Ma chère Denise,
Tu ne devineras jamais d’où je t’écris ! Je suis sur une table, abrité du vent et de la pluie par une toile de tente, à l’arrière du front. On peut dire que ça change du sol boueux des tranchées ! Cette pause me semble des plus méritées après deux mois passés sur le terrain à endurer le froid qu’il fait ici. J’y serais encore sûrement si le Lieutenant Jacquemin n’avait pas passé l’arme à gauche. C’est une grande perte pour nous tous. Il aimait ses hommes et avait la stratégie d’un vrai chef. Il avait réussi à nous faire avancer d’une dizaine de mètres en quelques jours tout en tuant un bon nombre d’allemands. Dire qu’il nous a fallut un mois la dernière fois pour prendre cinq mètres… Foutue guerre immobile !
Il y a quatre jours tout a été chamboulé. On était tout prêt des allemands, mais notre avancée les avait décimés, ils ripostaient peu face à nos attaques et l’ambiance était donc plus calme. En fait ces vicelards se ravitaillaient sans qu’on s’en aperçoive. Ils ont eu des grenades. Moi j’en avais jamais touché des comme ça. Les grenades à manche : on les a bien en main et elles facilitent la visée. Alors forcément avec le peu de distance entre les tranchées, ils ont pu faire le ménage dans nos troupes. Tu verrais ce que ces grenades peuvent faire à un homme Denise ! L’explosion n’est pas impressionnante en soi, pas de dizaines de morts au milieu d’un feu de sang. Juste de quoi vous couper une jambe ou vous arracher la moitié du visage pour vous laisser le temps de vous voir mourir. Mais je ne vais pas tout te raconter, ça t’inquiéterait pour rien, et puis si jamais les enfants tombent sur cette lettre, ils vont faire des cauchemars.
Enfin tout ça pour te dire que quand ça s’est calmé un peu, on est allé voir les copains qui avaient été touchés. Et là j’ai aperçu Jacquemin par terre. Il essayait de tirer avec son fusil d’une seule main et je comprenais pas pourquoi. De l’autre il retenait des sortes de tuyaux gris et Georges s’est mis à crier à coté de moi « ça sort de son ventre ! » J’ai pas réfléchi. J’ai rassemblé ce qu’il restait de mes hommes et j’ai donné l’ordre de ramener le lieutenant à l’hôpital du camp. C’était assez risqué comme décision. C’est sûr que je n’ai pas le droit de réquisitionner comme ça des hommes en plein milieu d’une riposte, surtout vu mon grade, mais on ne laisse pas mourir un héros comme ça. Il a perdu connaissance pendant le trajet en se vidant petit à petit de ses intestins. Il est mort en arrivant. Excuse-moi Denise pour ces détails, mais j’ai encore le visage livide du Lieutenant devant les yeux en t’écrivant ça.
Du coup nous avons passé un peu de temps à l’hôpital. Enfin, on appelle ça comme ça ici. En fait, ce sont une dizaine de tentes à l’arrière du camp. Vu l’état de ces salles d’opération de fortune, les hommes viennent plutôt y mourir dignement qu’y être soignés.
Je vais donc te donner la bonne nouvelle : c’est ton mari qui a été choisi pour reprendre le poste de Jacquemin ! On était deux caporaux sur le coup avec Quillet. Tu sais, le bleu qui n’est là que depuis trois mois. Il est bizarre en plus, il à l’air de lorgner sur les jeunes soldats. J’ai fait remarquer aux autres qu’on allait pas se laisser diriger par une femmelette qui n’avait pas du tuer plus de dix hommes dans cette guerre. Ca serait salir la mémoire du lieutenant. Evidemment ils m’ont tous soutenus. D’ailleurs je m’occuperai de ce dégénéré plus tard, maintenant qu’il est sous mes ordres. Il vaut à peine mieux que les boches lui.
Je te laisse sur cette bonne nouvelle Denise. Embrasse bien les enfants pour moi et surtout ne t’inquiète pas.
A bientôt.
Germain.
