« Tout était joué d’avance… Pendant longtemps nous nous sommes voilés la face. Nous refusions de nous rendre à l’évidence… Nous avions pourtant en main toutes les cartes, toutes les pièces du puzzle, toutes les preuves indéniables que l’Humanité n’était pas viable, qu’elle finirait un jour ou l’autre par péricliter et disparaître… Nous sommes pour ainsi dire mort-nés, asphyxiés de tares et de malfaçons. Notre existence, fortuite et inévitable - caractères intrinsèques et propriétés fondamentales communes à l’existant au sens large - n’aura eu d’autre singularité pareille à sa magnificence - dont nous fûmes les seuls et uniques témoins privilégiés, il faut bien le concéder - que son éphémère et médiocre insignifiance… »
Elle vient à peine de naître mais l’assemblage, la connectique des synapses et la floraison dendritique de ses neurones, sont ceux d’une personne d’une trentaine d’années. Ils semblent avoir été méticuleusement façonnés de telle sorte que l’être puisse de manière innée affronter sa réalité. Elle en est consciente, et çà l’intrigue, çà l’excite, au point qu’elle en oublie le danger imminent qui la guète. Machinalement elle enlace pleine d’amour son ventre rond et chaud et sent la vie battre en elle. Folle de joie et d’impatience, elle replonge dans ses pensées merveilleuses, cette mémoire qui ne lui appartient pas, cet héritage qu’elle a hâte de cerner, de quantifier et d’utiliser :
« Nous sommes le fruit d’un Processus paranoïaque, un algorithme qui cherche à solutionner un problème qui le dépasse… Nous sommes devenus une supposition de travail, une piste de réflexion, une angoisse tenace et persistante… une hypothèse dans une pile d’hypothèses confrontées entre elles dans le seul but de s’infirmer, de s’éliminer les unes les autres… En ce qui nous concerne, le Processus a enfin trouvé le repos… Nous n’étions qu’un trouble bénin et il n’aura suffit que d’un seul assaut pour à jamais nous refouler... »
Le cordon visqueux se démêle et la femme glisse par paliers. Elle ne le remarque même pas et poursuit son analyse :
« Je me souviens, blême de honte, de notre naïveté, de notre candeur virginale lorsqu’à la fin du second millénaire nous avons assisté impuissants - et il faudrait plutôt dire passifs voire idiots tantôt ébahis, tantôt ignares, incultes ou pire, sans la moindre considération, dédaigneusement autistes - à l’arrivé des messagers qui annonçaient, de manière implacable et mécanique, notre éradication prochaine. Certains d’entre nous avaient observé le phénomène, des « astronomes », des « initiés ». Ces récepteurs providentiels croyaient avoir à faire à ce qu’ils avaient catalogué comme « la chute d’une comète fragmentée sur Jupiter ». Ils donnèrent modestement leur nom, « Shoemaker-Levy », à cette manifestation à laquelle nous assistions pour la première et dernière fois. »
Des millions d’images inconnues et pourtant si familières assaillent l’esprit de la femme par flashs successifs. Elle ne sent pas le cordon craqueler en plusieurs points, et reste pendue, par son ventre tendu, comme un pantin désarticulé, bras et jambes écartés en étoile maintenant. Les courants d’airs ascendants la font tanguer dans tous les sens et sa tête heurte à maintes reprises les parois du puit capitonnées de coussinets cellulaires amortissant les chocs. Elle fait fi de sa réalité, prisonnière consentante de ses pensées :
« Tout est information dans le Processus, tout y est incroyablement simple en réalité, quelque soit la coupe, quelque soit l’échelle ou la projection qui en est faite, tout peut aisément se classer en deux catégories duales : Bosons et Fermions, flux et données, vecteurs et points, médiateurs et réactants, forces et matières. Tout n’est qu’action et réaction. La prédictibilité n’y existe pas, elle n’y est qu’une illusion. Le Processus est un calcul itératif arborescent en cours, il est stupide de vouloir en anticiper l’issue de l’intérieur… Il utilise déjà les cycles optimaux de résolution… Une hypothèse qui prend pour quête de prédire l’issue du Processus est inexorablement vouée à l’échec, car l’expression de cette quête enclenche, au sein même du Processus, une infinité de nouvelles tâches qui vont s’exécuter en parallèle, chacune d’elles troublant le devenir qu’elles cherchent à élucider, se transformant en perturbations et vortex, sous-algorithmes de l’algorithme. Toute tentative de compréhension est vaine car elle enrichit la complexité et le caractère incompréhensible du Tout. La longueur des itérations de ces extrapolations condamnées par avance à faillir ne pourrait idéalement que tendre vers la longueur limite des itérations infinitésimales du Processus. Il faudrait pouvoir dépasser cette fréquence absolue de raisonnement pour pouvoir « voir au-delà », ce qui est par définition impossible. »
Groggy, la femme émerge… Elle ressent brutalement de multiples douleurs dans tout son corps et se perd dans un long râle. L’enfant qu’elle porte tambourine comme pour protester. Elle est recouverte d’hématomes et comprend, en regardant le ciel, qu’elle a survécu à une chute de plusieurs dizaines de mètres. Elle se trouve à présent sur une corniche surplombant un lac souterrain bouillonnant de sucs gastriques. L’air est saturé des émanations gazeuses du lac. La femme sent sa peau attaquée par l’acidité ambiante. Elle lutte contre cette douleur atroce qui l’empêche de se concentrer mais ne tente rien pour s’enfuir. Il ne semble y avoir aucune échappatoire autour d’elle et bien plus volontaire que résignée elle sombre dans un coma bienvenu. Elle y retrouve le fil conducteur de ses souvenirs :
« Anticiper et comprendre… Non seulement ce type de quête est vain, mais en plus, il retarde le Processus dans sa mystérieuse et frénétique réflexion. Ce dernier s’est naturellement pourvu de mécanismes de défense : des lois de régulation servent à éliminer toute monopolisation intempestive de cycles de calcul. L’humanité était une de ces circonvolutions stériles dont le Processus pouvait se passer. Notre perte est paradoxalement liée à notre potentiel de raisonnement unique, à notre aptitude exceptionnelle, pour une hypothèse, à observer, à explorer, à analyser.... Il était de toute évidence stupide de gâcher des cycles dans cette curieuse introspection, cette obsédante remise en cause qu’incarnait l’Humanité. Notre existence a mis en place des fonctions récursives dont la dangerosité est allée exponentiellement croissante au fur et à mesure de notre survivance. « Shoemaker-Levy » que nous avons pris pour une comète était en fait un Boson Terminateur, un messager portant une missive annonciatrice de notre fin programmée. Il a ensemencé Jupiter que nous croyions pourtant infertile. Une hypothèse a commencé à y germer sans que nous le pressentions, une hypothèse chargée de nous infirmer, le contrecoup de notre existence même, une de nos antithèses. Il n’a suffit que d’une centaine d’années à Jupiter pour enfanter l’ennemi. Pendant tous ces cycles, nous somnolions, bien trop occupés par nos petites confrontations sub-hypothétiques pour remarquer la colonisation de la géante gazeuse si proche et si lointaine. Nous nous sommes heurté à nos propres limites tout ce siècle durant, celles mêmes qui ont incommodé le Processus : Nos doutes récurrents, nos pensés délirantes, nos peurs irrationnelles, qui multipliés par le cardinal de notre population, jamais aussi nombreuse, ont saturé localement le Processus et engendré des scissions internes au consensus fort que l’Humanité avait longtemps représenté, nous rendant plus vulnérables de fait. Notre imagination sans bornes a provoqué l’émergence intempestive d’Univers oniriques très complexes au sein du Processus dont le devoir est de digérer toute nouvelle piste de réflexion enfantée par le système, par nous entre autres : chacune de nos idées nouvelles a donc fait l’objet de modélisations, de big-bangs et de big-crunchs au-delà de nos dimensions, des mises en pratique systématiques du Processus testant la viabilité de nos théories de plus en plus tenaces et consommatrices de cycles, de plus en plus résiduelles et de moins en moins infirmées et éliminées. Il fallait que cesse toute cette pollution essentiellement générée pour alimenter nos rêves et projeter des images de ces réalités parallèles dans nos têtes. Le Processus se savait sur la mauvaise voie, il se sentait aussi perdre du pouvoir dès le moment où nous avions commencé à lui dicter l’essentiel de ses intuitions… »
Le sol tremble de plus belles… La femme ouvre les yeux et assiste à de gigantesques éboulements d’amas de mucus. Ils explosent dans un bruit sourd en impactant le lac d’acide. La paroi du souterrain se gondole localement, comme si un énorme furoncle poussait de l’autre coté. Tout l’espace vital se comprime et l’acide remonte dangereusement. La femme se remet debout avec peine, ressentant de fortes douleurs au ventre. Son instinct de survie lutte de toutes ces forces contre son addiction… Cette jeune fille est une droguée de cette connaissance qu’elle possède sans en connaître l’explication, elle se laisserait bien mourir si cela pouvait l’aider à comprendre… Sa force mentale est encore faible malgré les apparences…Elle a du mal à faire la part des choses et à classer ses priorités, comme un enfant maladroit agissant par instinct. Aussi, se laisse-t-elle de nouveau sombrer :
