Rubriques
- Serial Edit :
- A partir d'un extrait de l'Apocalypse, chaque auteur édite le texte précédent. Par Nounourz, nihil, Glaüx, Aka, Lapinchien et un peu Narak
Textes :
-
Serial edit : introduction
par
Zone Inc.
Cette introduction explique le principe de la nouvelle rubrique, à savoir l'édition en série d'un texte de base, qui est également reproduit ici : un extrait de l'apocalypse de Saint-Jean. -
Serial edit 1 : apocatrip
par
Nounourz
Nourz est le premier à éditer l'Apocalypse et c'est un vrai saccage : le récit visionnaire se change en série de vannes sur fond de trip psychédélique au LSD. Les quatre cavaliers sont quatre mongoliens assoiffés de sexe et de drogue. Nourz en surajoute dans le débile, mais colle toujours au cul du texte d'origine. Ca tient pas debout, c'est facile et ça fera hausser les épaules des moins débiles d'entre nous. Mais putain, qu'est-ce que c'est drôle. -
Serial edit 2 : sainte-morphine
par
nihil
Difficile d'éditer une parodie stupide comme celle de Nounourz dans son premier épisode. J'ai donc presque du repartir de zéro dans ce texte qui reprend le ton mystique et la structure du texte d'origine. Seules les images et les symbôles changent, et le texte est transposé dans mon petit monde à base de morphine et d'agonie. Cet épisode pourrait être un pendant symbolique à Arch-Nemesis ou une annexe de Néo-Inquisition. -
Serial edit 3 : le fils spirirtuel
par
Glaüx-le-Chouette
Glaüx ajoute une trame narrative à mon edit, qui était un enchainement de visions juxtaposées. Il parvient donc à changer ce texte en une véritable nouvelle, mystérieuse et onirique, qui reste malgré tout empesée d'une structure trop rigide et d'un symbolisme assez peu en phase avec la littérature moderne. Le style de Glaüx est reconnaissable, ici un poil trop soutenu pour avoir un plein impact. -
Serial edit 4 : sous terre
par
Aka
Aka flanque une première secousse à la rubrique serial edit, qui se prélassait tranquillement dans le giron de son texte de réference, un extrait de l'Apocalypse de Saint-Jean. Elle garde la structure en six points et la tendance hallucinatoire du bidule, mais s'en empare au service d'une véritable nouvelle, très bien écrite, sombre et lancinante, mais un peu trop floue : il manque les petits détails qui frappent. -
Serial edit 5 : lambda
par
Lapinchien
Lapinchien reprend totalement à son compte le texte d'Aka, change le contexte, le style, l'histoire. Hormis une structure en six points, l'épisode n'a plus rien à voir avec l'Apocalypse qui servait de point de départ à la rubrique. Le style est plus léger et dynamique, ça rend le texte fluide et agréable. Texte excellent, même si Lapinchien a pris beaucoup de libertés, il a écrit un épisode inspiré du précédent au lieu de l'éditer strictement. -
Serial edit 6 : timebomb
par
Nounourz
Précedemment dans Serial Edit, Lapinchien avait dépeint la haine ordinaire d'un mec pour ses contemporains qu'il croise chaque jour dans les transports en commun. L'edit de Nounourz est d'une logique imparable : il reprend cette base et fait du héros un terroriste qui se prépare à se faire exploser dans le métro. C'est bien vu, hélas quelques notes de second degré viennent salement dédramatiser l'action. -
Serial edit 7 : la grande peste
par
nihil
Je transpose le personnage du porteur de mort, créé par Nounourz, dans un cadre médiéval : celui de la grande épidémie de peste qui décima l'Europe au 14ème siècle. Le narrateur est une sorte de vagabond à demi-fou qui erre dans des quartiers sinistrés, jonchés de corps. Texte malsain, mystique et brutal, chargés de visions de mort et de destruction, qui passe à mes yeux pour l'un de mes meilleurs. -
Serial edit 8 : le grand soir
par
Glaüx-le-Chouette
Le pestiféré de mon texte devient ici un clochard alcoolique et strasbourgeois (circonstance aggravante). Du point de vue de la rubrique c'est presque l'edit parfait : il reprend la structure, le principe et même pas mal de phrases de mon texte mais leur donne une dimension nouvelle. Du point de vue du texte, c'est pas mal non plus : loose désespérante, détails glauques, déréliction urbaine et hivernale. C'est très bon. -
