J’habite dans une petite maison pas bien loin de Paris. Les murs sont gris et il y a un escalier en pierre avec une barrière en fer noir pour arriver à la porte d’entrée.
Il y a un étage et une cave. Je vis ici avec maman, depuis que papa est mort quand j’avais 4 ans.
C’est de ma faute si il est mort. Il a pris sa voiture pour venir me chercher à l’école et un camion l’a écrasé ! C’est maman qui me l’a dit. Moi je l’aimais mon papa, il me faisait plein de bisous. Maman, elle, ne m’en fait jamais, elle aime pas ça, elle trouve que je sens pas bon.
Quand vraiment elle trouve que je pue trop, comme elle dit, elle me met sous la douche et fait couler l’eau. J’aime pas la douche, c’est froid mais je ne dis plus rien parce que quand je me plains elle me gifle en me disant que ça me réchauffera de pleurer. Après, elle me frotte avec une brosse et du savon. Des fois, elle frotte tellement fort que je suis toute rouge.
Hier, elle a pris les ciseaux pour me couper les cheveux, parce qu’elle n’a pas le temps de me les brosser et que je ne sais pas faire. Elle est très occupée ma maman. Elle rentre souvent très tard le soir. Et puis elle a plein d’amis. L’ennui, c’est que quand elle rentre tard à la maison je dois l’attendre dehors parce que je n’ai pas de clés.
Je vais à l’école de mon quartier, j’ai des copines et une maîtresse qui est gentille. Mes copines mangent à la cantine mais pas moi. Je dois attendre dans le jardin à côté de l’école entre 11h30 et 13h30 pour retourner en classe. Maman ne veut pas payer la cantine, elle trouve que c’est trop cher pour moi et comme elle est pas à la maison c’est pas la peine que je rentre.
Des fois ma maîtresse vient me chercher et m’autorise à venir avec mes copines, alors je peux manger ! C’est bon la cantine…
Ce matin, maman est rentrée à la maison à 5h30. Elle a fait beaucoup de bruit et m’a réveillée. Mais quand elle est venue me voir, j’ai gardé les yeux fermés parce que quand elle est comme ça, toute blanche, avec des grands yeux écarquillés et qu’elle se tient après le mur pour marcher, elle me secoue très fort par les épaules, me donne des claques sur la tête et me dit que je suis qu’une petite feignasse, une petite conne bonne à rien et que si elle est aussi malheureuse c’est à cause de moi parce que personne ne veut plus d’elle.
Mais ce matin, elle est montée se coucher. Moi je me suis levée et je me suis habillée avec mon pantalon d’hiver et mon pull, j’ai mis mes chaussettes rouges et mes baskets à scratch. Ils ne tiennent plus mais je n’en ai pas d’autres. Et au mois de décembre il fait froid.
A l’école mes copines ont plusieurs paires de chaussures et des jolis vêtements. J’aimerais bien en avoir moi aussi ! Mais l’autre jour quand j’ai demandé à maman de m’acheter un autre pull, elle m’a pris par le bras très fort, a ouvert la porte qui donne sur l’escalier de la cave et m’a jetée dedans. Je me suis fait mal à la cheville en tombant et je me suis cognée la tête à l’arrivée. En plus il faisait très noir et j’ai eu peur. Quand maman est venue me chercher il faisait nuit.
Après que je me sois habillée, je suis allée à la cuisine pour déjeuner. Il restait un croûton de pain et j’ai pris un verre d’eau. Je suis ensuite partie pour l’école.
Maman dit que je suis bête et que j’ai toujours des mauvaises notes mais c’est pas de ma faute si je m’endors quand la maîtresse parle. Quand je suis arrivée, mes copines m’ont regardées riant, elles sont gentilles, elles m’ont dit qu’elles me préféraient avec les cheveux longs et elles ont beaucoup discuté sur ma coupe de cheveux.
A 11h30, alors que je sortais de l’école avec mon cartable sur le dos pour aller dans le jardin à côté, la maîtresse m’a appelée. Elle m’a autorisée à venir manger à la cantine. C’était vraiment bien, il y avait même de la bûche glacée. C’était le repas de Noël.
