Tu ne comprendras jamais à quel point je t’aime, je te le dis pourtant, mais quand bien même je te le hurlerais, nous ne parlons pas le même langage toi et moi, je viens de Mars et toi de Vénus, ça doit être vraiment ça finalement. Tu me regardes avec tes grands yeux humides et tu fourres ta truffe chaude sous mon aisselle, j’ai le cœur qui défaille. Lentement, amoureusement, mes doigts se perdent dans ta fourrure salie de boue. Où es-tu encore allée te traîner, dans quel fourré, quelle flaque ? Si je pouvais te garder près de moi toujours, chaque minute, chaque seconde… Mais je me tempère, je me raisonne, je me muselle, je sais bien que notre relation irait à vau-l’eau si je t’étouffais trop, je le sais et pourtant c’est très dur pour moi de te voir partir tous les matins, confiante et gambadante, faire ton petit besoin, je ne peux pas m’empêcher de ressentir une pointe de frayeur en te voyant, te sentant t’éloigner un peu, c’est bien humain, tu peux comprendre, ah ! non, c’est vrai, tu ne peux pas. Je démêle les frisottis de tes poils. Tiens, une tique, je l’arrache d’un coup sec, non mais pour qui elle se prend celle-là ? Elle voudrait se nourrir du corps de ma bien-aimée ?
Ce soir, nous ferons gamelle commune, j’en ai assez que nous mangions chacun dans la nôtre. Comme ça tu baveras sur mes croquettes comme je baverai sur les tiennes, ce sera comme quand nous nous embrassons, un dîner long et bon comme un baiser. Tu aimes ça, hein, derrière l’oreille, lèche-moi plus bas, il n’y a que toi qui me fasse cet effet-là. Wouf, tu me réponds wouf inlassablement, que répondre à cette délicieuse injonction ? Tes poils sont si doux, ta truffe est si chaude, tes griffes usées sur ma peau… Je replace lentement le chatterton autour de ta taille de guêpe, pour que ta plaie ne saigne plus. Je suis désolé pour la dernière fois, j’y suis allé un peu fort, c’est que tu m’excites tellement ! Et puis j’étais très en colère, tu le sais ça hein ? Je n’aime pas qu’il vienne rôder comme ça autour de la maison, ce Doberman. Je sais bien que tu ne le fais pas exprès, tes phéromones s’affolent et j’y suis sûrement un peu pour quelque chose, au vu de la chaleur de nos nuits, mais cet énergumène est tout de même gonflé. Il entre jusque dans le jardin, bravant toutes mes délimitations de territoire, tout le périmètre que j’ai patiemment marqué de mon urine odorante. Ne me regarde pas comme ça, je sais ce que tu penses. Toutes ces autres que je palpe et que je caresse tous les jours, tout ça n’a rien de vraiment naturel, ma main et mes yeux sont purement professionnels. D’ailleurs je t’ai promis de ne plus pratiquer de toucher rectal sur les chattes pleines. Depuis cinq ans que nous sommes ensemble, je n’ai fauté qu’une seule et unique fois avec cette gerbille (paix à son âme), et j’ai encore les cicatrices de ton courroux marquées sur le corps. Oh, non ! je ne disais pas ça pour te culpabiliser, tu sais, je n’avais pas réellement besoin d’un second testicule finalement, je m’en passe très bien. C’est juste que ta façon de te languir comme une nymphe devant les mâles et de les exciter est un peu abusive parfois. Je vois bien que tu fais ça uniquement pour me faire souffrir, je sais bien que tu te venges de la douleur que je t’ai causée, mais je te supplie de cesser maintenant de titiller ma jalousie. Tu les choisis plus gros et plus forts à chaque fois, mais tu sais très bien que j’ai eu raison du Berger Allemand la semaine dernière, alors ton nouveau prétendant ne me fait pas peur, s’il revient demain, il ira rejoindre les autres dans la fosse commune. Rien ni personne ne viendra entraver notre amour.
LA ZONE -
(Comment tu vas l’appeler ta rubrique ? Je mets pas de titre du coup !)
(NB : la phrase du dessus n’est pas plus destinée à faire partie de l’article que celle-ci)
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J'ai surtout aimé l'intro, et percuté par cet éclair de génie littéraire si lumineux bien qu'entre parenthèse j'ai pas lu le reste. Ca doit être de la merde de toutes façons
Ta gueule
je vois bien un des DaftPunk dans leur masque de chien dans le role du caninophile asermenté