Texte de merde : Johnny - Du jasmin et du raisin

[nihil]

[ndnihil : Johnny nous plante un étrange remake de sa trilogie  'dialogue schizophrénique'. On retrouve cette même confusion funeste, une espèce de mélange  de bouts de phrases mixées et gerbées en vrac. Mais autant les dialogues schizos laissaient  entrevoir un sens qui justifiaient la logorrhée, autant là on est sidérés par l'absurdité du  propos. Totalement chiant surtout.]

***

Marron. Je n'ai jamais véritablement aimé le marron. Quoique. Peut-être. Une fois. C'était un lundi. Il y avait de nombreux fruits et légumes sur l'étalage. J'avais envie de fruits. Et de légumes aussi. Et puis, c'est les noix que j'ai eu envie d'acheter. Horribles noix marron, dures et sèches. Impossible de les grignoter sur le trottoir sans se casser les dents. Quelle drôle d'idée. Le marron, même si je l'ai aimé ce jour-là devant l'étalage, je ne crois pas qu'il m'ait donné d'autres frissons que l'horreur. C'était peut-être uniquement la forme de ces noix qui m'avaient attirée. Peut-être que je n'avais pas envie de croquer la chair fraîche des tomates, ni de couper les radis. Un cafard, c'est marron. Les plus vieux sont parfois marron clair. Les tomates et les radis m'ont dégoûtée au moment où je les ai vus. A moins que ce ne soit cette terrible paysanne qui touchait les fruits et les légumes avec ses mains sales en hurlant bêtement que ses produits étaient frais. C'était l'été. Il faisait si chaud qu'elle ruisselait. Son T-shirt était maculé d'auréoles nauséabondes. J'ai préféré prendre quelque chose qu'elle n'aurait pas touché. Les noix étaient là. Elles me tendaient les bras. Et pourtant, je n'aime pas le marron. Un lien sûrement avec ces paquets odorants que je déposais dans le pot. Ces moments détestables où maman me laissait, seule, au milieu du salon, mes pieds nus gelés par le carrelage. Et le chien qui me léchait. Et maman qui discutait avec son amant. Paul.

Alors je ne sais pas. Je suis allée au supermarché pour te prendre un cartable. Tu es mon petit rhododendron. Tout ce que je t'achète, je l'achète aussi pour moi. Il faut que ça me plaise. Je sais que tu n'aimes pas tout, mais plus tard, tu te souviendras que je t'ai aimé, et tu raconteras à ton enfant combien ta mère te chérissait. Je t'ai forcé l'autre jour à reprendre ton vélo. Tu as pleuré, mais tu étais si beau. Tu disais que tu n'aimais pas pédaler, que tu préférais courir. Tu ne voulais plus tomber, ni rouler sur le gravier. Je t'ai prié de me faire plaisir, parce que j'avais des photos à prendre, et sans ce vélo, personne n'aurait su dans la famille que tu avais tellement grandi, et que tu allais maintenant à l'école, avec les grands. La maîtresse m'a donné toute une liste de fournitures. Des cahiers, des crayons, une ardoise, des craies. Je trouve incroyable qu'on achète encore des ardoises. Comme avant. Comme pour moi. Alors je t'ai acheté une ardoise, comme je l'aurais achetée pour moi. Et puis, il fallait un cartable. Un cartable que je verrai chaque jour lorsque tu quitteras la maison. Un cartable que je verrai sur ton petit dos, le temps que tu traverses la rue, que tu longes la poste, que tu passes devant le fleuriste. Un cartable que je verrai encore alors que ton corps aura déjà disparu au coin de la rue. Un cartable qui signifie que tu n'es plus à moi, et que l'école nous sépare. Je déteste ce cartable. J'ai regardé tous les cartables du rayon, et j'ai essayé d'en trouver un que j'aimerais voir partir, un qui me dégoûterait au point où j'aurais envie qu'il s'éloigne avec toi, à jamais, pour t'aider à me fuir, pour t'aider à grandir. Il y avait celui-ci. Il était marron.