« Mais quels furent les avantages décisifs de notre Infirmateur ? Et bien, c’est chose courante, à priori, ses avantages furent nos faiblesses héréditaires que lui ne possédait pas, ces tares et indispositions que nous avions accepté de traîner, ces atouts que nous avions concédé, pour survivre à notre environnement aussi hostile que versatile…Oui, c’est çà…C’est bien çà… Tout d’abord, nous sommes apparu sur une planète où la gravité rapportée au rayon de l’atmosphère est beaucoup trop grande… C’est ce rapport singulier pour une planète féconde qui explique principalement l’apparition de notre intelligence sans pareille. D’ordinaire, la vie finit par dominer son environnement par le simple fait de la sélection naturelle, nul besoin pour elle, de comprendre le milieu où elle baigne, d’utiliser des outils, de façonner des technologies pour cela. Ce fut partiellement le cas sur Terre, différents dioptres furent asservis par les seules mutations d’acides désoxyribonucléiques : Les océans, les plaines et les reliefs, quelques soient températures et pressions, furent annexées par des organismes basiques vainqueurs de la « grande loterie » sans avoir à recourir à des cerveaux hors du commun… En ce qui concerne les cieux, la conquête ne fut que partielle. De magnifiques espèces d’oiseaux domptèrent admirablement les airs, ils pouvaient voler pendant des heures, planer sur des kilomètres, traverser des océans entiers… C’était considérable, soit, mais cependant ces volatiles étaient infichus d’atteindre la surface du dioptre, la limite entre l’atmosphère et l’espace, se cantonnant à faire du rase-mottes, et ce à cause de l’énergie monumentale que cela impliquait. Nous sommes issu d’un foyer de vie frustré par ce problème, un foyer de vie qui n’a eu de cesse et de relâche que de tenter de s’extraire à la gravité, qui en est devenu obnubilé et qui s’est mis de façon hystérique à générer de la biodiversité pour réussir à s’évader de sa prison primitive. Notre intelligence, si différente de celle du reste de notre biofratrie, à vu le jour dans ce seul but : permettre à notre foyer de s’extirper du giron de cette mère autoritaire, exigeante ou trop attentionnée pour sa couvée, qu’est cette plissure de l’espace temps qu’autrefois nous nommions la Terre. Nous, Humains, parvînmes à nous affranchir de cet handicap, mais en usant d’artifices ridicules et minables, piètres expressions de cet ersatz d’intelligence du Processus, qu’est notre cerveau. Nos solutions, faites de bricks et de brocs, ne nous menèrent pas bien loin de toutes façons. »
Un amas de mucus froid vient de s’écraser sur la penseuse qui émerge de nouveau, toute engluée… Une espèce de cote géante brisée, éclatée en pointe, vient de percer l’estomac dans lequel elle se trouve… Tout l’acide s’est déversé par la brèche, ce qui a sûrement sauvé sa vie… Cette sensation collante et froide du mucus sur sa peau, l’indispose curieusement et, agacée, elle n’arrive plus à faire abstraction de son environnement pour s’isoler dans ses pensées… Elle passe un petit instant à se nettoyer, irritée. Intriguée ensuite par ce qu’il pourrait bien y avoir derrière la brèche, elle se dirige vers le trou et laisse dépasser sa tête…Un spectacle chaotique s’offre à elle… Un vaste champ d’organes divers souffrant de multiples malformations s’étend à perte de vue sur des reliefs tapissés de chair nécrosée et bordés de denses forêts de longs neurones. Leurs axiones sont emportés dans de folles chorégraphies dirigées par de grandes rafales de vent. Leurs dendrites par milliers claquent comme des fouets les uns contre les autres. La femme se sait sur Terre même si elle n’en reconnaît plus la flore… Elle respire une grande bouffée d’air pur qui l’invite à la sérénité et à l’introspection :
« L’ennemi n’a pas buté sur ce problème. Ses précurseurs sont issus d’un foyer bien lointain né de la fécondation d’une planète à l’atmosphère basse et à la gravité faible. La vie n’ y a pas rencontré de difficultés particulières pour se soustraire de sa niche. Le milieu y est moins sévère, plus homogène, aussi la biodiversité y est moins foisonnante. C’est une hypothèse très claire pour le Processus, une duplication d’idées, qu’il a déjà expérimentées ailleurs, qui ont fait leurs preuves et sur lesquelles il s’est basé de nouveau. Très rapidement les premiers organismes ont pu sans effort et sans querelles rejoindre les couches supérieures de leur atmosphère, se trouver directement en contact avec le vide sidéral, y barboter prudemment d’abord, y plonger avec de plus en plus d’aisance, de conviction et d’assurance, pour finir par y passer des vies entières en apnée, en autarcie complète, libres et autonomes. Tout cela sans que leur évolution n’ait nullement eu besoin de les affubler d’une quelconque extra lucidité. Toute cette phase n’a été qu’une cascade d’évidences que le Processus a déroulée et reformulée pour aboutir à un doute novateur en terminaison, une nouvelle piste beaucoup plus avancée que la notre dans son incommensurable réflexion. »
La penseuse est maintenant au milieu d’un champ de cœurs humains surdimensionnés reliés les uns aux autres par un réseau d’artères et de nerfs qui semblent presque tressés. Ils palpitent tous réglés sur la même cadence entonnant un envoûtant concert de percussions. Derrière elle se dresse le dôme organique qu’elle vient de quitter. Il s’est effondré sur lui-même et a cessé de vivre. L’immense construction est recouverte de nécroses. Plusieurs poutres osseuses de sa charpente se sont brisées sous le poids d’une tumeur cancéreuse presque aussi grosse que le dôme. La femme ne se retourne pas sur la dépouille de sa mère… Elle sait à présent qu’elle est née pour une raison précise, pour accomplir une mission sur laquelle elle doit se focaliser… Elle ne la cerne pas encore entièrement mais sa recherche l’obsède et l’obnubile... Elle ne souhaite qu’une chose : finir de booter sa mémoire pour enfin comprendre son ordre de mission et l’exécuter comme un bon petit soldat bien acquis à sa cause… Son corps a été conçu dans ce but… Chaque fois qu’elle tend vers lui son hypothalamus libère de grandes doses de dopamine pour la remercier de sa collaboration… Elle ressent une extase quasi orgasmique chaque fois qu’elle décèle un nouvel indice précieux. Son corps, son unique précepteur et amant, devient par contre le pire des bourreaux lorsque son attention s’égare et s’éloigne du briefing : d’horribles décharges électriques remettent la penseuse sur le droit chemin. Alors que se poursuit son dressage, la jeune femme commence à se sentir frigorifiée, aussi, se blottit-elle auprès d’un des gros cœurs chauds qui se met à la bercer, à la réconforter. Elle s’endort, souriante et rassurée. Son enfant aussi.
« Le second de nos désavantages est lié à la taille minuscule de notre Soleil… C’est une toute petite usine à matière… Même à plein régime thermonucléaire, notre étoile ne dispose pas de la puissance nécessaire pour synthétiser des atomes très complexes, composés d’assez de protons et de neutrons… Les chimies organiques qui ont découlé de son atavisme dans son système, comme celle du Carbonne dont nous sommes issus, gravitent autour de mécanismes trop simples ne pouvant aboutir qu’a des formes de vies aussi chétives et sans avenir que la notre… L’étoile de notre Infirmateur est bien plus grosse que le Soleil. L’organisme de l’ennemi fonctionne selon les règles de la chimie du Plomb. Les réactions qui nous permettent de stocker et libérer de l’énergie, impliquées dans le cycle du phosphore de l’adénosine di et triphosphate, sont des gadgets en comparaison de celles qui oeuvrent dans l’organisme de ces monstres : Leur corps maîtrise naturellement la fusion et la fission froide, il peut à tout moment opérer des millions de transmutations d’atomes divers selon ses besoins, générer et canaliser en leur être des énergies équivalentes à celles dégagées par l’explosion de milliers de mégatonnes de nos bombes atomiques. Ce type de maîtrise énergétique leur a, par ailleurs, été indispensable pour pouvoir vivre dans l’espace. Elle leur assure une longévité inouïe grande de plusieurs de nos millénaires. Grâce à cet atout, ils peuvent rester des décennies sans avoir à s’alimenter et se permettre de nager dans le vide interstellaire à des vitesses vertigineuses. Malgré ces formidables facultés que leur évolution leur a concédées, ces bêtes demeurent de véritables centrales nucléaires ambulantes, de gigantesques forteresses avec des cervelets de poules. »
Il s’est soudainement mis à neiger. La penseuse reste émerveillée par ce spectacle qu’elle n’a vécu que par délégation. Ses yeux s’écarquillent rêveurs et elle ne ressent même pas l’intense décharge qui la rappelle à l’ordre… Elle songe à tout l’imaginaire merveilleux qu’a pu inspirer la neige aux Humains… Pourtant, quelque chose commence à la gêner. Les flocons restent en suspension dans les airs… Elle ne sent pas leur froideur caractéristique… Ils ne se liquéfient pas au contact de sa peau… Cela ne correspond pas au souvenir qu’elle en a. La femme reste dubitative un instant « Ce ne sont pas des flocons… », Panique-t-elle, « Ce sont des Smart Dusts, des poussières intelligentes et autonomes formant de vastes réseaux de détection… des sortes d’exo-organes microscopiques de l’Infirmateur… des récepteurs sensoriels inertes, en sommeil, qui lui permettent d’appréhender le monde… Les Smart Dusts remplacent des yeux dont il n’est pas doté, il en saupoudre son environnement abondamment… Elles sont capables de lui rendre compte des moindres fluctuations thermiques, des moindres variations de pression pour l’avertir de l’imminence d’obstacles ou de cibles en mouvement dans son espace exploré proche… En permanence, l’image mentale du monde qu’il peut en extrapoler est affinée par un autre de ses sens redoutable, celui qui lui permet de naviguer dans l’espace, de surfer dans les courants gravitationnels ascendants en quête de planètes nourricières, un puissant détecteur de bosons de Higgs en faisant un prédateur redoutable…» La femme court à en perdre haleine, mais elle se sait déjà repérée… « Il suffit qu’une de ces poussières malignes détecte une fluctuation pour qu’elle entre en communication avec ses voisines. Elle leur fait part de ses relevés et les réceptrices sont priées de faire passer l’information… Celle-ci se disperse dans un premier temps dans tous les sens, affectant de proche en proche, toutes les Smart Dusts inscrites dans une sphère au rayon croissant… Il ne suffit que de quelques secondes pour que les données remontent jusqu’à l’Infirmateur et que ce dernier retourne un feedback vers la poussière qui l’a renseigné, elle-même informant son informatrice, qui en fait de même, jusqu’à ce que l’exo-organe initiateur soit atteint et qu’un réseau d’acheminement préférentiel de l’information ne soit momentanément formé et configuré…»
Un halo rouge se devine très haut dans les cieux… La femme fonce à toute allure dans le champ sans se retourner, percutant au passage des organes palpitants qui explosent à son contact… A l’horizon, elle a remarqué les ruines d’une ville ancienne recouvertes, presque empaquetées comme des présents, par un immense linceul cutané… Les chapiteaux qu’il forme, sous lesquels on peut deviner les battisses d’un temps à jamais révolu, donnent alors une idée à la penseuse : se glisser sous cette peau, là où les poussières n’ont pas pu s’introduire pour s’extraire du champ de perception de ce qui l’a prise en chasse. Autour d’elle, cependant, il n’y a pas la moindre pierre tranchante qu’elle pourrait utiliser comme outil pour taillader une encoche… Transpirant à grosses gouttes, elle cherche paniquée une solution dans le fouillis de connaissances qu’elle n’a pas encore abordé.
