La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Textes rejetés

Démarré par nihil, Juin 21, 2007, 16:25:18

« précédent - suivant »

nihil

Vlà tout un tas de poèmes qu'on m'a envoyé par mail, c'est pas forcément ignoble, mais c'est pas zonard, alors forum :

Bonjour

Je suis un africain qui aimerait contribuer par  d'humbles petits poèmes
Merci d'avance

TEXTE

Il est des jours...

Il est des jours où on laisse la lampe éteinte,
On écrit avec une encre d'ardoise sur une page de nuit, et les mots craquent comme des cailloux.
Il est des jours où l'on trébuche sur un souvenir
Et voilà qu'on dévale les couleurs de l'arc-en-ciel pour aller s'affaler dans le noir tête la première, un noir solide et anguleux.
On a beau brûler des fagots de secondes pour y voir plus clair on se blesse quand même sur des tessons de ciel.
Il est des jours qui n'apportent avec eux aucune rémission.
Des jours comme la peau blanche des mourants,
Des jours lestés de remords à l'odeur fade.
Des jours sans issue, plombés par l'attente vaine,
Des jours sans visage,
Jours d'absence en dehors de toute chronologie,
Jours que rien ne sauve, ni personne, ni un hier, ni un demain, ni une lumière, ni une prière.
Seulement une épaisseur qui traverse la chair dans laquelle le peu de pureté qui nous reste s'enlise.
Une épaisseur qui étouffe toute flamme.
Les heures s'effondrent les unes sur les autres avec un bruit sourd.
Désastre anonyme des heures impossibles à secourir.
Effritement de vie,
Décomposition du temps sur des silences inutiles,
Et les mailles du temps qui se défont une à une.....


TEXTE
LE POEME


Le poème est un chant pur,
Il est dit sans effet et sans effort
Accordé à la voix et au souffle
Il laisse passer
Sans rien exiger.
Il est comme une pièce d'or
Que l'on ignorait pouvoir trouver dans une ornière
Il s'adresse au cosmos
Et à chaque fibre d'un autre humain
Un poème ne bavarde pas
Et ne superpose des images
Comme on empile des livres sur une table

TEXTE
 Et je t'attends......
Je brise mes réveils agonisants
Dans mes aurores grises
Et jette mes pendules au rictus du chagrin
J'arrache toutes les feuilles
De mes calendriers lunaires
Je suspends le temps
Au vol de mon espérance
Aux courses effrénées de mes désirs,
Aux secondes de mes matins en lambeaux
Aux minutes de mes aubes tourmentées
Aux heures de mes nuits incandescentes...

Et je t'attends...

Je fige l'horloge de ma mémoire lascive
J'immobilise les aiguilles du cadran des regards
J'arrête sur mes illusions tremblantes
Le sablier des rêves troués et fuyants...
Et maintenant je fixe le ciel
Pour y saisir ta fuite dans les étoiles
Tes fugitives apparitions dans l'arc en ciel
Alors je deviens intemporelle
Pour me mouvoir dans ton monde infini
Peuplé de tes doutes, de tes silences
Et peut-être de tes espoirs...


TEXTE
 Lettre de Bagdad...
Je t'écris
De Bagdad ou d'ailleurs
Avec des pétales de dignité violée
Au rouge torturé
Je t'envoie des mots capturés
Souillés d'oubli et de honte
Des mots fusillés
Avant d'être prononcés...

Je t'envoie des bruits de coups sanglants
Des voix sourdes de despotes grimaçants
Des hurlements de femmes et d'hommes
Arrachés avec violence
Au linceul de l'innocence...

Je t'envoie des rires de bourreaux
Des regards éteints
Quand les cris ne sont plus que des plaintes
Quand la souffrance suinte
Sur les murs de béton...
Je t'envoie mille sévices
Milles supplices
Mille tourments
Infligés sans un remords
Jusqu'aux portes de la mort.
Du fond de ma silhouette masquée
Presque désincarnée
A force d'être dénudée
Déchirée, tant de fois humiliée...