Et puis l’après midi s’est terminée. Je suis rentrée à la maison c’était marrant il neigeait ! Mais quand je suis arrivée, maman n’était pas là. J’ai posé mon cartable et j’ai joué avec la neige. Mes pieds étaient trempés et mon pull aussi ! La nuit a commencé à tomber alors je me suis assise en haut des escaliers en pierre, sous l’avancée pour m’abriter un peu. Il faisait très froid, j’avais même les dents qui claquaient. Et j’ai attendu que maman rentre, je l’ai attendu tellement longtemps que je me suis même endormie.
Quand elle est arrivée dans une belle voiture rouge avec un nouvel ami et qu’elle m’a vue assise devant la porte endormie, elle s’est mise à crier après une nourrice qui ne m’aurait pas gardée elle disait que c’était n’importe quoi,… j’ai pas tout compris, je n’avais jamais eu de nourrice mais je ne dis rien.
Maman fit asseoir son nouvel ami dans le salon et m’emmena à la douche. L’eau était aussi froide que moi et le brossage énergique de maman me donnait l’impression de coups de fouet sur tout le corps.
Maman me dit que si elle n’avait pas prévu de repartir elle me mettrait bien à la cave pour la nuit tant j’avais vraiment la tête d’une abrutie. Mais en guise de cela elle me laissa nue et gelée dans la douche et monta à l’étage pour se changer. J’étais pétrifiée. Le nouvel ami de maman était dans la cuisine et je ne pouvait pas sortir de cette douche sans qu’il me voit. Je restait cachée derrière la porte en grelottant. Maman descendit l’escalier toute bien habillée et bien coiffée, elle était vraiment très jolie !
Elle éteignit la lumière et ferma la porte à clé. Je pu enfin sortir de ma cachette, traverser ma cuisine et aller dans l’alcôve qui me servait de chambre et qui se trouvait derrière un grand rideau.
Voilà je vais pouvoir enfiler mon T-Shirt et aller me coucher je suis fatiguée et j’ai froid. Je sais que c’est la saison puisque c’est bientôt Noël, mais je sais aussi que le Père Noël va soigneusement éviter la cheminée et ne viendra pas. De toutes façon le plus beau cadeau que le Père Noël pourrait me faire c’est que je puisse être avec mon papa ! Mais le Père Noël n’existe pas. Enfin en attendant bonne nuit Tobby !
Léna s’enroula dans une couverture et se coucha à même le sol dans cette alcôve attenante à la cuisine qui lui servait de chambre, elle embrassa son ours en peluche qui avait déjà bien vécu, en sortit d’une petite fente sur le côté gauche, une photo de son papa qui lui souriait et qu’elle avait caché là pour que sa mère ne la trouve pas, l’embrassa également et serrant ses deux trésors contre son cœur, se pelotonna pour s’endormir.
Quelques heures plus tard dans la nuit, une étoile brilla plus que les autres. Et un petit corps resta inerte sur le carrelage.
Mélanie rentra tard dans la nuit, elle fut saisie par le froid qu’il faisait dans le hall et tourna machinalement la tête vers la cuisine pour s’apercevoir que la fenêtre était restée grande ouverte alors qu’il devait faire au moins - 10° dehors. Elle la referma en pestant et monta en titubant dans sa chambre où elle se laissa tomber lourdement sur le lit. Lorsqu’elle ouvrit un œil, il était près de 11h00. Elle se leva, une migraine lui martelait les tempes, alla jusqu’à la salle de bain et prit deux aspirines. A cet instant le silence qui régnait dans la maison la surprit. Que faisait encore Léna ? Pourquoi ne l’entendait-elle pas faire le ménage comme d’habitude le samedi ? Enervée, elle descendit l’escalier et entra dans la cuisine. « Incroyable cette petite feignasse est encore couchée ! » Elle tira brusquement le rideau qui séparait la cuisine de l’alcôve et donna un grand coup de pied aux fesses de la petite pelotonnée dans sa couverture. Sans réaction. Mélanie furax s’écria « Dis tu compte rester couchée encore longtemps comme ça petite conne ! tu ne crois pas que tu me fais suffisamment chier alors si tu t’imagines que je vais m’occuper de toi tu rêves ! Aller debout !» Et elle assena un nouveau coup de pied sur les fesses de Léna. Il n’y eu pas plus de réaction. Les yeux exorbités de colère Mélanie se pencha alors sur sa fille et la secoua violemment. C’est alors qu’elle s’aperçut que le corps de Léna était raide.
