Prologue : Sub calypso
Bar calypso. Lumières tamisées. Palmiers en pot. Serveuses thaïlandaises et cocktails maison.
Stella, assis au coin de la minuscule table au revêtement de strass mouillé par l'alcool jette un regard dépité au nouveau venu :
— Je m’attendais à quelque chose de plus affriolant.
— Désolé de vous décevoir, Capitaine. Cléo n’est pas disponible ce soir.
— Ah oui, le merdier avec POLCCA, quelle histoire, hein.
— Cléo est toujours dessus.
POLCCA : la chaîne de conscience artificielle de la police coutumière de Capitale, partie en sucette depuis qu’un petit protégé sorti de nulle part a mis ses doigts collants de sub à l’intérieur de ses répertoires personnalité et caractère. Plexus : le prestataire de service sollicité pour régler le problème. A envoyé l’équipe de Bruno, dont Cléo fait partie, pour réaliser le diagnostic et préparer le terrain pour Luz, sa propre chaîne, qui doit procéder aux gros travaux et effacer les traces. Plexus ne laisse pas de trace.
Stella fait signe à la serveuse de recharger son verre. Bruno s’assied. Il n’a pas l’air content d’être là. Stella glisse sa main dans la poche intérieure de son veston et farfouille.
— C’est idiot, moi qui voulais lui faire un petit cadeau. Vous voudrez bien le lui donner ?
— Cléo n’accepte pas les cadeaux.
— Allons Bruno, c’est bien Bruno, c’est ça ?
Bruno hoche sa petite tête ronde.
— C’est rien, juste un clin d’œil en souvenir du bon vieux temps. Ça doit vous parler non ? Vous étiez dans le circuit à une époque. Le ton est familier, douceâtre. Bruno se sent comme si un pigeon lui avait chié dessus.
Stella dégage enfin de sa poche une petite boîte carrée enrobée d’un papier irisé à grues noires et ruban de satin bleu nuit. Il tire sur le ruban, la boîte s’ouvre dans un petit claquement sec. Deux ampoules de sub luisent immédiatement dans la pénombre. Les yeux de Stella brillent comme des quasars.
— Grande Réserve. Je sais que vous n'allez pas y toucher, vous êtes un bon petit soldat, vous. Mais elle…
— Elle, elle a un SCAN.
Stella réagit sur-le-champ, mâchoires contractées, il replace la boîte dans sa poche et fixe Bruno en silence, l'air triste :
— Oui, bien sûr. Comment une abonnée comme elle pourrait inspirer confiance à quelqu’un, hein. Faut qu’elle en ait sous le coude pour que l’Arque ait choisi d’en arriver là. Un SCAN, bordel, je crois que je préférerais encore une bonne vieille lobotomie.
Stella jette un regard circulaire dans la pièce. Presque toutes les tables sont vides hormis celle où un couple semble au bord de la rupture sans espoir de recoller les morceaux. Il est encore tôt. Stella sourit dans le vide, laisse filer les secondes. Bruno chasse la serveuse qui vient s’enquérir de sa commande. Il s’impatiente :
— Qu’est-ce que vous lui voulez ?
— Mhmm, eh bien disons que je ne suis pas sûr que tu aies tout ce qu'il faut pour la remplacer, mon lapin, mais bon…
— À l'Arque.
Faciès surpris voire offensé du flic qui lève les mains en signe de paix. Bruno embraye :
— Elle a bien a deux fois l’âge limite pour vous, pas vrai Stella ? Ce rendez-vous n’a rien d’un rencard. L’Arque est la seule personnalité d’un quelconque intérêt avec qui Cléo ait un lien. Alors dites-moi maintenant, vous lui voulez quoi, à l’Arque.
Stella s’adosse à sa chaise de résine qui grince un peu. Il s'étire, fait craquer ses vertèbres et plante un regard langoureux dans celui de Bruno :
— Eh bien, on dirait que j’ai trouvé à qui parler, pour finir. Cette soirée ne sera pas perdue, mon joli.
Il plonge ses doigts blancs dans son verre pour y pêcher un fruit non identifié, l’avale, s'essuie dans une serviette en papier motif perroquets qui s’effrite. Il hèle la serveuse dans sa robe de soie à chrysanthèmes.
— Encore deux cocktails du mois mademoiselle.
Bruno se pare pour une longue nuit.
******
Carcasse - siège social de Plexus et demeure de l’Arque, quelques jours plus tard
Devant le vitrage feuilleté de la loge sécurité du parking souterrain, Cléo initialise le scan de routine de la toute dernière. C’est une petite chose énervée et rutilante que le maître de maison n’a pas encore touchée. Sortie, pas sortie, toute l’écurie de Plexus y passe une fois par semaine. Cléo se branche en connexion directe avec Luz - la chaîne de conscience artificielle de la maison. Ce n’est ni réglementaire, ni sûr, ni confortable mais tellement plus rapide et efficace. Elle effleure méthodiquement du cerveau la charogne de luxe en polymères et céramique qui crache d’orgueilleux éclats de lumière dans tous les sens de l’autre côté de la vitre. Faire un scanning à la manière d’une brèche sans même une dose de starter relève de la stupidité sans nom. Bruno la laisse faire parce que ça lui fait du score. Il sait que ce que fait Cléo est mauvais pour sa santé et contrevient à la Règle de Plexus mais il sait aussi que c’est foutrement fiable et que, malgré les douleurs qui la fracassent à chaque session en mode vierge, Cléo doit trouver une certaine dose de bonheur dans tout ça. Bruno se soucie, à sa manière, du confort de ses subalternes.