Je t'envoie mes peurs en tremblant
Toutes ces traces sur ma peau
Mégots écrasés
Je t'envoie mes ongles arrachés
Aux murs de ton silence
Aux parois de ton indifférence
Et mes yeux aveuglés comme crevés
A force de vouloir te réveiller

Toi, Toi
Toi à qui j'écris
Avec les lambeaux de mon âme,
Je joins les photos infâmes
Aux pétales violés de mon cœur
Toi qui vis si loin de Bagdad
....ou d'ailleurs

TEXTE  
Rêves en ruines
Ma vie engloutie au tréfond d'un fleuve

A ma mort je signe

Cruel monde
A tué tout l'or- mes chimères
Entre ciel et moi

Si tu veux vivre je t'attendrai là-bas
Sous un arbre  
Planté au coeur de la terre
Pour nous accueillir

Texte

CONFIDENCES TACTILES

Des mains
Agiles
Fragiles
Posent sur mon cœur d'argile
Détresse
Caresse
Tendresse

Des mains
Heureuses
Boudeuses
Cherchent dans mon âme creuse
L'effroi
L'émoi
La foi

Des mains
Expertes
Offertes
Découvrent mes plaies anciennes
Rebelles
Cruelles
Mortelles

Des mains
Muettes
Discrètes
Exorcisent ma douleur
Vivante
Violente
Démente

Des mains
Câlines
Dessinent
Une aube enceinte d'espoir
Fugace
Tenace
Vorace

Des mains
D'amour
D'un jour
M'ont sauvé du naufrage

Texte
Des mots en l'air
La parole du matin
Se reconnaît à ce qu'elle n'a pas d'ombre,
Elle s'avance, nue,
Dans l'éclat éblouissant de la lumière,
C'est une parole qui brûle la langue
Et consume l'âme.

TEXTE
Rejoindre un cœur par la parole
Est un voyage impossible,
Une vraie folie,
parce que les mots tombent,
Ils nous échappent
Et se brisent
Aussi facilement qu'un souvenir,

Texte
Depuis toujours j'ai été condamnée à rêver

Les mots tombaient comme un verre qui se brise.
Et les bords coupant des mots blessaient tous mes rires, tous mes élans.
La moindre joie se tranchait ma gorge sur les morceaux coupant des mots tombés, des mots brisés.

Dès qu'on marche, on apprend à passer de place en place, dans la plus grande transparence
A déposer de temps à autre sa misère sur le sol.
On jette des cubes ou des osselets,
On ouvre un livre cent fois ouvert,
On apprend à user chaque chose, chaque instant, chaque saison, on apprend l'attente vaine.
Ainsi les nuages défilent, se font, se défont,
Au gré des vagues grises de l'ennui,
Se déversent au creux des jours sans fin, où le silence règne en maître absolu.
Voici pourquoi depuis toujours j'ai été condamnée à rêver.
A rêvasser, même.
J'ai collé ma face d'enfance sur la vitre du monde et la buée de mon souffle à envahi mon horizon.
Comme un brouillard entre le monde et moi.
Un brouillard sur lequel mon index dessinait des formes absurdes, des signes cabalistiques,
Qui me permettaient de glisser, sans trop d'encombre, sous la surface âpre et rugueuse des heures.

Texte
La grâce


Je cherche un instant de paix.
Mais je me noie dans la lenteur orgueilleuse des océans.
Les grands édifices de l'espérance, drapés dans leurs manteaux solennels, sont à l'agonie,
Brûlent sur l'autel pétrifié de nos cœurs.
Rien ne tient, même la chair humide des corps enlianés n'adoucit plus ni l'absence, ni le désordre des mots.
Ni le bien, ni le mal qui ronge. Ni l'oubli.

Seule reste la grâce, qu'on confond souvent avec la lumière.
La grâce pour marcher sur le fil des mots avec une ombrelle rouge.
Pour se couper la langue et boire son sang après chaque mensonge,
Pour écrire dans la neige pour l'éternité,
Pour tracer dans le sable le visage de l'amoureux, ou celui de Dieu,
Pour devenir le corps joyeux du papillon jouant dans les corolles transparentes du vent.
La grâce pour avoir le cœur percé qui laisse s'écouler nos offrandes.
Pour ne rien garder.

