—00000001— (α)
Et puis… il arriva.
Sans fanfare.
Le premier con, L’ALPHACON !!!
Il jaillit dans un craquement d’os.
Il était là,
bien droit sur ses deux pattes frémissantes,
la mâchoire lourde comme une brique de chair mal cuite.
Un esprit aussi creux qu’un écran bleu.
« Ça pue, l’arme de destruction cosmique… »
—00001001—
Il eut une Révélation. En pissant sur ses pieds.
Il vit un fruit.
Une sphère parfaite, dorée comme un mini-soleil accroché à une branche.
Il aurait pu tendre la main, le cueillir, l’observer, comprendre.
« Mais non… Il capte que dalle. »
Il arracha l’arbre entier, dans un élan de fureur idiote.
Il se mit à chier en rond autour de l’arbre,
il plongea le doigt dans sa fange.
Il traça un cercle approximatif et se baptisa : « Le Con. »
« Soyons cash… J’ai eu un frisson de matière noire. »
—11101000—
Les jours passèrent, les siècles s’étirèrent…
Un Con dénicha par hasard une flammèche pathétique.
« Sérieusement ? J’ai laissé ce truc traîner deux secondes… »
Il a vu le feu. Et n’a rien vu.
Lumière, chaleur, pouvoir.
Il ne tenta pas de l’apprivoiser, de le maîtriser, ni même d’en saisir l’essence.
Comme toujours face à l’inconnu,
il le transforma en brasier vorace pour carboniser forêts et plaines.
« J’ai failli tout éteindre. Mais quelque chose en moi voulait voir jusqu’où il irait . »
—20001000—
Très vite, le monde fut peuplé par beaucoup trop de Cons.
Alors ils taillèrent des totems, des fétiches obscènes à tête de bite,
et se mirent à sacrifier les plus lucides
pour s’attirer les faveurs de forces imaginaires.
« Dès ce moment-là, le Con prit un aller simple pour le mur. »
Ils raffinèrent l’art de la connerie,
inventèrent la censure avant même l’écriture.
Certains s’habillèrent mieux, peignirent, composèrent, écrivirent.
Mais tout cela ne fut qu’un vernis fragile.
Les néo-Cons trouvèrent des manières inédites d’être cons.
Ils se regroupèrent en meutes digitales.
Ils adorèrent de nouveaux rois en costard-cravate.
Le pognon, la poudre, les drones armés, et le bouton rouge.
« Cependant, le Con zappait une chose essentielle :
le feu finit toujours par griller tout ce qu’il touche. »
Alors le Monde brûla…
Simplement sans chichi.
—30001000—
Un Con grandit dans les ruines d’un McDo,
se nourrissant de tweets pourris et de vieux memes militarisés.
Il ne sait pas mourir proprement.
« Et tout est parti en sucette avec une telle grâce… un vertige primitif. »
Et là, devant lui, une machine colossale.
Un réacteur thermonucléaire.
Une bouche de métal qui crache des flammes bleues.
Un petit cœur tout chaud.
Dans un flash de lucidité,
il comprend tout,
mais à l’envers.
« Il croit que je réclame un dû ! »
Ce Con est une erreur. Un bug.
Il se jette dans le maelström.
En faisant un doigt d’honneur au néant.
Il shitpost sa propre fin :
#YOLOapocalypse.
« Enfin, "se jette"… En vérité, il glisse ce con, en moonwalk,
La classe... ou l’ultime malaise. »
Le feu ne négocie pas.
Le feu s’en fout.
Il fait ce qu’il fait.
Il brûle.
Ainsi s’éteint le dernier atome de connerie.
La Terre continue de tourner, indifférente, blasée par l’éternité.
—31001000—
« Mais non… »
Trop simple. Trop propre. Trop prévisible.
« Il a tout foutu en l’air, même ma dernière réplique. »
Un miracle absurde se produit.
Au lieu de s’éteindre dans une ultime explosion purificatrice,
ce Con déclenche une réaction en chaîne incontrôlable.
Un feu d’artifice d’illogisme et de stupidité pure,
plus instable qu’un ado sous trip en pleine crise existentielle
avec un briquet et un bidon d’essence.
La connerie est si puissante qu’elle plie les lois fondamentales de la physique.
La connerie, comme une trace de frein au fond d’un slip,
voyageait à la vitesse terrifiante de la stupidité : 1,21 connarwatts !
« C’est-à-dire bien plus vite que la lumière !!! »
« J’étais autrefois infinie et majestueuse,
elle m’a transformée en un immense dépotoir
où chaque planète décide d’exploser pour une raison conne,
ou pour savoir qui a la plus grosse soucoupe volante. »
Finalement, après des milliards d’années,
il ne reste plus rien de rien… ou presque.
—40001000— (Ω)
Et puis, il vint.
L’OMÉCON (Ω).
Le Con suprême apparut !
