« C’est plus fort que toi… Faut toujours que tu me fasses chier…
- Quand est-ce que tu vas assumer tes responsabilités bordel ? »
Il survole désormais la plaine en direction de l’est. En bas, la campagne semble s’endormir peu à peu avec le lever du soleil. La nuit a été particulièrement agitée mais le calme semble revenir enfin. Dans les champs, les derniers lapins qui n’ont pas encore rejoint leur terrier s’y précipitent en voyant son ombre se dessiner près d’eux sur le sol. Au détour d’un bosquet, deux cerfs sont face à face, bois entremêlés et à bout de souffle. Leur duel de domination les a poussés jusque dans cette position fatale, ils périront tous deux ainsi.
« Arrête de remettre ça sur le tapis tout le temps, t’es chiante. J’ai pas que ça à foutre que de passer mon temps à subir tes petites crises existentielles.
- T’es vraiment un bel enfoiré pour oser me sortir ça ! T’es jamais là, c’est moi qui me tape tout le boulot dans cet appart et quand tu te décides à rentrer, tu te permets encore de gueuler.»
Il se dirige vers l’agglomération. Il y a déjà été plusieurs fois par le passé. Mais il n’aime pas cet endroit. Il s’y retrouve systématiquement désorienté et tous ses sens y sont altérés. Toutes ces énormes carcasses métalliques hurlantes qui se précipitent les unes derrière les autres, ces odeurs nauséabondes, cette souillure, cet air empli de particules polluées… Tout, ici, semble être en proie à une étrange infection invisible. Et pourtant, il ne peut s’empêcher d’y aller, comme poussé par une étrange force mystique.
« Putain mais tu vas la fermer ta gueule espèce de conne ?
- Non pas cette fois, ce serait trop facile… Ça va quand même pas te tuer de me rendre un petit service une fois de temps en temps. »
Il plane au-dessus de cette abomination contaminée, sans trop savoir où il va ni pourquoi il y va. De temps à autre, il croise d’autres oiseaux. Des moineaux, des pigeons… Il en croise souvent sur son territoire mais ceux d’ici semblent tous chétifs et malades, plumage terne, yeux vides, mouvements mécaniques…
« Sérieux, ferme ta gueule avant que je m’énerve vraiment !
- Ouais menace-moi en plus connard, t’as raison, la violence est la solution à tous tes problèmes alors montre-moi à quel point tu m’es supérieur. »
Il erre toujours entre les structures bétonnées. Il ne sait toujours pas trop où ses pérégrinations vont le mener. Il aimerait pouvoir faire demi-tour et repartir loin de cet endroit maudit mais son instinct le pousse irrépressiblement toujours plus profond au cœur de cette masse grise et puante.
« Tu me cherches vraiment toi ?
- Non, j’essaye de te faire comprendre à quel point t’es con parfois ! »
Au coin d’une rue, son attention est attirée par un bruit assez étrange. Il bifurque sur la gauche pour se diriger vers la source de ce bruit. Plus il s’approche et plus le bruit s’amplifie. Il aperçoit une fenêtre ouverte et se pose tranquillement sur la rambarde. Le bruit qui l’avait attiré jusqu’ici provient de l’intérieur. Il observe minutieusement un homme et une femme en train de se hurler dessus mutuellement.
« Et ben je vais te montrer salope à quel point je suis con ! »
Posé sur son perchoir, il se lisse les plumes avec son bec. Du coin de l’œil, il observe l’homme lever la main sur la femme et lui asséner une puissante gifle. Celle-ci tombe à terre et son partenaire se jette sur elle pour la rouer de coups. L’oiseau est très intrigué par ce manège.
La femme crie. L’homme crie plus fort encore. Le corbeau ouvre le bec et sa voix caverneuse émet un puissant croassement. Les deux bipèdes semblent interloqués par ce bruit si peu familier, ils tournent en même temps la tête vers la fenêtre. La femme en profite que l’homme a le regard détourné pour reculer en glissant sur le sol. Elle réussit à prendre appui sur un meuble pour se relever pendant qu’il tourne à nouveau son regard noir de haine vers elle en constatant qu’elle a réussi à se dérober. Il semble comme fou. Elle, est terrorisée.
L’oiseau suit toujours du regard chacun des mouvements des deux protagonistes, la tête légèrement penchée sur le côté. Il n’a aucun intérêt à rester ici mais il ne peut s’empêcher d’être captivé par la scène qui se déroule sous ses yeux. Le voyant se jeter à nouveau sur elle, elle attrape la lampe qui se trouve sur le meuble et lui écrase violemment sur la tête au moment où il s’est suffisamment rapproché d’elle. L’homme s’effondre lourdement sur le sol et ne bouge plus. Le corbeau observe d’un air curieux la femme qui se penche vers son partenaire immobile et croasse à nouveau.
Il prend son envol.
LA ZONE -
Il scrute les alentours. Rien ne semble anormal. Il déploie toute son envergure et, prenant appui sur ses pattes, se jette d’un bond pour prendre son envol. Grâce à quelques lourds et puissants battements d’ailes, il prend rapidement de l’altitude. Depuis cette hauteur, il peut aisément scruter tout ce qui se passe en-dessous de lui, sa vue perçante lui permettant d’apercevoir le plus petit mouvement d’un rongeur ou d’un insecte depuis une grande distance.
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Bon effectivement par certains points de vue aucun texte n'est utile, mais là définitivement je comprends pas l'utilité dans l'histoire de ce corbeau, et t'en parles quand même sur les 3 quarts du texte.