Texte

Dans la maison des songes

A l'heure


Où la nuit s'empare de ses yeux
l'enfant regarde nu le ciel
la maison des songes
Se recroqueville
Et pleure
À chaque fois qu'un cri
Surgit
Et retourne dans sa chambre grise
Où il meurt
Privée d'air
Et de brise

TEXTE

L'attente
Les yeux fermés
vivre dans l'épaisseur du vide
là où ralentissent les heures
flux d'eau vive
Se poser sur un pont aérien
là où gravitent les anges
Marcher vers ce paradis
jamais en perte
qui m'attend derrière la frontière de ce jour




Djamel MAZOUZ
(Algérie) le 09 juin 2007



Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

MILL

Pas possible! LE Djamel Mazouz?

MILL

Blagues à part, y a des trucs pas mal là-dedans, même si on reste dans le registre - relativement typique - d'une écriture un peu sentencieuse, qui se veut pleine de sagesse. Vous me direz, t'as besoin de parler, connard, et vous aurez raison, mais ce n'est pas une raison pour me tutoyer, manants que vous êtes. Les passages que je préfère sont ceux où l'auteur refuse les rimes. a partir du moment où il s'échine à en trouver quelques unes, je trouve ça surfait. Pour le reste, on sent une implication totale derrière ces mots. Pas mal du tou, Msieur Mazouz.

Narak

Confidences tactiles c'est horrible, mais vraiment.
Sinon le reste je n'ai fait que survoler.
L'amour c'est fort, l'envie de chier c'est pire...

nihil

Y a quelque temps, j'avais refusé les héritiers de Kahun, une série de quatre textes de Tyler D de bonne facture, mais pas zonards. Tyler a réclamé une seconde fois leur publication récemment. J'ai fait lire ça à mon esclave Winteria, qui a confirmé le verdict, tout en signalant que c'est quand même de la bonne came.

Voici les liens vers les quatre textes postés sur le forum pour ceux qui veulent les lire :

1
2
3
4
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Winteria

Petitun : t'es sûr que c'est strictement la même version ? (si tu me dis de relire pour vérifier, je te fais un quarantième trou au cul).

Petideux : dans ma grande mansuétude, j'estime que les liens mériteraient de figurer en home.

nihil

Fais donc si le coeur t'en dit.
Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

nihil

Ahahah, de mieux en mieux :

Marseille la Belle
Posté le 06/07/2007
par Mon Olympe
IP : 84.101.32.101
e-mail : ac@caramail.com


Un ptit clash à l'intention de nos adversères pitoyables de la ligue 1:

Un ptit clash à l'intention de nos adversères pitoyables de la ligue 1:

A Marseille une légende est en train de s'écrire

Celle du renouveau, celle que vous etes en train de lire

Pape Diouf va nous monter une équipe de ouf

Anigo va recruter des joueurs de haut-niveau

RLD a enfin décidé de lâcher les sous

Et tout le peuple marseillais est sans dessus dessous

Il était temps que ce gros richard balance le blé

Même si Kashkar avait un plus gros chéquier

Maintenant les plus grands veulent signer chez nous

Giuly, Thuram, Van der vaart, Ziani

Trezeguet, Yaya Touré, Yoahn Pelé, Cissé

Pas de doute notre club mythique fout encore la t.r.i.q.u.e.

