LA ZONE -

Néo-Inquisition 01

Le 06/11/2004
par nihil
[illustration] JOUR -41


« Il est dit que les mains du chirurgien seront les armes de Dieu dans la lutte ancestrale contre la régression somatique. Scalpels, pinces et aiguilles de suture seront les instruments sacrés qui permettront la transcendance de l’Humanité, vers une nouvelle espèce, vers la très Sainte Difformité. […]
Et les prêtres-chirurgiens seront les machines impersonnelles qui déferont l’unité organique à la chaîne et bâtiront l’avenir physiologique de l’humanité, pour la plus grande gloire du Tout Puissant. Qu’il en soit ainsi. »
Stance primaire 0017



Extrait d’enregistrement magnétique retrouvé dans un quartier en ruines :
Crrfnvenue à l’Hôpital-Prison. Cette immense structure s’enfonce dans les entrailles de la Terre depuis des millénaires. Ancestrale et tentaculaire, personne n’en connaît les origines avec certitude. Venez découvrir… agglomération anarchique de quartiers en ruines empilés ou imbriqués dans le plus grand désordre… crfff… laissez-vous guider vers… ccrcrzz
Crrz… les humains qui colonisent l’Hôpital-Prison tentent d’adapter cet habitat aux proportions titanesques à leurs besoins… crfff nombreuses parties désertées à cause de la dégradation des lieux …crfffcrcrzzzz
Prochaine station : intra-cathédrale Sainte-Tétrahéparine…
Crzzzzzzzzzz cendre par la droite, attention à la mcrfffcrffff…Bip… crfffcr…
Fin de transmission.

Procédure de réveil artificiel :
Préparation du matériel et de l’espace de travail.
Les circuits d’alimentation en hypomorphine sont coupés avant le début de l’opération pour permettre le réveil du patient. Trois séries d’injections d’endorphine sont déclenchées pour réactiver les processus psychiques du patient. Le système de surveillance de l’oxygénation est mis en place. Les incisions centrale et parentérale sont suturées durant la première heure du réveil. La bénédiction systémique est pratiquée par injection d’histiocytine. Les champs opératoires sont retirés. Les sondes de contrôle sont mises en place et reliées aux appareils de veille.
Nettoyage de l’espace de travail.


    
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A mon réveil, deux chirurgiens se tenaient devant la table d’opération. Deux formes noires bien découpées dans la pénombre. Ils ne bougeaient pas, je ne les voyais même pas respirer. On aurait pu les prendre pour deux statues penchées sur ma couche. Ils ne paraissaient pas avoir conscience du changement de mon état physiologique, mais je savais qu’au contraire tout était sous contrôle, et leur immobilité était normale. Ils ressemblaient à des robots désactivés en pleine action, leurs membres antérieurs terminés par des pinces et des lames bloquées en l’air.
Je restai de longues minutes à détailler les contours aigus des scalpels et des aiguilles, leur reflet ténu dans l’obscurité. Je ne distinguais rien d’autre des chirurgiens.

L’oxygène chassait peu à peu le gaz anesthésique de mon organisme, et des flots de sensations inconnues s’engouffraient en moi. Mes pensées s’éclaircissaient peu à peu. J’attendais patiemment qu’on s’occupe de moi. Mon heure viendrait, je n’étais pas inquiet.
    
Les perfusions et les sondes que me hameçonnaient la peau étaient reliées à un relais de la conscience collective globale. Par ce biais on m’administrait quotidiennement ma dose d’enseignements religieux, on me transmettait les Procédures Sacrées par voie intraveineuse, initiation chimique.
Je sentais une douleur sourde au bout de mes bras, un feu noir encore larvé grâce aux perfusions de lidocaïne. Je savais ce que signifiait cette douleur : on avait déjà amputé mes avant-bras, juste au-dessous des coudes, pour me greffer des prothèses chirurgicales. Et ce alors même que le processus de désindividualisation n’avait pas commencé. C’était trop tôt. Je n’avais encore qu’une connaissance rudimentaire des procédures mais en moi cela résonnait comme une erreur, sans que je comprenne vraiment pourquoi. L’erreur n’était pas permise.
Sans que rien ne l’annonce, les chirurgiens glissèrent de part et d’autre de la table d’opération. J’aperçus fugitivement les pansements gris qui recouvraient leurs yeux. Ils s’activèrent quelques instants sur les appareils de contrôle et sur les perfuseurs reliés à mes veines jugulaires. Je fermai les yeux, confiant.