Il se rappelle que Cléo, à une époque, bien avant Plexus, était irriguée aux starters bas de gamme tout le temps, à la sub de temps en temps et à la NEIGE quand il lui tombait une dent. Il aurait ri bêtement si on lui avait dit que Cléo avait ce qu’il faut pour jouer dans l’équipe de ceux qui s'appelaient eux-mêmes les Purs et tous les autres les Idiots Célestes. Une bande d’allumés assez débiles pour circuler dans la Nasse sans drogue mais capables de réussir n’importe quelle brèche : du bête coup de clé à molette dans la neurocaisse de la supérette du coin jusqu'à la perversion de chaînes de conscience artificielle de classe militaire. Et ça grâce à un cerveau effroyablement plus efficace que celui des protégés mainstream car libéré de la distraction du trip. L’ennui, c’était que circuler comme ça, en mode vierge, c’était se retrouver sans ligne de vie et s’écraser comme une merde au fond de la Nasse la plupart du temps. Comme on pouvait s’y attendre, l’espèce des Idiots Célestes s’était vite éteinte, ne laissant en souvenir qu’une traînée scintillante et stupide dans la nuit de la grande époque des protégés. La majorité d’entre eux étaient morts, les autres sous neurocontention plus ou moins sévère selon le degré de gravité de leurs symptômes/délits. Tout ça parce qu’ils avaient réussi. Cléo, elle, était encore en vie et en liberté relative parce qu’elle avait raté. Elle n’avait jamais eu l’idée de jouer dans l’équipe des Purs. Elle n’avait même pas eu conscience d’avoir le potentiel des Idiots Célestes. Mais ça c’était avant d’entrer chez Plexus et qu’on lui colle un Système de Contrôle d’Accès aux Neuropsychotropes, dispositif mieux connu sous le joli acronyme de SCAN.
Bruno avait repêché Cléo au fond d’une Cité probatoire, à remplir des boîtes de permafrost sous vide en partance pour la Sibérie après une énième panne du robot de l’ONG Frozen Hope. En prospection sur des zones de stockage auxiliaires pour Plexus, il visitait les locaux voisins et il était tombé sur elle alors qu’elle prenait sa pause en compagnie d’autres probationnaires aux doigts gelés. Il avait reconnu, malgré les cheveux gris et les rides aux coins des yeux, la protégée avec qui il avait partagé quelques plans foireux chez les frères Galatée ou au pub le Chien fougueux niché au cœur de la cité historique. A l’époque, elle traînait toujours derrière elle son binôme, Paul, ce gamin carbonisé et pour cette raison justement, magnétique. Ils dérivaient dans les mêmes successions de jours et de nuits saturées de starters premier prix. Bruno était, lui aussi à cette période, un protégé à la petite semaine. Ce n’est pas le genre de truc qu’on oublie. Ils avaient parlé cinq minutes devant l’usine à permafrost et il avait subitement décidé de la tirer de là, elle qui expiait depuis une petite quinzaine d’années une erreur débile de jeunesse, une brèche foirée taille XXL. Cherchant à cambrioler la pharmacie du Rond-Point avec l’espoir ridicule d’y trouver de la NEIGE, ce qui était déjà une idée stupide sachant qu’à l’époque la pharmacie du Rond-Point était le centre de distribution de neurofeeds le mieux sécurisé de l’univers - l’armée et la Triade Noire bras dessus bras dessous, rien que ça - Paul et elle étaient tombés sans faire exprès sur une case appartenant à BioGenèse. BioGenèse, si si, ses neuroflingues tactiques et les médicaments qui vont avec. Les chiens de synthèse de BioGenèse, ces monstres erratiques que personne, mais vraiment personne, même les Idiots Célestes, ne se sentait d’aller gratouiller, n’avaient fait qu’une bouchée de Paul. Résultat des courses : Paul nourrissait les clébards de BioGenèse dans une fausse mortuaire subventionnée par la ville pendant que Cléo se tapait le grand tour : neurorépressive/pénitentiaire/restauration/probatoire sans la possibilité de sauter une case. Elle était condamnée à rester claustrée jusqu’à la fin des temps en Cité probatoire à moins de choper un ticket de sortie sous la forme d’un contrat de travail hors Cité en bonne et dûe forme. Mais c’était vraiment peu probable parce que Cléo n’avait pas le droit de mettre un pied hors Cité. Les na/bots de la Custodians, ceux qui courent vers vous hurlant Na Na Naaaaa!!!! et qui balancent leur rayon laser au hasard, veillaient au grain, elle avait essayé, elle n’avait récolté que des brûlures au deuxième degré et de nouvelles crises d’angoisse.
