BLACK OUT

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Chloé : Plus jamais je t'invite à la maison.
Chloé : Je veux juste savoir si t'es bien rentré. Après je te bloque.
Moi : Bien rentré, apparemment... J'ai laissé ma Dacia chez vous ?
Chloé : Je te bloque.
Chloé : Connard.

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Moi : Salut mec. Sacrée soirée, hein ?
Fab : Tu m'étonnes.
Moi : En fait, je me souviens pas trop. Je crois que j'ai eu un black out à un moment.
Fab : Sans déconner.
Moi : Chloé a l'air vénère. Je lui ai mal parlé ? J'ai fait un truc con ?
Fab : De quoi tu te souviens ?
Moi : Alors... on était sur un banc avec David, dans le parc près du Sulky, le bar tout moisi qui pue la pisse. Limite la charogne. Tu sais.
Fab : C'est mon frère qui tient le Sulky.
Moi : Cela dit, y a toujours une bonne ambiance là-bas. Les gens y sont très
Fab : ?
Moi : abordables
Fab : Et donc, avec David.
Moi : On s'enquillait des grosses bières blondes de luxe en jouant avec mon chien. On lui mettait les doigts dans les trous de nez, tu vois, pour se marrer. Il adore ça.
Fab : On dit la truffe.
Moi : Oui, mais "les trous de truffe", ça sonne pas bien, je trouve.
Fab : Ensuite ?
Moi : Putain. Mon chien.
Fab : Quoi ?
Moi : Il est pas chez moi.
Fab : T'es sûr ?
Moi : Je vis dans une cage à lapin. Il est pas là, je te dis.
Fab : T'as paumé ton chien ?
Moi : Tu sais si ma bagnole est chez Chloé ? Il est peut-être resté dedans.
Fab : T'es pas arrivé en voiture chez Chloé.
Moi : Je suis venu comment ?
Fab : A bicyclette. Avec une nana.
Moi : Une nana ?
Fab : Natacha, ou un truc du genre.
Moi : Elle était bonne ?
Fab : Si on aime les grosses.
Moi : On dit callipyge. T'as jamais entendu parler du Body Positive ?
Fab : Mec, je te juge pas. Mais c'était pas très malin de ramener une meuf à la soirée alors que Sandrine était venue juste pour te voir.
Moi : Sandrine était là ?
Moi : Putain.
Fab : C'est toi qui as insisté pour qu'elle vienne. Tu l'as suppliée au téléphone.
Fab : Tu t'es enfilé du lambic frelaté tout l'aprèm, ou quoi ?
Moi : Nan, mais après le parc, il était midi, on avait la dalle, alors on est allé se taper un kebab avec David. Et deux bouteilles de rouge.
Fab : Ben mon salaud.
Moi : Puis on a sympathisé avec le maître kebabier. Il nous a fait fumer des gros pilons dans l'arrière salle. Je crois qu'on a joué à la galoche, aussi. Après, je me souviens plus de rien.
Fab : Faut que tu vois avec David. Tout ce que je sais, c'est que t'étais pas exactement frais chez Chloé. J'étais dans la contre-soirée, dans la cuisine. Toi, tu faisais des allers-retours entre le jardin et les chiottes.
Fab : J'ai pas suivi toutes tes frasques.
Moi : OK.