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Une longue période d’attente débuta. Je n’aurais su estimer sa durée. Je n’avais aucun repère temporel et le sommeil permanent dans lequel j’avais passé toute ma vie avait brouillé mes cycles biologiques. Je vagabondai des jours entiers dans une torpeur morphinique glaciale, émergeant ou sombrant selon les instants. Par moments, le silence presque palpable me frappait, et je gémissais de mon mieux pour le rompre. Plus tard, je m’effrayais de l’insensibilité vertigineuse de mes membres, je tentais des mouvements qui se traduisaient par de vulgaires spasmes.
Le plus souvent, je me contentais de ressasser béatement les enseignements qu’on m’inculquait par voie intraveineuse. Des bribes de modes opératoires chirurgicaux me frappaient au détour d’une pensée, des images organiques extatiques s’imposaient à moi. Des planches d’anatomie sacrées m’apparaissaient, tirées de livres si saints qu’on ne pouvait les approcher sans périr.
J’étais dans une cellule médicalisée, une sorte de local vide et voûté aux parois de béton sans revêtement. En son centre trônaient les appareils de veille et la table d’opération monolithique sur laquelle je reposais, nu et sanglé. C’était la première fois de ma vie que j’ouvrais les yeux, mais je reconnaissais tout ce qui m’entourait : mon conditionnement était donc bien avancé. Il y avait deux lampes de chirurgie défaillantes au dessus de ma couche pour seul éclairage.
Les chirurgiens aveugles avaient disparu, leur travail terminé.
Tout mon corps était cotonneux, lourd comme du plomb à l’exception de l’atroce douleur dans mes mains. Je savais que mes mains n’existaient plus, mais je les sentais encore, membres fantômes à leur place supposée.

Ma vie durant, mon sommeil avait été paisible et vide, j’avais été bercé comme tous les dormeurs par les doux sermons chimiques de la Néo-Inquisition. L’éveil, la conscience m’avaient inoculé la peur et le doute et je me tordais, cloué à ma couche dans cette lumière blanche.
Pourtant mon sort était clairement tracé, sans équivoque : j’avais été choisi par la Néo-Inquisition pour devenir chirurgien. Aujourd’hui j’avais mal et j’étais effrayé, mais la rééducation injectable anéantirait les pensées incontrôlées, les pulsions bassement organiques et tout ce qui me liait à ma nature animale. Ce qui m’éloignait de Dieu serait effacé. J’étais en train de muer, de me changer en un être de pure spiritualité loin des vicissitudes des caves-dortoirs bondés. Le scalpel des chirurgiens m’avait transcendé.
Une sérénité sublime s’emparait peu à peu de moi : la douleur ne durerait qu’un instant.

Mes sens se déployaient au fur et à mesure que je sortais de la léthargie. Ma vue et mon ouïe enrayés depuis toujours fonctionnaient de nouveau. Je commençais à entendre les vrombissements souterrains qui ne cessaient jamais ici. C’était comme un tremblement de terre permanent, obsédant, qui allait et venait et qu’on entendait plus ou moins bien selon les quartiers. Parfois ce fracas de salle des machines tombait dans les infrabasses et on ne le ressentait plus que comme une sourde vibration, comme une menace prête à s’abattre. Et parfois il tonnait et on se croyait prisonnier d’une usine en pleine activité ou dans le système intestinal d’un animal planétaire.
La plupart du temps on finissait par l’oublier totalement. Mais il était toujours là.

