La pluie tombe, dans la nuit. Peu importe le lieu.
Une autoroute comme tant d’autres.
L’asphalte crépitant sous la lumière jaune bilieuse des réverbères.
Une silhouette se détache sur le bas coté. Vêtue d’un jean boueux, d’un blouson de cuir noir, et un sac à dos peu rempli. Il court, loin de la ville, loin de tout.
Sa vision se trouble.
Occasionnellement, des phares apparaissent au détour du virage, ralentissant puis accélérant une fois à son niveau.
Il titube, comme ivre, puis il trébuche et s’écroule.
Un court instant de repos. Assis dans une flaque, le dos contre la rambarde de sécurité métallique.La douleur derrière les yeux s'enfonce comme une pince d'acier jusqu'au fond de ses orbites.Le souffle court, il regarde pendant quelques secondes les trop rares étoiles, tentant de décrisper sa nuque. Il fouille lentement son sac et en sort une bouteille de vodka au verre brun crasseux.
La première gorgée est une bénédiction. Ses lèvres s’enflamment au contact du liquide.
Puis une agréable chaleur descend le long de sa trachée, se diffusant dans tout son corps. La douleur s’estompe lentement dans ses muscles
Inspiration…Expiration…
Tout en plaquant ses bras trempés contre son ventre il tente de se rappeler…
Les voix ne résonnent plus. Il est sûrement assez loin.
Attends, bien sur que non, ça n’a pas pu arriver !
Tout ceci n’est pas réel !
Il tremble. De froid ? De peur ?
Arrête toi un instant, repose toi quelques minutes. Fait le vide en toi, tout ce qui s’est passé n’est qu’un rêve. C'est ça, un rêve. T'es trop fatigué.
C’est ça, relativise pauvre fou, si cela peut rendre l’agonie plus douce…Après tout, J’ai le temps.
Soudain, milles ongles tranchants crissent contre une ardoise titanesque. Le hurlement d’un million de génocides s’élève dans sa tête. L’écho recommence à le harceler, le retenant prisonnier de son propre esprit.
S’introduisant insidieusement le long de ses os, envahissant sa poitrine, remontant dans la gorge, les os de la mâchoire, puis le crâne. Ensuite, l’éclipse dans son regard. Les ombres alentours se rapprochent inexorablement vers son corps et son esprit. De fins tentacules de noirceur pure s’enroulent comme autant de couleuvres d’obsidienne. Son visage s’assombrit, les ombres pénètrent en lui, rampant entres ses dents, dans son nez et ses yeux. A la fois sombre métal liquide et fumées froides. Comme pour une première respiration natale, sa bouche s’ouvre. Le flot s’engage. Lentement.
Puis viennent les paroles qu’il ne maîtrise plus. Une voix, presque un coup de tonnerre, sort de son intérieur. Dans une langue inhumaine, des mots qu’aucune bouche ne peut former. Il comprend, malgré la cacophonie dans sa tête, malgré tous les hurlements
Ecoute…nous avons la proie !…le venin s’écoule…il te dévorera…entropie…Je sais tout…mordre…tuer…Non…Tu n’est pas fou…Ce serai trop simple…nos mains tendues dans le gouffre…cesse de lutter…Ne pense plus…et tout sera plus simple…je voie la pourriture…Pourquoi je t’ai choisi, là est la question…plonge dans les fondations de Babel…danse…danse cadavre…Tu te demande sûrement…peut tu sentir les ronces dans tes veines…c’est là que je me cache…Qui suis-je…là…ici…
L’homme réussit à s’échapper
Un instant, la lumière réapparaît, et le silence se fait.
Mais demeure la voix maîtresse.
Tu n’as pas le choix, tu les as entendues. Elles t’appellent. Les abysses attendront éternellement.
Ne lutte pas, ne te détourne pas…L’alternative n’est que mirage, vois-tu ? La vérité est masquée, comme toujours, dans les ombres. Je te propose autre chose…La puissance, et l’éternité d’une existence predatrice. Vient vers nous.
Accepte…
Il se débat une dernière fois, puis l’étreinte glacée se relâche.
Ses forces l’abandonnent, lentement aspirées par les ombres. Elles se rassemblent à quelques mètres, s’élevant face à la lune, comme la queue d’un scorpion prête à frapper, attendant le signal. L’homme a le regard dirigé vers l’est. Mais non, rien ne viendra te ramener à ton ancienne vie, il est trop tard, la révélation a eu lieu.
Il te reste la mort ou…autre chose.
Fait ton choix !
Les ombres vibrent d’impatience.
Fait ton choix !
Il lève de grands yeux remplis de larmes vers le ciel.
Fait ton choix !
Il acquiesce silencieusement.
Ses larmes n’ont pas le temps d’atteindre le sol détrempé. Une tornade muette éclate puis disparaît aussitôt. Il disparaît dans la noirceur, ses os et sa peau se craquelant pour laisser s’échapper ses ténèbres intérieures. Son corps se disloque violemment, chaque articulation brisée formant des angles impossibles. Comme de l’encre se diffusant dans un bassin d’eau, ses veines diffusent le noir venin. Son sang charrie d'enormes caillots de néant. Il hurle mais personne ne l’entend. Car sa gorge appartient désormais aux abysses. Enveloppé, emporté, disparu. Cependant, il entend une voix à son oreille.