« Si l’Infirmateur avait une raison, il nous considérait sûrement comme une espèce de lichen inoffensif… Nous sommes bien peu de chose face à lui… à l’aube de l’an 2099, les premières intrusions de l’antithèse ont eu lieu… Les rencontres d’objets émettant de puissants rayonnements furent rapportées par de nombreux conducteurs ou passagers d’aéronefs… Ils témoignaient de la présence d’entités volantes inconnues qui affolaient tous leurs instruments de bord se livrant à d’improbables accélérations et d’impossibles variations de leur trajectoire à angle droit, comme si ces objets avaient la possibilité d’annuler leur inertie à tout instant ou reporter leur énergie cinétique entièrement dans une direction voulue… Les témoignages concordants étaient de plus en plus nombreux, et qui plus est, corroborés par le fait que les témoins mourraient à coup sûr dans la semaine qui suivait leur observation, dans d’horribles souffrances. L’affaire ne resta pas bien longtemps secrète car bientôt une tache rouge qui très rapidement se transforma en une nuée d’entités, pouvait être observable dans la nuit à l’œil nu, en provenance de Jupiter, par tout à chacun. Toutes nos tentatives ridicules d’infirmer l’ennemi furent vaines. Nous n’étions pas prêts à l’affronter et la nuée déferla sur Terre sans encombres. Nous étions sur la défensive sans savoir que cela ne servirait à rien. Plusieurs accidents nucléaires occasionnant des milliers de victimes furent imputés à l’effet de panique qui accompagna l’évènement. Ce n’était cependant qu’un prélude ironique du Processus, comme pour nous toucher dans notre orgueil démesuré, pour nous montrer à quel point nous étions faibles et fanfarons. Nous ne maîtrisions même pas nos propres attaques. La suite fût encore plus pathétique. Les intrus prirent possession de toute la stratosphère et se mirent à y baigner paisiblement sans même nous attaquer… Ils nous ignoraient royalement puisant suffisamment de ressources dans ces hautes altitudes. Nous nous sentîmes rassurés un instant. Ces êtres après tout ne nous avaient jamais directement agressé. Nous tentâmes vainement de pactiser avec eux. Nous faisions pourtant preuve de la plus grande ingéniosité dans le codage de nos messages de paix. Ces bêtes étaient tout simplement connes… infoutues de piger une notion aussi abstraite… Notre insistance à les approcher finit par les incommoder, mais j’imagine, un peu comme des lierres grimpants, envahissants une façade, pourraient indisposer le propriétaire des lieux… Elles se mirent à plonger vers nos villes de temps à autres pour faire un peu le ménage et se débarrasser de cette espèce de pollution esthétique inutile que nous représentions…»
La penseuse émergeant de ses considérations, se voit couverte de sang. Elle se trouve à quatre pattes devant une blessure béante du sol. Un arrière goût désagréable vient d’envahir sa bouche. Elle crache alors un grand morceau de chair qu’elle a déchiqueté avec les dents et plonge sa tête dans l’entaille dont elle extrait une plus grande bouchée. Elle poursuit sa besogne en arrachant de longs lambeaux de viande avec ses mains, évoluant à présent dans une flaque d’hémoglobine. L’infirmateur approche laissant derrière lui une traînée stéréoscopique et une constellation de Smart Dusts scintillantes. La penseuse regarde son poing écarlate. Ses doigts se desserrent lentement et de petits gravas s’échappent de sa paume et retombent dans la flaque qui peu à peu est absorbée par le sol minéral que la femme vient de mettre à jour en creusant. Les cailloux s’imbibent de sang comme des éponges. Il y a un interstice entre la couche rocheuse et la strate organique. Le derme se soulève comme de la moquette mal fixée et la femme glisse ses jambes dans la fente après s’être allongée sur le dos. Elle empoigne enfin le tapis cutané et s’en recouvre comme s’il s’agissait d’une couverture. C’est alors qu’elle ressent une présence derrière elle. Lentement ses yeux basculent en arrière et l’image inversée de l’Infirmateur se fige au centre de son champ de vision. Elle est pétrifiée par l’aura rouge de la bête qui brûle instantanément ses rétines. Sa chair bouillonne et des souvenirs de douleurs identiques, de tortures similaires déjà éprouvées, refont surface.
« Suite à l’exposition prolongée aux rayonnements émis par toute cette nouvelle faune, une multitude de personnes, les plus chanceuses probablement, ont succombé, irradiées… Des villes entières ont été pulvérisées par la chute d’astéroïdes radioactifs colossaux creusant de profonds cratères et soulevant d’énormes lames de fonds dans les mers. Il ne s’agissait pourtant que d’étrons, d’excréments, innocemment et naturellement évacués par les bêtes sans la moindre intension de les utiliser comme des armes. Les survivants quant à eux ont souffert les plus atroces des martyrs… Certaines cellules dans nos organismes sont particulières. Ce sont des cellules souches adultes. Elles possèdent des propriétés extraordinaires proches de celles des cellules souches embryonnaires. Certaines sont impliquées dans des mécanismes de réparation de la peau, du foie, ou du renouvellement des cellules sanguines comme les cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse. Ces dernières sont dites pluripotentes car elles ont le potentiel de créer diverses cellules spécialisées comme les adipocytes, les lymphocytes, les plaquettes… D’autres, qui nous intéressent plus particulièrement le cas échéant sont dites totipotentes et possèdent le même potentiel de différenciation que les cellules souches embryonnaires. On n’a jamais trop bien su pourquoi elles étaient présentes dans nos organismes, puisqu’elles étaient inhibées, en sommeil... Peut-être étaient-elles tout simplement des résidus, des étais de notre construction ? Ou peut-être bien qu’elles jouaient un rôle de première importance dans l’apparition aléatoire de nouveaux organes permettant à nos espèces par anticipation de survivre aux brusques épurations commandées par les variations incessantes de leurs biotopes ? Quoi qu’il en soit, le rayonnement corporel de l’Infirmateur a eu pour effet de stimuler ces cellules souches totipotentes en sommeil chez la plupart des individus de notre biofratrie, de les soustraire à leur léthargie atavique… Des organes ont commencé à se développer à des endroits inappropriés dans les organismes des survivants… Certains sont morts sur le coup par exemple à la suite d’anévrismes cérébraux occasionnés par l’apparition de dents dans leur cerveau, ou par l’initiation de réactions en chaîne comme la production incessante de nouvelles vertèbres jusqu'à ce que leur colonne ne se brise. Les autres sont devenus complètement fous, affublés de multiples membres, de systèmes nerveux parallèles donnant des instructions contradictoires à leur organisme, liquéfiés dans leur enveloppe charnelle, sursaturés d’informations captées par la démultiplication de leurs organes sensoriels… De violentes et sanglantes batailles de chimères issues de toutes les espèces ayant jusqu’à présent survécu dans notre foyer de vie se répandirent et s’instaurèrent dans tous les biotopes et dioptres terriens. Tout cela bien sûr à cause de la violente rupture d’équilibre engendrée par l’intrusion de l’Infirmateur, aussi candides et naïves eussent été ses intensions… La biodiversité terrestre en subissait le contrecoup et tentait tant bien que mal de survivre en s’adaptant à cette nouvelle donne… Une espèce de consensus fut trouvée au sein des mécanismes organiques issus de la chimie du Carbonne… Une soudaine réaction de polymérisation souda à jamais les destins d’espèces et d’individus autrefois dissociés… Cette strate sédimentaire dans laquelle j’évolue, ce tapis organique vivant en symbiose avec les tumeurs provoquées par les rayonnements de l’Infirmateur, cette espèce de corail organique recouvrant les abysses du milieu de sédentarisation de l’ennemi, est le résultat de ce consensus… l’expression de l’asservissement de la chimie du Carbonne par la chimie du Plomb… Je suis une émanation de ce consensus, un prototype de mécanisme de rébellion et de défense contre l’oppresseur… Peut-être la dernière chance de notre foyer colonisé ?»
Les Smart Dusts s’introduisent dans les poumons de la jeune femme chaque fois qu’elle prend une inspiration… Elle sent l’ennemi l’envahir, pénétrer dans son système sanguin, parcourir tout son être. Sa peau est en ébullition bombardée massivement par le rayonnement de l’Infirmateur. La femme se sait bien trop proche de la source des radiations pour pouvoir espérer survivre…La bête cerne le plus petit de ses soubresauts, le moindre de ses souffles ou battements cardiaques… Elle tient sa proie, prête à porter l’estocade finale… La victime quant à elle se laisse lentement sombrer.
