Moi, le fruit de vos entrailles, je porte votre fardeau au fin fond des miennes. Quelque part, tapi. Il se ballade en moi, se manifeste de temps en temps. Je le contrôle ou je l’oublie, mais il suinte parfois à travers tous mes pores.
Ma raison est en suspend. Elle attend. Elle attend son tour. Il viendra, c’est certain. Comment cela pourrait-il en être autrement ?
Je vous déteste, c’est ma raison d’être. Vous m’avez donné tout ce dont j’avais besoin, et même plus apparemment. Je ne peux pas exister sans vous.
Ca me rend malade à quel point je vous aime. Je hais toutes ces sales choses que vous m’avez données d’une manière si douce.
Vous me faites mourir. Vous détruisez votre monde égoïstement, et moi avec dans le même élan. Je sais que vous voulez que je ressente votre peine. Vous l’imposez. Mais c’est normal : on est lié en tant de choses après tout.
Votre Mal parle pour vous. Jolis pantins actionnées par leurs délires. Mignonnes petites choses se débattant dans le bourbier de leur esprit. Immondes insectes ridicules mus par d’étranges soubresauts annonçant la fin. Tellement faciles à écraser que ça en est tentant. Mais la pitié est une des cellules de mon immense prison.
Putain mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse de plus ! Pourquoi vous sentez vous obligés de me faire ça ? Toujours à compter sur le fait que je sois là, ne vous tournant jamais le dos. Et moi je reste seule plantée là. Vous me faites haïr tout ce que je vois, tout ce qui m’entoure, tout ce que je suis. Je suis toujours là, encore et encore, alors que je devrai partir.
Partir… Laissez cette folie que vous m’avez donnée en seul legs envahir mon être, mon âme, mon corps. Ne plus la retenir, ne plus l’attendre. La laisser s’exprimer librement comme elle le fait si bien parfois. Ne plus essayer de vous maintenir de toutes mes forces dans le droit chemin, mais vous suivre dans le votre.
Le serpent se mord toujours la queue alors à quoi bon lutter. Notre esprit est en sursit, pourquoi retarder ce qui est irrémédiable ?
C’est peut-être bien là-bas… de l’autre coté.
Je suis issue de vos esprits malades, une pale photocopie, un mélange, votre création. Un petit peu de vous dans un grand moi. Si difficile à remplir, si grand. Je m’y perds.
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Bon, c'est encore une histoire de famille, à priori. Et puis l'amour et la haine, si proches l'une de l'autre, encore. Sûr que le solution c'est la fuite, mais pas dans la folie, pas non plus de l'autre coté, y a rien de l'autre coté. Le monde est vaste, non?
Bob, LC, t'as vu, ce coup-ci j'ai lu le texte en entier
Bravo ! Excellent ! J'adore ce genre de texte que chacun interpretera d'une façon completement differente.
J'ai rien capté, ca veut dire que c'est un très bon texte.
commentaire édité par Ocus le 2003-12-19 15:44:29
Tiens, je suis assez d'accord avec le breton (les boules !!!). Avec ça on peut tout à fait fuir en restant rigoureusement au même endroit, juste en décidant de rendre aux gens la responsabilité de leur histoire et en décidant de ne plus vivre les maux des autres par procuration. Finalement, on est jamais complètement victime, il faut bien que l'on soit coupable à 50% de ce qu'on nous inflige, ça en revient à du masochisme pur.
Je suis content aujourd'hui : Arkanya est assez d'accord avec moi. Mais je préfère quand même la fuite, sans laisser d'adresse, plutôt que "rendre aux gens la responsabilité de leur histoire", solution qui, à mon avis, implique l'éclatement d'un conflit. Entre se soumettre, se révolter ou se barrer, moi, je suis pour me casser. Ce que je vais faire de suite d'ailleurs.
