Dossiers
- Appel à textes P.K.Dick-like :
- Distorsions utopiques virant dystopies, grains de sables dans les rouages, rapport à la perception de la réalité, dialogues entres personnages improbables dans des états secondaires, hallucinations, chats et paranoïa, technophilie anticipatrice de bon aloi, trips et bad trips vers des apocalypses personnelles et sociétales : Lâchez-vous, contribuez à l'appel à textes dickiens.
Textes :
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L'Anémone Couronnée
par
Clacker
Avec la première contribution à l'appel à textes P.K.Dick-like, Clacker met la barre super haut en évitant toute fioriture. Comme dirait Bob Arctor dans Substance M : "Il se peut que ce soit seulement mon imagination. Quelle que soit la nature de ce qui m'observe, ce n'est pas Humain. À la différence de Donna aux yeux noirs, ça ne bat jamais des paupières. Que peut voir un scanner ? Ce qu'il se passe dans la tête ? Ce qu'il se passe dans le cœur ? Est ce qu'il voit à l'intérieur de moi ? à l'intérieur de nous ? Clairement ? Obscurément ? J'espère qu'il voit clairement parce que moi je n'arrive plus à voir en moi même. Je ne vois que des ténèbres. J'espère pour tout le monde que le scanner fait mieux. Parce que si le scanner ne voit qu'obscurément comme moi, alors je suis maudit... doublement maudit. Et comme ça, on finira tous morts en sachant très peu de choses. Et même ce très peu de choses, on l'aura compris de travers." P.K.Dick avait une sœur jumelle. Décédée de malnutrition âgée à peine de quelques semaines, elle le hantera toute sa vie, surgissant d'innombrables fois dans ses écrits sous les traits d'une belle et jeune femme brune. Souvent une psychotique. -
Dans la petite maison dans la prairie
par
Khalid EL Morabethi
Au début je ne voulais pas publier ce texte de Khalid EL Morabethi, car comme d'autres admins, je ne le trouvais pas zonard. Je pourrais parler de manière hypocrite de slam ou de sublime et dire que ça n'est pas mon truc, ni le truc de la Zone, mais en vérité j'ai déjà lu de très bons textes de slam ou de sublime, et ça ça n'en fait tout simplement pas partie. Ce texte pourrait être produit par un algorithme complètement bancal et médiocre, cependant je ne crois pas que ce soit le cas non plus car la suite de mots "La petite maison dans la prairie" est présente 10 fois dans ce "poème", titre compris, et simplement à la fin, il manque l'article avant "prairie" aussi c'est une erreur qu'un algorithme n'aurait pas faite puisqu'un algorithme n'a pas besoin de se relire alors qu'a priori un auteur zonard non plus depuis aujourd'hui. J'ai décidé unilatéralement de publier ce texte et de le ranger dans le dossier P.K.Dick-like parce qu'il me semble cependant que les thèmes abordés sont dickiens : rapport à la réalité, confusion mentale, grande matrice et cerveau global observant tout l'univers. Laura Ingalls faisant partie de l'univers et étant par ailleurs un personnage super flippant pour moi, suscitant des réactions phobiques et paranoïdes équivalentes à celles que provoquent les clowns chez certaines personnes un peu plus saines d'esprit que je le suis, je me dis que je ne dois pas trop être dans le faux. J'ai donc dans ma grille d'évaluation de la dickinité d'un texte assez de croix cochées ici pour crier "Bingo !" et publier "ce bel hommage". Il se peut que ce texte ait cependant été posté par l'auteur avant la parution de l'appel à textes P.K.Dick-like mais ce serait un argument supplémentaire en vérité pour affirmer que ce texte est dickien. Je ne ferai pas l'effort de relire ma présentation, par contre, faut pas charrier. -
Babel under the clouds
par
Lapinchien
Voici ma contribution à l'appel à textes dickiens. Le résultat n'est pas terrible et je pense que l'utilisation expérimentale du présent de l'indicatif doit y être pour beaucoup. Cela pourrait être vu comme une parodie de blade runner mais ça ne l'est pas vraiment. Je voulais faire une suite car il y a plein de pistes storytelliques ouvertes qui ne servent à pas grand chose dans ce premier volet, mais m'en vais un peu sonder le lectorat avant pour savoir si c'est une bonne idée ou pas. N'hésitez donc pas en commentaires à participer à notre grand jeu "Stop ou Encore". -
Les bretzels des pendus !
