La Zone
La Zone - Un peu de brute dans un monde de finesse
Publication de textes sombres, débiles, violents.
 
 

Tri sélectif : que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça-que j'aime pas ta soeur, mais au moins ta mère aime ça

Démarré par glopglop, Février 09, 2009, 21:28:40

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glopglop

J'ai jamais fait la manche.
C'est rare pour un clodo, mais demander c'est pas mon genre, et ça l'a jamais été.
Je suis pas baisant comme mec, voilà tout.
Alors je me démerde comme je peux, je fais les poubelles, parfois je fauche, mais c'est dur, avec mon look émaüs j'ai de suite un grand nègre sur le paletot dès que je mets un arpion dans un commerce.
Comme j'ai quasiment jamais d'artiche, je bois guère. Peut-être que c'est pas pire dans un sens, parce que physiquement je me défends encore. Je fais plus non plus les restos du coeur, c'est devenu une vraie administration, pour croûter faut un dossier en trois exemplaires. Comme si t'irais t'humilier si t'avais pas vraiment besoin...
Le RMI c'est le même topo, faut "s'inscrire dans une démarche de réinsertion"... parce qu'au conseil général c'est nous qui paye, hein, alors l'argent gratuit on le distribue pas comme ça ! Et surtout pas aux crève-la-faim ...
Je fais quand même les soupes popu qui se montent à droite à gauche pour nous autres de la cloche. C'est souvent des petits jeunes bien comme il faut qui organisent ça, pas le genre chaisières à moustache, hein...
Ils viennent là pour se donner bonne conscience à pas cher, tout dégoulinants qui sont de bons sentiments. J'y vais parfois pour croûter, et pis aussi parce que c'est le seul endroit où c'est que je puisse encore causer à des femmes, même qu'elles me parlent bien gentiment, comme elles causeraient à un petit chien. Mais moi je leur donne pas confiance, je reste un peu faraud, je sais bien que c'est du chiqué leur gentillesse à la noix.
Leur chouchou c'est le Bébert, le pire des enculés parmi nous pourtant, il aurait suriné père et mère rien que pour une villageoise... Mais comme il fait bien le mielleux, il passe pour un bon clodo et il a tout le rab qu'il veut.
Il parait que toutes ces jeunesses c'est des étudiants d'une Ecole de Commerce réputée, le genre de boîte où c'est qu'on leur apprend à être les derniers des fumiers et comment qu'il faut faire pour niquer le monde entier.
Ce qu'est bizarre c'est que ça fait bon genre pour eux de venir se geler le cul dans la nuit pour des pouilleux, vu que ça leur rapporte des sortes de bons points, faut croire que l'éthique c'est important dans l'enculage.
Et pis y en a même que c'est toutes leurs études qui consistent à apprendre à poser des sparadraps sur les malheurs des gens, pendant que leurs collègues leur arracheront les membres bien soigneusement.
Parait même qu'à gérer les miséreux à grande échelle on peut finir ministre, si ça veut rigoler. Ministre c'est un boulot qu'est pas sûr, mais qui gagne bien, y a pas à se plaindre.
On aura beau dire, se faire reluire dans les bois ça va cinq minutes, mais une vraie femme à baiser c'est ça qui manque vraiment quand t'es à la rue. Même si t'as de l'oseille, les putes elles te veulent pas, même si tu t'es fait bien propre et tout elles te reniflent de loin.
On se dirait pas comme ça qu'il puisse y avoir plus bas qu'une pute, mais si, en fin de compte y a nous.
Baiser une clocharde ? Déjà elles sont pas nombreuses, et faut avoir le coeur bien accroché. Une femme qui se néglige ça pue de suite dix fois plus qu'homme. Je critique pas, c'est une question d'anatomie, elles y peuvent rien.
Moi si je me secoue bien après avoir pissé et que je me torche soigneusement, je peux garder le même slip dix jours sans me laver ni rien.
Draguer une femme normale ? C'est pas la peine d'y penser, et pourtant, toutes les gentilles étudiantes du vendredi soir, si elles avaient vraiment voulu me faire du bien elles auraient eu qu' à écarter les cuisses.
J'aurais bien jeûné une semaine pour un petit coup vite fait ...