Serial edit 9 : moi et les cons
par
Aka
Le personnage central de Serial Edit subit une nouvelle mutation puisque de clochard il devient un bon gros bauf de banlieue. Ici on ne parle pas de caricature ou d'humour, c'est un vrai portrait psychologique intelligent et jamais chiant. La rubrique a trouvé son rythme de croisière, chaque edit apporte son lot de nouveautés, la structure évolue tranquillement et chaque fois on a droit à d'excellents textes. -
Serial edit 10 : l'émissaire
par
Lapinchien
Par un étrange concours de circonstances la rubrique Serial Edit retombe dans le médieval qu'elle avait quitté après la Grande Peste. A son habitude, Lapinchien bouleverse la structure et fait de la tranche de vie d'Aka une véritable nouvelle pas extraordinaire, mais intéressante, avec un coté très amusant qu'on avait pas vu dans cette rubrique plutôt sérieuse depuis longtemps. -
Serial edit hors-série : Quelle vie de merde
par
M. Goret
M. Goret ne comprends jamais rien : en l'occurrence il n'a pas compris que la rubrique Serial edit n'était pas ouverte au public et a édité 'le grand soir' par Glaüx. Bizarrement, son texte est pas ignoble bien que vérolé par les vannes pourries dont l'auteur est fan. Le style pourri de Goret s'adapte pas mal à celui de son personnage clodo. C'est pas hyper-bien mais un peu meilleur que la moyenne goretienne. -
Serial edit 11 : lycanthrope
par
Nounourz
Je resitue l'action : Lapinchien avait achevé le deuxième tour d'edit sur une nouvelle médievale très amusante sur fond de famine et de lycanthropie. Nounourz paraphrase tout le début au point qu'on croirait avoir affaire au même texte, mais en cours de route, il dynamite l'histoire et part en vrille. On sait jamais sur quel pied danser, mais au final on s'amuse bien. -
Serial edit 12 : la fin de l'hiver
par
nihil
La rubrique se complait dans le médiéval-fantastique et ce texte reste dans la lignée. En tant que rabat-joie officiel, au lieu de pousser le délire absurde du texte de Nourz encore plus loin, je l'ai rationnalisé et inclus dans une histoire mystique, sombre, et sérieuse d'un bout à l'autre, ce qui était pas gagné vu la gueule de l'edit précédent. Ca nous fait un texte initiatique, hanté par les loups et les fées, un peu mou et pas très marquant. -
Serial edit 13 : immaculée contre un mur
par
Glaüx-le-Chouette
Le titre l'annonce sans ambiguité : on aura affaire à un texte débile. Tel est le cas, mais l'humour ici est fin et pas absurde. Désolé de révéler un des secrets du texte, mais le narrateur est un ange pris dans la guerre du Paradis contre l'Enfer. Le savoir facilite nettement la lecture de tout le début du texte. C'est dans la lignée du texte 'la main mariale', en moins hilarant, mais c'est un bon moment de détente. -
Serial edit 14 : le travail c'est la santé
par
Aka
Aka réussit à nous extirper du médiéval-fantastique dans lequel on était englués depuis longtemps avec cet excellent édit, qui concerne la quête mystique d'un chômeur à la recherche d'un formulaire dans les locaux de l'ANPE. Les passages du texte précédent, de Glaüx sont très bien réutilisés et le résultat est un texte très drôle, déjanté et très réussi sur les joies de l'administration. -
Serial edit 15 : entretien d'embauche
par
Lapinchien
Lapinchien reste dans le contexte de la recherche d'emploi initié par Aka dans son texte 'le travail c'est la santé', son edit tourne autour des entretiens d'embauche. La tranche de vie pourrie se mue peu à peu en semi-polar entraînant et intelligent. Y a du fond, des parralèlles entre le monde du travail et celui de la prostitution qui passent pas inaperçu. C'est pas fabuleux, mais intéressant. -
Serial edit 16 : pornstar
par
Narak
La rubrique Serial edit agonise péniblement : Lapinchien s'étant retiré de l'affaire, c'est Narak qui le remplace et prend le premier tour de l'edit. Le tour précédent s'était terminé par un entretien d'embauche déjanté signé Lapinchien. Narak reprend reprend le principe en utilisant le milieu du porno. Rien de bien folichon à signaler, c'est plutôt drôle mais assez plat et le final twist idiot donne envie de tuer l'auteur. -
Serial edit 17 : l'insignifiant