« La strate organique résiduelle entière a conspiré contre l’oppresseur pour me mettre au point, me concevoir dans le secret… une des dernières cellules souches de ce tapis de vie à l’agonie a été reprogrammée, codée pour aboutir à ce que je suis… matériau ? Qu’est-ce qu’un matériau fondamentalement ? Comment pourrait-on définir ce terme ? Pendant longtemps notre réponse se serait pudiquement, moralement, éthiquement cantonnée à « Tout élément permettant à l’Homme de construire des objets, des outils, des battisses… utilisés de manière brute ou raffinés ou impliqués dans des mélanges…» Bien sûr implicitement il se serait agi de matériaux d’origine minérale ou de matière organique morte comme le bois … Peut-être en reniant dans cette définition nos intuitions primales, barbares qui nous poussaient à concevoir des objets à partir d’os, de viscères séchées, de peaux tannées de bêtes ? …Sûrement en occultant le fait que les plastiques sont issus de la chimie organique, eux qui semblent si artificiels ? Il aurait semblé ridicule de parler de matériau en parlant du contenu d’un œuf dans la conception d’une recette, d’un gâteau par exemple et pourtant ç’aurait bien été le cas… L’amas de chair, d’os et de neurones que je suis, n’est rien de plus qu’une machine, fruit de la réflexion de la conscience résiduelle si particulière de l’Homme au sein de ce qu’il demeure aujourd’hui de notre foyer de vie originel… Je suis le résultat des techniques et ingénieries les plus abouties dans le domaine de la conception…»
La penseuse sursaute… Elle semble émerger d’un terrible cauchemar où sa vie lui aurait filé entre les doigts sans qu’elle ne puisse rien y faire…Tout est sombre autour d’elle… Elle se sent en immersion dans un liquide… Quelques bulles d’air la chatouillent entraînées par la poussée d’Archimède. Elle cligne des yeux et se découvre dans une poche placentaire. Prise de panique, elle inspire une grande gorgée de liquide et manque de peu de se noyer…. Mais instinctivement des deux mains, elle se met à pousser la membrane blanchâtre qui la retient prisonnière, la perce et se déverse avec le liquide à l’extérieur du cocon…Une impression de déjà vécu la gagne… Affolée, elle s’empresse de palper son ventre… Il est rond et chaud…L’enfant n’a rien, il donne même de petits coups de pieds. «J’ai donc rêvé tout cela ?», S’interroge-t-elle, « çà semblait si réel pourtant…C’est sûrement lié au programme de construction de ma mémoire… Sa mise en place ayant lieu bien avant ma naissance, il se peut que je sois la proie de puissants délires pendant mon développement ? C’est bien çà, c’était juste un cauchemar… Une répétition avant la grande représentation… » Puis la penseuse empoigne son cordon ombilical pour ne pas trébucher… Elle tire un grand coup sec et c’est alors qu’une déchirure de lumière point du néant. Un mur de sang coagulé s’effondre… Lux fugit… Une lourde masse chute par l’entaille et tombe brutalement sur le sol. La penseuse remarque alors que ses pieds foulent un sol minéral parsemé de petits cailloux… Elle caresse de la main le plafond du goulot dans lequel elle se trouve… C’est bien une couche épidermique qui transpire… Elle plonge promptement ses yeux vers l’éboulis et pousse alors un horrible cri d’effroi… Elle se voit… C’est elle… Atrocement mutilée et défigurée, mais c’est bien elle… Le cordon ombilical remonte jusqu’à l’entrejambe de sa dépouille… « L’Infirmateur a donc finit par m’avoir… Ses radiations ont eu raison de mon ancienne enveloppe… Mais alors ? Je ne fais pas le poids ? Je suis un échec ? A moins que… Oui c’est çà… Je ne suis pas une attaque directement lancée contre l’Infirmateur… Mais alors… ? Si telle n’est pas ma mission,… …quelle est-elle ?» La femme est prise de spasmes, petits et espacés au départ, puis de plus en plus violents et proches… Elle tombe à genoux en poussant un long gémissement simultanément prononcé et retenu … Elle roule, assommée par la dopamine que libèrent ses neurones, et se perd dans un orgasme libérateur…
Une avalanche de Smart Dusts clairsemée de flash rouges s’engouffre par l’entaille… Les lasers dissociés s’unissent et finissent pas s’imposer comme dense lumière ambiante. Plusieurs Infirmateurs se sont réuni à l’extérieur et tournoient menaçants, autour de la brèche… Un éclat d’or point au milieu d’une émulsion écarlate composée d’hémoglobine et de lasers : Un des Infirmateur vient de plonger sa gueule dans la blessure béante de la strate organique et en extrait la première dépouille de la penseuse qui s’embrase et font dans un magma de transmutations alternatives d’atomes d’or en plomb et d’atomes de plomb en or. Un autre Infirmateur attrape le cordon ombilical et expulse d’un violent battement de nageoire le second organisme de la penseuse dans les airs. Il achève sa course contre un gros rocher cartilagineux sur lequel il se concasse et se disloque. Les deux premiers Infirmateurs fondent aussitôt sur le corps et se le partagent férocement, alors qu’un troisième continue de tournoyer dubitatif autour de la brèche… Ses Smart Dusts lui restituent l’image mentale d’un troublant volume visqueux inscrit dans une dangereuse expansion sous la couche épidermique qui enfle et se gondole… Le monstre s’approche prudemment de la brèche d’où soudain une épaisse mousse d’ovalbumine est propulsée comme d’un geyser. Pris de fureur, l’Infirmateur s’infiltre dans l’interstice et se retrouve cerné de cadavres encore chauds empaquetés dans des poches fendues baignant dans une marre de liquide placentaire. Ils sont reliés les uns aux autres par des cordons ombilicaux… Ils s’embrasent tous à l’approche de l’Infirmateur.
La penseuse, qui connaît enfin sa mission, vient d’initier une implacable réaction en chaîne, un cycle impitoyable de vies et de morts. « Je ne suis pas une riposte contre l’Infirmateur… », Clame-t-elle alors que sans effort elle donne naissance à un nouvel Ego et que l’ancien meurt aussitôt sa tâche accomplie, « Je suis une suite logique, une cascade d’évidences… » Chaque nouvel être est déjà fertilisé, adulte et ensemencé, prêt à donner la vie. La cadence des mises à bas et des décès prend un rythme hystérique. Chaque entité nouvelle ressemble à un papier organique froissé qu’on aurait roulé en boule, elle se déplie dans un « pop » comme un matériau à mémoire de forme qu’on aurait stimulé par la chaleur. Les derniers placentas expulsés bouillonnent avant de se craqueler, se fendre et libérer une dizaine de sacs fœtaux percés, de cadavres à peine formés, le tout baignant dans une mousse placentaire épaisse et envahissante. « Un donne Un… », Répète la penseuse devenue le curseur unique de la réaction contrôlée, « Je ne suis qu’une machine… Mon cerveau a été désaxé, excentré, déporté de mon crâne pour me donner de nouveaux potentiels… Je le sens là, au creux du ventre de mon enfant… C’est là que je vis… C’est là que je pense et que je contrôle… Autour de lui, des milliers de travailleurs s’affairent à enduire, amonceler, et construire l’Itération N+2… Tout est clair et limpide maintenant, j’étais déjà intimement convaincue de ma mission avant d’en être certaine… Je me la suis démontrée par récurrence… Le doute ne m’est plus permis…»
L’Infirmateur sous la strate organique pris de panique se débat tant bien que mal… Il consume aussi vite que possible toute la matière autour de lui mais se retrouve rapidement prisonnier d’une cristallisation soudaine d’un déluge de neige carbonique apparu à son interaction. Les Infirmateurs à l’extérieur assistent impuissants à sa capture. La strate organique entière enfle et semble entamer une intrigante danse d’intimidation alors qu’en fait en son antre, la réaction s’est emballée et l’épiderme est repoussé par les naissances en chaîne. Terrifiés les deux Infirmateurs s’enfuient dans deux longs tubes stéréoscopiques vers les hautes sphères pour trouver refuge au sein de leur communauté.
« Tout est information dans le Processus, tout y est incroyablement simple en réalité, quelque soit la coupe, quelque soit l’échelle ou la projection qui en est faite, tout peut aisément se classer en deux catégories duales : Bosons et Fermions, flux et données, vecteurs et points, médiateurs et réactants, forces et matières. Tout n’est qu’action et réaction. La prédictibilité n’y existe pas, elle n’y est qu’une illusion… », La penseuse est hantée par ses considérations primales…Elle se les répète en boucle comme pour se motiver avant d’entamer la seconde phase inévitable de la réaction qu’elle a initiée. Il y a bien assez de matière organique à phagocyter dans la strate pour alimenter ses transformations, attiser sa flamme. « Tout se transforme, rien ne se perd… », La penseuse ne sait pas trop pour quelle raison mais cette considération sonne faux quand elle la met en perspective avec son ordre de mission, « C’est dans cette banalité erronée que ce trouve la clef ! L’échappatoire ! Des lois strictes, une réglementation drastique, régulent les Univers oniriques du Processus qui ne sont en fait que des prisons pour les hypothèses qui y voient le jour… Le Processus est méticuleux et ordonné, il dissocie clairement ses axes de réflexion en paquets consensuels, en catégories et entités qu’il classe. Il met en place des garde-fous pour s’assurer de la pureté de son analyse… Mais la faille justement émane de cette paranoïa, ce désir de contrôle exagéré… Tous les mécanismes de modération, de rétroaction, d’ordonnancement, de hiérarchisation sont de grands consommateurs de cycles de calcul… Les lois de notre Univers peuvent être contournées, violées, bafouées car justement tout n’est qu’information et flux d’information… La matière n’est proie aux forces gravitationnelles que parce des Bosons de Higgs, des Gravitons, circulent et s’échangent entre les masses informant les unes les autres de leur présence respective et invitant leurs Leptons neutres à interagir… Les Quarks positifs n’obéissent qu’aux ordres que les Gluons leurs donnent, les Quarks négatifs ne respectent d’autres directives que celles des Bosons W-,W+ et Z°, les Leptons négatifs ne s’inclinent que devant l’autorité des Photons… Je peux bafouer les lois si je suis plus rapide que les Messagers qui sont censés faire le rapport de la rupture d’équilibre que j’ai occasionnée aux Fermions dont la mission est de contrecarrer toute tentative de violation… Car s’ils ne sont informés que lorsque le méfait a été accompli, ils sont inutiles… J’ai été conçue dans ce but, avoir une longueur d’avance sur les Bosons du Processus en lui dérobant des cycles de calculs… Par quels mécanismes ? Je ne le sais pas… Je sais juste que je le peux… »
La strate organique est maintenant gonflée comme un ballon… Les naissances et les morts, le cycle des itérations de la penseuse s’emblent s’être essoufflés. Les Infirmateurs surgissent en meute et s’abattent sur l’Epiderme qui s’embrase en un éclair et revêt l’aspect d’un magma en perpétuelle mutation… Les organes à sa surface se disloquent et se recomposent, d’immondes varices se dessinent laissant soudainement jaillir des centaines de grosses aortes qui se rompent inondant les lieux d’une fine et abondante pluie d’hémoglobine. Les Infirmateurs fous de rage brûlent tout de leurs radiations.