Des chaussures à talons.
Elle avait des chaussures à talons noires et sous la blouse qu'elle s'était mise par devant pour pas se tâcher avec le graillon elle portait une robe de soirée qu'on apercevait quand elle nous tournait son cul. Cette petite salope devait se préparer une chouette fin de nuit, et j'étais pas invité.
Alors je l'ai suivie, comme ça, sans intention bien ferme de faire quoi que ce soit. Mais vraiment elle provoquait, couper par le bois à cet horaire là, fallait vraiment être pressée et avoir chaud aux fesses pour risquer de se faire casser le cul par un qu'était pas celui qu'était prévu pour le job.
Je suivais d'un peu loin, mais je sais pas comment elle a fait, elle m'a senti au bout d'un moment et s'est retournée. Elle a accéléré le pas, mais avec ses grolles je gagnais facilement du terrain. Elle s'est mise à paniquer complètement et a enlevé ses talons les a mis contre sa poitrine avec son sac à main et s'est mise à courir comme une folle.
Mais une femme ça court moins vite qu'un homme. Je critique pas, c'est une question d'anatomie, elles y peuvent rien.
Quand j'ai été quasiment sur elle, elle s'est retournée, s'est arrêtée et m'a toisé.
Elle m'a reconnu et ça a eu l'air de la rassurer un peu, alors qu'il y avait pas de quoi. Mais elle s'est mise à farfouiller son sac nerveusement et j'ai cru qu'elle cherchait une bombe pour me gazer. Et puis non, c'est une pièce qu'elle a sorti de son bric-à-brac. "-Tenez !" qu'elle a couiné en me tendant la main bien à plat.
Mauvaise pioche.
Je demande pas la charité.
Jamais.
Les études ça rend bête, c'est ce que me disait ma pauvre mère quand elle était encore de ce monde.


Putsch


[EDIT: Parfois je me déçois. Souvent même.
JE VAIS ALLER ME D2COUPER LA QUEUE EN RONDELLE? 9A FERA DE JOLIS ORNEMENTS POUR LA SAINT VALENTIN DE GLAÜX§]


glopglop

Karine avait le nez trop fort et le cul un peu bas. Elle n'avait pas le physique pour s'attaquer aux joueurs professionnels, et elle en avait bien conscience.
Aussi avait-elle jeté son dévolu sur les jeunes en apprentissage au centre de formation, histoire d'attraper un joueur plus ou moins puceau, ils sont pas encore blasés et ils s'attachent facilement à cet âge. Parce que Karine se faire tirer par un fouteux, ça elle s'en cognait. Son ambition véritable c'était de devenir épouse en titre de footballeur, et une fois le pied mis à l'étrier elle se serait bien vue devenir présentatrice télé, ou un truc dans le genre.
L'ennui c'est que, depuis le suicide de Kévin Vermieu, Karine était persona non grata aux abords du terrain d'entraînement. Comme si c'était de sa faute si Kévin s'était pendu à la tuyauterie des vestiaires avec les lacets de ses chaussures à crampons !
Non, si Kévin avait mis fin à ses jours c'est que le club avait refusé de lui signer un contrat professionnel à la fin de son contrat d'aspirant. Kévin était pourtant le grand espoir du club au poste d'avant-centre, un fin technicien, un futur Van Basten, n'eussent-été ses problèmes physiques récurrents, ses rotules en carton-pâte ...
Bien sûr Karine avait été contrainte de se séparer de Kévin, mais elle n'avait pas eu le choix: Kévin avait pour seul diplôme un CAP de Plomberie et Karine avait d'autres ambitions dans la vie que de devenir femme de plombier, c'était pas difficile à comprendre... Pourtant elle l'aimait bien le Kévin, elle le trouvait vraiment mignon et bien gentil. Ca lui avait coûté d'avoir à le plaquer.
Les entraîneurs avaient toujours vu d'un mauvais oeil les groupies qui tournaient autour des jeunes apprentis-footballeurs, ils craignaient qu'elles ne distraient leurs joueurs de leur objectif unique : le ballon.
Mais, là, tous s'étaient ligués contre elle, l'encadrement, les anciens coéquipiers de Kévin et même les petites putes accrochées au grillage qui lui avaient donné la chasse pour lui foutre une branlée. Comme si elles valaient mieux qu'elle, cette sale bande de bouches-à-pipes...