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Le 21 septembre 1917
Ma chère Denise,
Content de savoir que tout se passe bien pour les petits et pour toi. J’espère avoir une permission d’ici quelque temps pour venir régler les affaires à la maison (pour peu que les choses ne s’aggravent pas plus sur le front, bien sûr). Ca fait des mois maintenant que je combats ici et je crois que comme tout le monde je change. Je ne sais pas comment je vais pouvoir aller tranquillement acheter mon pain sans sentir la menace d’un ennemi caché dans mon dos. Au moins dans un premier temps.
Je t’écris du camp de Saint-Jodard, à quelques kilomètres en retrait des tranchées. On nous a relevés il y a trois jours. Ici nous avons un minimum de sécurité et nous réapprenons à vivre sans la peur de voir une cartouche de gaz moutarde ou une grenade à manche atterrir à quelques mètres de nous. C’est agréable et bizarre à la fois. Les garçons s’ennuient et ont les nerfs à fleur de peau, ils se disputent pour un rien. On ne se débarrasse pas comme ça de cet état de vigilance qu’on apprend en temps de guerre. Il y aura toujours le regard ennemi derrière l’épaule, l’impression de la baïonnette qui guette, l’ombre d’une grenade qui tombe. C’est quelque chose qui manque quand on est loin des lignes ennemies, même si je n’aurais jamais cru pouvoir dire ça là-bas, dans l’enfer boueux des tranchées. Au front, on a une fonction, tout est bien cadré et clair, notre vie prend un sens simple. On se donne mutuellement du courage. Ailleurs, on se sent inutile.
Les garçons du bataillon ont dans l’ensemble bien accepté d’être sous mes ordres, même si je note quelques soucis avec certains. Un ordre direct est un ordre direct, que je sache, mais tout le monde n’a pas l’air de bien saisir cette vérité. Des jeunots et aussi, bizarrement, certains vétérans ont du mal à comprendre qui est le chef. Ces gars-là sont du genre à réfléchir et à poser des questions inutiles en plein milieu de l’action. Ils compromettent la sécurité de tout le bataillon, mais je ne laisserai pas passer ça comme ça, ils auront affaire à moi au moindre écart.
Le lieutenant, paix à son âme, aimait finalement trop ses hommes. Il n’était qu’un faible et un cœur sensible. En temps de guerre, ça ne pardonne pas. Il a été incapable de contrôler ses troupes comme il aurait du : il faudra donc que je m’en charge pour lui. Ils devront bien plier, je ne me fais pas de souci de ce coté-là.
Mais laissons ces broutilles de coté et parle-moi un peu toi. Comment va ta jambe ? J’espère que rien ne change trop vite au village, sinon je risque de me sentir dépassé à mon retour.
A bientôt.
Germain.
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Le 28 octobre 1917
Ma chère Denise,
Je suis de retour au front et t’écris pendant un moment d’acalmie. C’est difficile de l’avouer, mais je suis assez content de retrouver mon poste. L’action me manquait, et puis quelle utilité d’être dans une guerre sans y participer ?
Les journées se ressemblent et malgré le contexte, l’ennui me guette. Ce combat n’a aucun sens, il dure depuis la nuit des temps sans que personne ne vienne nous dire sa raison. Il n’y a pas de raison. Je ne me souviens de rien d’autre que d’être vautré depuis toujours dans la boue, l’œil dans le viseur, descendant tous ceux qui passent dans ma ligne de mire.
On a donc décidé de compter les points. Michel tient une liste du nombre d’allemands que chacun tue chaque jour. J’ai trouvé un moyen infaillible d’améliorer mon nombre d’unités. Je l’appelle « la règle de trois ». Le feu se faisant rare ici, et fumer étant l’occupation principale entre deux attaques, les soldats fument toujours en groupe. La technique est simple : tu situes le groupe à la première allumette, tu vises à la seconde, tu abats à la troisième. Je suis évidemment premier depuis le début de ce concours et c’est bien pour les jeunots : ça leur donne l’exemple d’un vrai chef.
Les allemands n’ont pas l’air d’avoir compris cette stratégie pourtant assez répétitive. Ils manquent vraiment d’intelligence, ce ne sont que des faibles qu’on se doit d’abattre. Je me demande si ce n’est pas cette guerre qui les rend comme ça, parce que certains de mes hommes aussi commencent à avoir des réactions bizarres. Que de larmes, de gérémiades, de discussions, de questionnements inutiles ! Ils disent que c’est « humain ». Moi je dis qu’être humain c’est accomplir ce pour quoi on est là et, jusqu’à preuve du contraire, on est là pour se battre.