Au milieu de ce chaos, tapie dans les ruines d’une battisse de l’ancienne ville, perdue au cœur de l’épaisse mousse d’ovalbumine, une poche placentaire palpite et ne semble pas fendue. Il suffit de traverser sa membrane pour retrouver un des cadavres de la penseuse, poumons inondés de liquide. D’entre ses jambes livides en apesanteur, émane un cordon ombilical terminé d’une nouvelle poche palpitante qui lorsqu’on traverse sa membrane nous dévoile à nouveau le même spectacle à une échelle réduite. Il en est de même lorsqu’on pénètre l’œuf dans l’œuf, l’œuf de l’œuf dans l’œuf, l’œuf de l’œuf de l’œuf dans l’œuf. A chaque pas, le cadavre semble de moins en moins abouti et formé… On n’arrive pratiquement plus à reconnaître la penseuse à la dixième itération, à partir de la vingtième on a du mal à l’identifier à un fœtus, au delà de la trentième il n’y a plus qu’un petit conglomérat de viande déchiqueté et un petit cordon ballotté par un léger courant, qui n’est plus relié à rien…
En surface des tsunamis de nécroses se propagent sur toute la strate organique en s’éloignant du point de contact avec les Infirmateurs. Le tapi de vie se meurt dans sa globalité alors qu’au point de contact même il redouble de vitalité. De grands yeux émanant du magma de chair, localisent les Infirmateurs avant d’exploser dans un tourbillon d’hémoglobine. Des moignons apparaissent de-ci de-là momentanément, et sombrent dans des vortex d’annihilations et de rayonnements gamma. Les Infirmateurs transpercent les tours de l’ancienne ville qui dégoulinent de graisse caramélisée telle d’improbables bougies, mais alors qu’ils se regroupent en formation et entreprennent un virage à angle droit, le chapiteau de chair enfante de gigantesques mains qui se replient en poings avant de s’abattre violement sur plusieurs des entités et d’imploser avec elles dans une tornade de cartilages, de broyats d’os, de chair, de cristaux de plomb et d’or, d’intenses bombardements photoniques, agrémentés de fusillades d’éclairs et de poignées de Smart Dusts. La nuée d’Infirmateurs tente un repli mais alors que les derniers monstres percent le chapiteau, le magma organique se transforme en de multiples tranchées bordées de crocs acérés, des mâchoires qui déchiquètent les entités à la traîne. Les derniers Infirmateurs se dispersent radialement et tentent de rejoindre individuellement la stratosphère dans un feu d’artifice stéréoscopique pour échapper au courroux de la biosphère. Mais c’est peine perdue… La globalité de la strate organique explose dans l’unité, générant une intense onde de choc sphérique qui rattrape les fuyards et les brise en plein vol. Les couches de matière périphérique de la Terre sont vaporisées dans le vide interplanétaire alors que sa mince écorce se morcelle. Des plaques tectoniques entières plient, cassent et se soulèvent avant de sombrer telles de gigantesques navires en flammes dans le manteau de lave, immense océan magmatique mis à nu…
Peut-être plus au même instant, mais à des cycles de calcul très approchés, à des niveaux subatomiques, une ondulation subsiste. La penseuse poursuit sa propagation récursive et sa frénétique miniaturisation, suivie d’une queue de comète, un cortège de Bosons divers pris de cours, n’ayant pas anticipé les multiples infractions aux lois universelles qu’ils sont censés empêcher mais que la penseuse a commis sans vergogne. Ils avertissent, avec un retard certain, divers Fermions alentours qui sont happés par des champs de force incommensurables et qui interagissent violement avec les itérations N-M de la penseuse, où le retard N-M croit exponentiellement à chaque cycle de calcul volé par elle au Processus. Les enveloppes N-M sont réprimées avec la plus grande des sévérités, à la hauteur du crime commis, par la pure et simple annihilation mais l’itération N survit avec de plus en plus d’aisance. L’amplitude de l’onde penseuse décline jusqu’à atteindre 10-54 mètres, barrière de Planck au-delà de laquelle plus rien ne peut exister. Une sphère de néant croît par effet de zoom et la happe…
…
Priorité 3 : La penseuse
Dans l’obscurité d’un tunnel aux parois humides et palpitantes, au détour d’un goulot cutané orné de pores adipeux lubrifiant par endroits d’immenses tapis muqueux prolongés de gouffres tortueux recouverts de toisons de poils hérissés, le bruit rauque de soufflements alterne inlassablement avec le son agonisant d’inspirations. En cette grotte gigantesque, marbrée de veines bouillonnantes, constellée d’aspérités discontinues et de petits agrégats tumoraux, résonnent des battements réguliers provenant d’une membrane suant d’un appendice translucide, une poche cytoplasmique blanchâtre perlant d’un orifice qui se contracte et se desserre, caché dans une cavité repliée. Le sac se balance de haut en bas et fait onduler l’ensemble de la peau de la voûte par à-coups. À chacune des saccades, une grande giclée d’hémoglobine émergeant de l’orifice, ruisselle sur la membrane et s’agglomère en petites flaques dans les alvéoles du sol. Le placenta finit par chuter lourdement dans une ornière où le sang éclabousse. De longs filaments d’ovalbumine relient l’œuf à l’orifice qui tousse spasmodiquement ce liquide visqueux, pris d’une soudaine attaque épileptique qui se propage par vagues dans tout le reste du tunnel. Une main tremblotante se dessine lorsqu’elle tend la fine pellicule placentaire. Elle finit par percer et déchirer la poche. Un être en sort à l’agonie, avec peine et détermination. C’est un adulte, une femme adulte qui s’affale sur un sol meuble qui se prend de convulsions. Elle est ballottée dans tous les sens par le boyau qui se contorsionne de douleur. Elle-même suffoque et vomit du liquide placentaire. Elle n’arrive pas à respirer, et cherche frénétiquement de l’air en gesticulant. Ses yeux sons révulsés, elle n’y voit rien et tente maladroitement de se lever mais chute à chaque tentative, glissant sur la peau moite du tube badigeonnée de sécrétions. Son corps nu traîne le placenta en tentant de fuir et soudain elle trébuche sur son propre cordon ombilical, perd l’équilibre et tombe au travers d’une valvule qu’elle n’a pas remarquée. Mais sa chute est brève… Elle se sent sèchement retenue par ce long cordon tendu qui s’est emmêlé plus haut autour d’une protubérance du boyau. La femme souffre horriblement mais peut à présent respirer dans ce goulot ventilé et tamisé d’une lumière rougeâtre. Un courrant d’air nauséabond lui fait reprendre ses esprits. Elle pousse un cri de frayeur, non pas qu’elle ait peur du vide sous ses pieds mais parce qu’elle aperçoit son ventre proéminant et bombé. Elle est enceinte et se souvient :
Dans l’obscurité d’un tunnel aux parois humides et palpitantes, au détour d’un goulot cutané orné de pores adipeux lubrifiant par endroits d’immenses tapis muqueux prolongés de gouffres tortueux recouverts de toisons de poils hérissés, le bruit rauque de soufflements alterne inlassablement avec le son agonisant d’inspirations. En cette grotte gigantesque, marbrée de veines bouillonnantes, constellée d’aspérités discontinues et de petits agrégats tumoraux, résonnent des battements réguliers provenant d’une membrane suant d’un appendice translucide, une poche cytoplasmique blanchâtre perlant d’un orifice qui se contracte et se desserre, caché dans une cavité repliée. Le sac se balance de haut en bas et fait onduler l’ensemble de la peau de la voûte par à-coups. À chacune des saccades, une grande giclée d’hémoglobine émergeant de l’orifice, ruisselle sur la membrane et s’agglomère en petites flaques dans les alvéoles du sol. Le placenta finit par chuter lourdement dans une ornière où le sang éclabousse. De longs filaments d’ovalbumine relient l’œuf à l’orifice qui tousse spasmodiquement ce liquide visqueux, pris d’une soudaine attaque épileptique qui se propage par vagues dans tout le reste du tunnel. Une main tremblotante se dessine lorsqu’elle tend la fine pellicule placentaire. Elle finit par percer et déchirer la poche. Un être en sort à l’agonie, avec peine et détermination. C’est un adulte, une femme adulte qui s’affale sur un sol meuble qui se prend de convulsions. Elle est ballottée dans tous les sens par le boyau qui se contorsionne de douleur. Elle-même suffoque et vomit du liquide placentaire. Elle n’arrive pas à respirer, et cherche frénétiquement de l’air en gesticulant. Ses yeux sons révulsés, elle n’y voit rien et tente maladroitement de se lever mais chute à chaque tentative, glissant sur la peau moite du tube badigeonnée de sécrétions. Son corps nu traîne le placenta en tentant de fuir et soudain elle trébuche sur son propre cordon ombilical, perd l’équilibre et tombe au travers d’une valvule qu’elle n’a pas remarquée. Mais sa chute est brève… Elle se sent sèchement retenue par ce long cordon tendu qui s’est emmêlé plus haut autour d’une protubérance du boyau. La femme souffre horriblement mais peut à présent respirer dans ce goulot ventilé et tamisé d’une lumière rougeâtre. Un courrant d’air nauséabond lui fait reprendre ses esprits. Elle pousse un cri de frayeur, non pas qu’elle ait peur du vide sous ses pieds mais parce qu’elle aperçoit son ventre proéminant et bombé. Elle est enceinte et se souvient :
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Quand j’écris un résumé, je balance des phrases au fur et à mesure que je lis. Et là, comme c’est long, du coup ce que j’ai écrit est long et j’ai du sur-résumer pour la page d’accueil. Mais j’ai gardé ce que j’avais tout d’abord écrit :
Ca commence comme un remix hybride du générique de Fight Club et de « Il était une fois la vie » visionné sous exctasy, alors que ça raconte plutôt une naissance Matrixienne. C’est un peu toute l’histoire de l’article, en tous cas au niveau de la forme, pas du fond.
Pour le fond, rapidement ça devient jouissif comme du Lapinchien biobiblique. C’est assez impersonnel, LC se met en mode techno-Nostradamus et abandonne ses récentes tentatives de description et d’étude de personnage pour revenir à un niveau plus global. L’univers dans son ensemble, et la vie sont les seuls vrais héros de ce texte ultra-ambitieux, qui se perd dans des méandres métaphysiques abstraits pour mieux replonger dans le sang, la sueur et les muqueuses. C’est pénible et lourd comme un reportage scientifique de huit heures sur la Cinq et jouissif comme toute œuvre de science-fiction qui explore un futur possible que personne n’avait envisagé auparavant.
Pour la forme, on souffre de comparaisons trop flagrantes avec des classiques de la SF et le visuel est parasité d’images de Matrix 1, mais le fond n’appartient qu’à LC et c’est reconnaissable dès la première ligne droite. Science-et-Vie Junior expliqué par Paco Rabanne, l’ancien Testament revu par mon prof de maths de 4ème, Bernard Werber enculé par Georges Charpak et Hubert Reeves qui mélange sa barbe avec Jésus-Christ réanimé. C’est chiant, c’est long, c’est illisible et visionnaire.
C’est conçu comme une alternance de passages métaphysiques durs très compliqués et de passages descriptifs plutôt psychédéliques, où les paysages deviennent organiques et où on manque complètement de repères. Il faut une bonne dose de courage pour ne pas se contenter de survoler les uns ou les autres, d’ailleurs il est inutile de ne pas survoler pour tous ceux qui n’auraient pas un minimum d’intérêt pour les thèmes abordés ou un minimum de background scientifique. Bon OK soyons clairs : personne sur la Zone ne peut comprendre cet article dans sa globalité. Il se met moins au niveau du lecteur que les précédents textes de LC, du coup on décroche peu à peu et on flippe en se disant qu’il y a trois autres textes du même gabarit qui attendent derrière. Restent des moments incroyables où on est subjugué par ce qu’implique LC, par sa vision des choses qui remet tout en cause ou en perspective. Des moments où les phrases expriment plus que la somme des mots qu’elles contiennent. Trop rares par contre.
Certains auront la chance d’être pris dans l’engrenage des perspectives lancées à tort et à travers, le jeu des plans sur la comète, comme une forme de suspense dans le délire prévisionniste. Ceux-là pourront passer par-dessus des montagnes de délire abstrait pour cibler le cœur-même du texte et en suivre la trame intrinsèque. Ils apprécieront l’intrigue en se disant qu’elle aurait mérité plus de simplicité et de concision pour être mise en valeur. Les autres seront paumés dans des circonvolutions philosophico-scientifiques hallucinées crachées tous azimuts. Ceux qui auront lu et au moins en partie compris tout le début pourront lire la suite, nettement plus simple.
