Il se trouve que j’avais caressé voluptueusement l’idée d’en interviewer certains pour mon site (Léz[arts] Modernes, sur Webzinemaker aussi. Un peu de pub n’a jamais tué de hamster). Encore fallait-il trouver comment entrer en contact avec eux… Pour cela, il suffisait de compter sur internet et ses puissants moteurs de recherche…
Là commence la descente aux enfers. Dénonciation !
De mes années de collège, je garde le souvenir d’un livre : Les Fourmis. Figurant parmi mes premiers « vrais » romans (comprendre gros pavé volumineux pour faire comme maman… enfin, gros, gros, c’était avant la découverte d’Ambre et de Guerre et Paix entre autres…), c’est avec émotion que j’ai songé à son auteur, Bernard Werber, pour un mini-interview… Quelle perspective joyeuse que d’entrer en contact avec l’auteur des Thanatonautes, avec celui qui me donnait les moyens de faire bisquer mes petits camarades d’école grâce à des énigmes amusantes, mais néanmoins sérieuses !!! Me voici partie donc dans les profondeurs abyssales de la toile pour dégoter le site de l’éditeur et le nom d’un hypothétique contact pouvant me mettre en relation avec l’un de mes dieux. C’était sans compter sur le coup de chance inespéré : un lien direct vers le site officiel, per-son-nel même, de mon idole. J’en aurais pleuré de bonheur…
Jusqu’à découvrir ledit site… Ah personnel, on pouvait le dire. Artisanal même… Bon, bon, en même temps, il ne fallait pas désespérer mais bien au contraire se réjouir : enfin une personnalité ne faisant pas appel aux sociétés de services en conception et design ! Un homme accessible, que l’on pouvait presque toucher du bout des doigts, là, tout près !
Sans faire plus attention à la police Comic sans ms aux couleurs pathétiquement pathétiques, mon œil se trouva attiré par un petit gif animé, bien kitsch s’il en est, m’indiquant : une adresse mail ! Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa… plaisir suprême. Je l’avais mon interview ! Peut-être même allions nous devenir amis ! Peut-être allions nous boire le thé un dimanche après-midi installés à une terrasse de café parisien, moi apprêtée et pomponnée, mes manuscrits au fond de mon sac, toute tremblante d’émotion, bafouillant, rougissant, … et lui, décontracté, comme sur les quatrièmes de couverture, chemise blanche, petites lunettes rondes, paternel, me dispensant ses conseils…
Bref. Le charme est retombé aussi vite qu’un soufflé de femme au foyer cocue à plus passer les portes !
Les fautes d’orthographe s’imprimaient au fer rouge au plus profond de ma rétine, chahutant mes petites connexions synaptiques, bousculant mes transmetteurs neuronaux, agressant les cellules de mon cerveau revenu très vite sur terre, allumant au passage des dizaines de diodes. Les signaux de fumée, les « Mayday, mayday » et autres … - - - … se succédaient. De page en page, fautes de syntaxe et erreurs grammaticales me sautaient à la gorge. J’étais au bord des larmes, de l’asphyxie, de la suffocation, que dis-je ! De l’apoplexie !!!
Un doute m’assaillit alors : ce ne pouvait-être lui le webmaster ! Non ! Impossible ! Mais quel odieux personnage s’était donc permis d’usurper l’identité de mon gourou ? J’étais prête à appeler la police pour porter plainte… Et même sur le point d’envoyer un mail à la maison d’édition. Pour ce faire, j’allais donc sur le site de l’éditeur, la rage au cœur, l’esprit vengeur… pour me trouver nez à nez avec un lien vers la page incriminée…
C’était la fin des haricots, les carottes étaient cuites (bientôt l’été, pensez à manger léger, équilibré et sain !). C’était donc bien Bernard Werber le responsable. Un mythe foudroyé en dix minutes, des illusions perdues à tout jamais.
Traître va ! Menteur ! Voleur !
Tout ça pour dire que le métier de correcteur a de belles années devant lui encore, grâce à ces pseudo auteurs. Je me demande même si les nègres ne font pas un beau retour de carrière en ces temps de vache maigre atteinte d’ encéphalopathie spongiforme pour les lecteurs…
Pour illustrer mon article, je voulais bien évidemment vous donner l’url de ce site. Mais les mois ont passé et Monsieur Werber a du avoir quelques retours négatifs sur son site. Remercions donc au passage la société Swer & Mahârgne, à la conception et au développement du site (« Les décors sont de Roger Arte, les costumes sont de Donald Cardwell »). J’ai cherché dans les crédits le nom du correcteur, mais il n’est hélas pas indiqué. Métier ingrat.
Depuis cet épisode douloureux de ma courte existence, je ne crois plus à la vie après la mort, j’écrase méthodiquement une à une toutes les fourmis qui croisent mon chemin, je conchie dans le lait maternel, et ce, sur sept générations, tous les anges. Je vais relancer la mode de l’autodafé et je ne lis plus que les cartes postales envoyées par les amis depuis le Luberon et la Baule…
Putain de monde va… tout se perd.
LA ZONE -
... ou comment j’ai su que le Père Noël n’existait pas…
Bon étant donné que Nihil m’a piqué tous mes auteurs potentiels, mon idée de webzine, ainsi que mon string bleu à dentelles noires, je me vois dans l’obligation de venir parler littérature et écrivains ici… Si c’est pas malheureux tout de même.
Une des tares qui m’affecte et que je n’ai pas encore - trop - évoqué est de dévorer les bouquins (enfin, c’était une tare lorsque j’étais jeune, riche et belle, et surtout quand j’avais du temps… maintenant je me contente des magazines auto que Shirow laisse traîner dans les toilettes…). Et il y a des auteurs quand même magnifiques en cette fin de siècle (oui je sais, on en a changé, laissez moi écrire en paix).
Bon étant donné que Nihil m’a piqué tous mes auteurs potentiels, mon idée de webzine, ainsi que mon string bleu à dentelles noires, je me vois dans l’obligation de venir parler littérature et écrivains ici… Si c’est pas malheureux tout de même.
Une des tares qui m’affecte et que je n’ai pas encore - trop - évoqué est de dévorer les bouquins (enfin, c’était une tare lorsque j’étais jeune, riche et belle, et surtout quand j’avais du temps… maintenant je me contente des magazines auto que Shirow laisse traîner dans les toilettes…). Et il y a des auteurs quand même magnifiques en cette fin de siècle (oui je sais, on en a changé, laissez moi écrire en paix).
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Tu es bien cruelle.
Nous avons tous été jeunes (et chevelus).
Depuis j'ai bien changé, tu sais.
Ta gueule Monsieur Propre.