« Je ne t’ai pas choisi par hasard, tu verra. »
LA ZONE -
Si la lumière en toi est ténèbres, que les ténèbres soient belles !
Matthieu 6 : 23
Matthieu 6 : 23
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C'est du dernier chic en ville, d'avoir sa propre rubrique... Fin bref, j'aime bien ce texte, j'aime pas tout, mais globalement c'est pas mal du tout, à part le début qui trainasse un peu et qui sert à rien.
C'est sympa, j'attends la suite.
Fais gaffe, Narak aussi va te priver de sexe si il a pas un commentaire de deux pages et demi sur son texte. Ou pire encore il va se priver lui-même de sexe, je sais pas si t'imagines à quel genre de textes tordus on va aboutir...
Enfin toujours est-il que je suis pas sur que cette rubrique soit une histoire à suivre, c'est peut-être plutôt des épisodes individuels, je sais pas.
Franchement, tout est mis en place pour que ça soit une histoire à suite. Ou alors c'est encore un piège à con pour nous faire acheter le numéro 2.
Non, c'est une histoire à suivre.
Non, je prive personne de sexe, surtout pas moi.
Non, j'attend pas un commentaire de deux pages, un avis me suffit, même si c'est court.
Mais ou est l'offre spéciale lancement pour le numéro un?
a part ca le début me plais bien...
C'est toi que je vais lancer.
Par contre,nihil a eu raison en parlant d'inspiration manga.
ouais bah c'était pas dur tu sais, des tentacules informes qui rentrent dans des gens ou qui en sortent, c'est signé japonais hein.
Des Hentaï-tentacules...j'y avais pas pensé.
Il se métamorphose ensuite en quoi, le gars ? En super méchant ?
Tu verras...
Super trop bon le suspense que tu réussis à instaurer grâce à cette phrase futée et millimétrée. Digne du Goncourt. Bravo.
Super ! Enfin un texte qui ose avoir comme introduction, une citation de Mireille Mathieu...
Sinon pourquoi t'as écrit cette histoire hein ? pourquoi ?
Ta gueule M. Goret, tout le monde t'a reconnu.
Pourquoi j'ai écrit cette histoire ?
Ben, ça se voit pas connard ? C'est pour dénoncer l'ignoble génocide des bébés gnous pour en faire des goutières !
J'avais loupé l'épisode 1. Citation évidemment douteuse.
Matthieu 6, d'après la Traduction Oecuménique de la Bible, Alliance biblique universelle - Le cerf, 1971 :
"22. La lampe du corps, c'est l'oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière.
23. Mais si ton oeil est malade, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres !"
Bon, ouais mais il y avait des taches de foutre sur ma Bible alors j'ai complété les blancs comme je pouvais...
Il est fort, très fort. Rien ne l'arrête, rien ne lui échappe. Dourak Smerdiakov est :
BIBLEMAN !
Sauve-nous de l'Enfer et de l'hérésie Bibleman !
http://www.bibleman.com/bibleman/home.jsp
le début c'est comme tout les début, difficile, surtout les virages sur l'autoroute... mais malgré quelques lieux communs plutôt bien ce texte, prenant, avec quelques belles envolées du genre :
De fins tentacules de noirceur pure s’enroulent comme autant de couleuvres d’obsidienne
peut tu sentir les ronces dans tes veines…c’est là que je me cache
Elles se rassemblent à quelques mètres, s’élevant face à la lune, comme la queue d’un scorpion prête à frapper
Son sang charrie d'enormes caillots de néant.
on frôle le lyrisme... le début d'une épidémie donc ?
la peste lyrique a frappé la zone, miam miam
Ouais chui comme ça moi, chui un enculé de lyriste !
t'as une queue à ralonge?
Ouais j'ai même fixé une caméra à coloscopie dessus, d'ailleurs dans cette position j'arrive à compter les poils de ton cul.
impossible je m'epile tous les jours!
la coloscopie est un clone de colosse
pour la colposcopie les poils de cul sont facultatifs
wouah ha ha ha ha ha pas fait exprès
terrible
sinon la queue à rallonge pour le lyrisme.... développement please ?
moi j'aime bien les enculés de lyristes et aussi les enculeurs de colosse copie
CadArn: Les poils qui sont sur ton cul ne sont pas forcément les tiens...
ha ha ha ha ha
alors cadarn, ça te le troue ça hein ?!
elle est marrante et deraisonnable cette anthrax à un point qu'elle est à chier
pas encore utilisé ce pseudo là mais ça va venir "à chier"
mais bon faut s'il faut (enfoncer) un clown à la zone...no blème!
Tiens, ça devait etre une de mes périodes de coma ça, parce que je l'avais jamais lu.
Sympathique.