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Moi : Mec, j'ai une gueule de bois de l'enfer. Ma voiture a disparu. Mon chien a disparu. Mon compte courant a disparu. On a fait quoi après le kebab, hier ?
David : Hier ?
Moi : Ouais, après les bières dans le parc.
David : Mais ça c'était vendredi.
Moi : Tu déconnes ?
David : Ben non. Avant-hier.
Moi : T'es en train de me dire que j'ai fait un black out qui a duré deux jours ?
David : Ben... on dirait bien.
Moi : OK. OK. OK.
David : Je te sens pas serein.
Moi : Raconte. Après le kebab, la vinasse et la galoche.
David : T'as vomi dans une poussette.
Moi : Non.
David : Si.
Moi : Ensuite.
David : Ben ensuite, le mari de la meuf à la poussette, il t'a chopé par le calbard, et puis il t'a jeté dans la rade du port. J'ai cru que t'allais couler comme un caillou à la con, mais tu t'es raccroché à une coque de trimaran. T'as réussi à grimper sur le bateau, et là, t'as prétendu que t'étais Barberousse, vu que t'avais de la gerbe de vin sur le menton.
Moi : C'est mon côté breton.
David : Il était pas grec, Barberousse ?
Moi : On s'en fout. Et après ?
David : J'en ai chié pour te récupérer. Mais ensuite on est allé au Sulky.
Moi : C'est pas vrai...
David : Tu t'es relativement bien tenu.
David : Je veux dire par là que tu t'es endormi dans les chiottes pendant trois quarts d'heure. T'étais sous les pissotières, mais ça gênait personne.
Moi : Je me disais aussi que cette odeur, c'était pas de l'huile de friture.
Moi : Attends. J'ai plein de messages sur mon répondeur. Faut que je les écoute, peut-être que j'en apprendrai plus sur mon chien, ma bagnole et mon pognon envolé.
David : Bonne chance.

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Moi : En fait c'est douze messages d'un type qui parle en russe.
David : Et ça dit quoi ?
Moi : J'en sais rien, c'est du russe.
David : T'as pas des origines turkmènes, toi ?
Moi : Pas du tout. Et quel rapport ? Les turkmènes, ils parlent pas russe.
David : Ils parlent quoi, alors ?
Moi : Le turkmène.
David : Mais t'avais pas un cousin par alliance qu'était de là-bas ?
Moi : Mon beau-frère canadien ?
Moi : Non mais arrête de poser des questions, et dis-moi ce qu'on a fait ensuite.
David : Quand t'as émergé des chiottes, tu t'es assis tout raide en face de moi, et tu m'as avoué que tu trouvais que les léopards étaient des animaux séduisants.
Moi : Ah.
David : Puis t'as dit que tu voulais faire un tour au zoo.
Moi : Je crois que je veux plus savoir.
David : Moi, je voulais pas y aller.
David : La flemme.
David : En plus, c'est treize balles, l'entrée.
David : Ils se touchent sévère.
Moi : Donc on n'y est pas allé.
David : Moi, non. Toi, je sais pas. T'as demandé à ce type ultra-collant qui nous payait des verres s'il avait une voiture.
Moi : Quel type ? Tu m'as laissé partir avec un inconnu ?
David : T'es majeur et vacciné.
Moi : Et potentiellement séropositif, maintenant. Merci bien.
David : Bah fais un test.
Moi : Je suis parti avec lui ?
David : Ouais.
Moi : T'as relevé le numéro de la plaque ?
David : Tu m'as pris pour Columbo ?
Moi : Putain, mais il m'a kidnappé !
David : T'étais plus que consentant, mec.
Moi : Comment ça ?
David : Chais pas trop, vous aviez une espèce de jeu qui consistait à vous frotter l'un contre l'autre.
Moi : Non, là, tu me racontes des conneries.
David : T'es plus le même homme, après trois café-calva. Tu le sais bien.
Moi : Plus jamais je picole.
David : On en reparle le week-end prochain.
Moi : Et mon chien, dans tout ça ?
David : Ben, il est resté avec toi.
Moi : Je m'en suis bien occupé ?
David : Le barman lui a filé un bol de chipster et du porto.
Moi : Il a saoulé mon chien ?
David : En fait, c'est toi qui a insisté pour qu'il boive. Tu disais que c'était votre rituel du soir, depuis que Sandrine t'avait quitté. Et qu'il devenait nerveux, sans son demi-litre quotidien.
Moi : Donc, on est repartis avec le gars ?
David : Ouais. Je vous ai plus vus de la soirée.