par
Nounourz
Du point de vue de la rubrique, c'est un excellent edit, qui exploite très bien le contexte porno et l'histoire du texte précédent (pornstar de Narak) au profit d'une vraie nouvelle très lisible et réservant quelques scènes-choc. Du point de vue strictement littéraire, y a pas mal de défauts qui gâchent le plaisir : influences évidentes, quelques poncifs, et le suspense bien que bien mené, est éventé. -
Serial edit 18 : la lune rouge
par
nihil
Cet edit s'éloigne très nettement du précédent, dont il reprend uniquement la structure et quelques scènes au profit d'un texte onirique et grandiloquent. C'est un carnaval baroque et barbare, une série de scènes étranges et tordues sorties des pires cauchemars de Bosch. Une sorte de version macabre et monstrueuse d'Alice aux pays des merveilles. Un vrai jeu de massacre à recommander aux drogués et aux damnés. -
Serial edit 19 : carnival of sorts
par
Glaüx-le-Chouette
Glaüx réutilise les scènes de mon texte et les interprète dans un contexte artistique. Les deux enfants de la lune rouge deviennent ainsi un écrivain et son héros récurrent. L'imaginaire et le réel s'emmêlent joyeusement, aussi cauchemardesques l'un que l'autre. On regrettera une trop grande proximité avec mon texte, mais l'ensemble est bien construit et intelligent, il affine mon délire et le pousse encore plus loin. -
Serial edit 20 : décombres
par
Aka
Ca devait pas être facile d'éditer Carnival of sorts de Glaüx, qui ressemble à un produit fini, mais Aka s'en sort bien et projette l'histoire dans le réalisme, changeant joliment le banquet des animaux en chouette partouze SM pitoyable. L'histoire s'articule en deux parties bien distinctes, c'est assez déstabilisant, mais ça passe bien. Quelques passages un peu sentimentaux sont assez désagréables, mais le tout est subtil et bien gaulé. -
Serial edit 21 : le pacte
par
nihil
Voilà un remix d'un extrait de Faust, celui où le héros accepte de pactiser avec le diable. C'est assez proche de l'original, même le style reste pompeux à souhait. Mais le fond a été remis au goût du jour : les tourments de Faust sont devenus une sorte de manifeste de notre génération larvaire. Le héros, comme tant d'autres, ne supporte plus son quotidien et aspire à vivre à fond, et expérimenter pleinement la jouissance comme la souffrance. -
Serial edit 22 : l'impact
par
Glaüx-le-Chouette
Glaüx nous raconte la vie d'un homme déçu de tout, qui a choisi de prendre la route sans se retourner. Chouette idée, même si on a visualise mal ce mec cultivé et délicat suant au volant de son 38 tonnes. On est dans le registre de l'émotionnel délicat, incluant sérénité résignée et une bonne dose d'optimisme sautillant. Bref, un texte de tarlouze effeminée, forcément déstabilisant pour des zonards pratiquants, mais c'est un choix respectable et dans son genre, une réussite. -
Serial edit 23 : le trou
par
Aka
A force de se faire traiter de pute, Aka a fini par assumer. Et de nous raconter comment elle pompe des bites à longueur de temps. Par rapport aux textes précédents, pas d'évolution majeure, c'est toujours de l'introspection résignée, toujours axé sur un choix de vie mal perçu par la norme (après le camé, le routier, voici la fille facile). Mais le contraste entre la poésie bienheureuse de Glaüx et la vulgarité terre-à-terre de celui-ci est appréciable. -
Serial edit 24 : le vide
par
Hag
Les personnages de cette nouvelle mouture de Serial Edit sont tous des déviants, dont les choix de vie sont mal perçus par la société et son élite de normopathes. Hag passe simplement de l'individu au groupe d'individus, en l'occurrence des soldats embarqués dans une campagne meurtrière et aliénante. Toujours très proche du modèle Faustien, ce texte est valable, dommage qu'il reste basé sur l'introspection et ne profite pas du cadre pour un peu d'action. -
Serial edit 25 : la jouissance
par
Strange
On passe des soldats aux teufeurs, de la guerre à la rave, pourtant l'histoire est la même. Même le style reste invariablement soutenu, malgré un contexte plus détendu du slip. Résultat : de la hard-introspection tellement distanciée de la réalité matérielle qu'elle en devient abstraite et confuse. Au moins on explore à fond le thème du changement de vie, sous tous les angles possibles. Mais on aurait bien aimé, depuis quelques textes, un peu de nouveauté et d'action. -
