce qui à trait à la divination; un mot pour vous est un auspice; vous nommez l'éternuement un auspice, auspice une rencontre fortuite, auspice une voie insolite, auspice un esclave, auspice un âne. N'est-il point une claire évidence que nous sommes pour vous Apollon prophétique?

 Si donc, comme Dieux vous nous reconnaissez, nous serons pour vous de bienveillants prophètes, annoncant les saisons, l'hiver, l'été et le moment des chaleurs tempérées. Nous ne fuirons pas là haut solenellement nous assoir comme Zeus, au milieu des nuées. Mais, restant auprès de vous, nous vous donnerons, à vous, à vos fils et aux fils de vos fils, fortune et santé, vie, paix, jeunesse, rire, coeur, festin et lait d'oiseau. Vous serez tous ainsi, tant vous serez comblés, lassés de jouissance.

Dourak Smerdiakov

Ca me rappelle une chanson de Balavoine.

Faute de frappe ?
Citationc'est nous, oiseaux, qui les annoncent aux hommes
Pour le débat citoyen et convivial dans le respect indivisiblement démocratique de la diversité multi-culturelle des valeurs républicaines oecuméniques.

Das

Faut pas déconner, j'allais pas me relire non plus. Doit y avoir quelques fautes, oui...

lapinchien

#20
ça me semble très bien. Plein de trucs débiles ou non  à en  interpréter quelques soient les époques des exégètes. En plus j'ai regardé sur Wikipedia et  vers 388 av JC une loi qui interdisait formellement les attaques contre les personnes aurait été votée et Aristophane en a été le premier touché, et il a su réagir et trouver des combines pour que la liberté d'expression et de foutage de gueule triomphe.  ça y est je sens que je commence à être investi par un exégète d'un temps reculé, il me prend par le cul et s'introduit en moi.



lapinchien

sinon ne serait il pas plus amusant comme dans un serial edit d'attendre que l'interprete précedent ait fini son texte avant d'en entammer un autre. Le nouvel exégète pourrait ainsi s'appuyer sur le texte de son predecesseur plutot que sur le texte original. ça va être completement chaotique si on traite plusieurs epoques en parallèle sans creer une sorte de continuité par la construction et la déconstruction des interprétations successives, des references à leur epoque, et au foutage de gueule de leur predecesseurs et leurs croyances débiles.


Das

#22
Citation de: lapinchien le Mars 07, 2010, 23:29:11
sinon ne serait il pas plus amusant comme dans un serial edit d'attendre que l'interprete précedent ait fini son texte avant d'en entammer un autre. Le nouvel exégète pourrait ainsi s'appuyer sur le texte de son predecesseur plutot que sur le texte original.

Je suis tout à fait d'accord, d'autant plus qu'on pourra ainsi faire évoluer le texte de manière significative. Il y aura plus d'intérêt pour le lecteur qui aura autre chose à se mettre sous la bite qu'une superposition de points de vue.

Pour l'exégète, je serais un nietzschéen ou un nazi, j'hésite encore, quoiqu'il en soit, autour des années 1900 (à 30 ans près).

On commence quand?

Hag

Quand on aura trouvé le premier volontaire. Merci de te proposer par ailleurs.

Das

Soit, mais si on fonctionne selon un ordre chronologique, je gage qu'au moins l'un d'entre vous devra s'y coller avant moi. Dans le cas contraire, ça ne me dérange pas.

Hag

Ca pourrait d'ailleurs être amusant de mélanger les époques et faire une relecture antique à un texte moderne.

Das

D'autant plus que j'imagine ne pas être le seul à être littéralement transporté devant la perspective d'avoir à écrire sur un texte de Guillaume Musso ou Marc Lévy. J'avais pensé à un moment au discours de LE PEN à l'assemblée européenne, qui pouvait être magique à détourner, ou à quelques manifestes post-hippies qui semblaient très prometteurs.

Et encore, sans compter toute la littérature journalistique. Et les oxymores.

lapinchien

l'idée de prophètes-exégètes est encore meilleure mais il faudrait trouver le bon extrait de texte.

Das


Das

Bon, vu que lapinchien semble s'être barré avec la caisse, si on allait au charbon tout de suite? Je crois que le personnage le plus ancien est celui de Glaüx, et si l'extrait d'aristophane va à tout le monde, alors il n'a plus qu'à se lancer et faire parvenir sa contribution dans les plus brefs délais sa race.

Nous éditerons à sa suite et dans l'ordre chronologique de nos personnages respectifs les textes produits. Par ailleurs, rien ne nous empêche de continuer avec d'autres exégètes, quand nous aurons tous apporté notre contribution. D'autres peuvent se greffer en cours de route, aussi...