C’est ce que croyais au début, mais …
Tous les matins, c'est le même refrain..
Réveil avec des cadavres...et des verres qui empestent l'alcool, ça me colle la gerbe. Un peu comme ce vieille homme de la dernière fois dans le métro qui empestait le vin et qui ronflait...
Il me dégoûtait du plus profond de moi même. Je me sentais mal, je n'avais qu'une envie, lui vomir dessus, le frapper, le fouttre en l’air…
Il était bedonnant et avait les cheveux gras, mon Dieu qu'il était horrible cet homme.
Je ne sais pas d'où vient cet écœurement pour ces vieux hommes... enfin, je le sais plus ou moins, mais je me le cache volontairement. C'est comme un deuil qui ne s'est pas encore achevé.
Rien que le fait de me retrouver à côté d'eux me file la nausée et un certain mal être...Des frissons me parcourent le corps jusqu'à me hérisser tous les poils de mon corps et me raidir la nuque...je me sens sale et tellement mal, si mal...
J'ai fait un rêve cette nuit. Mais était-ce vraiment cette nuit ? Je ne sais plus trop…
Depuis ce retour du cimetière, je ne maîtrise plus rien. Je ne fais plus vraiment de distinction entre mon tunnel blanc que j’ai tant chéri pendant des jours…Je ne faisais que dormir, rien ni personne de réel, de physique ne pouvais m’atteindre, j’étais si bien… Pourquoi me suis je réveillée ? Qui m’a arraché de mon tunnel si doux et apaisant ? Qui ?
Je crois bien qu’il le fallait…
Au file des jours, la cassette de ma vie se rembobinait…. Je ne pouvais l’arrêter cette foutue cassette…
Après une nuit chaotique, je me suis résignée à me lever, de toute façon le radio-réveille me hurlait dessus… Ca cognait si fort dans ma tête…
Je pensais que tout allait changer après mon repos dans ce tunnel, mais mes gestes quotidiens me trahissent.
Chaque matin, j’ai encore ce goût de charbon dans la bouche. Cette substance qu’ils m’ont fait avaler dans un état de demi-conscience à l’hôpital me reste encore et encore. J’ai du mal à m’en défaire…
Pourtant je ne cesse de me brosser les dents et me nettoyer la bouche…mais rien ne disparaît …
Cette image dans la glace de la salle de bain de fait horreur… j’ai des cernes qui persistent…
En me maquillant devant ce fichu reflet ce matin, ce rêve est revenu dans ma tête brusquement, comme une flash, comme une claque...et j'ai bien faillit pleurer.
J'ai fait ce rêve étrange...Ce rêve dans lequel je tuai mon grand père que j'adorai tant et qui est parti sans me dire au revoir...
Dans ce rêve, il était violent avec moi... Je me suis retrouvée dans ce jardin derrière la maison de mamie. Il faisait beau et chaud. Le soleil était plombant...omniprésent dans ma mémoire. La violence de grand-père était telle, que j'ai dû user de toutes mes forces pour me débattre de ses mains....
Sa violence était telle, qu'elle m'étouffait...
Cette violence était telle qu'elle à bien faillit me tuer.
Peut-être que si sa violence m'avait complètement inondée, je ne serais plus là ce matin... Une délivrance peut-être...Un nouveau souffle... Plus besoins de me battre, plus besoins de lutter pour tout oublier...
Plus besoins d'occulter, ni de faire comme si...
Tout se mêle et s'entre mêle à l'heure où je vous parle... Je crois bien que je n'ai pas lutté contre cet homme que je chérissais tant, mais contre cette image, ce symbole que je hais depuis tant d'années, que je m'efforce d'oublier, comme si.... comme si rien n'avait existait, comme si rien ne s'était passé...comme si...
Dans ce rêve, dans cet état de semi-conscience, mon bras empoignait sa gorge, et je serrai tant que je pouvais...je serrai pour le tuer, pour tout tuer, pour tout effacer...pour enfin être libre de ses bras, de ses mains, de ses actes qui m'ont tant blessés, qui m'ont tant trahit pendant ces longues années.