Par moments, je me débattais, je tirais sur les sangles et je gémissais misérablement. Je n’en pouvais plus, il fallait que je dorme, que je rejoigne la bienheureuse inconscience de mes contemporains. L’honneur qu’on m’avait fait prenait des allures de calvaire insupportable. Des masses de sensations m’agressaient et se changeaient en holocaustes nerveux auquel je ne pouvais échapper. Je hurlais pour couvrir le fracas apocalyptique et mes yeux pleuraient des larmes douloureuses sous l’afflux écrasant de lumière artificielle.
Le sens du devoir, induit par mon conditionnement, était vicié par la souffrance de la conscience. Je ne comprenais pas que la rééducation intensive à laquelle on soumettait ma personnalité puisse permettre une telle vigueur dans la rébellion, mais je ne pouvais me réfréner. J’avais trop mal, et je n’en pouvais plus de veiller depuis des jours et des jours. J’avais honte de me laisser aller ainsi, je me sentais indigne de mon rang, pourtant j’en arrivais parfois à supplier les puissances invisibles qui m’entouraient de me renvoyer à ma bienheureuse existence de dormeur. Je ne voulais plus exister.
Mes muscles atrophiés par une vie de sommeil me permettaient à peine de mouvoir mes membres, mais je me tordais si fort que les sangles se tendaient et gémissaient sous la poussée que je leur infligeais.


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L’attente était uniquement coupée par les visites régulières de l’Inquisiteur. Il ne disait jamais un mot, ne me regardait pas. Il se contentait de surveiller les appareils de contrôle, de régler mes perfusions ou de me faire une injection. Mais sa bienveillante présence soulageait mes souffrances. Ses seringues bénies contenaient les substances sacrées qui faisaient progressivement de moi ce que j’étais destiné à être. Elles me vidaient peu à peu de ma nature humaine, me reconditionnaient. J’allais devenir une machine sans âme au service de Dieu. On m’injectait les automatismes du chirurgien, les techniques et procédures m’étaient enseignées. J’allais devenir un de ces automates-soldats de Dieu, qui ne vivent que pour se laisser habiter et guider par Lui.
L’Inquisiteur n’était pas aveugle comme les chirurgiens et il avait toujours ses mains. Je savais que comme tous les membres de sa caste, son psychisme n’avait pas été reformaté. Il s’était sacrifié pour le bien de tous, parce qu’il fallait une conscience adaptable pour maintenir le contrôle sur les masses catatoniques. Il avait renoncé à jamais à la bénédiction du sommeil permanent, tel était son sacerdoce.
Je contemplais ses traits anguleux, je cherchais des yeux son regard et tentais de lui exprimer ma gratitude. Mais je ne savais pas parler, mes cordes vocales étaient atrophiées par des décennies de sommeil, je me contentais de gémir de mon mieux.

Mon regard dévoré par l’incessant clignotement des scialytiques s’arrêtait fugacement sur la sciure grise qui entourait ma couche de béton brut. Je fixais des heures durant les appareils hors d’âge, dont j’étais incapable de comprendre le fonctionnement. Il n’y avait que quelques écrans auxquels on pouvait se référer, sinon c’était des blocs métalliques assez lisses, suintant de graisse noire. Quand le vrombissement de l’Hôpital-Prison était fort, des lignes de scories tombaient des parois et soulevaient une poussière étouffante et granuleuse, qui se collait insupportablement à mes plaies en voie de cicatrisation. Les aiguilles de suture et d’injection étaient rouillées, les seringues traînaient des jours durant sur des plateaux tordus à coté de moi. Des mouches volaient en cercles au plafond ou se posaient sur moi. Mes pansements étaient noirs de sang séché et on ne me les changeait pas. J’étais déjà traité comme l’automate que j’étais destiné à devenir. Cette constatation n’évoquait aucune rancœur particulière en moi.

