LA ZONE -

Entre-chats

Le 04/01/2004
par Darkside
[illustration] Je me regarde souvent dans la glace. Chaque fois avec angoisse, parce que je ne sais jamais ce qui va m’apparaître, ce que je vais être à ce moment là. Tout d’abord je me vois tel que je suis sur la photo de ma carte d’identité. Mais ça je sais bien que ce n’est pas moi. Ca c’est ce qu’on croit que je suis. Ce que je suis vraiment…je ne le sais pas bien. La dernière fois, ça a été terrible ! J’ai vu le bas de mon visage s’allonger, se couvrir de poils, mes oreilles se sont mises à pousser et à retomber le long de ma tête, j’étais un chien ! Pas un chien de race, un pouilleux à qui on donne des coups de pieds, un bâtard errant qui fouille dans les poubelles et qui sera euthanasié si la fourrière l’attrape.
J’étais condamné à être un pauvre chien, un déchu, alors j’ai pleuré, mais je pleurais comme un chien, je poussais des hurlements « HHHHHOOOOUUUUU ». Rapidement Aurélie est arrivée, elle m’a dit Vincent qu’est ce qui se passe ? Mais y’avait plus de Vincent, juste un pauvre chien et elle ne s’en rendait même pas compte. Heureusement d’ailleurs parce que les chiens ça doit être interdit ici, les chats y’en a plein dans le parc, eux on les choie, tout le monde leur donne à manger, les chouchoute, alors que les pauvres chiens on les tue, on les pique, voilà pourquoi les chiens détestent les chats ! J’ai pas répondu à Aurélie, de toutes façon les chiens ça parle pas comme elle. Mais j’ai décidé de me venger sur Cécile. Cécile elle passait dans le couloir à ce moment-là et j’ai bien vu que c’était un chat , elle ! Une jolie chatte avec sa démarche souple, elle venait se faire voir pour qu’on la caresse et qu’on lui donne du lait et des friandises, alors je lui ai sauté dessus, je voulais la bouffer, parce que c’était injuste que je sois un sale chien, j’avais rien demandé ! Mais ils m’ont tous sauté dessus, j’aboyais, je grognais, ils m’ont plaqués au sol et j’ai compris qu’ils allaient m’euthanasier. J’ai vu Aurélie avec sa seringue, j’ai senti la piqûre et alors je suis mort.

Le lendemain je me suis réveillé, j’étais encore Vincent.

Qu’est ce qui c’est passé ? m’a demandé le docteur. Je ne pouvais pas lui expliquer, je sais qu’il ne me croit pas, il croit que Vincent c’est moi. Et moi je ne sais pas qui je suis mais je ne suis pas Vincent. Vincent c’est une idée. Je n’ai pas raconté au docteur pourquoi j’en avais après Cécile, parce que peut être elle aurait eu des ennuis pour s’être transformée en chat pendant son travail. Mais j’ai profité que Cécile était seule dans la pharmacie, en train de préparer les médicaments du soir pour aller lui parler.

Elle est belle, Cécile, elle est un peu plus jeune que moi, elle est blonde. Elle m’a dit que c’était pas vrai qu’elle était un chat la veille, que c’était pas possible et que tout ça c’était dans ma tête. Pourquoi elle me raconte ça ? je l’ai vue transformée, moi ! Et d’ailleurs je vois bien qu’elle a toujours des yeux verts de chat.

Comme j’étais mieux j’ai eu l’autorisation de sortir me promener à l’extérieur de l’hôpital. Et là, surprise, j’ai vu Cécile qui rentrait dans un immeuble. Je suis allé voir les boîtes à lettres et j’ai vu son nom. Elle habitait là, au troisième étage.

Elle est pas mariée, Cécile, je le sais, elle me l’a dit. Même qu’ Aurélie elle était pas contente après elle, après. Je l’ai entendu lui dire : « Avec les patients on est toujours mariés, ça évite les problèmes » J’ai pas bien compris ce que ça voulait dire. Elle est pas mariée ou elle est mariée avec les patients ? Mais moi au fait, je suis un patient ?