Années que je ne peux faire saigner, que je ne peux oublier….
Ma conscience est belle et bien là, mais mon inconscient me trahit… Pourquoi me trahis tu ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Dans ce rêve, un sentiment, une sensation….dans ce rêve, Dieu que j’en rêve encore éveillée…
Dans ce rêve, il hurlait avec étouffement, mais ne me suppliait pas d’arrêter… alors je n’arrêtais pas…
Les mains de grands-père venait s’accrocher sur mes poignets, ça me faisait terriblement mal, si mal… Ses mains sur mes poignets étaient comme une répugnance pour moi ; mais je savais et je sais que je devais combattre cette répugnance…Il le fallait…ma seule certitude à cet acte…. Le tuer !
Je pense que mes sentiments de fillette m’ont trahis à un moment…moment de relâche… Ce n’était pas toi grand-père que je voulais tuer, mais l’autre… l’autre homme…Mon autre ascendant… Le père de cet homme que je ne peux supporter par sa lâcheté… Lâcheté de m’avoir abandonnée si jeune…lâcheté de n’avoir rien vu…rien fait…Dieu que je te haies papa…Dieu que je te haies…
Dans ce rêve, mon côté fillette est reparti pour laisser place à la femme que je tente d’être…
Mes bras serrai de plus en plus fort la gorge de grand-père. A mon plus grand désespoir, aucune lutte de sa part….
Quelques derniers coup de bras et grand-père commence à suffoquer…Il est de plus en plus faible, et me voilà enfin en position de dominatrice… C’est étrange ce sentiment…ce sentiment je l’ai savouré, apprécié du plus profond de moi, de ma chaire, de mon sang, de mon être…Dieu que je l’ai savouré…
Quelques derniers coup de bras …quelques dernières tensions sous le soleil plombant….Son corps se raidit…Ca y est enfin, grand-père est mort….grand-père est mort…
Tout son poids cogne le sol si sec, si dure, si chaud…
Tout son poids cogne le sol…c’est comme un bruit sourd qui résonne dans ma tête….
Tout son poids cogne le sol, comme ce foutu soleil me cogne dessus…
Tout son poids se trouve sous le mien…enfin….
Je rêve encore éveillée…je ne comprends plus rien, tout se mêle dans mon esprit, encore et encore….
Me voilà, les genoux à terre face au corps sans vie de grand-père…
J’ai tué cette image, j’ai tué grand- père… J’ai tué grand-père ! Grand-père !
La panique….
« Grand-père ! »
Je ne cesse de pleurer, je n’y crois pas, je ne comprends plus rien…
Touts les larmes de mon corps inondent le visage de cet homme que je chérissais tant….
Comme un excès de folie, je me mets à hurler… J’arrive à hurler…Ma voix ne cesse…encore et encore, sans relâche… je ne cesse de crier…
Dans la maison de grand-mère, tout le monde est là…
Dans la maison de grand-mère, tout le monde me regarde bizarrement, peut être est- ce moi qui ne comprend leurs regards….
Tata me regarde elle aussi, elle ne comprend pas ce qui se passe…ou plutôt ne veut-elle pas comprendre… Comprendre …
Je ne cesse de hurler, je ne sais toujours pas pourquoi je l’ai tué, pourquoi lui ? pourquoi moi ? Pourquoi ?
La scène ne cesse de défiler devant mes yeux, et je tourbillonne jusqu’à perdre la tête.
Je n’arrive pas à expliquer, toujours pas…
Comment vais-je dire que j’ai ôté la vie de ma chair et de mon sang, de son sang…
Comment dire à grand-mère que j’ai ôté la vie de son amour, son unique et seul amour, celui d’une vie… celui de toute sa vie…
Je ne peux pas m’arrêter de pleurer, des larmes traversent mon visage encore bouillant par ce combat, des lames traversent ma peau jusqu’à atteindre mon estomac qui se noue et se dénoue, qui ne fait que se nouer et de dénouer…
« J’ai tué grand-père ! »
Je n’avais pas le choix, je ne cesse de le dire…je n’avais pas le choix…. Vont-ils comprendre ?
