Tri sélectif : Herr Diktator.

[_Strange_]

Abstinence (1)
Posté le 16/10/2008
par Herr Diktator

J'aime autant vous prévenir, vous allez perdre bêtement cinq minutes de votre vie.

C'est plus ou moins confortablement posé, grimaçant, avec un air de demeuré sur le visage, qu'on tente d'expulser quelque chose, n'importe quoi, pourvu que ça soulage le moteur interne de notre conscience. Et parfois, on se relève, frustré, car rien ne sort, si ce n'est quelques bribes, des restes, quelque chose d'inachevé, un truc médiocre à l'odeur discrète, loin du gros pâté odorant qu'on espérait livrer sur la zone. C'est un acte solitaire, une entreprise périlleuse, dont on ne sort pas toujours sans séquelles. A plus forte raison lorsqu'on y parvient
Cela nécessite parfois un tel niveau de concentration qu'on peut aisément se mutiler les neurones, ce n'est donc pas à prendre à la légère.
Ce genre d'exercices répondant à une suite de facteurs assez déterminants, comme l'envie, le temps, la motivation, il n'est pas toujours aisé d'expulser. On consacre finalement trop peu de temps à ce type de manœuvres, et pourtant, tous s'accorderont à le dire, on en ressort toujours transformé, meilleur. Presque pur.

Souvent, rien ne vient, ou bien on se contente de se précipiter pour faire ça à la va vite, à l'abri des regards, quand la course frénétique de la vie quotidienne le permet, quand le moment de solitude se présente. L'occasion presque unique. On ne devrait pas avoir à se retenir, on devrait envoyer tout balader, et se dire que c'est ça le plus important, que c'est vital, que c'est comme matérialiser la profonde nature de l'Homme pour la rendre à la lumière. Mais La vie est faite de telle manière qu'on oublie, on entretient le culte de l'instantané, de l'immédiat, et au final, nous n'avons pas le temps.

Au milieu de la folie furieuse d'une époque hystérique, les cloisons de la solitude permettent à l'Homme de se révéler, peut être pas aux autres, mais à lui même. Quelque part, j'aime à penser que devant tant de force et de puissance, devant la beauté d'un mécanisme si complexe, il serait de bon ton de retrouver un peu d'humilité, en considérant que rien n'est jamais acquis. Nous gagnerions en force, en sagesse, par une gymnastique quotidienne simpliste et paradoxalement, assez délicate. Certains y passent des heures sans pour autant frôler l'essentiel, j'espère ne pas être de ceux là.
Je crois qu'il faut y mettre, non pas ce que j'appellerai du cœur, mais plutôt de l'ardeur, de la sauvagerie, de l'authenticité, à cet ouvrage si raffiné et délectable, si profond. Il faut avant tout oser l'expérience. J'ouvre les portes de mon corps et mon esprit, mais rien ne vient.
Aujourd'hui, je suis constipé. Cela dit, dans un certain sens, ça m'empêche pas de pondre la merde, c'est toujours bon à prendre.

[Das]

Si c'était pour faire une blague, t'étais pas obligé d'être si long.
Et puis, il y a des éléments qui sonnent commes des états d'âmes.
C'est une merde pour faire passer discrètement du ressenti?