Karine observait donc le terrain de jeu bien cachée dans un buisson. Elle était venue superviser Fête-Du-Travail Touré, un tout jeune joueur de la Guinée-Konakry pris à l'essai par le club et fraîchement débarqué de l'avion. Il s'entraînait avec les 18 ans nationaux.
Fête-Du-Travail avait une frappe très lourde et surpuissante. Il donnait l'impression de disposer de trois poumons tant il galopait sans relâche tout le long du côté gauche du terrain. Bon d'accord, il avait une technique un peu fruste et encore des errements tactiques, des problèmes de placement défensif. Mais c'est le côté insouciant des joueurs africains, ces défauts étaient largement perfectibles et Karine décelait en Fête-Du-Travail un fort potentiel.
C'était un diamant brut, peut-être tenait-elle là le futur arrière-gauche de l'équipe de France de football...
Fête-du-Travail, avec ses cuisses énormes et son cul en bombe dégageait une impression de puissance animale qui n'était pas pour déplaire à Karine, sans pour autant qu'elle ressente une véritable attirance pour lui, mais après-tout, les noirs se ressemblent tous, alors celui-là ou un autre...
De plus, il ne devait pas encore connaître la sale réputation qu'on lui avait faite dans les vestiaires, il fallait agir vite.

Depuis son poste d'observation Karine aperçut dans la pénombre Fête-Du-Travail sortant du bâtiment du centre de formation qui abritait à la fois vestiaires et dortoirs. Ainsi, il ne dormait pas sur place. Ne pouvant détenir de permis de conduire valide il allait sans doute prendre la direction de l'abri-bus en coupant par le bosquet...

Karine resta un instant interdite devant le sexe de Fête-Du-Travail, étonnée à la fois par ses dimensions inusitées et par l'odeur effrayante qu'il s'en dégageait. Karine se dit que c'était le moment de faire un effort, qu'il serait toujours temps plus tard de lui apprendre à se décalotter sous la douche et s'appliqua à rincer de sa salive le gland de Fête-Du-Travail.
Heureusement, que les noirs ne sont pas sodomites, songea-t-elle à brûle-pourpoint.
Une fois l'affaire faite, elle lui donna rendez-vous pour le lendemain au même endroit.
Il n'avait pas de portable et avait vraiment l'air d'être tout juste tombé de la soute du train d'atterrissage. Elle se félicita d'avoir ferré un garçon aussi aisément manipulable.


                                                                   *                             *                             *

Une fois la fille partie, Bonaventure eut quelque peine à se remettre de ses émotions. Il se promit d'aller prendre dorénavant au moins une douche par semaine chez son oncle Moussa.
Son oncle l'avait bien averti : la blanche ne s'intéresse qu'au sexe de l'homme noir, et lui avait fait promettre d'épouser sa petite cousine à Bamako dès que celle-ci serait nubile. Bonaventure était très reconnaissant envers son oncle de lui avoir trouvé ce job au black mal payé qui lui permettait cependant d'envoyer un peu d'argent au pays.
Ce n'était certes pas tous les jours facile de nettoyer la merde des jeunes blancs et il n'arrivait pas encore à se faire tout à fait à l'odeur si spéciale de leurs excréments, mais il y avait des avantages en nature.