Peut-être que je suis différent d’eux ?
Je dois te laisser.
Germain
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Le 02 novembre 1917
Ma chère Denise,
Je vois que le monde continue de tourner sans nous. Bientôt, on ne nous considèrera plus que comme un groupe de gars paumés dans un conflit sans fin et tout le monde aura oublié jusqu’à notre existence. On sait même plus pour quoi ou pour qui on se bat, mais on le fait quand même, il faut bien que quelqu’un le fasse. On ne voit plus d’officiers supérieurs, alors on s’en tient à nos derniers ordres, reprendre le plus de terrain possible.
Ca faisait des mois que nous n’avions pas vu une bataille aussi violente, plein d’allemands nous sont tombés dessus, en aussi mauvais état que nous. On a du reculer jusqu’à une colline et depuis on la défend. Mes copains tombent à coté de moi, les uns après les autres, il y a des balles qui sifflent partout, des explosions. Quand ça cesse quelques minutes, on entend plus que des gémissements. Il n’y a plus qu’une chose que je sais faire c’est prendre un gars dans ma visée et le descendre. J’ai l’impression de ne pas pouvoir être touché, je n’ai même pas été éraflé une fois dans le combat, les autres n’arrivent pas à m’atteindre. Il faut plus que ces mauviettes pour abattre un vétéran comme moi. Alors que moi, c’est comme si je ne ratais jamais mon coup. Chaque fois que j’appuie sur la détente un de ces salopards tombe dans la poussière. Je ne leur laisse aucune chance. Mes gars me regardent des fois me dresser hors de ma planque, sans me soucier des balles qui claquent autour de moi, mettre en joue et tirer, et tuer tous ceux qui passent. Ces jeunots devraient m’applaudir ou au moins prendre exemple. En réalité ils n’ont aucune idée de ce qu’est réellement le combat, ils se contentent de glapir et de paniquer. Si nous n’avions que des fillettes de ce gabarit, il y a longtemps que nous serions perdus, je te le dis !
J’ai du abattre Georges. Depuis des jours je sentais qu’il commençait à flancher, et hier il a fondu en larmes en marmonnant je ne sais quelles absurdités. Rends-toi compte : ce gars que j’ai pris sous mon aile, que j’ai aidé, tomber si bas ! Il ne pouvait hélas plus que nous ralentir et nous apporter des ennuis. Je lui ai mis une balle dans la tête pour le libérer de son tourment. Je l’ai délivré, un peu triste de le voir si faible. Je pense que c’était mieux pour lui.
J’ai l’impression d’être en train de renverser un à un des petits soldats de plomb. Je ne compte plus les allemands tombés sous mes balles, de toutes façons il n’y a plus personne pour tenir les registres. Les gars agonisent des heures dans la boue sans personne pour les emmener à l’hôpital de campagne. Quand on doit reculer, on piétine des cadavres à moitié enfoncés dans le bourbier, mais il n’y a que les cœurs sensibles que ce genre de mésaventure puisse marquer. Nous autres vétérans ne faisons plus attention à ce genre de choses, le combat c’est le combat. Moi j’oublie toute pensée pendant que je suis au front, je ne cherche pas à réfléchir, il faut garder l’œil ouvert pour ne pas se faire descendre comme les autres. Et il faut avoir la tête totalement vide pour être le plus fort. Je suis le meilleur à ce petit jeu là, et le monde entendra bientôt parler de moi.
Je dois te laisser, à bientôt.
Germain.
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Non-daté
Tout, désormais, a un sens.
Toujours indemne, et il n’y a aucune raison que je ne le sois pas, personne ne me touchera car je suis protégé. Personne ici-bas n’a la capacité de m’atteindre et je ne serai pas abattu par une balle perdue ou un hasard malencontreux car j’ai été envoyé. Tout le monde finira par comprendre cette évidence.
Tout est en place depuis une éternité, tous les éléments sont réunis. Je ne fais que remettre de l’ordre dans un conflit qui a duré trop longtemps. J’ai été choisi et je me dresse loin au-dessus de ce champ de bataille où se bousculent de stupides fourmis. Il ne tient qu’à moi de toutes les écraser si je le souhaite, sans avoir besoin de faire preuve d’un quelconque discernement.
