Je quitte l’immeuble. Je marche avec la foule. Je me rends à mon restaurant habituel. Je m’assieds à la même table. Je commande le même menu. Au cours du repas un homme a l’intention de se suicide. Je le devine dès qu’il monte sur sa chaise. Les gens qui mangent à côté de lui paraissent surpris. Tout se suspend dans la salle. Moi aussi je cesse de manger. Ma cuillère aux trois quart pleine de potage est figée dans ma main. Ma main immobile entre l’assiette et ma bouche. Ma bouche est ouverte et sèche et je regarde cet homme debout sur sa chaise qui vient de tirer une arme à feu de sa veste. Il dit quelque chose que je ne comprends pas à cause de la radio qui continue. Il tire. La détonation et son écho couvrent pendant quelques secondes les conversations de la radio. Il bascule en arrière comme si on l’avait poussé il y a du sang partout et tout le monde se remet à vivre. De gens se lèvent des serveurs se précipitent autour du cadavre. Je me replonge dans mon repas. Je suis obligée de manger plus vite pour compenser le retard que cet incident m’a fait prendre. L’idée de faire comme ce type me traverse. Je paie. Je sors. Je marche. J’effectue des achats. Surtout des objets érotiques. Je retourne à mon travail.
Je ferme mon bureau à clef. Devant l’ascenseur huit personnes attendent. L’ascenseur arrive. Nous montons tous. Il y a déjà quatre personnes à l’intérieur. . L’ascenseur commence son trajet silencieux. Je rajuste mon tailleur.
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Houellebecq doit se retourner dans sa tombe si la forme de ses écrits ressemble à ça.
Ah merde, on me souffle dans mon oreillette qu'il n'est pas mort. Quel dommage.
Commentaire édité par Aka.
J'ai un peu du mal à voir où tu veux en venir ? Tu trouves pas qu'il y a un univers commun, une similitude de style, que les thèmes sont les mêmes et le message semblable ? Konsstrukt ne renie en aucun cas cette influence, on en a causé sur MSN.
Si c'est du point de vue de la qualité, c'est pas forcément évident d'être comparé à un mec qui a pondu des best-sellers et que beaucoup (notamment tes profs, et aussi pas mal d'abrutis finis) considèrent comme l'écrivain le plus marquant de sa génération. Et en plus (à l'exception de l'Extension du domaine de la lutte, excellent), je préfère mille fois lire du Konsstrukt que les merdasses fades de Houellebecq.
(sisi, c'est très facile d'être comparé. c'est toujours les autres qui comparent, moi ça ne me travaille pas plus que ça)
Ta gueule toi, on t'a pas demandé ton avis sur tes textes bordel !
hahahaha !
C'est bien, ce genre de style minimaliste, t'as pas besoin de pousser très loin tes études pour pouvoir lire le texte. A quand une police de gros caractères,des interlignes pour aérer, et des images à colorier ?
tiens, le retour du barde mort au sixième siècle.
j'aime toujours autant. L'absence de détails fait travailler l'imagination, on comble avec sa sensibilité, son feeling.
la narratrice est d'une froideur à faire peur. Ca me rappelle le "junky" de burroughs, cette capacité à décrire des événements frappants avec un détachement presqu'inhumain.
Et c'est justement tout ce qui fait la force de l'oeuvre, comme de ces surfaces pas si discontinues.
T'as oublié de donner une note avec ton petit panneau.
(merci pour junky)
(deux petits panneaux, aka : esthétique et technique, sinon où on va ?)
esthétique : [la]
technique : [sol]
Ouais ben, l'esthétique, c'est jamais que des lettres noires sur fond d'écran blanc. Bon, y a quelques phrases en bleu. Mettons : 2 pour l'esthétique, et 1 pour la technique : utilisation quasi exclusive du présent, abus de la structure SVC. Ah, c'est fait exprès ? M'en tape, j'aime pas le présent, je préfère l'absent.
moi j'aime bien le présent hic et nunc et hop dans ma poche... sinon le texte, inégal, des fautes, si si, des trucs cons qui me gênent, au début j'imagine une nana "tailleur" donc un restau un peu classe, qui colle pas avec le potage et la radio qui est suffisament forte pour couvrir la voix d'un mec qui doit quand même être en train de péter un plomb... du coup l'ambiance fait restau routier... j'aime pas la phrase "tout se suspend dans la salle" mais du coup j'ai cru que le mec allait se pendre ha ha, par contre à partir de "il bascule" et bien justement ça bascule bien ,et la fin super, bien horrible, froide, rien à redire!
Je suis décçu, je croyais qu'un des mecs dans l'ascenseur au début allait larguer une caisse.
ta déception est justifiée, je te propose d'en lâcher une au bureau des réclamations