LA ZONE -

Les malheurs de Sophie

Le 14/01/2025
par HaiKulysse
[illustration] J’avais partagé beaucoup avec cette fille lorsqu’une vidéo de son dépucelage avec des bergers allemands et des rottweilers fut envoyée sur mon mur Facebook. Et pendant que les molosses s’acharnaient sur elle, je remarquai du psoriasis au niveau de sa chatte, ce qui m’acheva. 
Malgré cela, elle restait une grande poétesse et je ne manquais pas de commenter chaleureusement chacun de ses poèmes ; faut dire que je n’avais pas chômé en corrigeant sa pile d’essais sur l’art poétique pendant notre ermitage et j’avais passé tout l’été à chercher un dessinateur pour accompagner sa prose. Et à l’automne, un rendez-vous fut pris avec Gotlib et pendant que Sophie regardait rêveusement la pluie tomber des chéneaux, je me concentrais sur ce qu’il disait, et pour savoir si on serait exempté d’une surfacturation. C’était le début d’une sinistre collaboration pourtant ; mais pour l’instant, je ne savais pas encore qu’il s’acoquinait avec Sophie, et qu’il allait causer sa perte.

Mais après avoir visionné l’éprouvante vidéo où elle ouvrait les cuisses, dans des positions équivoques, j’avais beaucoup de mal à me décider, entre prendre du cyanure ou me reclure dans un cottage loin de tout… Puis plus tard, en démoulant un cake, ce qui nécessitait du temps, un temps infini, j’appris que son pronostic vital était engagé : elle avait essayé de soutirer à son dealer amant au moins quelques centaines de louis d’or et de napoléons qu’il réservait pour s’offrir un ordinateur, d’une technologie de pointe, et il l’avait battu à mort ; une vulgaire raclée l’envoyant chez les anges dont les quolibets l’avaient poussé à aller plutôt dans les profondeurs où Satan exploitait ses damnés…

Au grand dam de son père, Donald Trump et de sa mère Marine Le Pen, Sophie était maintenant descendue en Enfers et plus personne ne pouvait la blâmer, là où la chaleur des flammes et des braises faisaient fondre l’esprit des âmes dont la pédérastie les possédait, et qu’elle étudiait consciencieusement en les matant depuis leurs piloris. Et je me demande encore aujourd’hui si ces parents politiciens chieraient dans leur couche-culotte en se terrant dans une tanière de rongeurs quand la vengeance de Sophie s’abattrait indifféremment sur eux.

Les passades répétitives de Sophie en avaient fait fantasmer plus d’un, à commencer par ces démons de l’enfer dont la rivalité farouche plaisait à Sophie ; et de sa vie d’avant, elle se souvenait qu’à force de désobéir à son père et à sa mère qui s’acharnaient sur elle, autrefois quand elle était encore vivante, elle avait les fesses rouges comme des rosbifs saignants après bien des fessées, des claques, et autres brimades et humiliations…


Deuxième chapitre : L'héritage et la vengeance de Sophie



Lorsqu’elle ouvrit le carton du lot numéro cinq, qu’elle venait d’acheter à la vente aux enchères sans en connaître le contenu, Angela découvrit avec surprise deux anciens portefeuilles en crocodile avec fermoirs en laiton, un carnet en cuir usagé, rempli de notes écrites en langue étrangère et une bouteille de vin rouge millésimé dont l’étiquette avait beaucoup souffert.
Aussitôt elle imagina la vie de leur ancien propriétaire. À cette heure là, tout le monde dormait à poing fermé. Et tout en essayant de comprendre ce qu’il y avait écrit dans ce vieux carnet, elle entendait seulement des oiseaux clabaudeurs déféquer et leurs fientes qu’elle regardait rêveusement tomber comme la pluie semblaient affrioler les chéneaux en haut de son immeuble.

Puis elle remarqua le verre opaque de la bouteille de vin rouge se refléter dans le miroir de son salon et soudain l’étiquette se calcina toute seule, comme par un enchantement. Et en regardant par la fenêtre elle vit la grande place se transformer en échiquier géant avec pour chaque case les pièces en position pour un combat et qu’elles avaient toutes ce désir irrépressible de faire tomber le roi ennemi.

Et tout ce qui se déplaçait sur l’échiquier comme le cavalier ou le fou semblait l’encourager à les rejoindre dans la bataille mais, en sortant de chez elle tout en emportant le carton avec son contenu elle préféra les esquiver et rejoindre les lieux de son taf, un laboratoire spécialisé dans les microbes et les virus les plus virulents. Les lectures les plus obscurantistes et les plus plaisantes lui avait appris que les situations kafkaïennes sont propices aux déchiffrages des cryptogrammes, tandis que les autres gens, les gens ordinaires et comme tout le monde, trempaient leur jersey lorsque l’un de leurs épisodes, pourtant onirique, avait bien mal vieilli.

Et elle réalisa soudain qu’elle avait vu des cryptogrammes sur le vieux carnet et il y avait en lettres rouges et noires, dans un dialecte russe sur toutes les pages, des stratégies à mémoriser juste en dessous de l’ébauche d’un échiquier mais aussi la description minutieuse des techniques pour renouveler un Kâma-Sûtra vieux de plus de deux millénaires. Et à la fin du carnet, il y avait ce prénom, une certaine Sophie, qui se détachait avec un étrange graphisme propre au journalisme.

Des influences psychédéliques aussi et même un kit pour monter des rallonges électriques ; et au milieu de ce fatras de mots et d'estampes, l’évocation de plus d’un million de plaintes, notamment la confiscation de ses joyaux par sa mère diablement autoritaire… et l’existence d’un monstre tapi dans l'obscurité sous l’escalier du manoir de Trump, son père.