C'est maintenant un rituel. Tu m'embrasses, tu t'engouffres dans l'ascenseur, tu traverses la rue, tu longes la poste, tu passes devant le fleuriste, tu tournes au coin de la rue. Mes larmes sont toujours aussi chaudes, comme si tu disparaissais chaque fois d'avantage. Je reste à la fenêtre. J'espère que tu as oublié quelque chose, que tu vas revenir en courant, que tu m'interpelleras au loin en essayant de me faire comprendre pourquoi tu reviens si vite. Mais tu n'oublies jamais rien. Tu es comme moi. Sérieux, consciencieux. Et mes larmes redoublent. Je sais que je ne te verrai pas revenir avant ce soir, que tu te seras amusé avec tes copains, que tu n'auras rien mangé à la cantine, que ton pantalon sera taché d'herbe, que tu seras énervé, que tu voudras ton chocolat au lait et que tu t'enfermeras dans ta chambre, au milieu de tes jouets, laissant ton cartable marron au milieu de l'entrée. Et je regarderai ce cartable en préparant ta purée. J'y mettrai quelques morceaux de Vache-qui-rit, parce que tu aimes quand le fromage fond dans ta cuillère. Tu n'apparaîtras pas au coin de la rue, et pourtant je reste devant la fenêtre. Les petits garçons en retard courent comme des gazelles. Ils ont un beau cartable. Peu à peu, il n'y a plus que les vieilles dames qui trottinent, et quelques livreurs garés en double file. Mes yeux humides quittent cette scène vide, je parcours le ciel et je fixe le soleil, cette source de lumière qui me donne tant de foi, et qui m'éblouit de bonté.

J'en suis sûre, maintenant, il y a un Dieu derrière tout cela.

[Aka]

Putain j'ai vraiment bien aimé, ça fait de moi une lectrice de merde ?

[myra]

Non, tu dois être bourrée c'est tout.

[Narak]

Bon, on va dire que c'est comme Indochine, je suis trop jeune pour aimer.

[johnny]

Par contre, il y a une faute dans le titre sur la page d'accueil du site. C'est  "du raisin", pas "des raisins". C'est vraiment essentiel pour l'allusion stupide que j'y ai faite.

Vous avez vu ? J'ai mis "trottinent" !!!

[Abbe Pierre]

Peut-être. Mais tu as mis "était" aussi.

[johnny]

Aïe !

[Arwen]

pas zonard, possib', mais de merde heuu...
Merde, j'suis d'ac avec Aka! A l'aiiiiideeeeee!

Bon j'aime pas la dernière phrase, vu que je suis athé, c'est p't' un peu normal. Mais, quelque part, c'est vrai qu'elle plombe le texte, surtout que dieu ou pas, ca n'apporte strictement rien.

[Glaüx]

Utiliser des armes de destruction massive du bon goût comme


"Tu es mon petit rhododendron"


je trouve ça un petit peu exagéré comme procédé.
Parce que là, forcément, va faire mieux que "Tu es mon petit rhododendron", dans le merdique.



Ceci dit, y a des passages que j'ai apprécié, dans une structure de merde et pire, de merde bancale.
Donc c'est un mauvais texte de merde.

[nihil]

Je soutient Johnny : j'ai trouvé son texte illisible et je me suis mis à le survoler de très loin dès la deuxième ligne.
Par contre je suis un peu surpris de trouver ce texte assez proche des dialogues schizophréniques du même auteur (si il mérite toujours ce qualificatif après cette sombre bouse). Toucherait-on là à la quintescence du style Johnnysiaque ?

[johnny]

Les meilleurs textes de merde sont ceux qui n'ont aucun fond alors que l'auteur se croit malin dans la forme. La forme de merde ne rend pas le texte merdique. Il rend son auteur incompétent.


Mais, mais ! Qui touche à ma quintessence !!!

[Hyenne]

J'ai adoré !

Merci Johnny pour ce chef d'oeuvre.
Je savais bien que tu ne pouvais pas gagner les textes de merde.

En fait t'es un boulet...

[johnny]

Mais revenons à présent sur le symbolisme de la noix utilisé dans ce texte.
Dans les contes et légendes, la noix renferme souvent un trésor mystérieux : sa signification est donc celle d'une écorce impénétrable qui renferme un contenu précieux. Un dicton dit en France qu'une année où il y a beaucoup de noix promet de nombreux enfants.
C'est important, les symboles. Très important.



Mouhahaha !!!

[Aka]

Plus je le relis, plus je le trouve génial ce texte.

Faudrait poster un peu plus sur la Zone monsieur.

[johnny]

Faudrait poster un peu plus sur la Zone monsieur.

Si je gagne, j'y penserai.



[Edit] Oh ! J'ai gagné une étoile !![/Piaf]