par
HaiKulysse
HaiKulysse nous gratifie d'une contribution au dossier "Appel à textes P.K.Dick-like". On ne s'en étonnera pas, il utilise à nouveau la méthode du cut up de Burroughs et de l'écriture automatique pour ce faire; ça aurait été un peu choquant même s'il ne s'était plié à sa propre tradition. Du coup je vais recopier le quatrième de couverture du recueil de nouvelles chez Folio "Dans le jardin et autres réalités déviantes" de P.K.Dick et changer quelques mots pour faire de mon descriptif une extension de l’intention de l'auteur relativement à la thématique récurrente du questionnement au rapport à la réalité de Monsieur PKD. "Qui est cet étrange bretzel gourmand à moitié mordillé qui prétend que le monde n'est qu'une projection de son propre esprit pâtissier, destiné à son seul bonheur de viennoiserie teutonne ? Comment se fait-il que personne ne se soucie de ces pendus dans le square dont les poches regorgent pourtant de délices et friandises ? Pourquoi le nouveau moyen de transport instantané qui relie tous les points de la planète en quelques pas, la prostate d'HaiKulysse, semble-t-il habité ? Au fil de ces douze lignes où la réalité a tendance à déraper dans la semoule originelle de l'univers et la gue-dro mal coupée, HaiKulysse nous explique que le rapport entre l'observateur et le réel n'est au fond qu'une question de perception ou d'humeur ou d'ornithorynque." -
Babel under the clouds (2)
par
Lapinchien
France Televisions a son "Plus belle la vie", TF1 son "Demain nous appartient", la Zone se dote, dans son appel à texte P.K.Dick-like, de sa propre telenovela mongolo-brésilienne destinée à un large public d'amateurs du présent de l'indicatif. Seconde contribution du lagomorphe dans cette suite logique de la progression storytellique dickienne classique : après avoir installé une dystopie, un héro pathétique émerge, il défend le système en place de la manière la plus zélée qui soit mais commence tout de même à avoir quelques doutes, bien sûr prochainement tout risque de lui retomber sur le coin de la tronche et il sera traqué par ses propres copains mais pour l'instant il végète toujours dans le camps de la nomenklatura et des bienheureux. D'autres personnages émergent, forcément des antagonistes présents ou à venir. -
Le TDM est un genre littéraire sur la zone point org
par
Lapinchien
Le titre de cette contribution est tout un programme. Bien sûr il ne faut pas le prendre au pied de la lettre mais plutôt comme une invitation à contribuer "par tous les moyens possibles et imaginables" à l'appel à textes P.K.Dick-like et j'espère bien lancer une polémique en bois, ce faisant, puisqu'il semble qu'il n'y ait que les polémiques qui rameutent du monde dans le coin. En attendant, enquillez-vous ça bien profond par vos nerfs optiques ou faites plutôt autre chose de préférence. Appel à écriture collective avorté sur le forum que je récupère et assume comme un honnête paternel de térato-poupon et qui aurait oublié de se relire par dessus le marché en mode voyeurisme cobranding barnum-reservoir prod. -
Le Seuil du miroir
par
Clacker
Je repasse l'initiative K.Dick en page d'accueil comme le réclame Clacker qui argumente en message complémentaire : " Surtout avec la sortie de Blade Runner 2049 (que je vous conseille bigrement, c'est autre chose que l'Alien Covenant dégueulasse dont Ridley Scott nous a gratifié)" et effectivement la Zone point org s'associe à l'industrie hollywoodienne et ARTE pour presser les restes du pauvre P.K.Dick jusqu'à la dernière goutte. Quoi qu'il en soit, et même si je ne suis pas d'accord sur le constat du dernier Alien, Clacker nous propose un remarquable univers dickien en mode immersion et évitant l'écueil du world building. Excellentissime série en perspective avec la promesse de 3 épisodes du même acabit puisque Clacker réussit un incroyable tour de force : créer un dickivers avec l'ensemble des ingrédients de la soupe primitive du maître. A savoir : paranoïa introspectrice, système dictatorial en mode tech noire, pouvoir de l'esprit sur la matière, usage de drogues alternatives et même l'emploi de chats oniriques. (Qu'on se rassure, aucun félin n'a été maltraité durant l'écriture du premier volet. ) Rajoutez à cela un bestiaire de personnages plus folkloriques les uns que les autres et vous serez comblés et pourtant interloqués : Comment Clacker sur cette base nickelle réussira-t-il à n'écrire que 3 épisodes alors que les fondations d'un roman super bien fichu viennent d'être posées ? -
Le Seuil du miroir (2)
par
Clacker
Quelque part entre eXistenZ de Cronenberg, Minority Report et Mr.Robot existe dans le multivers onirique le storyverse dickien enfanté par l'imaginaire de Claker et renommé "Le Seuil du miroir". La dystopie dans ce second volet y dévoile la conspiration qui semble en être le fondement : une société qui asservit délibérément un tiers de ses citoyens réduits aux tâches les plus ingrates alors que les deux tiers restants vaquent à des occupations artistiques tout en se droguant pour naviguer dans un Internet des cerveaux connectés. Clacker manie avec brio toutes les recettes dickiennes en ajoutant son petit grain de sel. On se délectera en particulier des passages sur les troubles d’altération et augmentation de la perception de la réalité. Avec des contributions de cette qualité la Zone va bientôt être rachetée par Netflix qui en fera un laboratoire clandestin dans l'antichambre de ses usines à R&D de son département storytelling. Addictive et puissante, cette drogue de synthèse produite par Clacker ne manquera pas de satisfaire tous les camés que nous sommes. Bientôt des mégatonnes de pétitions sur Change point org pour lui réclamer la suite. A noter que la sœur de P.K.Dick est promue héroïne principale de l'oeuvre. Notable aussi la dose de digressions félines qui reste constante dans cette seconde partie, probablement l'ingrédient mystère et la substance active dans la composition de la drogue. Attention, ces lignes sont à sniffer par les yeux. -
Les bretzels des pendus. Deuxième chapitre.
par
HaiKulysse
L'auteur précise, en message complémentaire "Texte écrit en essayant le moins possible d’utiliser le cut-up, je tiens compte des commentaires." Mais ne vous y fiez pas, c'est aussi imbitable que d'habitude. Néanmoins, il y a des ichtyosaures, des pendus et des bretzels, ce qui rattrape tout. À noter que, comme l'indique le titre (ma foi très pertinent), il s'agit d'une suite. Je vous laisse chercher le premier chapitre tout seuls comme des grands, ça vous occupera. Sinon, vous pouvez aussi (re)lire l'Ancien Testament, Esther 7,1-3, dans lequel vous retrouverez des bretzels et des pendus (d'ichtyosaures point, malheureusement, ou alors bien cachés) Comme quoi, on peut se culturer en lisant HaiKulysse, pour peu qu'on ait l'esprit curieux.