Il est pas question de se soumettre ou de se révolter, il est surtout question de décider que c'est chacun sa merde et de pas se laisser sans cesse pourrir par celle des autres. En plus, se barrer à mon avis ne change pas grand chose, si on se torture pour les soucis d'autrui, on se torturera autant en étant loin. Et je vois pas vraiment d'ailleurs l'intérêt d'un conflit, au contraire, c'est dire sans conflit "vous me faites chier, ça me concerne pas vos trucs"
Tu m'expliqueras comment on peut dire sans conflit "vous me faites chier". ça s'apparente quand même un peu à une révolte. Cela va entraîner des interrogations et des incompréhensions qui ne feront qu'amplifier le problème, à mon avis. La fuite permet en outre de changer d'environnement et de s'ouvrir à d'autres centres d'interêt, ce qui permet d'oublier les soucis d'autrui, de s'éloigner de leur influence et de leur pression. Il y aura aussi des interrogations, mais on ne sera plus là pour les subir.
Moi, je te dis tout ça, c'est sans conflit aucun, on va pas se fâcher.
Fuir c'est déplacer le problème...La folie permet de dire et d'agir en toute liberté, la folie excuse tout. Joli texte en tout cas.
Ah ouais, et tu choisirais quoi comme folie pour régler tes problèmes? Schizophrénie? Paranoïa?
A supposer que la folie te laisse le choix bien entendu
Folie et liberté, c'est pas un peu contradictoire?
Il y a plus de fous dans les rues que ds les HP ! Qui perdrait son temps à tabasser un fou quand il dénigre le système ou les lâchetés humaines ? Descends ds la rue et hurle " Sarko, à mort", t'es bon pour le panier à salade tout de suite. L'asile te laisse divaguer en paix et puis la liberté c'est qu'une illusion de plus, alors autant opter pour la folie.
Que de pessimisme alors qu'il fait si beau aujourd'hui! Moi, dans mon village, je peux sortir dans la rue et hurler "sarko à mort", personne ne me dira rien. Je peux même brûler le drapeau français, si je veux.ça fera sûrement rire les gens, mais personne n'ira chercher les flics pour si peu. Mais c'est parce que j'ai fait un choix : vivre loin des cons. Pouvoir choisir, ça ressemble pas mal à la liberté, non? Et puis si la liberté est une illusion (c'est vrai qu'on ne peut jamais être tout à fait libre), la folie est une prison. L'asile aussi est une prison et si on te laisse divaguer en paix (bourré de médicaments, tu parles d'une paix), c'est surtout pour t'empêcher de divaguer dans les rues et troubler l'ordre public. Franchement, est-ce que tu crois qu'un malade mental vit en paix avec lui-même?
Ah, j'oubliais : crier "Sarko à mort" dans la rue est une preuve de bonne santé mentale
Ah, j'oubliais : crier "Sarko à mort" dans la rue est une preuve de bonne santé mentale
Ah, j'oubliais : crier "Sarko à mort" dans la rue est une preuve de bonne santé mentale
Par contre, je me demande si ces répétitions ne sont pas le signe d'une débilité profonde due à l'absortion massive de chouchen.
"la folie est une prison" : elle sort d'où cette phrase toute faite et sans aucune justification ? J'aimerais bien que tu développes ta théorie, juste par envie d'y réfléchir un peu.
Merde, je me suis fait choper par la prof. Elle me colle une interro maintenant. Je peux avoir jusqu'à demain pour rendre mon devoir, m'dame?
La folie est-elle une prison ?
Le malade mental ne connaît-il que la souffrance, ou bien peut-on considérer qu’il a aussi des moments de bonheur, de plénitude, où il se sent libéré intérieurement ?
Si on prend des maladies comme la schizophrénie, la paranoïa, l’hystérie…etc, il est évident que le malade souffre, et de plus, il ne peut éradiquer sa souffrance car ses pensées échappent à sa volonté. Il est donc bien dans une prison.