Ici il n’y avait pas de jour ou de nuit, et je suspectais que ces notions étaient des inventions de conte de fées. Entre deux crises de spasmes et de délire fiévreux, j’utilisais mon temps à tester la dextérité de mes nouvelles prothèses. J’avais du mal, j’était attaché et ne pouvais voir le résultat de mes efforts, mais j’y mettais tout mon cœur. Au prolongement des minces membres noirs qui remplaçaient désormais mes avant-bras se trouvait une sorte de protubérance compacte d’où sortaient des scalpels, des pinces et des aiguilles de suture. Le système, greffé à l’articulation et rattaché au système nerveux, me permettait d’actionner à volonté les instruments de chirurgie. Je pouvais les mouvoir presque aussi facilement que des doigts, ils étaient articulés et répondaient bien. Je pouvais également les rétracter, ils laissaient alors place à un système d’injection, une solide double aiguille reliée à une pompe et à un réseau de tuyaux qui serpentaient le long de mes prothèses comme des veines. Je pouvais ainsi injecter de l’hypomorphine ou de la narcocilline, les substances impliquées dans le maintien du sommeil permanent. Le système d’injection était couplé à un agglomérat de sondes et de pipettes d’aspiration.
Je sentais que je faisais des progrès. J’arrivais à saisir des petits morceaux de béton avec un clamp, à faire pivoter mon poignet rotatif sans le lâcher. Je pouvais simuler une incision avec plusieurs scalpels en même temps, et c’était comme si mes doigts courraient sur ma couche sans obstacle. Intérieurement je me récitais les modes opératoires sacrés pour me concentrer.
    

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Un jour, l’Inquisiteur cessa de se présenter. J’ai attendu patiemment, des jours et des jours, avant de comprendre qu’il ne viendrait plus. On m’avait oublié, sanglé à ma table d’opération, au centre d’un dédale en perpétuelle extension. Les perfusions alimentées par le système central me maintenaient en vie et en veille permanente. J’aurais pu pourrir ici des années durant sans changement notable, toute ma vie, jusqu’à ce qu’une agonie interminable m’entraîne dans la bienfaisante noirceur du Néant. Mais le hasard voulut que lors d’une crise de convulsions incontrôlables la sangle de mon poignet gauche lâche.

Ma rééducation chimique n’était pas complète. Je passais en revue les procédures qu’on m’avait inculqué, et je notais plusieurs points de divergence vis-à-vis de ma situation. Une série d’erreurs bizarres et d’approximations s’étaient enchaînées, provoquant à leur tour des dérives dans l’ensemble du processus. Ma transformation avait échoué. Aujourd’hui j’étais un être hybride, ni-humain ni-machine. Inutile et encombrant. Je n’étais pas aveugle, mais j’avais déjà mes prothèses multiformes, mon conditionnement inachevé faisait de moi un animal désemparé, un robot déprogrammé. J’étais encore capable de former des pensées individuelles construites, mais j’étais déjà branché à la conscience collective de l’Hôpital-Prison, j’entendais déjà résonner les sentences des Déités-Machines dans mon crâne. Mais je ne comprenais qu’à grand-peine ces auto-dialogues obsessionnels. Je n’avais ni but ni fonction.

Ma prothèse gauche libérée glissa vers la droite et une de mes lames découpa la sangle. Je ne sais pas ce qui me poussait à faire ça. C’était inutile et contre-nature. Mon devoir était de rester enfermé dans cette crypte médicalisée oubliée de tous jusqu’à ce que mon corps soit détruit et retourne à la poussière.
Mais tout mon organisme appelait désespérément à la fuite et je ne pouvais contrôler ces pulsions animales qui s’allumaient en moi comme des feux de détresse. Un monstre amorphe et handicapé, voilà ce que j’étais. Un paria, qui ne serait pas reconnu de ses pairs ni de personne. Mes lames griffaient le cuir ancien des lanières sans précaution, labourant ma chair au passage, jetant mon sang maudit sur mes flancs paniqués. J’étais comme en train de me sacrifier moi-même sur un autel de béton, une tension insupportable montait dans l’air. Je sentais les lampes de chirurgie sur le point d’exploser. Je me mutilais, pris d’une folie d’expiation, je me battais contre cet instinct de survie qui me salissait. Hérétique ! J’étais un hérétique, je me rebellais contre l’ordre ancien.
Je n’étais rien. Un sentiment de mort m’envahissait, comme un frémissement dans tout mon être. L’échec de la procédure appelait à la destruction des sous-produits défectueux, mais mon organisme refusait de s’éteindre si simplement.