Tout d’abord interloquée, elle partit dans un éclat de rire et se mit à danser au milieu de la cuisine. « Enfin, enfin cette peste va me foutre la paix pour toujours, j’y crois pas ! Enfin ce putain de passé a fini d’exister ! »
Puis elle s’arrêta nette « Ah non ! Je vois venir le coup que ça va être de ma faute ! » Mélanie s’approcha du corps sans vie et se mit de nouveau à le secouer « Tu vas pas encore m’emmerder même morte hein ? ».
Elle se ressaisit, pris l’enfant dans ses bras, la monta dans la chambre qui aurait dû être la sienne et la déposa sans ménagement sur le lit. Elle téléphona ensuite aux pompiers, éplorée pour donner le change. Le verdict fut sans appel : Léna était décédée à 2h30 du matin, de froid, son organisme affaibli par un manque notoire de nourriture n’avait pas supporté les -12° de la nuit !
De beaux discours, médicaments à l’appui (médicaments que Léna n’avait jamais eu !) des pleurs incontrôlés et le tour fut joué.
Quelques jours plus tard, derrière le corbillard qui emmenait le corps de Léna dans sa dernière demeure, ses camarades, les parents de ceux-ci, sa gentille maîtresse, suivaient silencieux. Mélanie cachait ses yeux derrières d’épaisses lunettes noires, elle n’avait jamais été aussi bien depuis longtemps. L’interminable cérémonie terminée, elle se précipita à quelques centaines de mètres de là, dans une petite maison avec des escaliers de pierre et une barrière en fer noir, et s’adonna, sereine, aux plaisirs des bras de son nouvel ami.
LA ZONE -
Je m’appelle Léna, j’ai 6 ans et demi. Je suis brune et j’ai les yeux bleus de mon papa. Les gens disent souvent que je suis jolie mais que je suis chétive. Je ne sais pas ce que ça veut dire « chétive », mais je sais que je ne suis pas jolie, maman me dit toujours que je suis vilaine et que je ressemble à rien !
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C'est très bien écrit, mais vite fade. On tourne vraiment en rond au milieu, dommage ça commençait bien. Je ne parle même pas de la fin complètement surréaliste (alors que le
reste du texte se voulait le contraire), pleurnicharde et niaise. Bref, grosse déception vu la qualité d'écriture et un début prometteur.
(commentaire écrit avant la publication des résultats)
C'est pas trop mal écrit, mais l’histoire est très chiante, larmoyante à souhait et pas du tout zonarde, la fin est particulièrement affligeante.
La fin est une apothéose de nullité, malgré le niveau général déja merdeux de l'ensemble...
Ce texte si il est là, malgré son style assez édulcoré, c'est qu'il est sensé avoir de grosses capacités littéraires.
Il est en effet pas mal écrit mais rien d'exceptionnel non plus.Je n'ai pas été bouleversé,ça me semble assez conventionnel.La fin est nulle, la profondeur psychologique de la mère n'est pas du tout mise en valeur et la chute ressemble à un mauvais téléfilm d'M6.Par contre j'ai apprécié les moments d'intimité de la fillette, assez touchants.C'est pas un mauvais texte mais pas non plus une bombe.Je suis donc mitigé, ca demande qu'à être amélioré.
Ben moi je l'ai aimé ce texte.Tres bien ecrit,et j'ai ressenti quelque chose de poignant.Une autre fin en aurait fait un tres bon texte.
Ouais c'est aussi poignant que mon cul, faut vraiment habiter à la maison de retraite "Les flots bleus" à Saint-Sixte sur Dombs poue trouver ça poignant.
Non,faut avoir élevé un gosse pour trouver ça poignant.C'est peut etre pas zonard,mais poignant OUI!
Et puis ,je te prierai de ne pas divulguer mon adresse a tort et a travers comme ça!
Ah mais désolée de le dire mais dans ton cul là nihil.
Merdique, en tout points. Et c'est même pas écrit.
On dirait une ré(d)action de collégion. Je préférerai de l'érotique avec des fautes d'orthographes. Et puis à mort les petites filles, toutes façons bande de merdeux tous les zonards sont des petites filles vite cache toi sous la table ...
Je tiens à remercier Warner Bros. pour son apprentissage de la vie à des millions de pédé ta gueule
J'ai trouvé une proie pour la Saint-Con. Une de plus. 5 834 675 288 connards sur un mur.