Me suis fait virer, quelle bande de sales connards ! Ils peuvent se les garder leurs capotes, c’est vraiment de la merde. M’étonne pas qu’il y ait autant de petits cons qui viennent fumer et cracher dans la cage d’escalier, ils se reproduisent plus vite que des lapins, c’est pas de la norme NF leurs trucs, tu parles d’un moyen de contraception, mon cul, oui ! C’est pas demain la veille qu’on se prendra plus les poussettes dans les chevilles à la caisse de Carrefour !
Mais je les ai repérés, ces enfants de salaud, ils m’auront pas deux fois, c’est moi qui vous le dit. Me suis bien fait baiser là, putain, mais je les aurais tous, un à un, c’est aujourd’hui que ma croisade commence.
Le Yvan Desmaret, je l’ai à l’oeil depuis l’été dernier. Un jour, c’était en Août, quand il faisait super chaud, je suis entré dans son bureau pour lui demander de changer de service (c’est vrai quoi, chez CONDOM SA, le mieux c’est pas de les fabriquer, c’est de les essayer, non ?) et là, horreur ! Je l’ai trouvé en train de grignoter le bout de son Stylo Bic ! Ni une, ni deux, j’ai ressorti mes cours de PNL de ma poche revolver. C’est bien ce que je craignais, “les micro-comportements tels que le fait de se ronger les ongles, manipuler un trombone, plonger la main dans l’acide nitrique ou mordiller le bout de son Stylo Bic sont autant de témoins de la nervosité de votre interlocuteur” (Guide Marabout La Communication Efficace par la PNL, Robert Lanus)
Ni une, ni deux, j’ai refermé la porte et foncé là où on ne me chercherait pas, dans mon bureau. Mes neurones s’entrechoquaient, et il m’a d’abord fallu un peu de temps pour comprendre que c’étaient là les symptômes d’une intense réflexion. Ainsi, M. Desmaret était nerveux ? Et ce, juste au moment même précisément où JE entrais dans son bureau ? Sur le coup, j’ai pensé qu’il couchait sûrement avec ma femme, mais je me suis souvenu que j’étais pas marié. Après, j’ai pensé qu’il se tapait peut-être ma chienne, mais non, puisqu’elle est homosexuelle. Alors j’ai compris. Cet homme me veut du mal. Il a voué sa vie à détruire la mienne et celle de tous ceux de mon espèce ; nous sommes les résistants.
J’ai fait comme si de rien n’était, mais je l’ai surveillé de très près depuis ce jour-là. Il n’a fait que confirmer mes craintes, tout ce qu’il faisait avait pour seul but de me détruire. Quand il me voyait arriver à la salle de pause, il se ruait à l’intérieur et choisissait une soupe. Inévitablement, il restait des petits bouts de tomate lyophilisée dans le tuyau de la machine à café qui arrivaient tout droit dans mon thé et flottaient innocemment à la surface, comme si de rien n’était. Ah ! Cet envoyé de Satan essayait de m’empoisonner à coup d’OGM, mais il sous-estimait mon esprit vif. Pendant des mois, je feignais de boire mais renversait mon verre dans le pot du Ficus en plastique près du cendrier. D’ailleurs, la plante a complètement stoppé sa croissance depuis, si c’est pas une preuve ça !
Le plus fort, c’est que quand il a pris une semaine de congé pendant les fêtes, il a délégué pour s’assurer de l’efficacité de son plan machiavélique. Norbert, puis Gilbert et enfin Philibert se sont comme par hasard mis à adorer la soupe ! C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me méfier de tout le monde. Une pensée m’obsédait : au sein de la boîte ils sont à la fois tout le monde et personne.
Voyant bien que ses tentatives d’empoisonnement ne fonctionnaient pas, M. Desmaret a diversifié l’éventail de ses persécutions. Il fit disparaître systématiquement les agrafes de mon agrafeuse, les mines de mon porte-mine, les plumes de mon porte-plume, il échangea les bouchons de mes stylos pour que j’en confonde les couleurs, il mélangea les touches de mon clavier et bidouilla les roulettes de ma chaise pour qu’elles grincent. Mais je résistais vaillamment en attendant de savourer ma vengeance.
Mon tort a été de trop vite m’emporter. Je pensais pouvoir profiter de l’opportunité qui se présentait, mais en fait, je n’ai pas eu le loisir de considérer tous les paramètres, non c’est clair, j’aurais dû réfléchir à un plan avant de me lancer. Enfin, toujours est-il que tout à l’heure, au briefing, quand j’ai vu tous ces modèles de préservatifs étirés sur des cerclages en plastique, j’ai pas pu résister. C’est vrai quoi, c’était tentant, y’avait plus qu’à lui enfiler sur le citron ! Le latex s’est collé sur sa sale gueule avec un slurp, comme quand on aspire l’intérieur d’un escargot pas cuit, enfin un qui respire, enfin pas forcément qui respire mais qui bave encore, au moins un peu quoi. Ah bah il avait l’air fin, avec sa capote rose sur la tronche, il gigotait dans tous les sens, il essayait de parler, et ça faisait comme des bulles de Malabar. Parfois pendant la pause de dix heures douze, Norbert, il l’appelle face de cul Desmaret, et bah là, il avait vraiment une face de cul !
Je croyais l’avoir vaincu, mais en fait, cette saloperie de préservatif s’est déchiré juste à l’endroit de son nez, et l’ouverture s’est agrandie un peu comme si CONDOM SA accouchait d’une tête de crapaud. Et puis le crapaud m’a vomi dessus, un grand jet de dégueulis de carottes vapeur, de gigot d’agneau et de petits bouts de tomate lyophilisée.
Mais tout va bien maintenant, je me suis frotté tout le corps à la gratounette et à l’Antikal, s’agirait pas d’être contaminé. Il va falloir que je me méfie de leur recommandé piégé aux bouts de pseudo-tomate, dès demain je songerai à une surveillance étroite de la boîte aux lettres. Ma couverture est bousillée maintenant, je dois me méfier deux fois plus.
LA ZONE -
Mardi 12 novembre 2002
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Comme j'ai été rétrogradée dans les inactives, j'ai qu'a pas m'user la membrane et critiquer les articles des autres comme les flemmardes genre Barbarella qu'en chique plus une en ce moment
donc dans la machine à café y a de la soupe à la tomate ?
y aurait pas comme une embrouille là !
pourquoi pas de la bière pression aussi !
C'est Arka en fait la machine à soupe... Elle pond que de la soupe en ce moment...
Normal, c'est un texte pondu par un générateur de littérature qui a pour seul but de faire admirer combien l'image est belle
Qu'est ce qui faut pas entendre...
Donc si je calcule bien le puzzle à 9 morceaux
donc il reste 8 articles à venir pour avoir ta belle photo
Comme je suis forte oh !
Non, en fait il y en a vingt-cinq, vous êtes pas sortis de la merde
En tout cas c'est gentil de prévenir que les textes sont pas intéressants, ça nous évitera de se faire chier à les lire, on attendra juste les pièces du puzzle pour reconstituer l'image.
l'est où Manu solo et ivan le bout de loque ?