En effet à mi-chemin, le texte s’éclaircit peu à peu, l’action se lance, la métaphysique se change en histoire, et dans sa deuxième moitié, le texte devient nettement moins désagréable à suivre, même si la totale étrangeté psychédélique de l’environnement est plus ridicule qu’inquiétante (sans doute car trop inhabituelle). Encore faut-il avoir réussi à se cogner la première partie, ainsi que ce qu’elle raconte, sinon le reste arrive comme un cheveu sur la soupe et n’a pas d’intérêt particulier. De toute façon, sur la fin, le texte redevient obscur et abstrait et le lecteur n’est pas récompensé de son attention, si ce n’est pas un chaos organique hystérique qu’il lira, blasé par tout ce qu’il a déjà subi.
LC ne se laisse rebuter par aucune limite littéraire apparente. La compréhension du lecteur, son hilarité devant des paysages sortis de rêves de drogués, le réalisme, le confort de lecture, il s’en branle. Avec ce texte il touche un point-limite au-delà de laquelle le lecteur n’est plus pris en compte. Je prédis qu’après ce pavé que sont les digressions fractales, LC se rabattra sur des textes beaucoup plus simples, beaucoup plus courts, sans doute meilleurs d’un point de vue purement littéraire. Il atteint une certaine forme d’objectif avec ce texte, il n’y a plus d’intérêt à tenter de faire encore plus long, encore plus chiant, encore plus visionnaire, encore moins compréhensible.
LC si tu l’as pas vu, il vaut vraiment que tu voies le film Pi de Darren Aronofski, qui ressemble à mes yeux au compromis idéal entre la forme azimutée et le fond métaphysique que tu pourrais atteindre. Accessoirement c’est un de mes films préférés.
Putain! Lapinchien...qu'a tu fait !
J'ai tout d'abord fait l'erreur de le lire le commentaire de Nihil avant le texte, et ça m'a pas vraiment rassuré.
J'ai donc abordé ce texte, un peu crispé du fion, genre "de toute façon je vais rien capter"
Bon, c'est vrai qu'au début faut s'accrocher, les premiers paragraphes sont assez complexes.
Mais c'est vrai que si on fait cet effort, le texte parrait plus...fluide.
J'ai particulièrement aimé les descriptions des créatures de l'infirmateur qui colonisent la terre.
Pour terminer, je dirai qu'il n'y a (pour moi) qu'un mot pour définir ce texte : Impressionnant, autant par sa taille,que par son contenu,le style d'ecriture...vraiment hallucinant.
c'etait vraiment super, je prétend pas avoir comprit les milliards de trucs dans ce texte mais je m'en bat les couilles.Vivement la suite...
Bon je vous laisse, faut que je change de froc
Je n'arrive pas à aller au bout, à vrai dire même aller au bout du commentaire de nihil j'ai eu du mal.
En résumé je trouve ça chiant, incompréhensible, pédant et indigeste. Mais bon, je vais finir. Un peu comme si je savais qu'un grand chef avait passé 10h en cuisine pour au final me sortir un plat très original mais parfaitement dégueulasse.
J'ai lu trois lignes... et encore.
Un Sancerre fraîchement déboutonné agrémenté d'un Crottin de Chavignol température ambiante ayant détourné mollasseusement mon attention vagabonde et inconséquente... deux semblent représenter une juste et accommodante mesure.
Bref, en un mot... Chier.
A Chier... en deux, passe impaire et manque.
Vraiment à Chier.... si on tient à atteindre le cap fatidique du triptyque prétentieux et nauséabond.
Soyons concis, je ne parlerai pas de cet article... m?étant auto-convaincu de m?arrêter là... où mes limites se contorsionnent en une douleur inénarrable mais néanmoins printanière.
Ma fin est proche, mes amis m'ont quitté, même les plus fidèles... pour aller étaler leurs excès adipeux sur des grèves populeuses.... je souffre, mais, moi aussi je veux monter sur mon balai spongieux et m'envoler vers de nouveaux horizons pourpres et filiformes... tomber en admirations stupides et bienheureuses devant ce monde infécond qui s'ouvre à moi et rêver à tout ce qu'il me reste à conquérir. Me dire, en passant, que le plus beau est à venir...
Allez je sors ma robe bleu marine benoîtement clitoridienne frangée à grand coups de cutter albinos et mon balai brosse-moi les poils avec les doigts et je me lance ! Quoi que du deuxième étage c'est pas gagné... Mais un ou deux godet de Sancerre aidant... va savoir !
Bizontin... le Kiki sporadique de tous les Kikis nécrovulsionnés.
j'ai jamais eu des commentaires d'une telle qualité ISO, j'ai l'impression que çà ne laisse pas indifférent que çà soit en mal ou en bien ou en je m'en bas les couilles ou en mitigé et apres tout c'est ce qui compte (si si arreter de lire le machin au bout de trois lignes c'est une forme de ne pas laissage indifférent...)
nihil je pense que t'as completement raison quand tu dis que j'ai atteint une certaine forme d’objectif avec ce texte,et qu' il n’y a plus d’intérêt à tenter de faire encore plus long, encore plus chiant, encore plus visionnaire, encore moins compréhensible, et en même temps est-ce que t'est conscient qu'y a quant même Oxyd sur le feu ? A moins qu'on change de style et qu'on parte sur une dialectique chapi-chapo ?
Le néo-mandarum,les raéliens, et les scientologues se battent actuellement pour m'acheter les droits d'exploitation et de merchandising... Le néo-mandarum est celui qui obtient mon aval pour l'instant à par que son service com souhaite que je remplace le mot infirmateur par le mot lémurien. Quoique je me tate... Rael propose de me financer un laboratoire d'etudes aux Bahamas (c'est viable economiquement puisque des tas de petits vieux floridiens sont prets à investir un paquet pour avoir acces à la vie éternelle)... La scientologie est définitivement hors competition, ils n'ambitionnent que de faire un remake cinématographique, John travolta est deja tres anthousiaste pour interpreter le rôle de la penseuse...
Bizontin, heu, pourtant le debut commence comme un film de boules ou qu'on aurait fait un gros zoom sur une quintuple pénétration triple loops piqué... j'comprends pas que t'accroches pas ?
Bon...
Pour être franc, j'ai beaucoup aimé. Contrairement à ce qui peut être dit, inutile de se forcer pour lire tous les pasages, j'me suis juste forcé à ne pas chercher certains mots dans le dico, mais en même temps j'suis pas certain que ce soit utile de comprendre tous les mots, au contraire, ça embaume le texte dans une espèce de réalité scientifique et c'est super plaisant.
Contrairement à Nihil, j'pense que le lecteur est prit en compte à 100%, sinon ça aurait pus être bien plus compliqué que ça, ça se sent, ça se voit. Je le sais, je le sens, je le vois...
Bizontin... Premièrement j'ai foutrement l'impression que ton commentaire est un remake version Max Pecas de celui d'Aka, et deuxiemement pour se permettre de commenter un texte de minimum 10 pages en n'en ayant lut que 3 lignes, il faut une sacrée dose de prétention...
Pour ma part je trouve ce texte intelligent, précis, clair à sa façon et plein d'humour. Je l'ai lu d'une traite en redoutant la dernière page (je m'etais même fait le plaisir d'imprimer les commentaires).
Bon, c'est vrai, j'y ai trouvé une ou deux incohérences au niveau de la logique, mais bon, ça vaut pas le coup d'en parler maintenant vu que tout le monde lit les commentaires avant de lire le texte, ce serai gacher, et puis en plus c'est ma logique à moi, alors ça vous regarde pas, bande d'indiscrets !
Par contre heu... Nihil, j'me suis retrouvé dans aucunes de tes façons de lectures, 'suis déçu... Et si, je pense que certaines personnes sur la Zone sont capable de comprendre ce texte dans sa globalité, c'est dans les détails que les lecteurs seront perdu... La globalité n'est franchement pas compliquée, 'suffit de suivre bordel ! Allez, tous ensembles, un mot derrière l'autre : "Dans... l’obscurité... d’un... tunnel..." et ainsi de suite. Pas besoin d'être un génie pour apprécier ce texte... Pas besoin d'être un génie pour ne pas l'aimer non plus...
"Pour être franc, j'ai beaucoup aimé" : merci de ta franchise. Je suis sûr que l'auteur sera très peiné, mais il faut savoir être fort et refuser la compromission, qui n'est qu'une forme de trahison personnelle. Ton honnêteté acide t'attirera des ennuis certes, il se peut qu'à clamer ainsi ta rage à la face du monde tu finisses dans une geôle, mais c'est le lot de tous les héros qui ont osé dire ce qu'ils pensaient vraiment. Merci.
"Contrairement à ce qui peut être dit, inutile de se forcer pour lire tous les pasages" : eh bien... Comment contrer un argument si bien tourné ? C'est dur... Ah je sais : contrairement à ce que tu dis, j'ai du me forcer à lire tous les passages. Ca c'est bon et ça fait avancer le débat !
"Contrairement à Nihil, j'pense que le lecteur est prit en compte à 100%, sinon ça aurait pus être bien plus compliqué que ça, ça se sent, ça se voit. Je le sais, je le sens, je le vois..." : eh bien... Comment contrer un argument si bien tourné ? C'est dur... Ah je sais : contrairement à Bobby-Joe, je pense que le lecteur n'est pas du tout pris en compte et que le texte n'aurait pas pu être plus compliqué. ça se sent, ça se voit. Je le sais, je le sens, je le vois bla bla bla. Ca c'est bon et ça fait avancer le débat !
"Bizontin... Premièrement j'ai foutrement l'impression que ton commentaire est un remake version Max Pecas de celui d'Aka" : va ptêt aussi falloir cesser de dénigrer le meilleur réalisateur français de ces 800 dernières années hein... D'ailleurs il était pas aussi consensuel que nous que je sache.
"Bon, c'est vrai, j'y ai trouvé une ou deux incohérences au niveau de la logique" / "La globalité n'est franchement pas compliquée, 'suffit de suivre bordel " : c'est très bien, on te présentera à un concours de caniche savant. Tu est très malin et intelligent. Heureusement que tu nous le précise, d'ailleurs, on l'oublie toujours très vite.
"Nihil, j'me suis retrouvé dans aucunes de tes façons de lectures, 'suis déçu... " : et moi tellement déçu de te décevoir ! J'ai tant voulu croire à la possibilité d'avoir une opinion variée sur une oeuvre que j'ai osé dire ce que je pensais de ce texte, audace ultime. La prochaine fois je te demanderais de m'éclairer de tes vérités sacrées avant de poster. Je t'aime.
En fait plus je lis les commentaires, plus je trouve ce texte pourri.
Wohoho j'ai rarement atteint un tel niveau de mauvaise foi dans un commentaire... Mes excuses aux amateurs de euh... de raies mantas rouges radioactives qui volent au-dessus de paysages principalement composés de coeurs humains géants... Je sais qu'ils sont nombreux parmi nous...
Chers lecteurs de la Zone,
tout d'abord, merci de l'intéret que vous portez à cet article.