Je suis finalement comme un ange exterminateur, même si ce n’est pas une tâche qui me réjouit particulièrement. Je n’en tire aucun gloire personnelle, c’est juste la tâche qu’on m’a confiée. Aucun d’eux n’en réchappera. Les français ou les allemands indistinctement, quel que soit l’uniforme, qu’importe : ils n’ont que ce qu’ils méritent. J’ai le droit de décider de leur sort. Ils n’existent même plus à mes yeux et doivent désormais retourner au néant.
Les balles les mieux tirées ricochent à mes pieds, les grenades ne me font rien. Le bétail panique devant ma colère divine. Ils s’enfuient tous devant ma toute-puissance aveugle. Je passe au travers des nuages de gaz moutarde sans dommage, les bras en croix, et je n’ai même plus besoin d’arme pour que tous s’effondrent devant moi. J’avance implacablement, frappant froidement, les fauchant comme les blés, abattant mécaniquement tous ceux qui viennent à croiser ma route.
Bientôt le monde disparaîtra et il ne restera plus que moi.
Je suis celui qui crée et celui qui détruit, celui qui juge.
A bientôt.
Germain.
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Extrait d’un journal local
En ce 12 février 1918, le Lieutenant Germain Guillard a été décoré à titre posthume de la médaille du mérite pour son dévouement à la cause française, et plus particulièrement sa bravoure lors de la bataille de Roche-Baron. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des autorités responsables, des proches et notamment de Veuve Denise Guillard. La dépouille de feu Lieutenant Guillard n’ayant pas été retrouvée, la ville érigera une stèle en l’honneur de ce soldat héroïque et père de famille modèle.
LA ZONE -
Résumé : Une nouvelle écrite par Aka et nihil, c'est un texte qui nous tient à coeur et qui je pense vaut plutôt le déplacement. Bon mélange de styles sans avoir poussé les choses aussi loin que pour Showtime. Au niveau du genre, c'est une nouvelle brutale, sombre et inquiétante, dans le cadre de la guerre de 14-18, même si l'important n'est pas la bataille mais la psychologie du personnage. A lire.
= chemin =
= résumé =
[ Une nouvelle écrite par Aka et nihil, c'est un texte qui nous tient à coeur et qui je pense vaut plutôt le déplacement. Bon mélange de styles sans avoir poussé les choses aussi loin que pour Showtime. Au niveau du genre, c'est une nouvelle brutale, sombre et inquiétante, dans le cadre de la guerre de 14-18, même si l'important n'est pas la bataille mais la psychologie du personnage. A lire. ]
= biblio =
11/06/2008
13/05/2008
13/04/2008
15/10/2007
22/05/2007
04/09/2022
23/12/2021
12/07/2021
10/08/2017
06/06/2017
Le 2 septembre 1917
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bon je me lance. deja jaurai utiliser le mot boches (oiu boshes je sais pas comment ca s'ecrit) a la place d'allemenads et puis sinon le texte et pas mal on suit l'evolution de la pensée du gars au fur et a mesure des "lettres". la fin par un peu en couille mais le texte en général eest pas mal enfin juste mon opinion
J'ai bien apprécié le texte en général, dommage par contre que nous ayons pas eu la chance de lire les réponses de Denise à Germain et que Germain n'est pas été un peu plus explicite dans ses fantasmes sexuels, mais bon…et la signature à bientôt….glace le sang un peu.
De plus, le délais entre les lettres est un peu rapproché dans les dates, il va s'en dire qu'il avait l'envie d'écrire à sa femme à tous les 3 jours…….
Elle avait quoi sa jambe à la nana? Ca nous laisse un peu sur notre appétit.
Mais la partie où le mec écrit en se parlant à lui même a été ma préférée.
Je vais être liche cul, mais je trouve que l'écriture d'Aka et du Nain réunis fait un bon mélange.
Pour contredire lapinchien, moi ce que j'ai aimé, c'est justement la fin où il n'y a aucun détail concernant la mort du mec, comme il n'a pas été retrouvé....il pourra peut-être y avoir une suite et ca laisse libre cour à notre imagination
"hey moi même c'est pas le courage qui t'étoufe ! hein ? A ouais pardon j'ai laché un gaz moutarde !"