Bref, en souvenir de Paul, qui avait un peu retourné la tête de Bruno à l’occasion de raids non conventionnels dans les toilettes d’un bar chinois, Bruno avait décidé de la jouer vraiment peu probable et de proposer la candidature de Cléo pour le poste d’opératrice de scanning dans son unité. Contre toute attente, l’Arque avait validé sa recommandation et paraphé de sa griffe austère le contrat de travail de Cléo. Quelques tours d’avocat plus tard, elle obtenait l’autorisation de quitter la Cité.
Bruno est satisfait : il a misé juste. Cléo est réglo, se tient peinard, ne pose pas de questions, ne revendique rien et fait son taf avec application. Elle connaît sur le bout des doigts les modalités de sa dette envers lui et, plus important, de celle qu’elle a envers l’Arque. L’Arque qui a accepté de faire avec un profil aussi pourri que le sien.
Cléo, donc, est sur le point de faire pénétrer sa conscience parfaitement clean dans l’intimité intouchée du nouveau jouet haut de gamme de l’Arque à la recherche de ruses de piégeage quand sa conscience parfaitement clean lui fait le coup de l’acuité décentralisée : quelque chose gêne en périphérie de son champ d'observation. Impossible de se concentrer sur le système de conversion énergétique de cette poubelle dernier cri dans ces conditions.
Luz abaisse les volets de carbyne de la Carcasse et cloisonne les secteurs structurels de Plexus. L’essaim est encore loin. Mais il va vite.
Bruno demande à Cléo si c’est pour aujourd’hui ou pour demain. Cléo fait glisser son casque sur sa nuque décharnée.
— Y’a un truc.
— Quoi, t’es dejà crevée ? Tu veux faire une sieste ?
— C’est bon, Bruno. Tu sais que je bloque pas un scanning pour rien.
— C’est sûr, ça risquerait de faire chuter ton taux d’ocytocine.
Cléo ignore :
— On a un essaim qui nous arrive droit sur la gueule. Luz l’a déjà repéré.
— Où ça ?
— Là. Regarde.
Bruno regarde la projection avec incrédulité mêlée de dédain :
— Comment ça se fait que Luz n’a rien dit ?
— Luz a autre chose à foutre, j’imagine. Mais regarde : on passe en mode Barricade.
Tous les systèmes de Plexus se replient sur eux-mêmes comme une fleur de pavot qui se déploierait à l’envers dans un vieux film de biologie en accéléré, ses délicat pétales se resserrant, se froissant et s’imbriquant les uns dans les autres pour finir par s’insérer dans une coque dure, compacte et opaque.
Au dernier étage de la Carcasse, l’Arque change de position sur sa chaise d’écolier en hêtre et pieds d’acier. Les hautes fenêtres d’atelier crachent une lumière crue et terne dans le grand espace vide qui lui sert de retraite : il va pleuvoir. La vaste table de travail où traîne une console même pas récente, le mobilier, rare, inconfortable, un matelas sur quatre pieds recouvert d’une courtepointe grise, tout est tapissé d’un halo sale, poussiéreux, alors même que la pièce est désinfectée chaque jour en détail par une armée de neurobots tatillons. Une odeur de peinture fraîche embaume le froid ambiant entretenu par un système de clim agressif. L’Arque affiche cette expression perplexe et un peu chagrinée qui précède les questions auxquelles, généralement, l’Intendant répugne à répondre. Ce dernier, debout au milieu de la pièce, patiente en regardant ses pieds par-dessus son embonpoint : il ne peut distinguer que la pointe de ses chaussures. Un jour il lui faudra remédier à celà. Aussi. Le médecin l’a averti. Le silence épaissit l’espace alors que l’Arque cherche ses mots, ce qui chez lui signifie l’exaspération et une grande capacité à nuire. Les yeux de l’Intendant, clairs et purs comme un torrent de montagne, luisent d’un éclat vif qui chez lui signifie la colère et l’impuissance. Puis l’obscurité advient.
Le temps que l’éclairage d’urgence prennent le relais, Luz piaule un message d'alerte à leurs oreilles. Un essaim ? Nom de Dieu, Luz, je ne veux pas crever à côté de cette enflure, se dit l’Intendant. On ne sait pas ce que se dit l’Arque, ni même s’il se dit quelque chose.
Cléo ajuste son casque. L’essaim opère sa descente. Il va vite. Il est puissant. Perspicace.
— … trop perspicace. Il est comme à la maison. Bordel, il a chopé où les clés de la Carcasse ?
Bruno observe Cléo, croise les bras.
— Tu vas pas faire ça.
— Et pourquoi pas.
