MDLC3 - SUJET 6 - Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?
"Thèse/antithèse/synthèse" par Clacker
Si tu veux la paix,
Prépare la guerre.
Je m'en vais te mettre la pé-
La double péné,
Dans ta prise de terre.
Y aura pas de justice
Ni divine, ni des hommes
Dans tes interstices.
Ce sera brut de pomme
Sans crème bridélice.
La philosophie
Je la retourne contre le mur.
Je sors mon zizi ;
Je fais dans la démesure :
J'arrose au uzi.
Et quand c'est fini
Je la rappelle jamais.
C'est pas très gentil
Mais je suis mal élevé.
Je tiens ça de l'oncle Henry,
Henry Bukowski.
… And justice for all par Lunatik
C’était un matin tranquille qui se levait sur la Terre. Le même matin partout, de Lisbonne à Tokyo, de la Nouvelle Orléans à Saint Petersbourg, de Santiago à Chenay sur Aumance. La même aube éblouissante et aphone. La lumière crevait les yeux, le vide happait les pas, le silence reptait jusqu’aux oreilles, et aspirait la cervelle.
Un humain, un jour, fatigué, avait voulu la paix. La paix, sans procès, sans jugement. Universelle, et éternelle.
Il avait appuyé sur un gros bouton rouge.
La Paix, enfin. Pour tous.
« Billy XIII » par Charogne
Je ne suis qu'un bloc de chair rouge filamenteux. « Je m'appelle... J'ai les cheveux... Je viens de... Je suis, Je suis, JE » Non. Je ne suis qu'un tas de viande, de la chair qui saigne. Je suis tendre sous la dent, je suis huileux et moite, je gicle, je suis chaud, tiède, mort ou vivant. En filigranes de tendons et de graisse. Un sac de peau dans lequel des os et des organes et des veines sont articulés autour de viande. Ce n'est pas une introspection, je suis un bloc de chair et les gens sont des blocs de chair. Ce sont des faits, des observations, nous ne sommes que des morceaux de nourriture qui marchons et nous frottons et nous entourons et absorbons et pondons d'autres petits tas de viande.
Je ne veux pas. Je ne souhaite pas. J'existe. J'erre, je m'aplatis, je fais ce qu'un amas de chair est censé être ou faire, j'existe pour être mangé ou frappé ou attendri ou enveloppé. Bien sûr, on ne me comprends pas ; je ne suis qu'un parmi les bruits statique de l'inanité des conversations vides de mes congénères. Un bloc de viande ne parle pas.
Alors ils parlent de société, et si je ne parle pas, et si je n'écoute pas, j'entends. Ils parlent de soif et de faim, ce que je peux comprendre. Nous sommes faits pour être mangés, tués, mâchés, déchiquetés. Nos vêtements sont faits pour être déchirés, pour dévoiler notre chair, nos cheveux pour être rasés, nous créons ce qui peut nous tuer pour nous tuer.
Alors ils parlent de morale, et de paix et de justice. Mais nous mourrons. Je n'écoute pas mais j'entends. La paix ne sert que d'excuse pour continuer la guerre et continuer le massacre. La paix n'existe que pour nous montrer que la paix n'existe pas. La paix n'est inventée que pour justifier le meurtre qui nous unis car tous ensemble nous mourrons de la main des autres. Et même si tu souhaites la paix, véritablement, si tu penses valoir assez pour être écouté et déblatérer le statique de la télévision qui se répète, et que tu es honnête, tu mens. La paix est morte car la paix n'existe pas.
Viande. Rouge. Sang. Chair. Pleurs. Peau.
Mais la justice existe. Je n'écoute pas mais j'entends. Mon cerveau est un bloc de chair aussi, je l'ai développé, il est à moi, il réfléchis pour moi, car Je suis tout de même. Et la justice existe. La justice, c'est regarder autours de soi et se rendre compte que l'on n'est qu'un morceau de viande entre quatre murs de béton gris froids. Aucune couleur. Juste nous, rouge, pavés de filigranes, laissant notre sueur (rouge) et notre bave (rouge) et nos excréments sur les parois de ces cubes qui nous enferment. La justice, c'est l'acte de se manger. Et c'est aussi montrer que celui qui mange le plus de viande peut se faire manger par un insecte. Sa chair qui se déchire face aux mandibules des insectes qui le rongent sur les sols gris des appartements de béton. C'est mourir seul, mangé par personne, car un insecte n'est qu'une blatte ou un cloporte, c'est gris et inerte comme le sol.
Je mange ma chair de l'intérieur car mon être est ma peau et ma seconde peau ne cache que mes entrailles qui se régurgitent en permanence. Si je ne mange pas les autres alors je me mange moi-même dans un bruit de mastication incessant jusqu'à ce que mes dents ne puissent plus mâcher car trop pleines de viande et de sang. Voici ma paix intérieure.
Amas de chair rampant dans un bloc de béton.
Point rouge dans cube gris.
Ma vie et mon existence et ma paix et ma justice se résument à des formes de couleurs.
Rouge dans gris.