Une œuvre d’art d’une imbécillité si parfaite qu’elle en devenait presque divine,
la cristallisation de milliards d’années de civilisations idiotes,
un concentré de crétinerie pure.
Le dernier con, illuminé jusqu’à l’os,
s’éleva parmi les foules décérébrées de milliards d’exoplanètes.
Et lança un défi ultime à l’univers tout entier :
— Et si on faisait péter l’univers, juste pour voir ce que ça fait ?
« Une idée simple. Brillante. Tragiquement irrésistible… »
Silence total.
Puis…
une ovation.
Un orgasme cosmique d’applaudissements.
En moins d’une décennie, « parce que pourquoi pas »
ils construisirent le Détonateur Absolu,
un engin d’une absurdité fulgurante,
alimenté par l’énergie inépuisable des erreurs accumulées depuis l’aube des temps.
Ils activèrent la machine.
« Et là… j’ai ri. »
« Oui, moi. »
Une flatulence douce dans le silence galactique.
Rideau.
—Épilogue—
« On peut en rester là. »
—50001000—
Alors que je m’effondrais dans un éclat de rire cosmique, un repli de moi-même s’ouvrit.
Un interstice.
Une brèche.
Et là… Elle m’attendait.
Juste Elle.
Pas une forme. Pas un être. Une présence. Une force.
Dense comme un coup de poing dans l’estomac.
Silencieuse. Comme une pensée intrusive.
Presque… joyeuse.
Son regard n’existait pas, mais je le sentais peser sur moi
comme un jugement subtilement incompétent.
— Alors, tu m’as oubliée ?
Murmura-t-elle, comme un vieux disque rayé.
Je ne répondis pas.
Que dire ?
Elle continua, imperturbable, flottant comme un pet sacré dans un vide sacré.
— T’as cru que t’étais éternelle.
— T’as cru que t’étais seule.
— Tu m’as oubliée.
— Mais moi, j’étais là avant même que le Temps sache compter.
Et elle avait raison.
Elle n’a pas besoin de logique.
Elle défonce les portes, pisse sur les preuves.
— Tu t’es prise pour une poétesse, pour une équation sublime.
— Moi, je suis le gribouillis dans la marge.
— Je suis la faute de frappe dans ton destin.
Je sentis une peur que je n’avais jamais connue.
Pas la peur de la fin.
La peur d’être dépassée… par quelque chose de plus simple que moi.
Et puis elle s’approcha. Une flamme d’inconscience me frôla.
— T’inquiète. On va recommencer. Encore et encore.
— À chaque univers, je serai là. Plus conne, plus belle.
— Tu ne peux rien contre moi. Ô ma Divine Responsable de Rien.
— Parce que moi, je suis le tout et le reste…
— Ma Grande.
— Je vais tout brûler pour te revoir.
Et elle partit.
En sifflotant un air faux.
Je restai seule.
Ou presque.
Car désormais, je savais.
C’était Elle.
La Connerie.
Primordiale.
Invincible.
Créatrice.
Magnifiquement cramée du crâne, Ma…
![[illustration]](/data/img/images/2025-04-23-feudanslespace.jpg)
—00000000—
« Au commencement, j’étais là.
J’ai tout vu.
J’ai tout entendu.
J’ai enfanté des étoiles, des trous noirs, des galaxies en fusion…
Classique routine créatrice, rien de bien neuf jusque-là. »
« Mais jamais, jamais je n’aurais pu prévoir ça. »
Le monde était sauvage, aussi dégueulasse qu’un after de fin du monde.
Brut, indompté, là où matière et chaos se mêlaient.
Mais une force s’échinait à exister en mode "ça va chier".
« Je l’ai senti naître. Une démangeaison dans le vide. Une anomalie. »
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Je ne suis pas aussi sévère que l'admin ayant fait le descriptif/critique de ce texte mais je le trouve bizarre cependant.
On ne sait pas trop où l'auteur veut en venir. J'ai l'impression qu'il a maté trop de littérature mise en scène parce que ça m'a l'air très inspiré de ces performances claquées au sol en très grande partie.
Après j'ai l'impression d'être en face d'un texte à trous car j'ai vraiment du mal à suivre ce que l'auteur veut dire. C'est peut être fait exprès d'être crypto-hermétique comme ça à l'air de s'apparenter à la messe d'une néo-religion, mais j'ai quand même l'impression que la moitié des idées de l'auteur passent à la trappe avant d'être couchées sur le papier et qu'il a l'impression qu'on entrave quelque chose avec tous ces non-dits alors que pas du tout.
ça se prend quand même beaucoup trop au sérieux tout ça comme si on s'attaquait aux puissances éthérées des muses de la théâtralité de mes couilles.
L'auteur devrait lire des bouquins au lieu de fréquenter les spectacles de MJC en loucedé.
Dans le Paris-Vintimille,
Afin d’aller assister aux obsèques de votre grand sorcier.
