La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Remix ciblé

Démarré par nihil, Octobre 27, 2008, 19:41:07

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nihil

L'idée de la semaine, c'est d'utiliser de ce poème et d'en faire un texte en prose. Sérieux ou déconnant, au choix.

http://zone.apinc.org/articles/1927.html

Ca peut se bosser à plusieurs ou seul. Si quelqu'un a besoin d'un collaborateur, je suis là.
Trafiquant d'organes
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Lembaumeur

#1
Ceci est une merde.



Dans le grouillement des cloportes, j'ai sentit le frétillement d'un cafard au bord de mon anus. Indésirable cancrelat, ne sais-tu donc pas que je n'aime que le frottement des oniscides au bord de mes muqueuses ? Alors, j'ai fait la file et acheté une livre de blattoptèricide, un truc subit, foudroyant, une bombe à neutron pourfendeuse du cancrelat.

Me suis pas trompé, c'était bien le billet qui m'ouvrait la porte d'un monde sans blattes, antichambre du rêve kitsch préformaté : ils sont tous crevés, putains, ces arthropodes puantissimes ! Formatée, oui, la vermine ! Grillée ! La peste ne rodera plus sous mes chambranles !

Le peuple veut être amusé, avec des bestioles topophages, il les observe, roide comme le balais qu'il promène dans son cul, les passe à la loupe, emplit ses placards de biscuits, et ses vide-ordures de restes de poulets – un vrai festin pour ces chiures.

Une plèbe, ça se dorlote, pendant que ma plèvre se disloque en voyant s'avancer, par milliers, les insectes anthropophiles. Alors, qu'attendez-vous, emplissez vos placards de biscuits et de viandes avariées, appelez les renforts, je vous encule !

Moi, je traîne, désabusé, le corps enduit de baume répulsif, dans mon local aseptisé, où seuls les cloportes ont droit de cité.

Il y a du sang sur mes bottes en caoutchouc, des cuissardes dégoulinantes de la sève éructée de ces cafards écrabouillés sous mon talon, des milliers, des milliers, y'en aura toujours et toujours plus, et ils grimperont toujours plus haut jusque sur ma bite, jusque dans mon cœur et mon estomac, tralala.

Je vais humant des âmes mortes, et c'est la mienne qui soudain schlingue le plus : la putréfaction. Jusque dans mon âme, ils sont allés, ces hexapodes, pour y déverser leur fiel neutre, leur absence de grâce et d'élégance, insulte au règne animal.

Dans l'air immobile d'été, l'odeur d'immondice se répand à la vitesse de l'ouragan, alors que mes chers cloportes, eux, crèvent en série, eux, pourtant si mignons, si délectables...

Et que le diable les emporte, si lui n'est pas trop dégoûté, tant que je ne suis pas dans le même convoi ! Pitié, seigneur de l'ombre, envoie-moi dans le cercle le plus profond de ton enfer, introduit-moi dans ton rectum, s'il est à l'abri de cette vérole.

Jeux véhéments, rêve éculé, le peuple court ces choses sottes, bien loin de la conscience de l'effervescence pétillant sous les planchers, dans les murs, dans toute la manne interstitielle, laissée là, par négligence ou surdité, je vous encule !

Moi, je suis moins bien régulé : il y a du sang sur mes bottes. J'ai les oreilles en compote, hyperesthésiques, mes tympans, à l'affût du frétillement. Dès que j'aperçois, un de ces tristes sires d'une comédie macabre, je le broie, je le malaxe, je l'atomise, mais où l'ai-je mise, ma bombe de napalm ?
Le psy voudrait que je m'en sorte, que je me libère de mes phobies envahissantes, et je lui dis que ce ne sont pas des phobies, mais des cancrelats qui m'envahissent, et je l'encule !

Mais tous mes circuits sont crâmés : mon Taser s'est enrayé, une arme de moins contre le fléau, connerie de merde fabriquée par des gamins chinois, je les encule !
Dans ma tête une voix m'exhorte : ces gens seraient mieux massacrés, sans eux point de neurasthénie, terminés les biscuits et les restes de poulets, la viande avariés et les corn flakes, les Tasers défectueux et les insecticides inefficaces.