glopglop

Par un réflexe idiot, je me suis retourné. Evidemment il n'y avait personne, rien que le tableau.
C'était bien moi que cette petite salope de Christine C... allumait ostensiblement. Ca a recommencé à chaque cours, bien régulièrement. J'avais beau être complètement con et manipulable par la première pouffiasse venue, je me gourais bien d'une entourloupe : qu'est ce qu'elle pouvait bien me trouver cette gamine, avec ma gueule de carême de binoclard chauve ?
Il faut dire que des cheveux il m'en restait un peu, mais je me rasais le crâne complètement, comme tout ces types qui font "cool". Mais moi je faisais juste chauve. Chauve et hypocrite qui cherche à cacher sa calvitie, certes par une autre martingale que mon paternel qui recouvrait presque toute sa tête avec les poils de ses favoris, mais de façon tout aussi ridicule, finalement, il faut l'avouer. Nier la perte du cheveu par sa suppression systématique et bi-hebdomadaire, c'était balot, mais ne pas voir la vérité en face c'était mon genre.
Et la vérité c'est que Chritine C... n'avait aucune raison de me choisir moi alors qu'elle était entourée d'une cour d'étalons en rut. Le prestige intellectuel ? Peau de zob ! Ils me méprisaient tous amplement mes chers étudiants en BTS Action Commerciale. Pour eux j'étais l'archétype du loser. Un perdant définif, une sorte de prolétaire bizarre ayant un ratio années d'études/revenus particulièrement déplorable. Ils parlaient KF et s'inventaient un avenir radieux, petites pépées et côte d'azur. C'est pas les scrupules qui les étouffaient, ça non. Ils garaient leurs vieilles Porsches sur le parking du lycée, avec juste assez d'essence dans le réservoir pour aller de chez papa-maman au lycée. Ils me méprisaient moi et ma clio pourrie, mais je me méprisait encore davantage de fuir leurs regards.
Je cherche pas d'excuses, mais j'étais encore tout chamboulé par ma rupture d'avec F..., la fille un peu cinglée que j'avais rencontrée en cure de sommeil à la clinique de R... Lever une gonzesse en cure de sommeil, faut le faire quand même ! Même si c'était pas forcément une bonne idée, avec le recul. Non, vraiment pas une bonne idée. En tout état de cause, les relents de son cul moite étaient loin désormais, et ma bite réclamait des souvenirs plus frais pour répondre à mes sollicitations. Il me fallait une femme, quoi.
Et Christine C... était là, insistante, constante, déterminée. Et elle était bonne, ça oui, blonde, mais pas rougeaude, la peau dorée, des tâches de rousseur, mais pas la gueule grêlée, non, tout en finesse. Et puis une vraie nature, pas une petite vicieuse chétive, non, une cathédrale qui me jetait de ces regards qui me donnaient la trique pendant une heure. Et elle était majeure, putain ! Qu'est ce que je risquais ? Me prendre un vent ? Mais putain qu'est ce que c'était en comparaison des possibilités infinies que m'offraient son cul somptueux ?
Ce jour là elle traînait dans la salle après mon cour, comme si elle avait eu une question à poser. Elle tenait ses bouquins contre ses nichons, à l'américaine, elle attendait quelque chose de moi, et moi, comme le con que je suis, je le lui ai servi sur un plateau.
"Ca vous arrive d'aller au cinéma ?" Ca c'était vraiment une entrée en matière pitoyable, et je m'y connaissais... elle m'a regardé avec un mélange d'étonnement et de mépris et m'a tourné les fesses.
Je l'ai entendue rire dans le couloir en s'éloignant avec ses copines. Et moi aussi, je me suis mis à ricaner, j'avais été tellement lamentable que c'en était marrant. J'ai ri de bon coeur, vraiment.