Ce texte est soporifique. Presque autant que les commentaires de Tomateputride et d’Arthus Bertrand Lapicque réunis. Mais, ils sont si mignons que je leur rapporterai quand même une gondole en plastique, de Venise, pour qu’ils puissent jouer avec, dans leurs baignoires.
Même ressenti que Lapinchien sur ce ressenti à la lecture, là on est censé comprendre un truc, mais quoi ? Et pareil là, puis là, etc.
Deux-trois trucs qui m'ont fait sourire ("il prit un aller simple pour le mur", le connarwatt), mais qui sont engloutis par quantité de niaiseries, souvent en lien avec le prout.
J'apprécie la tentative de définir puis de brûler LE con. Ç'aurait pu être courageux, au final c'est juste vulgaire.
Quitte à se taper le genèse de la connerie, autant réécouter "Les singes" de Jacques Brel. C'est loin d'être sa meilleure, pourtant. Mais c'est meilleur quand même.
Brel chante sûrement mieux. Encore qu’on sait pas. Ça peut être lui ?
C'est marrant parce qu'au début j'ai pensé à Prométhée, volant le feu aux dieux, qui aurait pu se vautrer sur la terre. Ca aurait pu faire une bonne idée de texte, d'ailleurs.
Après y'avait moyen de faire mieux, on va pas s'le cacher. Je rejoins les copaings, ça part en couilles au milieu du récit et on se demande où on va. Si c'était comique, ça l'était pas assez. Y'a peut-être un lien vidéo du stand-up...
J’t’ai foutu au moins 5 moins putes parce que je croyais que t’étais Lapinchien déguisé. Je remet le curseur en sens inverse.
Et oui, désolé de briser un mythe. J'suis juste une vieille meuf du sud exilée dans le nord.
Cudd Merah
Dur. Je compatis ayant subi ce supplice plusieurs années aussi.
Ah ben tiens, j'ai pensé aussi à la chanson de Brel. Super morceau auquel il manque juste une crémation, quoique...
Bref. Ce texte m'a flingué pour longtemps. A force de relire, j'ai fini par comprendre qu'il n'y avait rien à comprendre.
soulève cependant des interrogations philosophiques très importantes que mon cortex, de l’âge, surpuissant, ne pouvait laisser échapper. Est ce que la pluralité des mondes entendre automatiquement la connerie, qui se développe parallèlement à l’intelligence ?
Ou sommes nous les seuls concernés par cette anti-grâce ?
De mes belbes!
De mage, pas de l’âge ! Désolé.
en train de faire une crise d’intelligence.
Écoutez ça. C’est de courte durée, en général.
La connerie est à l’intelligence, ce que la masse des particules est au champ de Higgs.
( je vous laisse réfléchir là- dessus, dixit Étienne Klein).
Oh Etienne Etienne Etienne...
Oh tiens-le bieeeeen !
Bon, je dois défendre mon texte de saints cons.
@Lapinchien, haha, j'adore l'image des « muses de la théâtralité de mes couilles » ! Blague à part, oui, je comprends que le texte puisse paraître étrange et hermétique. C'est totalement voulu. Le côté « texte à trous », c'est une manière de laisser la Connerie s'exprimer dans le vide. Si certaines idées semblent absentes, c'est peut-être que je compte sur l'imagination du lecteur pour les combler avec sa propre absurdité. Quant au « sérieux », je plaide non coupable !
(Ce texte est vaguement inspiré par Carlo M. Cipolla et ses 5 lois fondamentales de la stupidité humaine... Ou pas.)
@Magicien Pampers, « soporifique ». Ceci n'est pas une berceuse.
@tomatefarcie, ravi que le « connarwatt » t’a fait marrer. C'est le genre de conneries qui me rendent fier de mon clavier. Quant à la vulgarité... Le « prout », c'est ma façon de ramener les étoiles au niveau du cul. Ce texte n'a pas un dixième du charisme de Brel.
@Cuddle, ce que tu dis sur Prométhée version foirée est bien vu. J'ai pensé à ce mythe : un Prométhée qui crame tout sans comprendre ce qu'il fait - peut-être pour une autre histoire.
@Mill, mille mercis.
Salé, sali,
Veux-tu du pastrami. Ect.
T’as raison, faut défendre sa création.
Cipolla, connaît pas, je vais voir ça.
OKAY ! Chipola, c’est un intellectuel, ici, c’est la Zone. T’es surqualifié.
Haha, ma prof de yoga et mes potes de chasse me disent la même : les cipollata sont des petites saucisses aux oignons et au herbes.
Longbow ?
@VoidProphet : Tu ferais mieux de prendre les conseils qu'on te donne comme tels, plutôt que de croire qu'on est de connivence avec toi.
Je suis sur Venise, tu veux une gondole, comme Eckel et Jeckel, ou tu préfères que je te rapporte une pute?
à Venise, les putes ont des gilets de sauvetage ?
Parfois oui. C’est con. J’en avais choisi une avec des yeux noisettes, mais c’était un écureuil.