Et à tous les lacheurs, qu'ils aillent se barrer ailleurs

Comme Ribéry ce t.r.a.i.t.r.e élevé par les n.a.z.i.s. du FC Metz

Si des phocéens le croise un jour il lui ferons les f.e.s.s.e.s

Bientôt notre OM au niveau des plus grands

Barça, Chelsea, Manchester, Milan

N'ont qu'à bien se tenir

Car le pire les attend

L'Europe en ligne de mire

La finale de la C1 c'est pour dans pas longtemps

Une ou deux saisons pour revoir l'OM sur le toit du monde

Avec Nasri aux commande, le minot futur ballon d'or

Marseille est grande et autour d'elle sème la m.o.r.t

Notre fière armée détruira tout sur son passage

Les équipes de b.a.l.l.e.t.r.i.n.g.u.e.s de la Ligue 1 ne lui ferons pas barrage

Un seul club en France est digne d'être Champion de France

C'est le club aimé par toute la France

Les autres clubs, les autres supporters,

C'est des f.i.an.t.e.s, c'est de la deu-mer

On c.r.è.v.e.r.a tous les lyonnais et leur club de r.a.c.l.u.r.e.s

car Marseille la Belle est de r.a.c.e et de sang pur

Quante au Girondins c'est des gros c.h.i.e.n.s

chez eux jamais on verra du beau jeu

Sainte-Etienne sera toujours derrière nous

Pour nous lécher l'hognon à genou

Lille et Lens vulgaires clubs de cassosses

Ont compris depuis longtemps qui étais le boss

Leurs supporters à la c.o.n. pointent tous à l'ANPE

Y feraient mieux de trouver un boulot au lieu de jouer les p.o.i.v.r.e.a.u.x

Toulouse c'est la loose,

Depuis qu'AzF a exploser les violets se sente plus p.i.s.s.e.r

Mais c'est nous qu'on va leur exploser la fiole

A ce club minable de t.a.f.f.i.o.l.l.e.s

Quante aux petits beurres bretons de chez Rennes

Ils on peur pour leur f.i.o.n., normal on va les kèn

PSG j'en parle même pas ça me fait trop délire

Dans notre championnat c'est les pire

Et dans l'Europe entière ils fons rire

La légende est de nouveau en marche

Tout ceux qui ne serons pas avec nous

Irons bruler en enfer sous les coups

De notre équipe du feu de Dieu

Droit au but, qui dit mieux?

Passé et présent se rejoignent

Et conjuguent notre futur en une valeur sûr

Celle de revoir l'OM dominer à jamais

et pour l'éternité le football français

Car nous sommes le peuple élu et vous l'avez dans le c.u.l.

A l'aise j'te b.a.i.s.e, représente le 13.



Message complémentaire : Merci de laissez veau comm'


Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

B52

Le nouveau tube de l'été!

Hag

Cette... chose a pondu une autre oeuvre, hymne véritable à la tolérance et au respect.:

Citation
   Un ptit clash à l'intention de nos adversaires pitoyables de la ligue 1 :

   Cissé c'est le meilleur attaquant d'Europe,

   Tous les buts qu'y met c'est du propre,

   qui peut conteste on te teste,

   alors la ramène pas gars,

   ou Marseille va te noyer comme une abeille,

   dans un pot de confiture ou écrasé par une voiture,

   OM à jamais dans nos coeurs,

   En France comme ailleurs,

   Tous les autres ils ont peur,

   On va ramener la ligue des champions,

   A l'aise on va attirer l'attention,

   Sur la canebière,

   Et fêter ça avec de la bière,

   Car marseille c'est le plus grand club de tous les temps,

   Si t'es pas d'accord on t'attend,

   Avec des barres de fer on va te défoncer,

   Et fourrer ta darronne avec nos trépieds.

   L'europe tremble déjà de voir débouler

   Notre fière armée et conquire les victoires

   Partout dans les tribunes où on va s'asseoir,

   OL, Lens, Lille, Bordeaux, PSG, Sainté,

   Gadjo arrête ton char,

   Tout ça c'est des équipes de clochards,

   Et de cassosses comme leurs supporters périmés.

   Représente le 13 mec, spéciale kasse-dédi à tous les fiers marseillais.

   Nous sommes le peuple élu et vous l'avez dans le c.u.l.


Ce taré écume les sites de sports, copiant collant ses textes et insultant copieusement tout ceux qui ne lui lèchent pas les couilles.


Le monde est fantastique.

nihil

Le retour de notre poétesse maudite Aure; directement dans les textes rejetés. Cause du rejet : on l'encule.

Haiku
Posté le 06/07/2007
par Aure



L'étang dégivré
Il lui faudra bien couler
Le vieux rat crevé


Trafiquant d'organes
[www.nihil.fr]

Hag

Dommage, j'aimais bien.

martin

J'ai déjà écris un texte sur la ville de Bagdad.

Lourdes Phalanges

Deux textes rejetés. Motif : Foutage de gueule et couche pleine/Fake /des gens qui s'ennuient.

Mélandrie Delacroix : Programme électoral 8

Pas moyen d'y couper, la navrance étant de mise depuis bien trop longtemps, je me vois dans l'obligation de sortir de l'ombre. Oui, c'est bien moi, le chef d'état que vous attendiez. Le Messie républicain que tous espèrent.
Je pourrais me passer de vous proposer un programme et me contenter de la confiance aveugle que vous portez à ma jolie petite gueule, mais ayant été correctement élevée par un papa, dont le papa, selon la légende, aurait été un fidèle proche de Blaus Karbie mais en moins stupide, puisque lui, ne s'est pas fait choppé et donc, pour terminer cette phrase de déjà cinq lignes, j'ai décidé de vous expliquer quand même la structure principale étayant mon futur quinquennat.

