La probabilité de t’avoir était si faible ! Je souhaitais avant tout t’éviter, garder ma vie simple et bien réglée. Quand j’ai appris ta présence, j’ai d’abord eu très peur. Tu allais sûrement tout me voler. Mon travail, mes loisirs, ma santé… Et pourtant je me suis prise à t’aimer. Je me suis mise à t’attendre, te guetter, te désirer. Mon bébé. Tu étais là, bien au chaud dans mon ventre. Je prenais soin de toi, je faisais attention, pour que tu te sentes bien et que tu deviennes grand et fort.
Et malgré tout tu as décidé de me quitter. Tu as estimé que la vie n’en valait pas la peine. Et ce matin j’ai eu mal, si mal ! Et j’ai saigné. Tu ne bougeais plus, tu refusais de répondre à mes cris. J’ai su que tu avais abandonné. Maintenant tu m’as quittée et je suis seule. Les médecins t’ont emporté, petite chose gluante et sanglante, à peine grosse comme la main, pour savoir ce qui t’étais arrivé, et pourquoi ton cœur s’était arrêté de battre.
« Ce n’est rien, m’ont ils dit, vous pourrez avoir d’autres enfants ! »
Belle consolation. Maintenant je suis seule dans mon corps, incapable de savoir ce que j’ai fait de mal et pourquoi tu es parti. J’ai mal au plus profond de mon âme.
Je n’ai plus assez de force pour crier, j’ai crié tous mes cris. Je n’ai plus de force pour pleurer, j’ai pleuré tous mes pleurs. J’ai tellement mal de ton absence ! Mon ventre était-il devenu si inconfortable que tu ne souhaitais plus y rester ? Est ce que je faisais trop d’efforts et que je te fatiguais ? Mais j’étais si heureuse ! J’était tellement bien et pleine d’énergie !
Et maintenant je suis si mal et accablée. Comment peut-on passer de la joie à une telle peine ? Comment cela peut-il être permis ? Je hais les hommes qui ont fait le monde tel qu’il est ! Les enfants ne veulent pas y naître. Je hais ton père de m’avoir abandonnée ! Sa lâcheté lui aura même coûté le prix de ne jamais connaître ton existence. Je me hais de t’avoir perdu… quelle femme suis-je donc qui ne puisse avoir un enfant ?
Incapable, maladroite, indigne, incompétent, impuissante à changer ce qui est arrivé. J’ai honte. J’ai peur aussi.
« Regardez cette femme ! Quelle infamie ! Elle a fait mourir son enfant à naître ! »
« Une femme ? Quelle femme ? Elle n’est même pas capable de garder son bébé ! »
Leurs visages dansent et grimacent devant moi. Je lis les reproches dans les regards des autres. Ils s’approchent avec leurs paroles de miel pour mieux me tromper. Mais je vois clair dans leur jeu. Je sais bien ce qu’ils pensent.
Je ne t’ai pas abandonné, mon bébé. Je ne te laisserai pas seul. Je sais que tu as peur et froid tout seul dans le noir. Ne crains rien, je te rejoindrai. J’entends tes cris et tes pleurs…
Chhhhhht ! N’aie plus peur, ta maman est là maintenant.
LA ZONE -
Tu n’étais pas avec moi depuis bien longtemps, à peine quelques mois. Je ne t’avais jamais attendu, ni même souhaité. Pourtant tu es entré dans ma vie, comme ça, par surprise.
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Avec la capote Nestor, je suis pas né, je suis pas mort!
Aaaaah, c'est pour relancer le taux de natalité défaillant ? Putain, y a assez de cons sur terre, à quant une politique de stérilisation ?!
Faites l'amour, pas des gosses!
Au fait, étant donné le nouveau projet de loi sur l'avortement, est-ce que l'héroïne de ce texte serait condamnée pour homicide involontaire?
Excellent j'ai bien aimé
Chapeau!
C'est horrible, de dire que c'est la faute du bébé.
nihil... Scorbut... on avait dit qu'on ne pratiquerait les avortements préventifs qu'à partir de 3... là j'ai compté que jusqu'à deux et demi... faux départ ! retour au starting blocks !
Nan ! Je suis pas un avorton !
...
*se dit qu'elle vient de comprendre l'éthymologie d'un nouveau mot...*
Tous ça pour un tenia.
Pas Sage, je crois que même Kirunaa aura compris que t'as mal et que c'est elle que t'as choisie, c'est bon, on peut arrêter là les commentaires trisyllabiques et autant-somiques, c'est bon, d'accord, tu t'astiques et au lit.
Le problème c'est que le commentaire de Pas.sage ci dessus fait cinq sillabes...
Commentaire édité par Narak.
Pentasomique, ça doit être un syndrome génialissime.
Le monde attend encore son premier pentasomique.
IL viendra.
Magnifique texte, ce qui n'ont rien compris, les insensibles n'ont qu'à se taire
LALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALA
LALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALALA
De la merde. Après ses textes dignes d'un statut fessebook, à quand l'article pompé sur Biba ?
Pas une once , de poésie entremêlée a quelques chocs anaphylactique , Juste un couinement aiguë a mes yeux ...
Bref on s'ennuie pas une minute ... on s'emmerde 2 minutes .