Tel un pantin je m’arrachai de ma couche, et je m’effondrai non loin, trahi pas mes muscles encore peu solides. Ma chute m’enlevait aux bras protecteurs de mes perfusions et sondes, mon masque à oxygène avait glissé, manquant de m’étrangler. Mais parmi mes souvenirs artificiels se trouvaient les enseignements qui me permettraient de me rebrancher lorsque j’en aurais besoin.
A l’instant où je reprenais mon souffle, mille âmes noires sortirent de la pénombre et se précipitèrent sur moi. Des voix inhumaines se mirent à glapir mon numéro de matricule en boucle. J’ai cru devenir fou, et je me suis jeté contre les murs. Des flashs d’hallucinations sanglantes hantaient mon champ de vision, alors que la violence du fracas de l’Hôpital-Prison augmentait graduellement. Des corps massifs éventrés, vidés de leur sang. Incapable de contrôler mes scalpels, je me griffai la gorge au sang, mes aiguilles alignaient des points de suture au hasard sur ma peau. Une rage animale sans nom et les cantiques sanctifiés de la haine. Je sentais mes membres agités de spasmes et je gémis en m’effondrant.


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J’étais démuni et tremblant lorsque j’ai émergé de l’inconscience et c’était comme si le monde était mort autour de moi. La pénombre était totale, les scialytiques ne fonctionnaient plus. La paroi délabrée derrière moi meurtrissait mon dos nu. Les voix inhumaines, autour de moi, me chuchotaient une litanie rageuse. Défectueux. J’étais défectueux. Rien, dans toute ma vie de dormeur ne m’avait préparé à cet enfer insupportable.
Je levai ma main de chirurgien devant mes yeux, et fit saillir le système d’injection, salué par les vivats blasphématoires d’une foule d’âmes en peine. Hypomorphine et narcocilline. J’allais retourner au néant et oublier. Oublier ce fiasco lamentable qu’aura été ma vie d’éveillé. Me réfugier dans les bras du vide. Puisque le sommeil ne voulait plus de moi, je prierais avec ferveur les entités souterraines de m’accorder l’overdose et la mort.
Je fis glisser les pointes de la double aiguille le long de la peau de ma gorge, et localisant le léger renflement de la veine jugulaire, les enfonçai. Mon cœur rata un battement lors de l’injection massive d’hypnotiques.

= commentaires =

nihil

Pute : 1
void
    le 06/11/2004 à 22:25:35
Avertissement renouvellé : ce n'est qu'un début, pas vraiment un épisode à part entière qu'on peut lire sans la suite. Les prochains textes seront publiés dans les 3 ou 4 jours, donc pas d'inquiétude à ce niveau.
Narak

Pute : 2
    le 06/11/2004 à 22:28:58
Bien, je ferai un comentaire une fois que j'aurai lu toute la "saga"

Mais en tout cas, l'ambiance est vachement bien.



Et comme on pouvait s'y attendre, ça parle encore d'hopital.
nihil

Pute : 1
void
    le 06/11/2004 à 22:56:45
Dans la série "à écouter durant la lecture de ces textes", je conseille puissamment In Slaughter Natives, que j'ai passé en boucle en écrivant cette rubrique.
Tyler D

Pute : 0
    le 06/11/2004 à 23:07:03
bon quelques impressions dans le désordre
le plus total

ambience, psychologie, chapeau

j'aime beaucoup l'idée de sommeil béat opposé à l'insupportable conscience de la réalité, et les humains qui s'auto-transforment physiquement pour s'arracher à leur condition naturelle. C'est profondément en lien avec les mécanismes religieux.

bon en effet c'est difficile de faire un vrai commentaire pour l'instant, y'a encore trop d'éléments dont on ne saisit pas forcément la portée.

grosse question que je me pose : qui sont ces inquisiteurs, s'ils sont conscients de ce qui se passe? et surtout comment en est-on venu là?

injecter des connaissances par intra-veineuse, ça me dépasse un peu...

la connexion des humains à une base centrale, c'est intéressant aussi

putain y'a plein de trucs qui télescopent clockwork
Narak

Pute : 2
    le 06/11/2004 à 23:16:54
Putain, il remet ça...