— Parce que c’est moi qui décide. T’es encore qu’une pauvre merde de DEF4 sous mes ordres jusqu’à preuve du contraire.
— Ouais mais si je fais ce que tu dis, c’est à dire rien, l’Arque, il va y passer et ce sera ta faute pis y’aura plus de DEF4 ni de petits chefs comme toi ni de Plexus parce que t’inquiète pas l’essaim il va sûrement venir nous finir tous après avoir éparpillé l’Arque dans tous les coins tu vas voir.
— Arrête tes conneries, tu peux pas le choper. C’est trop de ressources, même pour ton cerveau de cramée. Les protégés doivent déjà être dessus de toutes façons. Luz est dessus. Tout le monde est dessus, t’as pas besoin d’y aller, en fait.
— Les protégés ? Les poussins tout pourris avec leurs protocoles de merde ? Tu sais très bien que le temps qu’ils choisissent le bon l’Arque aura déjà claqué et que Luz, à ce stade, elle peut que suivre et prendre des notes.
— C’est toujours non.
— Et tu sais aussi très bien que si Luz me file un bout de ruban je peux occulter l’Arque.
— T’es folle.
— Ça va marcher.
— Ça va te tuer.
Cléo explose :
— Mais pauvre débile, tu te rappelles pas que j’ai été dressée chez les abonnés absents ? Tu te rappelles pas comment j’ai fait quand je me suis retrouvée la gueule devant les chiens de BioGenèse ?
— Y’a quinze ans, ouais.
— D’accord, et c’est pas toi qui m’a dit l'autre jour que j’aurais fait un carton chez les Idiots Célestes ?
— Putain, mais tu prends tout au pied de la lettre, merde ! C’est p…
Cléo le coupe, tout doucement :
— Et tu te rappelles pas que j’ai fait neuf mois de neurorep ?
Bruno se concède :
— C’est vrai que t’aurais dû être morte.
— Ça va marcher, je te dis.
Il contemple ses phalanges blanchies comme s’il s’agissait de celles de quelqu’un d’autre :
— Saloperie d’ardoise de merde.
Il s'appuie contre le verre de la loge, ignorant le petit monstre de course qui attend toujours son scanning. Il perd un peu de temps, pour la forme.
— Maintenant va falloir convaincre Luz. T’as remarqué qu’elle est carrément plus coincée que moi, question protocole ?
Cléo ferme les yeux une seconde puis articule lentement :
— T’as vu pour qui on bosse ? Tu crois vraiment que quelqu’un, ici, humain ou machine, en a quelque chose à foutre de la santé des DEF4 ? Hein ? Tu veux vraiment me faire avaler ça ?
Silence vexé de Bruno. Cléo laisse tomber d’une voix lasse :
— Bon, Luz, il me faudrait un bout de ruban et que tu colles au train de l’essaim maintenant.
Luz, dans son coin, doit réfléchir à l’offre de la petite chose humaine ou s’occuper d’autre chose parce qu’elle ne répond pas. Cléo s’impatiente :
— Allez, Luz. Tu veux bien descendre de ton putain d’arbre décisionnel et me filer ce foutu ruban ?
Une alarme retentit quelque part en sourdine. L’essaim entre dans dans la zone d’influence de Plexus.
L’information est limpide. Le champ de force de l’essaim bousille tout sur son passage. Malgré ses tentatives répétées, Luz ne parvient pas à le détourner de sa trajectoire, encore moins à le dégrader. L’essaim n’est pas très grand, peut-être de la taille d’un homme, mais très compact : on ne peut rien distinguer au travers du groupe de dards qui le constitue, maintenant qu’il est à portée des senseurs de proximité.
L’Intendant visualise très clairement l’essaim déchiqueter l’Arque. En d’autres circonstances, cette vision l’aurait réjoui. Mais là, elle lui file la nausée. L’Arque, visiblement pas stressé pour un jeton par le fléau qui leur tombe droit dessus, a conservé son expression attristée de clown blanc. L’Intendant a envie de le gifler. Il sait qu’il ne pourra pas fuir. Alors il ose :
— Monsieur, il semble que Luz éprouve quelques difficultés à neutraliser cet essaim.
— Et c’est ça qui t’inquiète, l’Intendant.
La voix de l’Arque écoeure l’Intendant : il n’est jamais sûr de ce qu’il veut dire. Avec ce regard triste… La nausée de l’Intendant s’accentue. Il veut renoncer mais trop tard : l’Arque est enclenché. Il se lève. L’Intendant peut entendre le bourdonnement de l’essaim se rapprocher. Ce bruit, c’est dans sa tête et il le sait. Luz se contente d'égrener les secondes avant impact et l’Arque continue de s’approcher de lui. Quand il est assez près pour pouvoir distinguer les premières rides d’amertume autour de sa bouche, l’Intendant se rappelle qu’en toutes circonstances sa plus grosse préoccupation ne doit pas être autre chose que l’Arque. Et que, bordel, il ne peut absolument pas fuir. Par réflexe, il recule d’un pas. L’Arque parle lentement :
— Cet essaim est pour moi et j’ai ma petite idée sur son origine. Que tu veuilles me tuer est une chose. Je dirais même que ça fait partie du jeu. Mais que tu mettes en danger la Carcasse, le cœur de Plexus, ça… L’Arque sourit tristement en secouant doucement la tête.