Mais il existe d’autres psychoses, de type délirante ou hallucinatoire, où le malade peut se sentir heureux car sa propre vision du monde, celle qu’il perçoit à travers ses délires, le satisfait entièrement. J’ai lu il y a quelque temps une nouvelle d’un auteur breton ancien psychiatre, ou le patient décrit un univers surréaliste et imaginaire, qu’il tient lui pour parfaitement réel et où il se trouve heureux. Par contre, chaque intrusion de la réalité dans son monde (soins donnés par les infirmiers…etc) équivaut pour lui à un rêve cauchemardesque. Sa perception du monde est totalement inversé par rapport au commun des mortels, mais il n’éprouve aucune souffrance tant qu’il est dans son propre univers onirique, il s’y sent même libre.
Sauf que l’être humain est un animal social, et qu’il ne peut connaître le bonheur et un certaine liberté qu’à travers ses relations avec autrui. Hors, la folie, qu’elle fasse souffrir ou qu’elle apporte une certaine joie, empêche toute relation avec les autres. La folie peut être un paradis ou un enfer, elle n’en est pas moins une prison, puisqu’elle enferme le malade dans sa propre vision du monde.
Faisons une fleur à Taliesin : ENFERMONS-LE DE SUITE !!!!
Ne connaître la liberté qu'à travers ses relations avec les autres, là je capte plus, supplément d'explications please.
Je sais c'est pas le point important de ce délicieux débat lui-même basé sur un point de détail d'un texte qui en regorge, mais sur le débat principal je suis d'accord avec personne, comme d'hab, et j'ai pas la motivation d'écrire un roman qui pourtant vous montrerait l'étendue de ma subtilité et de mon raffinement extrême bla bla bla veuillez agréer Mesdames Messieurs l'expression de mes salutations jmenbranlistes.
1/J'ai écrit "une certaine liberté" et non pas "la liberté" ce qui n'est pas tout à fait pareil.
2/La liberté c'est choisir soi-mêmes ses propres contraintes, ce qui implique un rapport avec les autres
3/Proverbe porc : ma liberté s'arrête là où commence celle de l'aut' truie
4/Puisque tout le monde s'en tape, je retourne dans ma cellule
"Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira."
La prochaine fois que j'écris un texte aléatoire tel que celui-ci, j'essairai d'insérer "fléchettes à scratch" histoire qu'il y ai un débat sur les castors en baudruche.
Euh à part ça je trouve les commentaires encore plus incompréhensibles que le texte donc chapeau bas. J'ai pas envie d'en dire beaucoup sur ce texte mais je soulève quand même le fait que les débats sont partis d'une belle erreur d'interprétation (mais bon c'est pas bien grave avec ce genre de texte) de notre très cher breton: ' Sûr que le solution c'est la fuite, mais pas dans la folie, pas non plus de l'autre coté, y a rien de l'autre coté'; en fait "l'autre coté" c'est la folie mais bon pasgravedutout.
Donc du coup moi je suis plus d'accord avec Arka et chrysanthème... mais au fait de quoi on parle?
Bah à la limite on parlait pas non plus forcément du texte, on s'est un peu laissé emporter dans notre discussion, on a rebondi sur les commentaires les uns des autres, comme si on avait droit à la liberté d'expression et de réflexion. C'est con, on a presque oublié qu'on était dans une prison et qu'on avait pas le droit de sortir des limites. D'ailleurs permettez-moi de réagir sur vos jugements merdiques sur mon avis qui n'a même pas été exprimé par manque de temps et de motivation.
Je vous emmerde bien bas.
Arka, d'excellente humeur aujourd'hui.
merde alors, Aka tu as fait du Anthrax ? une erreur de jeunesse ? à moins que le dicton araméen "qui se ressemble se déteste" n'est un fond de verité...
Non j'ai fait du Aka.
alors va pour le fond de vérité
à la tienne!