Ceci etait un communiqué de l'association des humoristes pronant un grand laché de Jean Marie Biguard dans les Pyrénnées.
ah non pas ds les pyrénées on a deja assez de cons ds le coin...
Perso je trouve que l'on ne vois pas assez l'impact de la peur, meme s'il se prends pour un super-heros a la fin, au debut il devrait etre terrorisé. Si l'horreur est (un peu) décrite la peur n'est qu'impliquée par cette horreur...
Point de vue très acceptable mais je pense que notre but premier était de mettre en avant une certaine routine et une habitude dans les gestes les plus inhumains afin de pouvoir faire évoluer le personnage de manière quasi naturelle jusqu'à la scène finale. (reprise de respiration) Ca nous semblait un peu irréaliste qu'un soldat apeuré se trouve soudainement transformé en machine de guerre (et plus si affinité).
Plutôt bien écrit et bien mené, mais je suis un peu déçu. D'abord, le style ne correspond pas à celui d'un poilu. Il aurait été intéressant de piocher du vocabulaire dans "Paroles de poilus" ou je ne sais quel autre recueil de lettres écrites par des soldats de la Grande Guerre. Ensuite, comment se fait-il qu'un caporal devienne lieutenant aussi sec? Pénurie de sergents? Manque une info. De même, j'aurais souhaité un peu plus de documentation sur la vie dans les tranchées. Je recommande Céline (la partie du "Voyage" qui se déroule au front) et les bédés de Tardi. Pour les bouquins d'histoire à proprement parler, j'ai pas les titres, mais je peux me renseigner.
Enfin, l'année 1917 fut marquée par nombre de désertions, refus d'obéissance, mutineries, fraternisations avec l'ennemi. Ce fait ne transparaît que trop légèrement. Sinon, c'est pas mal.
tiré de Paroles de poilus page 113 :
Le soldat Giono n'a jamais quitté les champs de bataille entre 1915 et 1918. A verdun sa compagnie sera décimée...Il y aura vu mourir tous ses amis. Il y aura les paupières brûlées par le gaz en mai 1918.
Il est fascinant de comparer les écrits de Giono publiés des années après la guerre, et qui cherchent à retranscrire l'horreur de ce qu'il avait vécu, aux lettres d'allure anodine qu'il envoyait à ses parents, et qui ne reflétaient SURTOUT PAS la réalité quotidienne, POUR NE PAS les effrayer.
Ce sont des lettres (CENSUREES en temps de guerre) du soldat Germain a sa Denise...C'est écrit.
Qu'un caporal devienne lieutenant aussi sec c'est peut être parce que nos deux auteurs s'en batte les couilles des grades de l'armée.
Ouais, pas très réaliste quand même. Même si on s'en bat les couilles de l'armée. Et puis, je suis désolé, mais en 14-18, on disait boche et pas allemand. Enfin, en 14-18, y avait pas que Giono. Y avait aussi et surtout des gens qui écrivaient peu et mal avec des mots de tous les jours.
Mouhahaha on m'avait prévenue que t'étais un branleur toi, mais c'était peu de le dire. Je t'aime déja, enchantée.
Sinon depuis hier il ne reste que deux poilus vivants.
Putain j'adore cette phrase.
Ils ont pas du compter M. Yo dans leurs stats.
Emmanuel Chain et Yan-Piotr Chevènemian protestent de leur bonne et vigoureuse santé.
Yan-Piotr Chevènemian a toujours protesté de sa bonne santé, même pendant qu'il était mort.
Salut, tu suces, t'avales, t'assimiles?
Le style n'est pas très cohérent ( un exemple: ça m'a fait fait chier de lire "allemand" à la place de "boche". et puis j'imagine qu'un soldat au front à d'autre choses à raconter dans une lettre destinée à une femme ), mais bon ça passe quand même parce que le texte est bien écrit, dans le style épistolaire.
En tout cas, j'ai pris du plaisir (pour une fois sans me branler).
je savais bien que j'étais venu sur internet hier soir pour raconter de la merde avec 3g d'alcool/litre de sang