Et puis j'ai eu un haut-le-coeur, c'était mes aigreurs d'estomac qui me tenaillaient, l'effet de la nourriture pour sous-homme Lidl-Price que je m'enfilais, à base de sirop de glucose-fructose, d'huile de palme, de peau de poulet et d'autres résidus de l'industrie agro-alimentaire. Nourriture que j'arrosais d'abondance de mauvais rouge en cubi, du vin de pays de mon cul. Je me suis dit que si je n'avais pas loupé l'agrèg d'un demi-point j'aurais pu mieux me nourrir, ou alors mieux boire.
Et puis comme je me faisais à moi même cette réflexion d'ordre général et pratique, l'adrénaline est montée petit à petit, la suite c'est après qu'on me l'a racontée, parce que moi j'avais tout oublié des suites de mon amnésie rétrograde.
Je l'ai étranglée à ce qu'il paraît, et ils se sont mis à cinq pour me faire lâcher prise et c'est le prof de gym qui y est arrivé en définitive à grands coups d'extincteur en travers de ma gueule.
Depuis j'ai un sourire en acier au tarif sécurité-sociale et une cicatrice crevassée qui zèbre mon crâne. Et vu ma calvitie, ça me cause un préjudice esthétique terrible, je vais quand même pas porter une perruque ?! Qui va m'indemniser, moi ?
Mon avocaillon ne veut rien savoir, il me demande de la jouer profil bas par respect pour la partie civile, soi-disant, et puis surtout de ne pas sourire au tribunal, il prétend que ça me donne un air mauvais et carnassier.
Ce n'est d'ailleurs qu'au tribunal que j'ai revu Christine C..., à dire d'expert elle accusait désormais deux ans d'âge mental environ, suite à l'état d'anoxie strangulatoire qu'elle avait subi. Par contre elle resplendissait, elle devait avoir la beauté qu'on prête aux femmes enceintes, parce qu'elle était en cloque jusqu'aux yeux. Elle fourrageait sans cesse dans sa couche assise sur le banc des parties civiles, quand elle ne se frottait pas le con à la rampe, comme si elle atteignait enfin la nature profonde de son être. Et je crois bien que dans sa pisse et dans sa merde elle était encore plus bandante qu'avant, incapable de parler, chosifiée, et dotée de ce corps si voluptueux livré à ses instincts sans tous les filtres psycho-sociaux débilitants...
C'était la femme idéale, voilà tout, bonne à baiser à volonté et à se taire.
Evidemment, ses parents ne l'entendaient pas de cette oreille, il faut croire qu'ils étaient un tantinet rétrogrades. Ils ne comprenaient pas la situation, la mère, surtout, qui insistait comme quoi si elle avait su garder sa fille vierge jusqu'à ses dix-neuf ans c'était pas pour la voir souillée de la sorte. Comme si on pouvait pas être fou et avoir le goût des belles choses ! La vérité c'est que les mongols devaient faire antichambre pour la baiser. Elle était certainement grosse de leurs oeuvres. Les infirmiers prenaient sans doute des précautions pour l'enfiler, de préférence après la douche. Et ça fait longtemps qu'on stérilise plus systématiquement les gagas, chacun a droit à son plaisir, s'il est pris dans des conditions prophylactiques.
Ils pleurnichaient qu'ils auraient bien voulu la garder à la maison, leur vestale, mais elle était plus du tout correcte, bien trop dépravée pour se fondre dans le décor petit-bourgeois qu'ils s'étaient fabriqué en une vie de dur labeur... Ils pouvaient plus s'en occuper ça non, par contre le gosse à venir ils en voulaient bien, la mère a bien insisté, que ce serait le rayon de soleil de leurs vieux jours, qu'il leur rappellerait leur Christine... S'il est normal, hein ! lui a soufflé le père. Sûr que le patrimoine génétique du père devait être gratiné, enfin, tout est pas héréditaire non plus...