L’Intendant réfléchit. Il a aussi sa petite idée sur l’origine l’essaim. Cette petite merde de Stella, obsédé par l’Arque depuis combien, dix ans ? Quinze ? Combien de fois il a dû le remettre à sa place. Combien de fois il a dû refuser ses cadeaux, repousser ses avances, ses menaces :
— Non, Monsieur Cairns ne vous recevra pas.
Combien de fois il a entendu cette phrase de la bouche de l’Arque :
— Je ne vais pas rencontrer ce malade mental.
Combien de fois l’Intendant s’est fait la réflexion qu’en matière de maladies mentales l’Arque et Stella auraient eu toute une foule de choses à se raconter. Stella s'est ramené avec sa MAHS comme avec la meilleure NEIGE du monde à prix cassé, achète ma bonne came, achète, mais achète. L’Arque ne s’est jamais laissé avoir. Stella, c’est trop de lumière pour l'univers confiné et secret de l’Arque. L’Arque tient par-dessus tout à la confidentialité de ses affaires. Un partenaire tapageur comme Stella, ce n’est tout bonnement pas possible. Même avec une MAHS.
Et puis la dernière en date : pervertir Luz. Obtenir des données essentielles sur la Carcasse en provoquant une panne dans POLCCA, en obligeant Luz à intervenir. Plexus fait partie des compagnies qui ne peuvent pas refuser un contrat avec la ville. Une sorte d’accord à l’amiable qui prévoit qu’aucun magistrat ne viendra jamais fourrer ses sales pattes dans les affaires de l’Arque. Plexus y est allé, Luz a repéré le petit malin qui a mis le foutoir dans les répertoires personnalité et caractère de POLCCA et lui a collé une droite. Le petit protégé de Stella est toujours à l’hôpital avec une dérivation corticale pour un bout de temps, mais il atteint son but : pervertir Luz juste assez pour affaiblir les systèmes de défense de Plexus et passer inaperçu. Stella s’est toujours démerdé pour dégoter des surdoués. Il a enfin réussi à mettre son pied dans la porte, et de quelle manière, bon sang. Un essaim. Quel manque de sensibilité. Et l’Arque qui le tient pour responsable, lui, l’Intendant. L’avertir que le commanditaire de cet essaim a réussi à pervertir Luz pour parvenir à pénétrer la Carcasse, c’est reconnaître sa propre incapacité à protéger l’Arque et, ce qui est pire, Plexus. A partir de là, qu’est ce qui est préférable : être un traître ou un incapable ? Luz poursuit son décompte funeste, volets fermés dans la pénombre.
Cléo se tient debout dans la loge de sécurité, yeux fermés, les mains glissant sur la plaque d’obsidienne qui reçoit les ordres sous ses doigts. L’essaim est là. Elle peut le sentir, mais pas le saisir. La douleur cherche à s’emparer de son lobe pariétal mais elle la rejette, encore une fois. Bruno l’observe, anxieux, debout contre la cloison. Pour se détendre, il pense au score que ça va lui faire si elle réussit à leurrer l’essaim et à sauver la peau de l’Arque. Il passera certainement DEF2, peut-être même au Bureau. Il pense aux échanges feutrés du dernier étage. Son estomac se noue à cette idée en même temps qu’un long frisson lui escalade l’échine. Il se demande s’il aura les épaules. Il visualise la face pâle de l’Arque à l’autre bout de la table en loupe d’orme qui accueille les assemblées confidentielles du Bureau. Ça doit être vraiment terrifiant de se retrouver face à lui dans ces circonstances. Il se demande comment les autres font. Cléo grogne, exit la rêverie. L’essaim gagne la propriété. Il fait voler en éclat tous les systèmes de défense exterieurs, analogiques ou non, sans distinction de forme ou de couleur. Il n’est pas très subtil. C’est peut-être ça que Cléo a identifié. Ce ne sera plus très long, maintenant.
La multitude défonce les volets techniques, pulvérise le béton responsif, vaporise le neuroverre des fenêtres, sublime les champs électromagnétiques, laisse loin derrière elle les protégés de Plexus avec leurs vaines tentatives de déprogrammation.
Cléo poursuit l’essaim sur l’obsidienne de la console. Elle prend soin de ne pas le toucher pour éviter de foirer le plan. Verrouillé, l’essaim n’est qu’à quelques dixièmes de secondes de l’Arque. Il faut agir au dernier moment sans quoi l’essaim peut flairer l’arnaque, se reconstituer et reprendre son assaut avant qu’elle ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Elle aspire la précision de Luz qui colle à l’essaim comme un chien à son maître. La dernière cloison entre sa cible et lui évaporée, l’essaim se jette sur elle.