Mais t'as pas encore compris qu'elle est naze ta rubrique !
Tyler D

Pute : 0
    le 06/11/2004 à 23:22:13
je comprends vite mais faut m'expliquer longtemps
nihil

Pute : 1
void
    le 06/11/2004 à 23:26:32
"injecter des connaissances par intra-veineuse, ça me dépasse un peu..."

C'est basé sur le principe récurrent dans cette rubrique et dans tous mes textes, que l'être humain n'est qu'un mécanisme organique, un assemblage d'organes, de tuyaux, de cellules, et rien de plus. L'âme, la mémoire, les émotions ne tiennent qu'à des interactions chimiques dans le cerveau, c'est du moins l'un des postulats de ce texte. Les connaissances sont donc elles aussi liées à des neurotransmetteurs et peuvent être influencées par des injections... Là ça devient plus discutable, je sais pas si c'est vrai, mais je me suis permis d'extrapoler un peu.
Tyler D

Pute : 0
    le 07/11/2004 à 21:30:34
vu sous cet angle, ça paraît logique, c'est vrai

sinon, saura-t-on pourquoi on ne s'est plus occupé du narrateur au bout d'un moment?

avant le début de l'histoire, est-ce qu'il vivait dans l'hôpital-prison?
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 08/11/2004 à 10:51:23
Docteur Ross:Bordel on nous ammène le Pape, il nous a fait une ambolie du cul
Docteur Green:houla c'est grave ! Carter, vite faut lui faire une tracheo...
Carter:Awhwhhhha!
Docteur Green:j'ai dit tracheo pas decapitation connard!
Docteur Ross:Bon ben faut l'entuber maintenant...
Docteur Green:Carter ! Veux tu s il te plait remonter ta braguette petit con ?
Docteur Benton: Faut le passer au block chirugie... Carter ! 100 mg de Lydocaïne...
Docteur Ross: Carter ! Gros Con range moi ta putain de coke de suite !
...
Sinon j'ai adoré c'est vraiment une super histoire ponctuée de plein d'idees originales et çà donne envie de lire la suite
Wen
Commentaire    le 08/11/2004 à 17:00:27
[Wen[*Tout corps plongé dans un liquide fini par avouer*] ]purée j'adore ta prison hopital n'empeche oO

[Wen[*Tout corps plongé dans un liquide fini par avouer*]] fin les deux textes, pas le lieu oO

[Nain Hill] Bah alors pourquoi tu mets pas des commentaires dugland ! Je veuix des commentaires !

[Wen[*Tout corps plongé dans un liquide fini par avouer*]] mouarf laisse moi finir ma biere alors

[Nain Hill] d'accord mais pas plus longtemps


Bon bé franchement j'accroche, l'univers me plais bien, c'est bien mené, et bien écrit. Bref GG Nain des collines...
nihil

Pute : 1
void
    le 08/11/2004 à 17:08:17
Bon là je crois qu'il va être temps de relancer le fameux :
-= Tais-toi Arwen =-

___

Tyler, y aura des élements qui permettront de se fqire une idée du pourquoi il a été laissé à l'abandon...

Pour la deuxième question, il était déjà dans l'Hôpital-Prison avant son réveil... Ca sert à rien dans l'histoire donc j'ai pas détaillé plus que ça, mais y aura plus tard suffisamment d'élements qui confirment...
Guilhan

Pute : 0
    le 09/11/2004 à 09:30:29
Très bon posage d'abiance, à un moment j'ai faillit me dire que c'était un peu long, et puis finalement non. Sympa.
nihil

Pute : 1
void
    le 09/11/2004 à 18:02:34
Ouais j'ai quand même une tendance naturelle à faire des démarrages laborieux, mais bon, l'action à tout va et les péripéties calibrées administrées de manière régulière pour réveiller le lecteur, c'est plus trop mon trip, on est pas dans un épisode de l'Homme qui tombe à pic que je sache.
Daria

Pute : 0
    le 09/11/2004 à 18:39:37
Originale cette idée de transformer un homme en machine
Dans les histoires classiques la tendance serait plutot d'humaniser les robots
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 09/11/2004 à 18:59:58
transformer l'homme en machine, une idee originale ?
Sans deconner, Daria, tu te fous de notre gueule ou t'as vraiment jamais entendu parler du Capitalisme ?
Daria