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                                                                         PARC      BORELY


Le dimanche soir à la caserne on avait droit au film érotique d'M6 et aux relents de pieds mycosés du dortoir. C'était le moment critique du week-end.
Alors quand Pascal et David m'ont proposé une virée en bagnole, j'ai pas hésité. On a embarqué aussi Michel, et puis on a chargé Trompette dans le coffre. Trompette c'était pas le clairon du régiment, mais le chauffeur du colon, et il était consigné.
Une fois qu'on a été hors de vue du poste de contrôle on a libéré Trompette qui s'est barré vers Dromel-Sainte-Marguerite sans même dire merci.
Moi, j'avais dans l'idée d'aller au Trolley, sur les quais. Alors j'ai pas compris qu'on reste à tourner dans la Capelette. Enfin, si, j'ai fini par comprendre : Pascal qui était au volant, cherchait une pute pour David, qui venait d'être promu au grade de Maréchal des Logis, c'est à dire Sergent, et qui voyait sa solde augmenter d'environ deux cents balles, de quoi se payer une pipe par mois aux frais du ministère de la défense.
C'était pas les putes qui manquaient dans le quartier, mais David en voulait une qui soit jolie, et ça c'était déjà beaucoup plus rare comme denrée. Quand il en a eu trouvé une à son goût, ils sont descendus tous les deux pour négocier. On est restés Michel et moi à l'arrière de la caisse.
Je me demandais vraiment qu'est ce que j'étais venu foutre là, ces deux connards, qui étaient censés être mes potes, me dégoûtaient. L'esclavage sexuel, les rapports de domination, eux, ça les gênait pas. Ils étaient tous les deux frais émoulus d'une école d'ingé, et ils envisageaient la vie comme un grand bizutage, et après tout c'était logique, puisqu'ils se sentaient désormais l'assurance d'être toujours du bon côté du manche, d'être appelés à commander, à être obéis et à devoir manier l'humiliation à bon escient.
J'essayais de penser à autre chose et surtout de ne pas regarder dans leur direction, et puis Michel a commencé à être lourd, il m'expliquait qu'il s'était fait plaquer par sa meuf à cause, selon lui, de la taille très insuffisante de sa bite, il se plaignait aussi d'avoir un gros bide de buveur de bière, et, quand il m'a sussuré à l'oreille: "-Toi tu dois plaire au filles", avec un drôle d'air de chien battu, je mes suis pas méfié. Et puis, sans que j'aie pu esquisser un geste, il était sur moi et me roulait déjà une pelle. Je l'ai repoussé gentiment, sans lui dire que, tant qu'à virer pédé, je l'aurais sûrement pas choisi, lui, et que, moi, c'était son début de goitre qui me dégoûtait.
J'étais encore complètement naïf  à cette époque, parce qu'il me traitait sans arrêt de petite tapette, et ça, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Mais, bon, je passais pour pédé auprès de tout le monde à la caserne, alors...
J'étais à peine remis, que David et Pascal son entrés dans la bagnole à toute berzingue, la pute était après eux et gueulait des insultes terribles dans un sabir imbittable. Pascal a aussitôt démarré en trombe, alors qu'elle essayait encore de s'accrocher à la portière.
Ces deux salopards étaient pliés en deux de rire: la pute avait pas réussi à faire gicler David, et en conséquence il avait refusé de la payer. Ils trouvaient la blague très bonne, ces enculés, mais il valait mieux pas traîner dans le coin, des fois que le maqu' rapplique...
Là, j'ai espéré un moment qu'on irait au port pour de bon, et puis, en arrivant au rond-point du Prado depuis Rabatau, Pascal a oublié de tourner à droite et a tiré tout droit vers la plage, et on s'est retrouvés encore à zoner, sur la contre-allée du Parc Borely cette fois, où bien sûr il y avait dégun à cette heure de la nuit.
Enfin... on a quand même fini par distinguer une forme vaguement humaine dans la pénombre. Il y avait une vieille pute, oubliée là.
La façade mal ravalée, elle était ficelée comme un saucisson par des fringues dix fois trop courtes et sa barbaque molle débordait de partout. Elle était vraiment pathétique, et je me demandais comment elle pouvait parvenir à faire la moindre passe, à moins d'un coup de bol monumental et de tomber sur un fétichiste.
On aurait très bien pu l'ignorer, d'ailleurs elle avait l'air de ne plus rien espérer et racolait même pas.
En fin de compte, c'est Michel qui a tout déclenché.
Michel était le seul d'entre nous à ne pas avoir fait d'études, il faisait un peu pièce rapportée. Il avait même fait l'éboueur à Perpignan.
Et puis, Michel était de gauche, un humaniste quoi, alors il s'est pris pour une assistante sociale, et il a voulu faire causette avec la pute.
"-Ca va ?" qu'il lui a lancé comme s'il saluait un collègue.
La pute ça lui a pas plu qu'un petit con s'enquière de son moral.
"-Alors on est puceau?" qu'elle lui a répliqué. "-Faut pas avoir peur des femmes mon petit, ça mord pas!"