L’Arque ferme les yeux.
Les senseurs de l’essaim perçoivent alors une sorte de vibration dans la structure de l’atmosphère.
L’Intendant ne ressent rien quand l’essaim passe à travers lui. Il n’a pas le temps de crier. Toute peur cesse instantanément. S’il avait encore ses yeux, il pourrait observer l’essaim poursuivre sa course à travers lui, le corps de l’Arque passer au travers de l’essaim et en émerger, intact. L’Intendant trouverait assurément cette scène étrange.
La cible a disparu. Désorienté, à la merci de Luz, l’essaim se fait bouffer tout cru par la chaîne.
Le visage encore couvert du sang de l’Intendant, l’Arque demande un rapport.
Bruno regarde Cléo s’effondrer sur le petit bureau de contreplaqué face à la vitre, comme au ralenti. Très vite, du sang s’échappe de ses oreilles et de son nez. De l’autre côté de la cloison transparente, la petite voiture de sport prend la lumière, silencieuse, l’air de dire : c’était couru d’avance. Bruno n’ose pas relever la tête de Cléo pour voir si elle respire encore. Il ne pose même pas deux doigts sur sa carotide pour vérifier son pouls.
Sa plaque vibre en mode prioritaire : l’Arque. Bruno enfile son veston et ajuste ses manches. Il jette un dernier coup d'œil à sa tenue dans la vitre avant de quitter la pièce.
Bruno attend en position réglementaire : les pieds parallèles, les mains dans le dos, le torse droit, les yeux par terre, l’Arque, affalé sur une chaise inconfortable face à lui, silencieux. Il a eu le temps d’apercevoir sa face de craie en entrant dans la pièce à demi plongée dans la pénombre, avant de baisser le regard selon le protocole. Il a remarqué que la main du planton de service vibrait sur la poignée. Il est passé par l’entrée du vestibule ravagé par l’essaim qui a fait un grand trou dans le mur pas loin de la porte. Le frigo de l’Arque n’est donc plus très étanche. Bruno attend que l’Arque prenne la parole, comme le veut la Règle. Inaccoutumé à l’exercice, il a entendu dire que ça peut prendre du temps. Il attend donc, planté au milieu de la pièce froide, à la place que l’Arque lui a assignée :
— Là.
Luz ayant relevé les volets, la pluie tape fort contre les carreaux maintenant, son fracas dominant tout autre bruit dans la pièce. Il fait sombre comme quand la nuit tombe alors qu’il n’est même pas dix heures du matin. L’Intendant forme un petit tas de chairs sanguinolentes à proximité. A côté, un bot sanitaire essaie de savoir comment s’y prendre. Un parfum d’ammoniaque s’accroche dans l’air. Bruno frissonne.
Avachi sur sa chaise, son corps raide replié dans l’armature métallique, l’Arque le reluque, Bruno peut le sentir. Sa vision périphérique décèle des traces de sang sur ses mains qui pendent comme des calamars froids sur le bois de hêtre. L’Arque se racle la gorge et prononce son nom. Bruno se sent autorisé à lever le regard. Il regrette aussitôt mais l'œil de l’Arque l’a déjà éperonné. Il fait un signe du menton en direction de ce qui reste de l'Intendant. Il dit :
— Tu veux le job.
*****
Bar calypso.
Après le quatrième cocktail maison et quelques aller-retours aux toilettes, Stella avait lâché :
— Tu peux dire à Jeff Cairns qu’il va s’en prendre une petite sur le coin de la gueule. Dis lui, ou ne lui dis pas. Ça dépend si tu es joueur ou pas.
Bruno n’avait rien dit à l'Arque. Il avait compté sur les talents de Cléo. Il avait eu raison.
LA ZONE -
Résumé : La plupart des auteurs de science-fiction amateurs, qui ne sont jamais publiés, sont des passionnés avec 1 milliard d'idées dans la tête et incapables de les mettre en forme pour que le lecteur lambda puisse entrer, petit à petit, dans leur univers puis suivre une intrigue cohérente. Ils sont accros au milliard d'idées que leur cerveau pond au kilomètre et subjugués par elles, ils les enchaînent, méthodiquement, les unes après les autres, dans un grand rituel sacrificiel, sans la moindre pitié pour le lecteur qu'ils espèrent éblouir par leur inventivité et aptitude à anticiper le futur. Ils se gourent lamentablement. Personne ne fera l'effort de les suivre dans leur délire égotique. Et puis un bon auteur de science fiction parle de sujets intemporels et le futur n'est qu'un prétexte et un enrobage. J'ai cru, dans les deux premiers textes de Jano, qu'elle entretenait la confusion du lectorat expressément pour qu'il se noie d'informations, comme s'il débarquait sur une autre planète, pour mieux focaliser l'intrigue ensuite et revenir dans un cadre plus classique. Je me trompais, les amis. Jano est une folle furieuse et ce n'est pas une critique pour moi, au contraire. Elle sort des sentiers battus et c'est super. Elle fait non seulement les erreurs des écrivaillons imbus de leur personne mais elle le fait puissance un trilliard et va même au delà. C'est le serial killer dans 'No Country for Old Men' de la plume. On entre dans le domaine de la prospection interplanétaire littéraire. Personnellement, après avoir lu son texte, j'ai l'impression d'avoir téléchargé internet dans ma tronche. Cela dit c'est intentionnel, je ne le suppute pas, j'en suis certain parce qu'il y a beaucoup trop d'indices qui tendent à le prouver. Je vous laisse les chercher par vous-même. Sinon pour l'illustration, je suis à nouveau allé me balader sur des sites de boules et j'ai tapé "pute intergalactique du futur" en recherche, comme c'est ce qui semble le plus faire consensus, d'après nos retours statistiques, chez nos lecteurs, afin d'en rameuter le plus grand nombre sur ce texte qui en vaut la peine. J'ai vu beaucoup de vidéos très instructives avant de trouver la perle rare et de faire une capture d'écran à l'instant idoine. Je n'ose vous décrire ce qu'il arrive ensuite à la madame avec l'argent mais je pense qu'elle a dû prendre une dizaine de douches pour s'en remettre.