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Voiture : Salut mon chou !! J'espère que t'as bien récupéré après cette journée héroïque au zoo !!
Moi : Voiture ?
Voiture : De quoi ??
Moi : T'es le type du Sulky, c'est ça ?
Voiture : C'est vexant. Tu te souviens pas de moi ??
Moi : Si, si. Carrément.
Voiture : Bon, alors on remet ça ?? Au ciné, par exemple ?? T'es dispo quand ??
Moi : Ouais, attends parce que je suis plutôt occupé, là.
Voiture : Je vois.......
Moi : Tu peux me rappeler la soirée qu'on a passée ensemble ?
Voiture : Je suis pas étonné que t'aies un peu oublié !! T'étais pompette !!
Moi : En fait, j'ai vraiment tout zappé.
Voiture : Vaut mieux pas que je te dise, alors......
Moi : Fais pas ta pute !
Voiture : C'est toi qui as voulu payer, pas moi !!
Moi : Le plus important : mon chien. Il était avec nous ?
Voiture : Ben oui. Je vous ai ramené chez moi, il s'est un peu tapé avec mon chat, mais ça va, tout le monde a gardé ses yeux !!
Moi : Donc, on a dormi chez toi. Et après ?
Voiture : Je suis parti au boulot. Quand je suis revenu, vous étiez plus là.
Voiture : Et le minibar était vide. Merci bien !!
Moi : Mais putain ça m'avance à que dalle, je sais juste que je dois prendre un rendez-vous pour un dépistage VIH. Super.
Voiture : Enculé !!
Moi : Toi, enculé.
Voiture : Ah non, je t'assure que c'est toi !!

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Sandrine : Pourquoi tu m'as fait ça ?
Moi : Sandrine, je suis désolé. C'est une histoire compliquée...
Sandrine : Non mais je m'en FOUS de tes excuses. Je veux savoir POURQUOI tu t'acharnes sur moi, comme ça.
Sandrine : J'étais prête à te donner une DEUXIEME chance. Je me disais que peut-être, cette fois, t'avais vraiment DECIDE de changer.
Sandrine : Tu disais que tu voulais recoller les morceaux avec de la SUPER GLUE.
Moi : Sandrine...
Sandrine : Tu m'as même DIT que tu voulais me faire un enfant.
Sandrine : UN ENFANT*.
Moi : Tu sais bien que quand je dis ça, il faut pas le prendre au sens littéral...
Sandrine : Et là tu te ramènes à l'annif de ma MEILLEURE COPS avec cette CONNASSE de Svetlana qui parle à peine la LANGUE !
Sandrine : Cette PUTE des pays de l'est !
Sandrine : Vous vous roulez des PATINS dans les BUISSONS toute la SOIREE !
Sandrine : En PLUS, qu'est-ce que j'apprends ?!
Moi : Qu'est-ce que tu apprends ?!
Sandrine : Tu lui as ACHETE une Renault Kangoo de PREMIERE MAIN, espèce de SALOPARD !
Sandrine : Moi qui ai toujours REVE de cette VOITURE !
Moi : Voilà qui explique le solde négatif sur mon compte. Et j'ai fait quoi de ma Dacia ?
Sandrine : Qu'est-ce que j'en sais, espèce de TARE !
Sandrine : Va BRULER en ENFER !

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Petit bouchon de vodka : Cc ! Le voiture il trop trop vite ! Les sensations, fort !
Moi : Svetlana ?
Petit bouchon de vodka : Oui, amour ! Ton cheval elle a les oreilles collé au vent !
Moi : Mon chien ?
Petit bouchon de vodka : Ton chien je dire mdr
Moi : Oh putain, mon chien est avec toi. Dieu existe.
Petit bouchon de vodka : Contente ton chien. Et contente aussi mon père
Moi : Ton père ?
Petit bouchon de vodka : Oui ! Lui t'appelles toute la nuit pour dire merci
Moi : Merci de quoi ?
Petit bouchon de vodka : Merci pour le Dacia !