Michel voulait pas se démonter devant nous, il a insisté pour poursuivre la conversation qu'était pourtant bien mal engagée, et la pute s'est mise en colère pour de bon.
"-Tu crois que c'est facile à mon âge ? Les poils de couille dans la gorge, tu crois que c'est agréable ? J'ai pas le choix, sinon je mange pas, tu comprends ça, dis, mon salaud ?"
Quand elle était lancée, on l'arrêtait plus, cette pute. Michel ça commençait à le lourder, qu'elle soit pas davantage reconnaissante de ses belles intentions, il le comprenait pas. Il lui a dit de se calmer, et, ça, la pute ça lui a pas convenu du tout, c'était une pute de mauvaise composition. Elle lui a mis un violent coup de genou dans les parties et Michel s'est retrouvé plié en quatre à chialer.
"-Vas-y pisse, ça ira mieux !" que je l'encourageais. Mais il arivait pas à se déboutonner, et il a fini par pisser dans son froc alors que j'essayais tant bien que mal de le lui baisser.
"-Je saigne !" qu'il pleurait, mais j'arrivais pas à voir si c'était vrai en mirant la flaque de pisse dans le noir.
Pendant que je jouais les nurses, Pascal et David avaient commencé à assaisonner la pute. Ils appréciaient pas spécialement Michel pourtant, mais c'était ça l'esprit de corps qu'on leur avait inculqué en école d'ingénieur et à la caserne.
La vieille savait se défendre, mais contre deux jeunes mecs sportifs elle avait aucune chance. Quand elle a été par terre, ils ont quand même continué à la cogner. J'ai bien essayé de leur dire d'arrêter, mais qu'est ce que je pouvais faire de plus, moi qui n'avait jamais donné un coup de poing de ma vie.
Quand Pascal a été chercher la barre anti-vol de la 205, j'ai vraiment commencé à flipper. Il la lui enfonçait dans la gorge en prenant soin de lui péter les dents au passage. "Comme ça ça passera mieux !" qu'il lui gueulait dessus en riant.
J'essayais bien d'argumenter, de leur expliquer que lui pénétrer la bouche avec un objet c'était un viol, voire même un acte de barbarie...
Tu penses, ils m'entendaient même pas, ils en avaient rien à secouer de la qualification pénale du crime qu'ils étaient en train de commettre. Alors, en fin de compte, je me suis complètement liquéfié et j'ai assisté impuissant à la fin du carnage. Passif, comme à mon habitude.
Au bout d'un moment j'ai bien cru qu'ils l'avaient tuée, et ils ont enfin cessé de la torturer.
"-On se casse !" a ordonné David, qui était le plus haut gradé d'entre nous, puisqu'il était maintenant Sous-Officier en titre.
Mais moi je suis resté figé, comme pétrifié : bon dieu de merde, on avait tué une pute ! Tué une pute !
Après avoir aidé Michel à monter dans la caisse, ils m'ont houspillé en sourdine, "putain, tu viens !" Mais moi je n'en croyais toujours pas mes yeux et je ne pouvais plus bouger. Et puis la dépouille de la pute a été secouée d'un spasme et encore d'un autre et il m'a semblé entendre comme un râle. Elle était pas morte ! Pas encore.
J'ai supplié : "-Vous allez pas la laisser comme ça ?" Mais ils s'en foutaient de la laisser agoniser là, par terre, comme un animal.
Moi, je pouvais pas l'abandonner dans cet état, alors j'ai été sans doute le premier homme depuis longtemps à faire preuve d'un peu d'humanité envers elle: je suis allé reprendre la barre ensanglantée qu'ils avaient jetée dans le coffre et comme elle recrachait un énorme caillot par l'orifice en charpie qui avait été sa bouche, je lui en ai appliqué un grand coup sur la tempe, et là elle a eu son compte, elle a enfin cessé de gémir. J'ai couru jusqu'à la bagnole dans un état second et David a dû retourner chercher la barre que j'avais abandonnée près du corps. On est rentrés dare-dare à la caserne et on s'est pieutés jusqu'au rapport. Bien sûr que j'ai pas pu fermer l'oeil.
C'était l'année de l'affaire VA-OM, en ville on parlait que de la rétrogradation de Marseille en deuxième division, alors du coup ça a fait seulement tros lignes dans le Provençal. Je pensais bien, malgré tout, que ça nous tomberait dessus, je m'attendais au pire chaque jour, à voir débarquer de bon matin les mecs de la PM. Une fois j'ai même rêvé que Michel avait été nous paumer aux flics, peut-être même que je le souhaitais... Et puis, rien. L'enquête a été baclée, l'affaire vite classée, la mort d'une pute de bas étage c'était pas une priorité de sécurité publique. En plus c'était même pas une pute de l'Est, de celles qui font bander les bons pères de famille. Non, c'était rien qu'une vieille pute du terroir.
Entre nous, on n'en a plus reparlé jusqu'à notre libération. Chacun a retrouvé sa région et sa classe sociale d'origine, et par la suite on a jamais cherché à se revoir.
Aujourd'hui, la prescription est acquise depuis déjà longtemps, de sorte que je peux parler librement. Je ne saurais dire si les trois autres y repensent encore, mais moi, quand parfois je m'écoeure, j'aime à me rappeler cette nuit là, où, l'espace d'un moment, j'avais eu des couilles.