Mais j’ai compris le lendemain. Quand je me suis regardé dans une glace, j’étais devenu un chat ! Un chat, comme Cécile ! Cette fois j’ai réalisé pourquoi elle était pas mariée et qu’elle était mariée avec les patients…en fait je suis son mari, son mâle ! Mais j’ai rien dit, je voulais rester un chat. Alors j’ai plus pris mes médicaments, je faisais semblant d’avaler mes cachets mais je les gardais dans la bouche et j’allais les recracher dans les toilettes après. Pace que d’abord les médicaments risquaient de me faire redevenir celui qu’on prend pour Vincent (mais qu’il est pas) et ensuite parce que ces médicaments ça rend impuissant et que je veux pas décevoir Cécile quand elle saura pour nous deux…

Quand je les prends pas je me sens moins endormi, j’ai plus la bouche sèche et Vincent (celui qu’on croit que je suis) disparaît complètement. Je ne suis plus que celui que je vois dans le miroir. Alors le chat, ce jour là, est sorti se promener à l’extérieur. Je suis allé jusque chez Cécile et j’ai gratté à la porte. Elle m’a ouvert et j’ai eu l’impression que ça lui plaisait pas de me voir. Elle m’a dit qu’est -ce que tu fais là, je suis chez moi, tu n’as rien à faire ici mais je me suis glissé à l’intérieur, c’est normal, je suis un chat ! Elle aussi, d’ailleurs…Je lui ai dit Cécile, c’est la saison des amours, on va faire plein de chatons ensemble ! Elle m’a dit rentre à l’hôpital sinon j’appelle les flics. Mais n’ai pas peur, je lui ai dit, je ne veux pas te faire de mal, on est fait l’un pour l’autre. Je sais bien que tu m’aimes mais tu veux pas le reconnaître. Elle m’a dit c’est impossible les histoires entre les patients et les infirmières et c’est interdit ! Ha d’accord, c’est pour ça, j’ai répondu, mais on va partir tous les deux comme Duchesse et O’Malley dans Les aristochats de Walt Disney.

C’est alors qu’est arrivé Lucien, un infirmier d’un autre service. Lui je l’aime pas, je sais pas pourquoi. Il a une barbe comme mon père et je suis sur qu’il est aussi méchant que mon père. Lucien m’a dit « sortez d’ici ». Et Cécile elle a appelé Lucien mon chéri. , alors j’ai compris que c’était lui qui l’avait monté contre moi, qua c’était à cause de lui qu’elle voulait pas reconnaître qu’elle était un chat comme moi et qu’on était des amants tous les deux. Depuis le début il la manipule. Mais je me suis dit je sauverai notre amour, j’ai senti tous mes poils se dresser sur mon dos et j’ai soufflé, puis je me suis jeté sur Lucien. Mais comme il est plus fort que moi il m’a repoussé. Cécile, la pauvre, elle est sous l’influence de ce salaud alors elle a appelé les flics.

Je suis sorti par la fenêtre et maintenant je suis sur la corniche. Les flics sont dans l’appartement, ils n’osent pas me suivre. Bien sûr, ce ne sont pas des chats, eux ! Ils me demandent de revenir mais je suis pas fou moi ! Je vais leur échapper. Il n’y a que trois étages et un chat retombe toujours sur ses pattes.

Et même si je me recevais mal, je sais bien que j’ai neuf vies !

= commentaires =

Darkside

Pute : 0
    le 04/01/2004 à 18:18:13
Je vous jure aprés j'arrête avec les chiens et les chats...
nihil

Pute : 1
void
void    le 04/01/2004 à 18:54:40
Ouais la SPA a déjà déposé 8 plaintes contre la Zone pour zoophilie agravée à cause de toi (non non je te jure qu'aucun autre zonard n'est impliqué dans des affaires de zoophilie, on y croit tous à mort)
Darkside

Pute : 0
    le 04/01/2004 à 18:55:45
Et Tulia alors avec Sa chatte Sa chatte Sa chatte?
Tulia

Pute : 0
...    le 04/01/2004 à 19:51:53
Elle a piscine en capsule...
nihil

Pute : 1
void
void    le 04/01/2004 à 20:28:32
Commencent à me gonfler ces piscines en capsule qui empêchent tout le monde d'être sur la Zone... Va falloir les retirer de la vente si ça continue.

Sinon j'aime bien le texte Darkside, c'est rigolo, c'est bizarre, ça se lit tout seul. J'aime pas trop ce qui est soft en général, mais là c'est bien distrayant.
Tulia

Pute : 0
...    le 05/01/2004 à 12:08:58
Ouais merci Darkpalsidadin pour cet amusant hommage à ma chatte ma chatte ma chatte, ça me touche beaucoup...
Ah non en fait, c'est ma nouvelle culotte vibrante, autant pour moi.
Par contre, si je peux me permettre une petite remarque : non un chat ne retombe pas toujours sur ses pattes, y a plein d'astuces pour le piéger et se fendre la gueule en le mattant se louper à la réception.
Kirunaa

Pute : 1
    le 05/01/2004 à 15:05:11
Comme la ficelle autour du ventre...

Ceci dit, j'aime beaucoup ce texte aussi. Tu l'as écrit sous space cake ?

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