Elle est fourbe. Elle a à peine six ans mais est plus vile que la dernière des hyènes. Elle me force à la frapper en multipliant les conneries et en me poussant systématiquement à bout. Elle sait que je supporte pas d’être réveillée en pleine nuit par des hurlements. Elle prétend faire des cauchemars, elle s’obstine à imaginer des monstres sous son lit. Elle crois vraiment que je vais laisser la lumière allumée toute la nuit ? Au prix que ça coûte ?
C’est comme la fois où elle a tenté de mettre le feu à tout l’appartement. Je la revois, en larmes : « mais je voulais juste faire un gâteau ! Pour la fête des mères ! »
Je l’ai giflée et envoyée dans sa chambre. Je suis pas sa mère ! Je veux pas être sa mère ! Je suis trop jeune ! J’ai même pas vingt ans. Je la hais. JE LA HAIS ! Je veux qu’elle disparaisse de ma vie, redevenir belle, sans cet ignoble ventre qui retombe. Je veux plus voir ses sourires moqueurs quand elle s’accroche à mes jambes et me regarde en me disant « je t’aime Maman ». Je veux pas être sa mère !
…
Elle me poursuit. Elle est contre moi je le sais. C’est elle qui a tué mon père, je sais que c’est elle. Je le sais. Elle l’a tué. Elle a empêché son cœur de battre et il est mort. C’est déjà elle qui a tué ma mère. Je le sais. C’était elle. Elle lui à inoculé la maladie et elle est morte.
Maintenant elle va arriver à son but. Elle n’ira plus passer les week-ends et les vacances chez Papa et Maman. Elle restera tout le temps avec moi. Elle va chercher le moment adéquat pour me faire disparaître aussi. Mais je la laisserai pas faire. Parce que je sais. Je sais ce qu’elle veut. Mais je l’aurai avant. Je l’aurai avant et c’est moi qui resterai. Et tout redeviendra comme avant. Et Il reviendra. Et Maman reviendra. Et Papa aussi.
…
Il n’y avait pas beaucoup de place sur le parking mais j’en ai trouvé une bien. En plein soleil. Je lui ai dit de rester dans la voiture le temps d’aller acheter à boire. Cette fois je sais que ça marchera. Elle ne se doute de rien. La voiture surchauffe tranquillement avec elle dedans. Tout va bien se passer, je sais que cette fois c’est la bonne. Je souris au vendeur et commande aussi des frites avec de la mayonnaise. Et des confiseries aussi.
Je retourne tranquillement à la voiture, lui ouvre. « Tu as faim ? Tiens, mange. » Et je lui tend les frites et les sucreries. Elle me regarde, un peu étonnée. Elle se doute de quelque chose ? Non. Elle se jette sur les frites avec avidité. J’ai bien fait de dire qu’on avait pas besoin de manger ce midi.
J’attrape les serviettes et le sac de plage et on remonte la dune. Rapidement. Elle fini la barquette et je lui indique une poubelle où la jeter. La plage est très belle, pleine de monde, il fait chaud. Devant nous, de longs rouleaux attaquent rageusement le sable. Je trouve une place assez loin de l’eau, là où le sol est bien sec. J’installe mes serviettes. « Tiens, prend un Mars et va te baigner ». Elle me regarde encore bizarrement. « Maman ? Pourquoi t’es bizarre aujourd’hui ? » « Je suis pas bizarre, voyons, il fait très chaud et j’avais envie de venir à la plage. Va te baigner maintenant. J’ai envie d’être un peu tranquille pour lire mon livre. »
Elle enlève ses vêtements et s’éloigne vers l’eau en courant. Je m’assois et commence à lire mon livre. Je lève les yeux un moment, elle ne ralenti même pas pour rentrer dans l’eau. A côté de moi, un charmant jeune homme écoute la radio. « …38° sur la côte Landaise. Nous rappelons à nos auditeurs qu’il est dangereux de laisser les enfants sans surveillance par une telle chaleur et qu’il est important de limiter le risque de choc thermique en évitant les nourritures grasses avant de se baigner et en entrant progressivement dans l’eau. Le programme musical reprend maintenant avec… »
Soudain des cris s’élèvent du bord de l’eau. « Elle ne bouge plus ! Elle ne respire plus ! Quelqu’un a vu combien de temps elle est restée sous l’eau ? »
Je réprime le sourire naissant sur mes lèvres et jette un coup d’œil inquiet au jeune homme. Puis je me lève et courre vers l’eau à mon tour, gardant mon air angoissé.
Enfin je suis libérée. Tout va redevenir comme avant maintenant.
LA ZONE -
Bon sang, pourtant j’ai essayé au début. Mais c’est plus fort que moi, elle me tape sur le système. Le pire c’est quand je vois tous ces abrutis qui bêtifient devant elle. « Pauvre petite, elle qui est si mignonne, ça doit pas être facile tous les jours ». Ouais, bien sûr. Mais tout ça c’est à cause d’elle. Tour est de sa faute à elle. Si elle existait pas, tout serait beaucoup mieux. Saleté de gamine. Je la hais, je la hais de toute mon âme.
Elle a chassé son père, elle a détruit mon corps, elle ruine ma jeunesse et me vampirise mon argent. Il est à moi cet argent. A MOI !
Elle a chassé son père, elle a détruit mon corps, elle ruine ma jeunesse et me vampirise mon argent. Il est à moi cet argent. A MOI !
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Le style est à chier, l’histoire est sans intérêt et la fin particulièrement ridicule et très peu crédible.
J'ai l'impression que Kirunaa n'est pas très à l'aise en thème imposé, car ce qu'elle écrit sur la Zone est nettement meilleur habituellement.
Et il y a une grosse faute dans le titre
Et puis on ne courre pas non plus
corrigé
Ce texte a un coté assez marrant au début. Je trouve par contre qu'il est super mal écrit stylistiquement. Le début pourrait quasimment être zonard, mais on tombe vite dans l'imitation de mauvais gout. Bref, c'est un petit texte pas déplaisant mais pas marquant plus que ça.
(commentaire rédigé avant la publication des résultats)
Je l'ai trouvé agreable a lire ce texte..mais je n'ai éprouvé aucune emotion.C'est pas triste,pas angoissant,pas assez sombre quoi.
Chuis d'accord. En même temps, le fait que que la gamine soit (ou soit perçue comme) une connasse insupportable, qui finallement mérite un peu ce qui lui arrive, c'est une bonne idée.