Pute : 0
    le 09/11/2004 à 19:17:44
Je pensais aux histoires de science fiction
Dans la vie de tous les jours, metro boulot dodo, pas besoin de beaucoup d'humanité effectivement pour intégrer le troupeau
D'ailleurs, en ce moment, c'est mon ordinateur qui tape ce post !!
NON ?
Narak

Pute : 2
    le 10/11/2004 à 15:45:31
Bien sûr,bien sûr ! Et c'est le frigo qui sodomise ta mère.
Aka

Pute : 2
    le 17/11/2004 à 16:00:21
Bon je m’y colle sinon je pense que je vais finir égorgée pendant mon sommeil. Je vais faire un truc super classe dans les règles en commentant chaque texte, puis en faisant un commentaire général sur le dernier. Faut que je sépare sinon ça va être aussi long et imbuvable que le texte lui-même. Je tiens à dire que ça va être très chiant pour toute personne n’étant pas nihil. Faut quand même dire aussi que je pars un peu biaisée. J’ai lu le texte il y a quelque temps pour aider à la correction. J’ai donc fait une lecture très attentive et je me suis ainsi sans doute moins fait piéger que d’autres lecteurs sur certaines incompréhensions ou lenteurs.

Texte 01 :
Bon je me fais déjà avoir vu que je commente en regard de tout le texte alors que j’ai dis que je ne le ferai pas. Bref. Je trouve le premier paragraphe en italique (la visite guidée) de trop. On a du mal à croire qu’une civilisation avec ses visites guidées et ses touristes a pu exister aux vues de tout ce que tu décris derrière. On voit mal la Néo-Inquisition laisser aller à ce genre de trucs futiles. Bon c’est du détail, mais j’ai décidé de faire dans le détail.

Les termes scientifiques dès le début, ça fait peur. Quand on est habitué à te lire, on fait semblant de pas les voir parce qu’on sait que tu es capable de mettre en place des scénario compréhensibles avec des mots barbares. Par contre, si on te connaît pas et qu’on ne s’appelle pas Lapinchien, je pense qu’on laisse vite tomber.

Je trouve ça pas mal que tu ais ajouté le fait qu’il comprenne quasiment tout de suite qu’il y a une erreur qui se prépare. Ca montre la puissance de la conscience collective qui te sert tout au long du texte et dont tu te servais parfois comme d’une arme secrète pour expliquer un truc normalement inexplicable. Par exemple, là je trouve que ça fait pas super réaliste la manière dont il appréhende sa future « désindividualisation ». Tu l’expliques par la conscience collective. Mais on a tendance à se dire qu’un mec qui a justement encore en lui toute sa personnalité ne peut pas attendre si gentiment qu’on le transforme en robot.

Tu glisses plein de trucs à droite à gauche complètement ironiques et du coup super drôles (ou alors c’était pas fait pour, mais moi ça me fait rire) du genre « Des planches d’anatomie sacrées m’apparaissaient, tirées de livres si saints qu’on ne pouvait les approcher sans périr ». Ca donne envie de s’accrocher dans les moments un peu plus chiants de peur d’en louper une du genre. En même temps, je vois peut-être le sarcasme là où il n’est pas, mais je m’en fout, moi y a plein de trucs qui m’ont fait marrer tout du long.

Tu repars après sur le truc que je mentionnais plus haut : c’est à dire l’attente béate de la lobotomie en quelques sortes. Ca, j’ai beau me forcer, j’y crois pas une seule seconde (surtout quand on a lu la suite), du coup ça jure dans le texte. En plus, ça fait un peu répétitif et inutile. Ah oui puis tu contredis ça quelques lignes après au moment où il dit qu’il veut à nouveau dormir. Je suis d’accord que le mec est balloté entre deux conditions, mais il est trop extrême à chaque fois pour quelqu’un d’hésitant.

Bon du coup moi ça me gâche une bonne partie du texte vu que ton côté insistant fait que tu ne parles quasiment que de ça.

