C’était compter sans son arrivée. Elle : femme (estimation déductive opérée à partir des bijoux clinquants qui pendaient d’elle), fourrure brune, sac à main en pseudo croco violet, front altier sur lequel la charge des questions ne devait pas trop avoir pesé pendant 55 printemps.
Accompagnée du mâle de l’espèce, très reconnaissable lui aussi, bien qu’il soit nettement moins coloré. Cette espèce merveilleuse, qui foisonne dans les contrées josaciennes, s’apprêtait, comme les lemmings à l’approche de l’hiver, à entreprendre une grande et périlleuse migration : s’en aller vers Versailles en RER…
C’est alors que la crise existentielle s’est produite. Oui, car les composteurs étant en panne, c’est toute l’épopée de notre couple qui s’en trouvait compromise :
Elle (la voix pleine d’effroi et de consternation mêlés) : « Charles, où pensez vous que nous puissions oblitérer nos tickets ? »
Et là, tournant tragique. L’influence d’une Zone oubliée de mon cerveau, que je pensais bien incapable d’un tel réflexe : « Dans ton cul » (Notez l’absence de recours au DTCS…)
Choquée, haletante, c’est un tremblement de terre : la faille de San Andrea de sa belle éducation qui vient de s’ouvrir.
« - Pardon jeune homme ? »
Sommé de répéter, je m’exécute, devant le regard incrédule et terrifié de mes deux nouveaux amis.
S’ensuivit, après moult étouffement et reprise de souffle, un long couplet sur les valeurs morales et le respect. Conciliant, j’ai fini par lui dire que pour guérir, j’étais prêt à tout et qu’en signe de pénitence, de rémission et de droiture d’esprit, j’avais décidé de voter Sarkozy aux prochaines Présidentielles.
Phrase conclusive de la Belle :
« Je pense qu’avec des spécimens comme vous, il nous faudra plus que Sarkozy… » Départ sur un air entendu, front haut : victorieuse.
« Plus que Sarkozy… » J’avoue que j’ai un peu peur de ce qu’elle mettait là derrière. Hum, gazé ? Poinçonné dans son postérieur au sceau de la morale qu’on y trouve ?
On fait quand même de jolies rencontres sur le quai…
Les apparences étaient pourtant de mon côté : costume gris, cravate noire, sourire carnassier et regard en épervier, j’avais tous les dehors et atours du gendre idéal d’un banquier en fin de carrière.
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Hop aussitôt demandé aussitot posté.
Bon pour les habitués, c'est le texte qui a déjà été posté sur ptdrrr.net et dont j'avais mis le lien sur le forum, mais au moins il est posté à l'endroit où il avait sa place.
Bien ouej V, c'est bien drôle.
Quand je dis que c'est un vieux de la vieille, Vitriol, je signale qu'on lui avait proposé de faire le quatrième cavalier de l'apocalypse avec LC et Scorbut pour Trisophrenia, pour dire que ça date quand même.
Bon, je vois que tu as plus d'influence que moi sur le gars...
Me pose des questions là...
Bon, ben sinon... Bienvenue, V. !
Ah nan nan, moi j'ai pas décroché un mot, tout le mérite t'en reviens. C'est quand même beau de ne même pas réussir à échouer...
Oups, autant pour moi, je lis pas les messages dans l'ordre qu'il faut...
Ouuuuuuuuuuais. V. je resterai éternellement ta plus grande fan.
Ouais c'est du Serge Gainsbourg, "Le poinçonneur des Lilas" ou Lilas en fait ne serait pas une station de Métro mais une senteur de fragrance Wizard Sec ...
Putain vraiment merci Vitriol d'avoir pu mettre la main sur une photo d'Arka pour illusrtrer ton article, ça aide à la compréhension
Ah ok, Arka, je la voyais plus laide perso...
"Poinçonné dans son postérieur au sceau de la morale qu’on y trouve ?"
héhéhé
J'adore ce texte.
Une Saint Con sans feu.
je n'ose imaginer la réaction de la bourgeoise si la réponse avait effectivement été DTCS...
Merde, je savais pas qu'il y'avait autant de choses dans mon nez. J'ai essayé de réprimer un fou-rire en serrant les dents et tout est ressorti par le pif. Oh, le gode de mamie!
Bofbofbof. Très anecdotique malgré quelques formules rigolotes et "vitriolées", of course.
J'adore ce texte.
A chaque fois je l'oublie, puis je retombe dessus par hasard, puis je me dis qu'il déchire sa maman, Vitriol.