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[ La plupart des auteurs de science-fiction amateurs, qui ne sont jamais publiés, sont des passionnés avec 1 milliard d'idées dans la tête et incapables de les mettre en forme pour que le lecteur lambda puisse entrer, petit à petit, dans leur univers puis suivre une intrigue cohérente. Ils sont accros au milliard d'idées que leur cerveau pond au kilomètre et subjugués par elles, ils les enchaînent, méthodiquement, les unes après les autres, dans un grand rituel sacrificiel, sans la moindre pitié pour le lecteur qu'ils espèrent éblouir par leur inventivité et aptitude à anticiper le futur. Ils se gourent lamentablement. Personne ne fera l'effort de les suivre dans leur délire égotique. Et puis un bon auteur de science fiction parle de sujets intemporels et le futur n'est qu'un prétexte et un enrobage. J'ai cru, dans les deux premiers textes de Jano, qu'elle entretenait la confusion du lectorat expressément pour qu'il se noie d'informations, comme s'il débarquait sur une autre planète, pour mieux focaliser l'intrigue ensuite et revenir dans un cadre plus classique. Je me trompais, les amis. Jano est une folle furieuse et ce n'est pas une critique pour moi, au contraire. Elle sort des sentiers battus et c'est super. Elle fait non seulement les erreurs des écrivaillons imbus de leur personne mais elle le fait puissance un trilliard et va même au delà. C'est le serial killer dans 'No Country for Old Men' de la plume. On entre dans le domaine de la prospection interplanétaire littéraire. Personnellement, après avoir lu son texte, j'ai l'impression d'avoir téléchargé internet dans ma tronche. Cela dit c'est intentionnel, je ne le suppute pas, j'en suis certain parce qu'il y a beaucoup trop d'indices qui tendent à le prouver. Je vous laisse les chercher par vous-même. Sinon pour l'illustration, je suis à nouveau allé me balader sur des sites de boules et j'ai tapé "pute intergalactique du futur" en recherche, comme c'est ce qui semble le plus faire consensus, d'après nos retours statistiques, chez nos lecteurs, afin d'en rameuter le plus grand nombre sur ce texte qui en vaut la peine. J'ai vu beaucoup de vidéos très instructives avant de trouver la perle rare et de faire une capture d'écran à l'instant idoine. Je n'ose vous décrire ce qu'il arrive ensuite à la madame avec l'argent mais je pense qu'elle a dû prendre une dizaine de douches pour s'en remettre. ]
![[illustration]](/data/img/images/2025-03-27-essaim-big.jpg)
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= commentaires =
Je n'ai pas encore lu le texte mais j'ai battu le record de la critique/description la plus longue, et il faut même la tronquer sur les réseaux sociaux en invitant les gens à venir en lire la suite sur lazone.org
Quelques gros indices, quand même, que Jano fait exprès d'être confuse :
- les dialogues délirants et pas premier degré,
- les saynètes dans le désordre,
- l'action pas du tout conventionnelle pour de la SF,
- la confusion mentale généralisée de tous les personnages,
- la cumulation exagérée de termes futuristes, bien au delà de ce que l'entendement humain peut absorber sans se cramer les neurones.
(et ce n'est pas exhaustif)
Conclusion : Pour moi, Jano ne fait pas de la science fiction, pas du tout, on entre dans une sorte de matériau littéraire dans le prolongement de ce qu'à fait Soulages dans la peinture avec son 'outre noir'.
Description enthousiaste et enfiévrée. Ca m'a donné envie de lire le texte mais la vache, c'est longuet quand même. Je crois que celui-ci, je dois l'imprimer, sinon je vais mourir devant mon écran.
Alors qu'aux toilettes, je peux lire n'importe quoi.
Soulages N’avait qu’un seul pot de peinture.