Consernant votre problème, nous vous conseillons :
allez vous faire foutre
Restant à votre entière disponnibilité pour de plus amples informations,
cordialement,
La hotline la Zone
nihil :"En fait plus je lis les commentaires, plus je trouve ce texte pourri."
et encore t'as pas eu à l'ecrire, t'imagine l'horreur de devoir me relire ?
Ca ne m'étonne pas que certains aient abandonné où aient eu l'envie d'abandonner dès le début.Le début,enfin plutôt la première phrase, est trop complexe( au niveau littéraire),trop prétentieuse,trop chiante, elle donne l'impression de vouloir impressionner en annoncant la couleur mais ne fait que nous rebuter par sa lourdeur et sa maladresse digne d'un boutonneux qui a envie de se la péter, mais qui ne fait qu'être ridicule.
Peut être est elle l'outil d'une sorte de "sélection" annonciatrice de la suite: rebuter le maximum de lecteurs pour que seuls restent ceux qui peuvent vraiment s'imprégner du texte et de son fond.Mais en fait je pense plutôt que Lapinchien a voulu frimer..mais c'est râté!
Mais en fait au fur et à mesure l'écriture se fluidifie, et on sent bien que Lapinchien laisse peu à peu tomber son désir d'en mettre plein la vue de façon bien lourdingue pour se laisser lui même porter par sa propre trame,tout en gardant de la complexité bien sûr, mais mieux placée qu'au début.
Les plus littéraires fuiront cette première partie comme la peste,ca ressemble à du science et vie sous acide.C'est tres scientifique, mais du scientifique psychédélique.
Et en fait au fur et à mesure de la lecture, l'histoire m'a absorbé.Je n'ai pas un background scientifique poussé, mais celà dit, même si j'ai pas encore eu le temps de vérifier l'exactitude de toutes les données qui parsèment le texte et de leur cohérence,je dois admettre que c'est toujours agréable d'avoir un texte qui nous échappe un peu et d'essayer de se mettre à sa hauteur pour le comprendre pleinement, et en déduire qu'il est soit génial, soit à côté de la plaque..
Ce qui est étrange c'est qu'en fait la démonstration de vocabulaire scientifique et limite pédante ne déssert pas l'histoire, au contraire il donne une crédibilité à la "penseuse".La dernière nana de l'humanité, le dernier soubresaut de survie de l'humanité..la fille se lance dans des considérations physiques et métaphysiques, elle va pas non plus penser de façon simplette,elle raisonne en termes précis pour une pensée précise.C'est un peu ce que je disais à propos da la dialectique du fou de Bizontin, normal que les pensées d'un fou soient un peu hermétiques, et tout aussi normal que les pensées scientifiques de La Penseuse puissent paraitre compliquées aux novices.Tout ceci n'est que réalisme, c'est pas du grand public c'est clair,mais c'est du crédible.
Ce con de Lapinchien ne se met pas au niveau du lecteur, mais il est fait plus fort, il force le lecteur curieux à se mettre à son niveau...
Avec ce texte on a aussi atteint les limites de l'organique, la Cathédrale de chair de Narak, décriée à l'époque pour son caractère un peu trop grandiloquent parait léger dans l'ébauche de chair et d'organes en tout genre en comparaison aux digressions fractales.
Par contre pour l'instant ce qu'il manque à mon sens c'est justement des pensées non scientifiques mais toutes aussi puissantes et précises.
En fait j'espère que ce texte ne se résumera pas à un agglomérat de formules et de termes physiques et biologiques qui finiront par devenir une parodie d'eux mêmes.J'espère qu'il s'ouvrira sur d'autres niveaux, ce qui lui confèrera à coups sûr une portée assez impressionante.
Daubesque ou génial?On verra dans les autres parties...
J'vais pas m'emmerder à trouver des arguments à tout ce que je dis, j'suis pas critique littéraire et j'suis payé pour ne jamais être du même avis que qui que ce soit.
Il se trouve juste que non je n'ai pas trouvé ce texte si compliqué que ça parce que je me suis pas amusé à comprendre "totalement" chaque phrase. Et j'ai foutrement pas envie d'expliquer aux gens comment lire ce texte, point. "Certains trouveront ça chiant, d'autres compliqué, d'autres encore trouveront ça drole"... Et bha moi j'ai trouvé ça agréable à lire. Parce que l'air de rien, tout ceux qui ont finit le texte ont compris de quoi il parlait, tous ceux qui ont finit le texte savent à quoi ressemble le futur imaginaire de LapinChien, et c'est ça qui est balèze. Malgré tous les mots compliqués (qui ne le sont que pris à part, dans une phrase ils le sont bien moins), on comprend ou se trouve le personnage, a quoi pense le personnage, tout ça... C'est justement dans la globalité que j'ai pris ce texte, pas en m'arretant sur toutes les phrases bizarres... Ca m'etonne qu'il n'y en ai pas encore qui ai relevé les fautes d'ortographe tiens...
Et puis merde, j'en ai marre de faire de l'humour et qu'on me dise que c'est un argument non fondé...
Bon, écrire un texte de ce genre c'est être pédant et se la jouer grave de sa race, et puis dire qu'il n'est pas compliqué dans sa globalité c'est aussi être pédant et se la jouer grave de sa race... Alors quoi ? pour rentrer dans vos petits papiers 'faut dire qu'on a rien entravé et qu'on préfère les textes de El Defoncer ?!?
Ouais.
Nagash, j'hésite toujours entre dégueuler et me taper une bonne crise de fou rire en lisant tes commentaires.
Une question me triture quand même l'esprit : tu te touches en les écrivant ?
Bobby-Joe c'est pas pasque t'es le mec d'Arka et qu'elle m'aime qu'il faut que tu me traites de pédant ! En même temps çà vous dirait un truc à quatre ? Bobby, Joe, Arka et moi ? Un double au jokari ?
Oui et ce qui m'excite le plus, c'est qu'en les laissant je sais pertinemment que tu réagiras pour les critiquer.Les psychorigides sont prévisibles.
Dégueuler ou rire...pourquoi pas les deux en même temps?Les deux me plaisent, ça prouve qu'on est pas encore totalement tomber dans le consensus masqué.
En ce qui concerne les petits papiers dont parle Bobby-Joe,plutôt que d'y être, je préfère me torcher avec.
putain ! j'aurais pensé avoir écrit tout voire n'importe quoi sauf un texte polémique
Toi ta gueule ! C'est pas une polémique ! c'est juste qu'on se parle entre nous !
(pour le jokari je te propose lundi en 8, le temps de retrouver mes chaussettes de compétition)
Nagash, t'es vachement plus intéressant quand tu sors ton balais du cul et que tu es en colère. Si t'as plus de 40 ans, tu pourrais presque me plaire. Par contre tu manques toujours autant d'originalité dans tes vannes, c'est flagrant.
J'ai plus qu'à un faire un stage chez les Grosses Têtes et à me prendre quelques années dans le fion alors.
J'ai dis originalité, pas médiocrité pourtant. Ca doit être pour ça qu'on est pas vraiment sur la même longueur d'onde parfois. Y a comme un soucis au niveau du vocabulaire.
si j'avais voulu créer un club de rencontre sur internet au lieu d'écrire une magnifique fable incompréhensible j'aurais fait l'emission du bachelor , bordel de taxydermistes !
Arrête de chialer toi, t'as jamais eu autant de commentaire sur un de tes textes !
Putain d'animal en bois.
Je chiale pas je recentre le débat sur ce qu'il y a vraiment d'intéressant ! par exemple, c'est moi qui ai fait le photomontage illustrant cette fabuleuse histoire...photoshop c'est pour les fiotes... scanner sa raie en pleine crise hémoroïdaire çà c'est de l'art !
Putain je me demandais où t'avais été dégoté une merde pareille, j'aurais du me douter que ça pouvait venir que de l'huitre qui te sert de cerveau.
C'est moche.
Celle sur la deuxième partie est chouette par contre, de toi aussi ?
oui c'est un autoportrait... j'ai inventé une méthode pointilliste que j'ai appelé mosaïque de crottes de nez vernies à l'huile de vidange, rien que pour l'occasion... çà tape hein ?
Tu saignais du nez, ce jour-là, ou pas spécialement ?
tu veux une tasse de vervaine et des crakers ?
des poppers plutôt, en biscuits apéro c'est mes préférés
çà devient un vrai salon philosophique ici ? on aurait presque l'impression qu'on pourrait croiser le spectre de Luc Ferry à chaque recoin...
En commençant la lecture, une seule pensée... "Ouah, quelle phrase ! J'espère qu'elles sont pas toutes comme ça !" et en la finissant c'était plutôt "Mais où qu'elle est la suite ? Où qu'elle est ??? Je veux la suite !"
J'ai adoré ce texte, cet univers qui se construit au fil des mots, qui prend forme jusqu'à se matérialiser dans notre esprit, un décor apocalyptique planté tellement bien qu'on ne s'en défait plus. J'ai adoré les personnages, l'idée nouvelle d'un force qui rende le monde un peu logique, l'idée "Werberienne" qu'on n'est que des chiures de mouches d'un ensemble bien plus vaste qui nous échappe, le côté indifférent des Infirmateurs qui détruisent sans s'en rendre compte, un peu comme l'homme détruit les cités des fourmis sans penser à mal, la matière organique omniprésente, seul résidus d'une humanité qui n'est que ça, de la chair, la penseuse, espèce d'esprit global, ses naissances successives, la réaction en chaîne, un pied monumental de se laisser porter par le récit.
J'ai adoré aussi la succession des impressions de la nana avec les explications de l'intrigue passée, tour à tour on a des sentiments détaillés, des sensations infimes, le temps se fige, et un récit plus global qui parcourt à la vitesse de la lumière des faits, rien que des faits. J'ai été touchée par les sensations purement physiques de la femme, cette obsession du corps, qui finalement la différencie tellement des Infirmateurs. Par ce qui compose les Infirmateurs aussi, tous ces trucs aux noms tordus qui sont autant d'ersatz de bras, de jambes, d'yeux, des organes, des sens que nous n'envisagions pas, que nous ne pourrions concevoir, mais qui ici paraissent tellement logiques et efficaces.
