Si un individu normalement constitué va à la selle en moyenne une fois par jour, avec des variations possibles suivant son alimentation et sa corpulence, il est bien rare qu’il puisse émettre plus d’une idée par semaine, parfois beaucoup moins. La défécation est un besoin physiologique - ne dit-on pas : « faire ses besoins » ? - alors qu’on peut très bien vivre sans penser, c’est même infiniment plus confortable et cela évite les remises en cause existentielles, sources de névroses et autres troubles psychiques ou sociaux. Ainsi, l’homme préférera toujours libérer ses intestins de la fange fécale qui les encombre, ce qui lui procurera une satisfaction non dissimulée, plutôt que d’activer ses neurones pour en faire jaillir une éventuelle idée, souvent noire et synonyme d’emmerdements. C’est un fait, contrairement à ce qu’on pourrait croire au vu de l’anatomie humaine, il y a beaucoup plus de trous du cul que de cerveaux en ce bas monde.
Pourtant, il ne faudrait pas en conclure trop vite que défécation et réflexion s’opposent de façon irrémédiable et irréductible. Souvent, c’est lorsque l’homme s’isole de la vie trépidante qu’il l’entoure pour satisfaire à ses besoins, la libération intestinale tardant à venir, que germent en lui les pensées les plus foisonnantes et créatrices. L’isolement et la position assise se prêtent en effet fort bien à l’exercice spirituel. A votre avis, sur quoi était assis le penseur de Rodin ?
Mais il est temps que je tire la chasse d’eau et que je ferme ma gueule…
Il faut se rendre à l’évidence : l’être humain produit beaucoup plus d’excréments que d’idées au cours de sa chiasse de vie.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
tu fais chier ..
Talesien tu aurais dû être scientifique
Un texte bien coulé, et pas trop léché j'espère. Il s'en dégage comme un parfum de vérité. Rafraîchissant.
Peut on en déduire logiquement que sans penser, on se retrouve plus facilement dans une merde noire ?
très intéresant cette reflexion anale
mais penser que l'on ne pense pas c'est déjà penser
la constipation cérébrale est plutôt rare, contrairement à la chiasse cérébrale (appelée aussi logorrhée)
dia pour le cul (cul dia!)
logo pour la tête
je vais imprimer ce texte pour l'afficher dans ma salle de réflexion...
oui on le peut ! mais trop penser n'est pas une issue non plus
Joie.
Je suis heureux de voir que d'autres s'intéressent à la scatosophie. Peut-être seriez-vous intéressé à joindre notre groupe de discussion?
www.scatodrome.org
Cool.
La position horizontale me semble davantage propice à la réflexion.