La carne artificielle

Le 25/03/2025
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par Younisos
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Hoho, du conceptuel ! Nouvel auteur sur la Zone, Younisos s'est présenté à nous comme auteur de divers volumes, dont du roman, du poétique et un essai sur la chair. Je vous laisse le googler et faire vos propres recherches, comme on dit, bande de complotistes, car il faut encore que je me remette de l'indigestion visuelle qu'a suscité ce texte étrange et bancal, constitué avant tout d'un lexique mêlant chair et technologie du web. Ce n'est pas inintéressant, certes non, on sent juste que le procédé de la simple juxtaposition ne suffit pas. On pourrait dire que ça manque de chair mais ce serait tout de même un petit peu hypocrite. A lire loin du frigo et de l'ordinateur.
Des pixels pourrissent lentement au fond du firmament. Androïdes avortés, connectés en réseaux anti-plasmatiques.
Les synapses de l’horreur entubent les cellules souches du devenir crypté. L’algorithme de la putréfaction binaire se branle en gros plans HTML.
Code anal valide.
Extase activée le long du vortex rectal…
— Des cafards noirs annoncent le nom aveugle du fœtus menaçant.
Entrailles. Entrailles fibrillant sous l’épiderme pixelisé des écrans suintants. Entrailles distendues, éventrées en flux torrentiels de données purulentes.
Une nuée de méduses-silicium, ventouses gorgées d’acide algorithmique, aspirent les dernières lueurs de chair vive. Leurs tentacules compilent la souffrance en lignes de code dystopiques.
La digestion du réel produit des ulcères en GIFs tremblotants, spasmes projetés en boucle sur les murs lipidiques du métaverse.

Pancréas en court-circuit, arthrite virale, et autres sarabandes de chairs et cryptomonnaies.
Qui veut de la tripe ?

L'horreur ruisselle dans le ventre du jour.
Couteaux qui s'esclaffent de sa crève.
Le grand melon jaune aux yeux fuchsia et sa lame inox ricanent entre les cuisses d'une IA vérolée, viscères à l'air.
Les grasses bulles de l'atroce dansent leur gavotte dans les tripes ahuries de Klüg.

L’estomac perforé, Klüg vomit des constellations de dents lactées —
Les IA charognardes lécheront ses résidus neuronaux, uploadés en temps réel dans le cloaque des blockchains anonymes.
Qui veut de la tripe ?

L’univers n’est qu’un vomi de supernova congelé dans une clé USB rouillée, marmonna Klüg en découpant son cortex en NFT putrescibles.

Des rates cybernétiques colonisent les serveurs de l’Apocalypse, pompant le liquide céphalo-rachidien des IA dépressives, tandis que des seins tératomes explosent en pluie de disques durs fossilisés, semant des ovaires fractals dans le codex immaculé de l’éternel reboot.

Entrailles. Entrailles crucifiées sur l’autel des moteurs de recherche. Entrailles écorchées, hashtaguées, taguées au spray de bile philosophale — rate électrocutée dans les catacombes du dark web profond.

Des URL cancéreuses germent dans les intestins de la Wi-Fi, spores de malware chantant l’hymne des utérus stériles. Cyborgs édentés mastiquent des câbles ensanglantés, priant les dieux-DLL pour une rédemption en 404.

Les neurones de la nausée greffent des puces RFID sur les fœtus hypertexte. Le protocole de l’érosion quantique se branle en boucle devant des miroirs brisés encryptés.

Erreur 666 : Anus non trouvé.
Extase corrompue le long du câble ombilical…
— Des mites numériques psalmodient l’IP perdue du messie buggé.

Boyaux. Entrailles dissociées en memes glauques, muets et poisseux… seules les artères hurlent dans le vide de l'anale plénitude — le râle viral propage l’hémorragie perforant la rate du temps — tumeurs s’accouplant dans la boue astrale de la 5G, pendant que le clitoris de l’éther mine des bitcoins gélatineux.