glopglop

LA NAUSEE

"-Sauvez-le, je vous en supplie !"
La déjà veuve s'agitait à mes côtés, livrée à une crise d'hystérie paroxystique. Je brûlais d'envie de me relever et de lui en coller une. Son mari était passé depuis un bon moment, et il ne reviendrait pas.
Je me contentais d'accomplir le minimum syndical : je soufflais à intervalles réguliers et sans la moindre conviction dans ce goulot inerte qui refoulait l'aïloli, pendant que Jean-Philippe s'appliquait avec méthode à lui perforer les poumons avec ce qui lui restait de côtes.
Le quinquagénaire arborait une solide bouée et une calvitie avancée, j'imaginais sans peine l'état d'encrassement de ses artères, et je me disais que les 10 km de l' Espoir avaient  relevé quasiment du suicide prémédité pour cet ingénu.
"-Pauvre con, va !" voilà l'opinion tranchée que je me faisais de ce cadavre en plein raidissement.
Quand le médecin du Samu est enfin arrivé, après s'être vaguement excusé, et qu'il s'est contenté de prononcer le décès, la veuve a pas moufté, l'autorité médicale avait confirmé ce qui était évident depuis une bonne demi-heure, elle pouvait enfin cesser son cirque la conscience tranquille.
Elle était désormais toute entière absorbée par son nouveau statut, elle nous a remercié Jean-Phi et moi, d'un air pincé qui collait bien à cette dignité nouvelle. Il y avait vraiment pas de quoi parce que je crois bien que cet après-midi là, avec la réa catastrophique qu'on avait réalisée, on aurait très bien pu tuer un boeuf en pleine santé.
On ne savait pas trop quoi faire du corps, vu qu'on devait continuer de couvrir la fin du banquet du Téléthon, des fois qu'un autre clampin se décide à défunter à l'improviste. Le toubib voulait pas se taper les bouchons jusqu'à la Timone pour un simple macchabée.
"-Le patient est stable, vous vous en occuperez très bien, z'avez qu'à le garder !" qu'il nous a lancé par la portière en se barrant.
Son humour de carabin à la mords-moi-le-noeud m'a pas plu du tout, et puis j'ai pensé à la moëlle osseuse qui ne devait pas manquer d'emplir les poumons de notre sportif et puis aussi aux ennuis, inévitables, si l'on venait à le disséquer, alors j'ai laissé pisser, et on a remisé le corps dans le fourgon.
Les ripailles ont repris leur cours comme si de rien n'était. Les émotions ça donne faim, c'est rien de le dire...
En guise d'oraison, l'organisatrice locale de l'événement, une sorte de rouquine montée sur ressorts, dans les 25-30 ans a cru bon de consoler la veuve en soulignant le quasi-héroïsme de son mari qui , en somme, était mort pour la Cause. Comme s'il fallait absolument tirer une morale imbécile de cette mort stupide ! Mais ça les a pas dégoûtés, tous les participants à ce jamborée de mongoliens, cette morale vaseuse, au contraire, les donateurs ont afflué sur l'estrade, c'était bien le moins devant le sacrifice suprême accompli pour le bonheur des petits myopathes.
Une équipe de la station locale de France 3 Marseille filmait avec satisfaction tout ce Barnum obscène, ils tenaient leur accroche pour le journal du soir : un mort par excès de zèle, des gosses malades et forcément innocents, tout ça était vraiment bonnard.
La veuve réfléchissait déjà à une association en mémoire de son héros de mari, on pouvait décemment envisager un jardin public à son nom dans le quartier, voire un rond-point. Et puis nous aussi on a eu droit à quelques éclaboussures de gloire, pour avoir participé à ce simulacre de sauvetage, à tel point qu'on a eu les pires difficultés pour s'extraire de ce boxon et se tirer vers la caserne. Encore qu'on n'était pas rendus, puisqu'on devait faire un sacré détour par l'athanée pour déposer le mort.
C'est au change , dans les vestiaires avant la douche, que je me suis rendu compte que la pouffe du Téléthon s'était démerdée pour me refiler sa carte sans que j'aie rien eu remarqué.
Elle savait y faire, visiblement. Une sorte de professionnelle...
Le prestige de l'uniforme venait d'agir, une fois de plus. Même mal rasé et l'haleine pas très fraîche, le Marin-Pompier fait mouiller dans les petites culottes, c'est pas qu'un mythe. Mais moi je m'en tapais royalement, c'était pas pour ce genre de bénéfice douteux que je m'étais engagé. Plutôt pour la camaraderie, l'esprit de corps.
En fin de compte, je l'ai rappelée seulement la semaine suivante, histoire de la laisser marronner un peu.
Je l'ai invitée chez un chinois quelconque, j'allais pas engager des frais inconsidérés pour ce boudin, et d'ailleurs  je ne pouvais pas me le permettre, avec ma solde.
Elle a eu l'air un peu déçue devant le standing de l'établissement, et puis elle s'est fait une raison, après tout elle ne me considérait de toute façon pas comme un parti envisageable. Un vecteur potentiel  d'émotions fortes, voilà tout ce que je représentais à ses yeux.
Bien entendu, on s'est retrouvés au pieu le soir même, chez elle, en dépit de certaines réticences qu'elle avait rapport au désordre qui régnait dans son deux-pièce du fait qu'elle était débordée de boulot, soi-disament. Mais je n'avais aucune envie que cette souillonne se tape l'incruste chez moi, alors c'était à prendre ou à laisser, et elle a pris.
Son sexe dégageait une odeur aigre proche de celle de la bière irlandaise que boivent les ploucs du monde entier. J'ai dû prendre sur moi pour en approcher mon visage, bien à contre-coeur, parce que je n'ai jamais été un amateur de bière. Pendant ce temps elle caressait mes cheveux ras comme on flatte l'encolure d'un chien.
Et puis elle m'a présenté spontanément son versant puéril. Elle n'avait pas de hanches et des fesses pommelées de petit garçon qui exhalaient un fumet délicat. Ca a frappé mon imagination et elle n'a pas pu s'empêcher de gémir.
Bien sûr, je lui ai laissé un faux nom et un numéro de portable bidon, histoire qu'elle ait à se donner un peu de mal pour me retrouver.
Une fois dans la rue, en bas de chez elle, j'ai relevé le nez vers sa fenêtre, elle était au carreau et m'a envoyé un baiser en soufflant sur la paume de sa main. Je ne sais pas si c'est à cause de l'odeur insistante des reliquats de cyprine séchée qui maculaient mon visage ou d'un effet sournois des antiprotéases, mais j'ai eu la nausée.