Mais, lorsqu’elle réalisa que Sophie était le punching-ball de ses parents tyranniques, ce qui provoqua sa colère et l’envie de venger Sophie, Angela se railla à la secte néo-nazi de ses parents pour mieux les approcher et infiltrer leur réseau ; ce fut comme ça qu’une sombre soirée d'hiver, alors qu'elle s'apprêtait à discréditer le groupuscule de Marine Le Pen et de Donald Trump par l’intermédiaire des informations maraudées lors des congrès et des conférences en les révélant au grand jour, elle reçut une invitation pour l’inauguration de leur « paquebot » ce qui arriva fort à propos car dans tout ce qu’elle avait glané comme choses compromettantes il manquait encore des preuves au dossier.
Dans son bureau auparavant, elle avait coupé en plusieurs bouts de papier les pages de cette Possibilité d’une île : elle avait inventé la suite du roman de Michel Houellebecq et décrivait les travaux à base de glaise moulée à la main et de grosses pierres mal taillées et repeintes, de ces hommes et femmes perdus dans le désert après l’apocalypse et que l'écrivain qualifiait de sauvages.
Et il se trouvait que dans les deux portefeuilles en peau de crocodile de Sophie, Angela avait découvert des photos accrochées entre elles par des aiguilles à nourrice, des images surtout des bordels panaméens, des scènes en noir et blanc suggérant des orgies torrides…

Donc cette nuit, elle se présenta devant la réceptionniste qui avait un bureau ovale et en ivoire ; la pleine lune était aussi énorme que Jupiter, et éclairait les affichettes où l’on voyait la tronche de rats des géniteurs de Sophie…

La secrétaire était du genre méfiante, du genre à ne pas ouvrir sa porte quand quelqu’un sonnait et à examiner de haut en bas par le judas l’importun se présentant sur son seuil. Mais elle laissa passer Angela dès qu’elle vit le logo alambiqué sur sa carte du parti néo-nazi. Puis, avant de disparaître instantanément dès qu’elle aurait versé un sérum mortel dans le verre de Trump et de Le Pen, elle se rappela les deux tableaux d’Edvard Munch Le cri et L’angoisse pendant que dans le salon on jasait sur ces gens qu’ils qualifiaient de gauchistes… et une fois la mission terminée elle aggrava encore plus son cas en crochetant la serrure d’une porte donnant sur le bureau des deux fachos.

Là il y avait des toiles aux goûts désastreux et douteux, représentant des nymphes se languissant en attendant leur prince charmant et sur une grande photo ils posaient comme s’ils étaient John Wayne lui-même et ne semblaient pas craindre le ridicule le président des États Unis et la présidente française ainsi que leur clique…

Elle remarqua en à peine dix minutes qu’à un certain endroit le papier peint avait gonflé très légèrement et découvrit ainsi le coffre-fort alors que même les plus fins observateurs seraient passés devant sans qu’ils aient été en mesure de faire pivoter ce qui se cachait sous la tapisserie. Et pendant qu’ils assistaient à un combat de molosses sans jamais s’offenser sur la condition animale, elle subtilisa les liasses de billets de cet argent blanchi et détourné des caisses de l’État mais également de leurs partisans.

= commentaires =

Mill

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Pute : -3
    le 14/01/2025 à 09:57:37
Texte posté il y a déjà quelque temps par HaiKulysse. Comme souvent, j'en apprécie surtout l'atmosphère. L'écriture, ici, me semble plus fluide que dans les premiers textes sur lesquels je suis tombé à mon retour sur le site en septembre. J'ai beaucoup apprécié le télescopage apparemment aléatoire entre Gotlib, la Comtesse de Ségur, Trump, etc, avec ces cryptogrammes mystérieux (et carrément absurdes, mais dans le bon sens du terme). Les références picturales sur la dernière partie du texte m'ont comblé : un cheveu dans la soupe qui vient réchauffer le potage. Etrange ingrédient. Très inattendu.
HaiKulysse

site blog fb yt
Pute : 5
La lettre du Voyant    le 14/01/2025 à 14:29:10
Effectivement texte posté il y a quelques temps et je ne sais pas si quelqu’un a remarqué mais au moment où j’écrivais ce texte Trump n’était pas encore élu président des États Unis et les suffrages étaient très indécis quant à sa potentielle victoire donc si toutes mes prédictions sont bonnes on devrait se farcir dans quelques temps la fille de Le Pen et je crois que je vais changer de job : je vais me faire voyant comme Arthur Rimbaud (voir la lettre du voyant) et bonnes années tout le monde meilleurs vœux sapiosexuels (texte que je n’ai pas lu mais je vais profiter de cette après midi pour au moins le lire)
Mill

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Pute : -3
    le 14/01/2025 à 17:06:36
Ne le prends pas mal mais j'espère que tes prédictions ne sont pas bonnes !

J'y ai pensé en le lisant, effectivement.

Tu veux pas écrire un texte sur le suicide collectif de tous les membres du RN ? Juste pour voir si ça marche vraiment.
Lapinchien

tw
Pute : 2
à mort
    le 14/01/2025 à 19:51:59
"je vais changer de job : je vais me faire voyant comme Arthur Rimbaud"

Fais péter tes prédictions pour 2025 dans ton prochain texte. ça va attirer un tas de clampins. On va de suite créer un numéro surtaxé, pour que tes fans puissent te contacter, par audiotel à partir de 0.20€ la minute, puis on fera chauffer leur carte bleue à 100€ la séance privée. On va se payer des serveurs du feu de dieu pour la Zone. Tu tires les tarots de Marseille sinon ? On peut te rebaptiser Elizabeth Teissier ? Tu serais prêt à sucer le cadavre de Mitterrand ?

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