Il faut de l'ordre, de la discipline pour réussir à vivre ensemble. Surtout quand on est obligé de côtoyer des mangeurs de hot-dogs. Certes, la mixité est de rigueur dans un monde en brassage culturel depuis quelques décennies. Bien sûr, les mangeurs de hot-dogs ont le droit de se mouvoir comme les autres. Ils ont le droit de vivre, comme chacun d'entre nous. Ils ont le droit de respirer le même air que nous, le droit de coucher avec les gens comme nous (veuillez m'excuser, je m'absente quelques minutes pour vomir). Bref, nous devons apprendre à vivre ensemble, pour cela, nous devons nous respecter.
C'est pourquoi, j'estime qu'il faut créer un cadre, inexistant jusqu'alors, permettant la cohérence d'une cohabitation dans le respect de tous. Et le respect commence déjà par faire comme les autres. Aussi, je vais remplacer le pain à hot-dog classique à la texture plastique par de la bonne baguette bien de chez-nous ! La saucisse, cet alliage de matière à l'aspect comestible mais aux origines plus que douteuses, par de la saucisse bien de chez-nous et pour la moutarde, on ne change rien (sauf si elle n'est pas de chez nous).
Ainsi, nous aurons, toutes et tous, le sentiment d'appartenir à une seule et même Patrie ! De là, de cet esprit commun découlera l'attitude de tout à chacun, convergeante vers une similarité permettant un seul et unique comportement social ! Par ce fait, plus de désaccord ! Plus de problème économique !
Voilà, en résumé, ce que je vous promets pour les cinq années à venir ! Mais vous avez tout à fait le droit de ne pas en tenir compte et de voter uniquement , pour ma jolie petite gueule.



Méthylène : LE GRAND VOYAGE

On a beau posséder le Babyliss Bluethooth dernier cri, avoir mis des cales sous les pieds du petit, friser la mort sur la banquette arrière pendant que le gamin conduit c'est, comment dire... Il s'en est fallu d'un cheveu que ça réussisse !
Je frise la mort à chaque virage. La manœuvre se révèle mal aisée car, à chaque coup de volant, le fer glisse et lui arrache des tifs. Ou bien c'est la mèche qui se dérobe, et la camarde n'en a plus beaucoup sur le crâne. Il me faut procéder avec précaution car si je brûle ses derniers cheveux, adieu l'indéfrisable ! - et je la connais, la garce : elle me guette. Si je la frôle de trop près à son goût, piquée au vif, la mort me frappe.
Je frise la mort, donc, pendant que mon gamin conduit. Le moins petit des deux. Il pique un peu du nez à cause du sirop codéiné mais le plus jeune a les jambes trop courtes pour atteindre les pédales. Celui-là, je l'ai installé à la place du mort. Quant à elle, assise près de moi sur la banquette arrière, elle se laisse friser sans maudire.
Je frise la mort à la dernière mode. Elle est si belle (d'une beauté tragique, forcément) que mon petit chauffeur ne peut s'empêcher de la voir en face dans le rétroviseur. Il ne regarde pas la route, ni les panneaux et son petit frère ne sait pas lire.
Très vite, je le constate : nous sommes perdus.
Occupé à me regarder glisser dans les rouleaux de la séduisante camarde une épingle à cheveux, le gosse n'a pas vu celle que formait la route, devant lui - moment d'inattention funeste - et soudain, nous fûmes... nous fûmes. C'est alors qu'avant de passer, nous avons poussé, ensemble, un ultime hurlement.

Femme au volant, mort au tournant, dit-on.
Mais enfant au volant, belle mort, et même... mort au dernier cri !

(Message complémentaire : Oui, je sais, c'est un peu tiré par les cheveux.)
« Allons bon ! s'écria Socrate ; nous étions à la recherche d'une vertu : en voici tout un essaim ! »

Cuddle

J'aime pas ta gueule.