La porte est ouverte d'une façon assez étrange puisque rabattue selon un angle nul par rapport au sol. Elle n'aura en fait même pas résité à son premier assaut.
Le couloir est sombre, aussi noir que la nuit qui enrobe le quartier.
Il patiente, à l'affut du moindre bruit provenant de l'intérieur.
Rien.
Comment auraient-ils pu l'entendre à travers leurs bouchons de cire ?
Il enjambe la porte. Il n'a aucun mal à se diriger dans la pénombre, il le faisait deja à 15 ans quand il revenait en douce de ses escapades nocturnes.
Face à lui, se dresse l'escalier. Une marche puis deux. Il y en a vingt-six au total, il le sait très bien.
Dernière marche, six pas en avant, virage a gauche, huit pas.
Sa main effleure la porte verte de la chambre parentale.
Son coeur s'emballe.
La poignée tourne sans émettre le moindre grincement.
Ils dorment profondement, elle sur le dos et lui sur le flanc gauche. Ils ont déjà l'air morts. Les soulèvements réguliers du drap le rassurent.
Il reste ainsi quelques minutes à les regarder, immobiles.
Puis la hache se soulève, il s'approche et la laisse tomber avec vigueur sur la tête de sa mère.
Il sent une éclaboussure chaude heurter son visage. Il n'ose plus bouger.
A-t-il perçu le choc par les ressorts du matelas ?
Des gargarismes de poumons se vidant dans une flaque de sang le sortent de sa torpeur.
La hache se soulève à nouveau, puis reprend son chemin vers le bas.
La tête moustachue se détache assez facilement du corps auquel elle était attachée, tombe sur le sol et roule vers la porte avant de s'arrêter net.
L'outil tranchant a même traversé l'oreiller. Il a bien fait de l'affuter.
Sans précipitation, Patrice sort de la chambre en refermant la porte.
Et puis le temps s'accélère.
Huit pas, virage à droite, six pas, vingt-six marches, passage au dessus de la porte, arrivée sur le seuil, la nuit noire est en face de lui.
Le temps s'arrête durant une éternité puis reprend son court.
Il se retourne.
La porte est fermée, son inclinaison n'a plus rien d'étrange.
Il l'ouvre en appuyant sur la clanche.
Le couloir est toujours aussi sombre, il y a toujours vingt-six marches, à l'étage, tout parait calme.
La porte verte est toujours là elle aussi. Il l'ouvre et risque un regard vers l'intérieur.
Le drap bouge, sur le sol il n'y a ni tête ni trace de sang.
Ce soir la, Patrice est allé se coucher sans bruit.
Finalement, Patrice est un lache comme les autres.
LA ZONE -
Patrice se tient debout sur le seuil de la maison qui l'a vu grandir, une hache à la main.
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Alors Ocus serait la réincarnation d'Eugene ? Comment ça fout les boules©...
apres la lecture de plusieurs articles maintenant j'en suis sur , ce site est l'antithèse du site de familles de France.
Putain, t'as mis un de ces temps à t'en rendre compte... Va falloir changer les bielles du cerveau là
C'est aussi l'antithèse des différents forums bisounours qui sont repartis dans l'entretuage jouissif aujourd'hui, c'est magnifique.
Putain se faire bannir de chez les bisounours c'est mal, on peut même pas aller matter en douce ce qui se passe chez eux...
Pour une fois, ça n'a rien à voir avec une chanson d'Elsa. Bravo Ocus, c'est à cause de toi que je suis là, et c'est pour toi que je reviendrai.
Comment c'est trop bien ce texte !!!!!
(ouais j'ai pas d'inspiration pour commenter, je sais mais moi au moins je parle un minimum de l'article sus-cité)
Moi ce que j'adore c'est le titre, le "volume 1 sur 1". C'est un parfait résumé de l'histoire : le gars commence un truc, a vraiment l'intention de le faire... pi finalement non, tout s'arrete avant meme de commencer. Fabuleux.
Un rien l'amuse...
C'est le syndrome Pampers.