Invective à la putain d’en face par Le Thaumaturge
Voilà trois mois que je souffre de la chaude pisse. J’ai beau le crier haut et fort en cherchant le pain le matin, la boulangère m’évite, les autres clients détournent le regard. A croire que tout le monde s’en fout. Et s’il n’y avait que ça! Mes roustons sont un vrai nid à saloperie. Ce qu’elles renferment est innommable, et gangrènent avec le temps.
L’origine de mon mal m’est connue, elle s’appelle Sylvie, tarifée 60 de l’heure. Elle fait habituellement le tapin au bord des quais de Saune. Et ça ne peut être qu’elle, pour sûr. J’ai conservé mon pucelage précieusement, jalousement, et j’ai craqué sur sa petite robe noire.
Depuis, je ne suis plus le même, j’ai perdu l’appétit, mon corps fait des bulles, plein de petites verrues qui pullulent sur ma peau, légions infernales menées par Chlamydia. Je n’ai plus rien, je suis vidé. Certes je pourrai accepter l’aide de la thérapeutique pour mettre fin aux maux qui rongent mon corps, mais comme Alcapon, j’ai sainte horreur des aiguilles et je trouve que les cachets ont un sale goût. Allons, le mal est fait. On vit très bien sans érection, du moins c’est ce qu’ils racontent sur NRJ Radio.
Mon appendice désormais éternellement flacide affrontant le miroir, je méditais mes prochaines actions. Fallait-il sévir ? Rassembler mes forces, accumuler infections sur infections, m’auto-saboter, devenir un cocktail molotov et répandre mon vice à toutes les muqueuses ? Ou devais-je me rabattre, partir la queue entre les jambes, me résigner à mon sort et me coller une prothèse, me soumettre peut-être mais me garantir une vie tranquille ?
Il suffit d’un pivotement vers la fenêtre pour que décision fut prise. J'appercevai cette misérable salope aborder les passants à Croix-Rousse, dans MON quartier. Ca ne pouvait pas se passer comme ça. L’ennemi cherchait à me couvrir de honte ? Eh bien je prendrai les armes ! Couilles pour couilles, gonocoque pour gonocoque.
Raphaël Enthoven par Zbooba
C'est direct une nuke bomb DTC, Raph !
Discuter t'éviterait un ci-gît, Raph !
Que penses-tu quand tu prends l'autocar, Raph !
Daignerais-tu me signer un autographe ?
Face à ChatGPT, c'est bien toi le plus fort.
Cherche même pas t'as tort.
Sur ARTE tu fais chauffer mon corps.
De mon cortex mes neurones sont morts.
T'es aussi chroniqueur politique.
Partout on t'invite.
Tu donnes bien ton avis,
Mais pas sur ma bite.
T'es bien trop poli.
C'est direct une nuke bomb DTC, Raph !
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Ainsi se conclut la 3ème édition du marathon de la connerie. merci à tous les participants qui ont repoussé leurs limites.
Clacker : entre dans le rap game et tape dans la troll littérature dans son texte car il a lui même annoncé dans un post, le rap, RAF. ça n'en reste pas moins rigolo. Vite expédié pour aller faire dodo ou niquer.
Lunatik : Très beau mini article. Une diatribe contre la guerre grâce à la paix version hiver nucléaire. Tout à fait ironique et bien senti. Veuillez reprendre une tasse de thé.
Charogne : La suite au 3333e texte de La Zone, le bien nommé Billy XII par Lunatik. Ici l'Homme est le cobaye de la guerre totale. ça me rappelle par le style, les meilleurs textes de Nihil.
Le Thaumaturge : Une pluie de poésie en prose. La guerre des maladies sexuellement transmissibles et la justice loi du talion pour y faire face contRE CETTE SALOPE DE PUTE EN LATEX.
Zbooba : étron.
Notre Grand Inquisiteur, paraît il, arrose la philosophie au uzi : on n'est pas des lapereaux de l'année, on attend les preuves.
Billy XIII, une ballade morbide, mélodieuse, bien rythmée et hypnotique.
Comment cette Charogne peut elle encore en avoir autant sous la pédale après avoir déjà pondu cinq textes conséquents en cinq heures ?
Le Thaumaturge se fend de la seule vraie romance de ce marathon, avec cette ode à la féminité. Beau clin d'oeil à la sagesse orientale, un esprit sain dans un corps sain, pas moins.
Zbooba : à mort, amore.
6H. La fatigue bat nos tempes. Ca sent les larmes, les relents de bière, le café froid.
Charogne - 3 points
Le Thaumaturge - 2 points
Lunatik - 1 point
Charogne - 3 points
Lunatik - 2 points
Le Thaumaturge - 1 point
3 points : « Billy XIII » par Charogne
2 points : Invective à la putain d’en face par Le Thaumaturge
1 point : j'sais pas, je reviens plus tard
Charogne - 3 pts
Lunatik - 2 pts
Clacker - 1 pt
Le Thaumaturge : 3 points,
Clacker : 2 points,
Lunatik : 1 point.
Charogne - 3 points
Thaumaturge - 2 points
Clacker - 1 point
1°) « Billy XIII » par Charogne
2°) … And justice for all par Lunatik
3°) Invective à la putain d’en face par Le Thaumaturge
Suite (et fin) de mon vote :
- 1 point : "Thèse/antithèse/synthèse" par Clacker
Lunatik - 3pts
Thaumaturge - 2pts
Clacker - 1pts