Ca s’améliore au moment où l’Inquisiteur ne vient plus. C’est plus arrondi, mieux traité psychologiquement. Je dirais même, mieux écrit stylistiquement. D’ailleurs c’est même carrément jouissif à partir du paragraphe 71 5004-070 3. T’as trouvé ton style, et le personnage a trouvé ses marques. On a l’impression que tout le début n’était qu’un tâtonnement pour arriver à ça.

T'es par contre toujours aussi brillant quand il s'agit de créer une ambiance. Ton écriture est toujours très visuelle. Tu as un don pour mettre en scène de manière originale des éléments dont tu te sers pourtant dans la majeure partie de tes textes, et c'est une constatation qui reste valable pour toute la rubrique.
nihil

Pute : 1
void
    le 17/11/2004 à 16:24:40
euh... Oui.
nihil

Pute : 1
void
    le 17/11/2004 à 16:38:39
Tu te marres à mes "vannes" ultérieures et tu as pas vu que c'était un genre de vanne, le coup du petit train fantôme qui se ballade dans l'Hôpital-Prison ? C'était un simple clin d'oeil à la con...

Les vannes d'après bah c'est un peu de la parodie des mythes catholiques, par exemple ici le Saint-Graal que si on mate à l'inétrieur on est foudroyé par la giga-sainteté du truc, tu vois ?


La désindividualisation, c'est le projet de vie de cette civilisation, les gens dorment toute leur vie parce que la conscience et le libre-arbitre leur est insupportable. Devenir un robot dans ce cas-là c'est carrément la grande classe quoi. Du coup le mec veut soit dormir, soit crever, soit être lobotomisé, mais il veut surtout pas continuer à être conscient, voilà tout.

Le début est un peu long et un peu confus aussi parce que le mec sort d'un sommeil qui a duré sa vie entière, et qu'il est encore à-demi anesthésié. Du coup il est un peu rouillé dans sa perception des choses. Mais je veux bien croire que ce soit un peu plus chiant à lire que les passages un peu plus actifs.
Djinny

Pute : 0
bodumpower    le 25/11/2004 à 14:52:25
la neo-inquisition m'a appelé du fin fond de la zone...j'arrive maitre..je vais lire ces chroniques...(ah bon faut écrire un commentaire APRES lecture ??)..et tous vos projets seront executés...à la lettre.
nihil

Pute : 1
void
    le 25/11/2004 à 16:29:00
L'objectif profond de cette série de textes est en train de s'accomplir, puisque déjà il ressucite les morts. C'est grace aux messages subliminaux contenus dans les code-barres.
nihil

Pute : 1
void
    le 06/01/2005 à 19:03:55
*** Ceci n'est pas du spam ***

J'ai remplacé la deuxième image de l'article, parce que j'ai trouvé celle-ci, de l'illustrateur Brom, qui ressemble d'assez près à comment je vois les chirurgiens...

*** Ceci n'était pas du spam ***
    le 15/11/2005 à 21:41:24
[participation au grand mouvement de commentaire frénétique obligatoire]
On va pas remonter que des textes de merde...

Donc voici le seul commentaire que je collerai sur la rubrique Néo-Inquisition ;
d'une part parce que j'ai pas que ça à foutre, commenter 75896 épisodes ;
d'autre part parce que je répèterais probablement mille fois des commentaires qui ont été faits mille fois déjà ;
d'autre part surtout parce que celui-ci suffira à dire que je suis à genoux, devant le style surtout, et l'inspiration monumentale. C'est le genre de texte que j'aimerais finir par savoir écrire. Mais c'est déjà fait. Et merde.

Bref, c'est un des meilleurs textes (la rubrique entière) de la Zone, à mon goût.




Et maintenant, je retourne déterrer du El Def.
Koax-Koax

Pute : 1
    le 23/08/2009 à 17:17:40
Tout dans ce texte est parfaitement bien foutu, tant au niveau de la psychologie que dans la pose d'une ambiance, résolument noire et intrigante; écrit avec classe et fluidité, de belles tournures, des images fortes.

Il y a comme une sorte de désespoir imperceptible, de la folie et un côté rouillé, chaotique.

Je n'ai qu'une envie, passer à la suite, ce que je vais faire de ce pas. C'est une excellente introduction.

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