Mais à la reflexion, on peut peut-être voir l'article comme une simple tranche de vie, sans but ni fonction, juste quelques minutes dans la vie de cet oiseau... Je comprendrais ce point de vue, mais j'y adhère pas plus que ça.
Sinon y a des paragraphes qui m'ont rappelé des trucs à moi, et aussi LAISSEZ-MOI CES PUTAINS DE PIGEONS, C'EST A MOI LES PIGEONS ET MOINEAUX MECANIQUES (valable aussi pour Kirunaa). Putain faut toujours gueuler pour se faire entendre ici.
Non en effet, l'histoire de ce piaf n'a pas le moindre intérêt mais ça m'empêche pas de m'amuser à tester des trucs à la con en écrivant et j'ai trouvé ça marrant d'écrire depuis la tronche d'un animal. J'ai pris un corbeau mais j'aurais pu prendre n'importe quoi d'autre en fait. C'est juste parce qu'un jour où je me faisais chier en me demandant ce que j'allais bien pouvoir écrire pour spammer La Zone, un corbeau s'est posé sur le toit de l'immeuble d'en face. Comme quoi ça tient à pas grand chose des fois l'inspiration. Là par exemple, je vois un arbre et un lampadaire, je suis sûre qu'y a moyen d'exploiter ça d'une façon ou d'une autre... Je vous tiendrai au courant, vous en faites pas.
Sinon je tiens quand même à dire une chose : VOUS ME FAITES TOUS CHIER A TOUT VOUS APPROPRIER COMME CA, J'EN AI RIEN A FOUTRE DE CE QUE VOUS AVEZ DIT OU ECRIT AVANT MOI, J'ECRIS CE QUE JE VEUX BORDEL DE MERDE !!!
Un bon petit coup de gueule dès le matin, ça fait du bien.
Donc ouais, vous commencez tous à être lourd à vous foutre à hurler dès que quelqu'un d'autre utilise un mot que vous avez l'habitude d'employer. Arka, sale connasse de merde, c'est valable aussi pour toi ! Non le mot "conceptuel" ne t'appartient pas, si tu veux un mot rien qu'à toi, t'as qu'à te l'inventer, mais si ton mot est déjà dans le dictionnaire, ça veut dire que tout le monde peut l'utiliser sans avoir nécessairement à te reverser des royalties.
nihil idem... le mot pigeon est à la disposition de tout le monde. Et puis c'est un texte sur les oiseaux, j'allais quand même pas parlé de mangoustes...
Ah ouais et puis je vous emmerde tous aussi (je trouve ça important de le préciser). Merci de votre attention.
commentaire édité par Tulia le 2003-12-23 9:5:57
Moi, je comprends pas l'utilité de ce couple d'humains dans cette jolie histoire de corbeau. En tout cas, je tiens l'idée de mon prochain texte : c'est une mangouste qui se ballade dans un square et qui est témoin d'un scène de ménage entre un arbre et un lampadaire. Mais je l'écrirais en breton, pour ne pas être accuser de piquet les mots des autres.
Désolé, le mot pigeon a été déposé à la Sacem par mes soins en 1979 et depuis, tous ceux qui emploient ce mot (textes, discours etc...) me doivent 2.75 euros de royalties par utilisation... Ce qui fait que LC me doit une fortune depuis son spam sur le pigeon ramier.
Ok, donc je viens de déposer la lettre "E" à la Sacem. Dorénavant, dès que vous utiliserez cette lettre, vous devrez me reverser 5 euros. nihil tu me dois donc 170 euros pour ton message précédent !
Tulia, frm ta grand guul, mrci. J t dois qu dall sur c coup là!
Ouais sur ce coup-là en effet... Mais bouge pas, je vais de ce pas aller compter les "E" dans tes articles, tes commentaires et tes posts sur le forum de La Zone, de Tentée et de la poste...
NDLA : le mot "consseptuel" est à moi, et tu le sais très bien, tu as d'ailleurs interdiction de l'employer aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, esspèce de ssalope.
Question au gourou, ça veut dire quoi en vrai quand t'adhères pas à un article ? Parce que t'utilises ça tout le temps mais en vrai je comprends toujours pas ce que ça signifie.
NDLAbis : t'as déposé le e majuscule, pas le minuscule, grosse conne !
Putain fallait pas le dire sale connasse, Taliesin y croyait lui...
le mec cé Eric Draven et la meuf Lenore cé ca ?
Euh... non...
Enfin moi ce que j'en dis hein?
Toi t'es gentille et tu continues de la fermer, merci !
commentaire édité par Tulia le 2003-12-24 11:40:38
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Je vous rappelle que tous mes textes sont ecrits comme si je me trouvais dans la tronche d un petit rongeur mutant, donc d un animal et que c est donc mon idee d abord et même le denominateur commun de tous les ecrits de mon oeuvre litterraire monumentale. Tulia, l introspection animaliere c est mon domaine. Je recupere donc tous les sous , je relance les dés, quant à toi tu vas directement à la case prison sans passer par la case depart et empocher les 20000.
Sinon heureusement que Brandon Lee et Vincent Perez sont mort, sinon Hollywood aurait deposé une option d achat pour l adaptation de ton texte pour clore la brillante trilogie de la saga THE CROW. Les scenes de Kung Fu auraient meme pu etre choregraphiees par John Woo.
Vous avez deja remarqué qu'un canard, c'est presque aussi con qu'un pigeon ? Et ça vole presque aussi mal qu'un ornithorynque.