Grand-mère me prend dans ses bras, elle essaie de me calmer…
Mes bras l’entrelace mais mes poignets ne la touchent pas, je ne veux pas.
Elle tente de me consoler, j’ai l’impression qu’elle me comprend, qu’elle sait…
Elle me pardonne, son regard me pardonne et me dit à demi-mot que je n’avais pas le choix…
Etrangement, ce pardon, je l’accepte…
Je ne sais pas comment mon rêve fini, je ne me souviens pas, comme tant de choses.
Mais je sais que je me retrouve là, devant ce miroir à effacer mes cernes…
Je me mets à pleurer comme une enfant en revoyant ce rêve, mon rêve…
Je suis un peu à fleur de peau depuis mon tunnel blanc, mes sentiments et mes sensations se décuplent par cent, par mille…
Je rêve encore éveillée…
Je regarde mes poignets avec plaisir, étrangement...je vois quelques bleus...
Je rêve encore éveillée…
Je ne suis pas triste d’avoir tué grand-père, bien au contraire...
Je suis enfin sortie de l’hôpital…. Je ne me souviens pas très bien comment, mais je suis enfin chez moi.
Je ne veux plus que l’on me raconte, alors la donne change…tout change…
Je ne veux plus que l’on me raconte, alors la donne change…tout change…
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Un article de Tulia sur sa grand mère + un de Clax qui tue son grand père
C'est la mode en ce moment de trucider ses ascendants ?
L'avenir des retraites à l'air de beaucoup vous préoccuper pour que vous lanciez dans des moyens radicaux (mais efficaces)
Je rebalance ce que j'avais envoyé à Clax à la récéption du texte, ça fera ptêt avancer le débat :
"Bon j'ai enfin lu Nora 3, bon vraiment y a rien à dire, cette série est très très bien, et dans mon humble opinion bien meilleure que tous tes autres textes. Les autres sont toujours tellement confus que du coup ça lasse assez rapidement, même si on peut se laisser bercer par les images qui émergent à droite à gauche. Là ça garde un coté confus, onirique, mais avec une trame bien nette et qu'on peut suivre avec intérêt. Là encore ça se vérifie et c'est bien parce que du coup la rubrique a une véritable cohérence.
Si je veux comparer les Nora entre eux je dirais que celui-ci est moins bien que le premier, qui était quand même très excellent, mais peut-être mieux que le deuxième, enfin à peu près pareil. Dans celui-ci je regrette que tu revienne aussi souvent sur ce "j'ai tué mon grand-père", au bout d'un moment c'est lassant, mais en même temps je comprends que tu aies voulu marquer à quel point c'était obsessionnel chez l'héroïne. Je trouve que t'as moins fait d'efforts sur le français ce coup-ci, mais c'est pas dramatique en soit."
non moi je trouve pas dramatique en soi les fautes de français.
à peine moins jouissif que zigouiller son pépé c'est clair, moi je pouvais pas, il était déjà mort ya longtemps ce con-là, me privant ainsi du décuplement par 100 ou par 1000 des sensations que ça procure à clax
décupler, c'est un gros mot ou pas ?
clap clap :) voila c tout lol, j ai pas d inspiration :p en tout cas cé pas moi ki serai capable d'accoucher de textes comme ça (deja pour UN texte.. alors une serie j y pense meme pas...)
Sinon, quand on lit les trois a la suite (j avai lu le 1er ya longtemps et j avai pas lu le 2e), le fait ke nora devienne narratrice ça renouvelle vraiment le style (meme si on reconnai ze clax touch ds la facon d ecrire). C etait un commentaire totalement ininteressant mais je m ennuie au taf. lol