Finalement, pour ce qui est des mots compliqués, du vocabulaire scientifique, c'est vrai aussi que j'ai eu du mal à le comprendre, mais c'est par la desccription des scènes qui en découlent que j'ai saisi le sens global, et je crois que si ce champs lexical n'était pas là, le texte aurait une autre allure, simplifiée certes, mais on aurait pas cette impression que le fonctionnement de la matière est la clé, que quelque chose qui dépasse notre intellect et que cependant notre chair peut ressentir instinctivement est en mesure de sauver l'humanité, du moins de s'opposer à la fatalité. D'ailleurs j'ai aimé aussi ce côté désespéré du récit, finalement on perçoit bien qu'il n'est pas question que le monde redevienne ce qu'il était avant, qu'il s'agit bel et bien d'un dernier soubresaut, un espoir d'évoluer pour être un peu plus fort, pour se donner l'illusion d'exister, de ne pas avoir été juste une miette, une tentative sans conséquence, sans importance. J'ai aimé comme j'aime souvent chez Lapinchien le fait de découvrir un autre probable, un monde, des références, des événements que je n'aurais pas pu concevoir moi-même, quelque chose de nouveau, d'inédit.
Enfin j'ai aimé quoi. La suite siouplé ?..
Tiens, Arkanya ! Quel honneur !
Bah la suite, elle arrive hein... Par contre je n'ai reçu que le (2/4), il me manque les deux derniers... Bon c'est pas vraiment inquiétant... Enfion bon c'est LC quand même... C'est un peu le roi de l'inachevé... (c'est bon, vous pouvez démarrer l'émeute)
Ben je sais exactement ou je veux en venir avec 4/4 qui est pratiquement fini par contre 3/4 est encore assez flou et bancale... du coup je vais surement le réécrire ce week end...
Lapinchien est tout ému à la lecture des commentaires d'Arkanya... Il se jette à ses pieds, pose un genou à terre, enlace ses deux mains et en la regardant droit dans les yeux, la voix un peu tremblottante sous le coup de l'émotion lui demande avec appréhension :"Arka, veux-tu devenevir mon attachée de presse ?"
Oh oui ! Oh oui ! Le bondage, j'adoooooooooooore !!!
Je vien de commencer à le lire .. j'ai lu deux phrases ... j'ai rien, rien, rien pané . donc je vais me munir d'un dictionaire et d'une encyclopédie et je le liré quand j'aurais rien à foutre promis
Ouais, vas-y Defoncer, démontre-nous par l'exemple que la Zone est totalement et profondément inutile en lisant ce texte puis en restant aussi con qu'auparavant ! Qu'au moins on cesse de nous confondre avec une association caritative d'aide psychologique aux boulets internetteux
ça pourrait meme agraver ton cas Defoncer.
il va nous sortir tout le vocabulaire apprit(Infirmateur,mucus,sub-dermique...)à n'importe quel moment et avec les fautes d'orthographes
deja que j'ai du mal a le lire, des fois...
la tu me fais pitié petit mouton sur ce coup là ..
T' as bien raison
putain je me suis gourré dans la valeur du mur de Planck c'est 10 puissance 33 cm et pas 10 puissance 54 metres. Merci aux freres Igor et Grichka Bogdanov de nous avoir signalé cette coquille.
bon ben j'ai pas lu tous les commentaires, ils sont moins intéressants que le texte
pour commencer, je serais complètement incapable d'écrire un truc aussi bien foutu, comme la plupart des gens d'ailleurs
en dépit de son pseudo grotesque, LC prouve qu'il est un véritable génie
sinon bon j'ai pas tout compris mais j'espère que la suite éclairera certains passages, sinon ben je relirai
ceci dit l'action reste parfois un peu difficile à se représenter précisément, le tout manquant de descriptions moins scientifico-gloutonnes et un peu plus terre à terre pour permettre au lecteur une compréhension plus aisée des évènements.
paske c'est ça qui donne le côté un peu lourd-dingue, c'est qu'on a parfois du mal à se représenter ce qui se passe.
à noter tout de même qu'il y a tout de même quelques précisions sur certains points comme les cellules non différenciées encore capables de produire des organes
d'ailleurs c'est génial aussi l'idée d'une fusion aléatoire et chaotique de l'ensemble de la biosphère terrestre (mais je pense qu'il devrait y avoir des organes non-humains et pourquoi pas hybrides de structures végétales et animales mais bon je garde ce concept quelque part vu que t'y as pas pensé j'en ferai ptet quelque chose)
Le concept de Processus est vraiment excellent et ouvre des possibilités géniales comme la violation des lois physiques ou la création d'univers abstraits issus automatiquement des hypothèses qui germent dans notre cerveau, je le garderai dans un petit coin de ma tête, je sens que ça va me servir d'une manière ou d'une autre
Pour ceux qui ont fait un peu de mathématiques, y'a des passages vraiment tripants genre : "je me suis démontré par récurrence l'objet de ma mission", à force de transformer le magma charnel envirronant d'abord en êtres humains puis en un déluge d'organes aussi éphémères que leur conception, un peu mieux à chaque itération
Pour finir c'est vraiment de la balle ce texte, il a quelques défauts, il est résolument fermé aux esprits qui n'ont pas un minimum de connaissances en maths et/ou en biologie, mais celà n'enlève rien à sa qualité intrinsèque et à l'orgie de création qui suinte par les pores adipeux de la conscience fébrile de notre grotesque créature des champs hybride, telle un cytoplasme nucléique dans une cellule du cortex d'un mec complètement défoncé au LSD.
l'intro est d'ailleurs le premier échantillon que j'ai pu avoir de la production hydrocanabilée de la Zone et qui m'a motivé en 5 sec pour rejoindre votre bande de dégénérés. Ceci dit, j'ai dû attendre un peu d'être dans les bonnes conditions cérébrales pour lire la suite, mais j'ai vraiment pas été déçu
je crois que je vais me sentir un peu con avec ma SF de boulevards
J'ai plutot bien aimé dans l'ensemble. C'est vrai qu'il y a des passages un peu difficiles à appréhender, mais le fil général se suit bien.
Je pense - comme pas mal d'autres on dirait - que ce texte est une fabuleuse masturbation intellectuelle de la part de LC, mais bon, y a pas de mal à ça hein...
Bref, c'est pas un de mes préférés de LC, c'est lourd, mais je l'ai lu avec plaisir.
quelqu'un pourrait me dresser un best-of des textes de la Zone? (si ça ne crée pas d'embrouilles, hein)
pour le best-of j'sais pas... pour le worst-of, ya çà http://zone.apinc.org/guide.html
puisqu'il faut commenter... heu commentir, pardon, c'est un verbe du 2eme groupe invitant tous les participants à mentir en groupe, et bien autant commentir un texte que j'aime bien.
Toi des fois tu t'aimes un peu trop bien beaucoup, c'est du lobbying acharné.
oui je m'aime à la folie... mais t'es compris dedans
Comme c'est mignon.
Exceptionnel.
Jamais rien lu d'aussi foisonnant (à part peut-être les plus beaux paragraphes de Clockwork Chronic), gigantesque et cohérent à la fois. Le nombre d'imprécisions et d'erreurs (jamais graves) est minuscule par rapport à la complexité du texte. L'idée de vie dans l'espace et d'univers-algorithme est magistralement développée et exploitée, les aspects scientifiques "tiennent la route" (i.e., on se carre l'exactitude pile poil dans l'axe rectal, mais c'est maîtrisé et l'auteur ne raconte pas n'importe quoi).
Alors évidemment, bouuh y'a des fôtes et c'est parfois indigeste. N'empêche, ça claque et ça se dévore, le style passe au second plan, et on en prend plein la gueule. Du Grand LC.
Par contre, c'est le bordel les descriptions, difficile de se représenter l'action. Enfin, ça s'arrange sur la fin.
Quand même... superbe.
merci Tyler D
l'insoutenable légèreté du savoir
merci mon Lapin
tout ce dont je suis sur...
Le mec qui a écrit ce texte est un fou furieux.
Beh putain. Comme souvent dit dans les commentaires, au début faut se l'enquiller, mais après on en redemande (CMB ?).
J'ai beaucoup aimé tout cet univers Cosmo-organico-épique, et cette guerre à la fois métaphysique et scientifique de l'action-réaction infinie, imprédictible et surproductive.
Je suis une grosse bille en pure science, donc j'ai pas capté la moitié des termes employés, mais on va dire que ça rajoute du crédit à l'ensemble. Même si ça devient difficile par moment de se représenter la chose. Mais du coup ça laisse aussi pas mal de place à l'interprétation, et ça c'est chouette.
Je vais m'en lire un par soir, tiens. (En espérant que y en ait bien 4 ?)
Coin coin
Eddy, Eddy, petite fille des montagnes ?
Arkanya n'avait qu'à pas me poser "the Ultimate Question of Life, the Universe, and Everything", je suis pas Deep Thought et puis 42 c'était probablement en base 10 puissance un truc énorme au moins.
J'ai commencé à lire. A part la première phrase qui est foutrement dissuasive, ça se fluidifie, haha, et ça morvouille allègrement peu après, du coup ça satisfait mes bas instincts. Quittez pas, je vais me faire un café pour digérer ça, et je reviens. A moins que je tombe sur une BD de Cavell et Leroy.
J'imagine qu'Eddy est Clacker qui a lu la suite. Tu verras Père Castor, toi aussi, tu va virer canarchiste après la lecture de ce manifeste d'endoctrinement subliminal.
Tout à fait.
Vous allez rejoindre le clan des anseriformes.
S'agirait pas de s'tromper d'érection.
Mais c'est dégueulasse ! J'ai des potes à L214, faut absolument qu'ils voient ça.
Ben je sais pas où t'as trouvé ta doc, si t'as un master de physique quantique, ou un pater de cantiques physiques, mais ça troue la chatte à sa mémé. Je me rappelle avoir lu il y a quelques années un de tes textes historiques, sur la marine à voile espagnole, si je me souviens bien. J'avais jamais vu un truc aussi documenté. Là c'est pareil, mais en pire. J'ai l'habitude de lire de la science-fiction un peu pointue, ça ne m'a donc pas trop désarçonné, mais putain, faut se concentrer. C'est plus de mon âge, ces conneries.
En tout cas, c'est suffisamment dégoulinant pour donner faim. J'ai adoré le passage :
"Le monstre s’approche prudemment de la brèche d’où soudain une épaisse mousse d’ovalbumine est propulsée comme d’un geyser. Pris de fureur, l’Infirmateur s’infiltre dans l’interstice et se retrouve cerné de cadavres encore chauds empaquetés dans des poches fendues baignant dans une marre de liquide placentaire. Ils sont reliés les uns aux autres par des cordons ombilicaux… Ils s’embrasent tous à l’approche de l’Infirmateur. "
(Attends, j'enlève un r à marre, voilààà...)
... moins technique, mais fichtrement appétissant, j'adore.
J'ai pas eu la force de lire les commentaires, à part le cancanement désespéré, là-haut, (ce texte a rendu chèvre un canard, respect), je verrai donc ça quand j'aurai pas piscine.
merci pour ton post à presque l'heure PI
Anseriformes VS Lagomorphes : prochaine grosse bataille dans l'espace interbranaire
Ça me laisse rongeur.