Serial edit 26 : der flammenwerfer
par
Glaüx-le-Chouette
Après s'être fourvoyée dans un teknival finistérien, la rubrique en revient aux vraies choses saines de la vie : une introspection berserk dans le plus pur style gothique allemand en plein coeur d'un champ de bataille. Toujours pas de réelle trame narrative, on reste sur le mode de l'instantané. Très bien écrit, presque trop parfois (au point, presque, parfois, de soustraire à la violence ambiante son aspect jouissif), le texte soulève une question existentielle d'importance : peut-on manipuler un lance-flammes avec un petit doigt en l'air ? -
Serial Edit 27 : Le putain d'saïan
par
Lapinchien
On passe du joyeux luron de la Sainte-Bavière en quête d'absolu au zonard mélancolique des banlieues parisiennes en quête de tronche à éclater, et on perd beaucoup au change. Lapinchien emploie ici l'argot qu'il a expérimenté dans ses derniers textes : du coup, chaque paragraphe ressemble à une triple épaisseur de béton armé qu'il faudrait franchir avec un Concorde lancé à pleine vitesse. Et c'est pas cool. Au reste, le fond et le personnage (une caricature assumée prônant l'individualisme) sont lapinchiennesques, donc éventuellement intéressants, pour peu qu'on aime le béton armé. -
Serial Edit 28 : l'empreinte
par
Winteria
Winteria prend la suite du Serial Edit avec un texte comportant des bottes en caoutchouc, des flammes, des explosions de tripes, ainsi que des mots de six syllabes et plus. Trouvez l'intrus. Trouvé ? Gagné. Y en avait deux. Un texte jouissif sur le fond, mais super sobre sur la forme, sobre un peu comme une moule. A lire en contrepoint des textes le précédant et le suivant, pour vraiment jauger son originalité. -
Serial Edit 29 : le feu
par
Aelez
De l'edit précédent (une très obscure et lyrique histoire de vaches mortes), celui-ci garde le charme pittoresque de la province anglaise et les fermiers idiots, tout en y ajoutant une fillette sourde. De quoi faire un excellent texte comique, à vue de nez. Sauf que c'est plutôt un genre de drame des temps modernes qui se joue là, enfin je crois. On a l'impression que cet edit essaie piteusement de restituer un sentiment de panique intense avec des effets spéciaux très cheaps et une bande-son à la Benny Hill. Pas très convaincant, pour le coup. -
Serial Edit 30 : chercheuses d'or
par
Glaüx-le-Chouette
La cambrousse profonde : ses bouseux, ses attardés congénitaux, ses amours incestueuses dans la paille de la grange. Hormis ce cadre, peu de choses rattachent ce texte à son prédécesseur, 'le feu' d'Aelez, dont il est inspiré. C'est pas grave, c'est bien quand même. Sans doute trop de contexte pour trop peu d'action, et trop de mots pour raconter une histoire simple. Faut voir. Disons qu'on pourra pas faire signer l'adaptation à Weslay Snipes, mais on fera sans. -
Serial Edit 31 : le dépeceur
par
Hag
Toujours aussi intrigué et fasciné par l'art, le zonard s'échine à disséquer la vocation artistique. Et comme d'hab, retombe sur la conclusion typique : l'Art est un temple, les artistes des profanateurs et le public un troupeau d'abrutis et de pédants prosternés sur le parvis. RAS, donc. Hag en vient même à se passer d'action ou d'intrigue pour ressasser ces clichés. Ca se lit très bien et c'est loin d'être con, mais on en sort avec une certaine impression de déjà-vu. -
Serial Edit annexe : « Mais délivre-nous du Mal »
par
Winteria
Ce texte ne se place pas dans la continuité des autres serial-edit, puisqu'il s'inspire d'un nouveau texte de référence, à savoir l'histoire de Don Quichotte contre les moulins. Il faut lire les deux textes en parallèle pour reconnaître la filiation, puisque la version Winterienne remplace le chevalier crétin par un prêtre avec une tendance inquisitoriale non négligeable, et les moulins par des soldats malades, soupçonnés de possession. Texte purulent et glauque, avec style grandiloquent et moyenâgeux de rigueur.