Mr.Robot et Fightclub

[lapinchien]

/!\ Spoiler alert /!\ Mr Robot and Fightclub /!\ Spoiler alert /!\

C'est marrant mais alors que sur la Zone, on a complètement hasbeenisé Fightclub à force de le décliner à toutes les sauces depuis plus de 15 ans. Voilà qu'USA Network sort une série en juin dernier soit disant super originale et qui s'affiche forcément comme un hommage appuyé à FightClub et qui déchire tout sur son passage records d'audience et de buzz et de récompenses en tous genre pour chacun des épisodes et la première saison.

J'étais super enthousiaste étant donné mon amour immodéré pour Chuck Palahniuk et David Fincher, et là bon sang de merde, j'ai eu la plus grosse désillusion de ma vie. Tout le monde m'en parle en bien en fait des tas d'éloges mais voilà que je découvre (propos d'un cousin d'Amérique) que derrière la trame narrative (narrateur qui parle à un ami imaginaire), derrière chaque personnage, (plusieurs femmes semblent rivaliser de lose pour incarner le rôle de la plus piètre photocopie de Marla Singer) derrière chaque séquence et même chaque plan, il y a des allusions à fightclub partout et en réalité c'est juste un immonde plagiat de merde à la con.

Pire, Mr.Robot n'est qu'un gros gloubiboulga vomi de tas de séries de ces dernières années entre autres Dexter pour la narration et les hallucinations du personnage principal, que Breaking bad au niveau de ses addictions et fréquentations improbables de junkies, Sopranos pour les séances chez le psy et bien entendu Millenium et autres trucs dont je n'ai même pas envie de me rappeler. Derrière la manière de concevoir l'introspection de chaque épisode, il y a une méthodologie à la con : on choisit un titre en relation avec l'univers du hacking et on digresse à l'infini sur tout un tas de problématiques du quotidien avec de gros parallèles absurdes et bien tirés par les cheveux. Au final, une grosse impression qu'on s'est fait sodomiser par les oreilles par les prêches d'un prêtre pédophile voulant absolument détruire les restes d'innocence enfantine qui sommeillent en nous sous des hectolitres de désillusions liées à la vieillesse et d'adipocytes qui ne finiront probablement jamais dans la composition artisanale d'un savon de luxe.

Je m'attendais à voir une série sur le hacking et au final c'est juste un faux prétexte pour nous servir du sous-fightclub sur 10 épisodes, final twist complètement dans la veine du plagiat par ailleurs. (selon mon cousin d'Amérique)

Comble du pathétique, le passage en soundtrack de "Where is my mind ?" des Pixies lors d'un twist finaux, des scènes de bagarre contre un clodo à des fins purement défoulatoire, critique de la société de consommation, du capitalisme outrancier. Petite récup au passage du mouvement anonymous.

Le seul point positif : on voit dans le 10eme épisode ce qui pourrait se passer dans la journée suivant la fin de fightclub, la remise à zéro des dettes de tout le monde et forcément puisqu'il y aura une saison 2, ce n'est pas aussi génial que ça pourrait le sembler en théorie.

[lapinchien]

non putain mais quelle bande de fils de pute !
https://www.youtube.com/watch?v=GYo2wtL9fsY

[Lourdes Phalanges]

Critique pertinente, j'ai eu le même ressenti en regardant la série, basse flagornerie méta-autisto-geekesque 666.0. La voix-off file des crampes d'estomac à mon cancer.

Tu devrais continuer dans le démontage de la poOp-culture, c'est efficace et facilement diffusable sur les réseaux sociétaux, façon contre-sabotage.

[lapinchien]

je n'ai malheureusement pas trop l'occasion de m'enrichir de culture pop voire même de culture tout court. C'était assez exceptionnel que je m'intéresse à une série c'est peut être pour ça que ça m'a traumatisé.

[e-dwarf]

Quelle idée d'idolâtrer tant Fight Club, aussi.

[lapinchien]

c'est assez pourri. on dirait un tract de les républicains ton meme.
Fightclub c'est visionnaire et précurseur de tout ce mode narratif qui s'est installé dans les séries télé qui ont pris le relais de films de genre "littéraire" qui ont disparu du cinéma (omniprésence d'un narrateur qui digresse sur tout un tas de sujets introspectifs réduisant l'intrigue à néant). ça c'est l'apport de Palahniuk  Fincher a introduit de nombreuses "innovations" en effets post production (scene mémorable de la lecture du catalogue Ikea et des lettres incrustées, effets de transition scène 3D vers scènes filmées (le pistolet au début mais aussi le plan en zoom arrière dans la poubelle, les longs plans séquence factices ou on passe d'une pièce d'un building à son sous sol par la fenêtre) On avait jamais vu ça avant au cinéma. Ensuite toutes les séries que je cite ayant inspiré Mr Robot sont directement inspirées de fightclub au minimum dans le mode narratif mais aussi souvent dans des soit disant clins d'œil. d'autres grosses merdes plus mainstream comme "les experts" et ses 18 saisons x 4 series parallèles ont habitué le spectateur à des effets spéciaux directement dans la veine de ceux de Fightclub et du coup ça a bien détruit toute la beauté singulière qu'ils avaient à la sortie du film au point de les ringardiser. Par ailleurs je pense qu'on a fait le tour à présent des amis imaginaires et des personnages schizophrènes à quintuples personnalités qui parlent à des fantômes et mêlent la réalité et l'onirisme. Mr Robot  c'est le coup de grace. Quoi qu'il en soit, ton meme semble lamentablement confondre fightclub avec une des nombreuses sombres daubes qui l'on plagié depuis 20 ans et ça c'est juste la preuve qu'il a été pondu par un ignare.