Jano dispose de plusieurs touches sur son clavier.
Mais, effectivement, pour l’instant , sa démarche hermétique échappe à mes prodigieuses capacités cognitives.
Mill fait gaffe, je dois te prévenir que tu possède une hémorroïde demi-pensionnaire à faire soigner de toutes urgences. J’ai vu ça lorsque tu lisais. La consultation est gratuite, le Mage Pampers étant toujours présent lorsqu’il s’agit de secourir l’humanité.
Attention, passer trop de temps assis sur le trône, c'est risquer le prolapsus.
Vous voilà prévenus.
Ma bonne volonté, je ne comprends pas ce texte.
Sans doute, car je n’ai pas lu Essaim 1 ?
Si c’est moi qui plafonne niveau cortexal, merci de me le signaler, ça voudra dire que je me berce d’illusions depuis trop longtemps.
C’est terrible !
Il faut faire quelque chose immédiatement !
C'est vrai qu'il nous manque Essaim 1. Ou alors il faut lire le premier épisode après le second.
Pour ceux qui s'inquiètent de mes hémorroïdes et de mon prolapsus, je vous tiendrai au courant, bien sûr, avec moult descriptions, détails et autres confitures.
Pour l'instant, ma lecture du texte ci-dessus reste conditionnée à mes soubresauts défécatoires.
Bon, je sors des toilettes. La vache, c'était long. Je viens de récupérer mes organes au fond du trône et de lire la nouvelle de Jano. Ma foi, c'est vraiment bon une fois qu'on prend le temps de lire dans les détails. Beaucoup d'infos toutefois, l'impression parfois de lire quinze histoires en une seule, fourmillant, prolixe, dense, trop par moments. Mais quelle imagination ! Une manière d'alléger toutefois, simplifier certaines formulations. Exemple "T'aurais pas dû être morte" : lourd. "T'aurais dû crever" : léger. Bref, dégraisser grammaticalement et syntaxiquement pour laisser de la place à la folie lexicale. Super histoire.
J’y comprends rien. C’est pas faute d’avoir essayé. Ça me fait caguer de bloquer. D’autant que l’idée de l’usine de permafrost est bonne et le style, pas dégueu.
Je suis certain que Jano fait exprès qu'on entrave que dalle... Y a trop d'indices, je vous dis.
Y dit qu’il a compris en faisant caca.
Bon, rapport à Ullah, mes codes rentrent pas dans elle. Dois-Je recommencer tout le bordel ou les codes d’inscriptions du début suffisent ? Désolé d’être débile
Si tu parles du forum, il faut des identifiants (login, mot de passe) différents. Il faut s'inscrire de nouveau. En fait, les commentaires sont réservés aux auteurs et il faut avoir eu les couilles d'avoir proposé un texte pour en être récompensé alors que tout le monde peut s'inscrire au forum.
Je cause du forum, j’y va.
ça m'arrange de dire ce que j'ai avancé avant parce que ça à l'air prémédité et réfléchi à l'avance, ça donne une posture cool à la Zone alors qu'en fait, pas du tout, on a restreint l'accès aux commentaires parce qu'il y avait de l'abus à un moment alors qu'à d'autres moments c'était sympa d'avoir des commentaires de gens pas inscrits, ça permettait aux trolls de vivoter dans le coin et ils avaient aussi leur lot de vérités à apporter au bousin. Et puis, ça permettait aussi à tout un chacun de faire des posts anonymes de temps à autres, ce qui dans une approche roleplay était plutôt marrant. Mais voilà, c'est du passé, c'est comme ça.
Essaim I vous aidera pas, Essaim II est juste une variante de I.
Je suis honorée que quelqu'un ait pris la peine d'imprimer ce texte pour le lire aux toilettes, c'est vraiment touchant. J'espère que ton transit s'en est remis.
Sur la temporalité, c'est pas moi c'est mon syndrome retour vers le futur qui fait des siennes. Sur le côté too much, c'est mon syndrôme fétichiste du jargon pseudo scientifique sans aucun fondement.
J'en étais sûr que tu le faisais exprès. D'ailleurs, le fait que tu dises le contraire est un autre indice que tu le fais exprès.
Jano, si tu pouvais te mettre à la portée des débiles légers, ce serait cool . Parce que, tu vois, j’ai bien aimé, mais ce qui est con, c’est que, au trône ou pas, j’ai entravé moyen . Remarque, c’est pas une tragédie, l’important étant de rester sur sa vague. Permafrost, bonne idée, cependant.
je t'assure qu'elle se met déjà très bien à la place des débiles poids lourds.
"Y dit qu’il a compris en faisant caca."
On comprend toujours mieux en faisant caca. On devrait passer l'Agreg sur le trône.
Il parait qu'Archimède aurait eu son idée de la poussée éponyme en chiant aussi. Pour info, c'est la petite histoire et personne n'en parle parce qu'il était aussi en train de prendre son bain en même temps et que c'est super crade comme anecdote.