Retirant la sécurité de mon arme, alors, sans parlotte, dans cette plèbe, j'ai tiré. Ma plèvre s'est libérée de sa gangue d'angoisse. Il y a du sang sur mes bottes, et ce n'est pas celui d'une blatte, mais des centuples mains dégueulasses qui la nourrissent, je les ai bien enculés, ces maniaques dégénérés.

ENVOI

Mickey, à quoi bon discuter ? Plus rien n'empêchera, mascotte, le percuteur de percuter, ni les cafards de s'exploser. Il y a du sang sur mes bottes, je m'en vais retrouver mes cloportes.


nihil

Putain j'aime bien l'idée. En fait ça mériterait un texte à part entière, parce que là, en t'obligeant à suivre les vers et l'esprit du poème, ça a foutu la merde dans ta structure. Mais l'idée est bien. Ca me donne envie de le remixer. J'avais vu un reportage y a longtemps sur un exterminateur de rats à moitié dingue en Ukraine, qui dormait dans les entrepots infestés pour essayer de vivre comme les rats, de les comprendre, de fusionner avec eux pour élaborer ses stratégies de décontamination.
Trafiquant d'organes
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Lembaumeur

Citation de: nihil le Octobre 28, 2008, 13:45:52
Putain j'aime bien l'idée. En fait ça mériterait un texte à part entière, parce que là, en t'obligeant à suivre les vers et l'esprit du poème, ça a foutu la merde dans ta structure. Mais l'idée est bien. Ca me donne envie de le remixer. J'avais vu un reportage y a longtemps sur un exterminateur de rats à moitié dingue en Ukraine, qui dormait dans les entrepots infestés pour essayer de vivre comme les rats, de les comprendre, de fusionner avec eux pour élaborer ses stratégies de décontamination.

Vas-y, remixe, remixe, qu'il n'en reste plus rien.
C'est vrai que je me suis emmerdé avec la contrainte...

Evariste

#4
[BON POUR PUBLICATION - APPROUVE PAR LE MINISTERE DE LA PROPAGANDE]

Lembaumeur

J'aime bien ton texte, Evariste. C'est tout à fait potable, et bien dans l'ambiance du poème original.

Evariste

Je ne peux pas te dire pourquoi, mais je n'ai pas le droit de te parler.

Lembaumeur

Citation de: Evariste le Octobre 28, 2008, 15:46:08
Je ne peux pas te dire pourquoi, mais je n'ai pas le droit de te parler.

Alors ferme ta gueule, sac à foutre, vieille pute putride refoulant des orifices gonflés par l'herpès.

Narak

Tout ça m'inspire beaucoup, je bosse dessus en ce moment même.
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

nihil

J'ai fait une alliance contre-nature avec Strange et on est dessus aussi. Ca avance.
Trafiquant d'organes
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la_marquise_de_sade

Citation de: nihil le Octobre 30, 2008, 16:36:02
J'ai fait une alliance contre-nature avec Strange et on est dessus aussi. Ca avance.

idem avec Traffic
et on a presque fini

nihil

Il est pas autiste, Traffic ?
J'ai compris, tu fais semblant d'écrire en collaboration avec une plante verte pour balancer tes textes solos en douce. Je sais pas ce que le Ministères des Poutrelles (dans ton cul) et Bâtiments (dans ta face) va en dire.
Trafiquant d'organes
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la_marquise_de_sade

Citation de: nihil le Octobre 30, 2008, 17:31:27
en collaboration avec une plante verte

pourquoi tu crois que j'ai choisi d'écrire avec Traffic ?

traffic

#13
Bon je suis pas un autiste déja, mauvais hôte. De deux, le sujet était assez tentant et avec la marquise, on s'est fait un malin plaisir à remixer le poème dans le sens le plus littéral du sujet.

Voila ça commence là dessous. 

[BON POUR PUBLICATION - APPROUVE PAR LE MINISTERE DE LA PROPAGANDE]
Deviens qui tu es !

F. Nietzsche

nihil

Putain ça blablate vraiment trop. Mais ça passe.
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