LA ZONE -

MDLC1 - les nécrophages s'étaient gourés

Le 02/02/2024
par Zone Inc.
[illustration]
sujet 6 : les nécrophages s'étaient gourés :


Road-Z-Movie par Glaüx-le-Chouette

Les zombies nécrophages s’étaient trompés de chemin. Le maître avait dit « prenez à droite après la supérette ». Le maître a toujours raison. Il faut écouter le maître. Voilà ce que répétait Karl, à la place du mort. MAAAAASTAAAAAA, opinait Kurt, à l’arrière, en s’inclinant frénétiquement. Quant à Knut, il conduisait, il fermait sa gueule et ses oreilles. On fait pas deux choses à la fois, bordel.

Trois heures qu’ils roulaient dans la Supercinq rouge du maître, et l’inquiétude croissait en Knut, sourde et insidieuse comme la dalle qui croissait tout autant. Trois heures pour aller de l’église de Saint Frusquin au cimetière de Saint Frusquin, c’est beaucoup. Passer par l’autoroute, voilà qui semble excessif. Voire « Paris 53 » sur un panneau kilométrique, c’est un brin inquiétant, quand on doit dîner dans la Nièvre à minuit et qu’il est minuit moins dix.

C’est alors que Knut, Kurt et Karl décidèrent de s’arrêter sur une aire et d’aviser. A la lumière de la pleine lune, parce que les phares de l’automobile étaient en panne, ils trouvèrent l’entrée de la plus proches et se garèrent près des chiottes.

Un individu errait là. Un vivant. Karl frémit. Un vivant. Baaah. Il s’approcha.

- B’soir les gars. Fait froid par ici la nuit. Un peu de chaleur dans mon camion, ça vous tente ?
- .
- Eh bah, vous êtes pas bavards, haha. Et ces gueules d’enterrées, bordel, on dirait des cierges. D’ailleurs ça m’excite, je te l’avoue. Surtout toi, à l’arrière. Y a pas de la place pour un routier loin de chez lui, sur ta banquette ?
- .
- Oh ?
- Il nous zemple gue nous zafons un bedit proplème de gompréhenzion. Nous zommes zeulement pertus, mon ami. Et zessez de respirer ainzi près de moi, z’est rébugnant.
- Proplème de gompréhenzion, moi je veux bien, bonhomme. Mais pour ce qui est des problèmes, t’aurais surtout tes phares qui sont morts, pour l’instant, et pour ça je peux t’aider, si tu sors de l’auto et que t’ouvres le capot.
- Ach. Nous bouffons faire zela. Buis fous nous indiguerez la logalizadzion te Saint Vrusguin.
- Ouais ouais. Ouvre le capot et regarde avec moi. Penche-toi là.
- Zoit.
- Mouahaha.


Karl ne comprit que trop tard ce qui se tramait vers l’extrémité de son intestin. Le routier avait la lame rapide, son pantalon de toile usée par les années de non-vie céda comme du papier, et son rectum de même. Il cherchait encore quoi voir là où le routier avait tendu le doigt, qu’il se faisait matraquer le crâne en rythme contre l’intérieur du capot et les hanches sur le pare-choc.

C’est alors que Kurt s’énerva. CERVEAUUUUUUUUUUUUUUUU, beugla-t-il sans une once d’accent, ce qui fit sourire Knut d’un air approbateur. Il en réfèrerait au maître. « Servo, mais que dalle, ta gueule, rien à voir avec les servomoteurs, ducon, c’est un problème de fusibles, et laisse-moi finir ton pote d’abord », répondit le routier tout en faisant rebondir la carcasse de Karl sur le radiateur, Karl qui tentait de ne pas se brûler les mains en s’appuyant ici, ou là, ou ailleurs, et de tenir le choc néanmoins, avec des « ach » et des « herr got » contrariés. CERVEAUUUUUUUUUUUUUUUUU répéta Kurt, car il était sûr de lui, et il s’approcha du capot, une raclette à dégivrer à la main. Alors le routier quitta l’anus de Karl, et se tourna vers lui, furibond.

- MAIS PUISQUE JE TE DIS QUE RIEN À VOIR, DUCON !
- CERVEAUUUUUUUU
- MA BITE DANS TON CUL OUAIS
- CERVEAUUUUUUUUUUUUU
- PUTE !, brailla-t-il posément, avant d’envoyer son poing dans la gueule bancale de Kurt, dans un magnifique uppercut.

Mais il n’avait pas pensé à Knut. Il avait contourné la Supercinq, et s’était armé du triangle orange de signalisation du maître. Le maître pense toujours à tout ; c’est grâce au maître que tout va bien. Il faut écouter le maître. Le routier fit un bruit curieux lorsque l’une des pointes du triangle vint le frapper de plein fouet à la base du crâne, par derrière ; un bruit de craquement humide. Puis il tomba, mou comme une pièce de viande.

Knut contempla le corps de Kurt, et sa nuque pliée en angle droit, puis celui du routier. Karl soufflait sur ses mains et les aspergeait de l’eau des pissotières, à côté. Knut songea au cimetière de Saint Frusquin, aux indications trompeuses du maître. Il songea au cadavre décharné de la vieille tout juste enterrée qu’ils visaient, à se partager à quatre, et aux vers des tombes. Il regarda à nouveau les deux viandes, en comparaison, celle de Kurt, sèche et goûteuse, à mâchonner longtemps et à garder dans une poche par lambeaux, pour la route, puis celle du routier, riche, grasse, tendre, encore tiède et saignante, pleine de bonnes vitamines. Tout ça pour Karl et lui. MAAAASTAAAAAAAA, gueula Knut avec émotion. Le maître, il a toujours raison. Si le maître te perd sur l’autoroute, c’est que le maître a ses raisons. Il faut toujours écouter le maître. C’est un chic type. Knut sourit du coin du rictus, et sortit la scie du coffre.


Le policier héroïque par Le Duc

00h26
Le vol Américan AirLines décolle de l’aéroport de San Fransico à Destination de Londre.
Les pilotes ont prévu un détour par l’ouest du Canada pour éviter une zone de perturbation atmosphérique.

01h46
La perturbation a pris une ampleur considérable et c’est changé en cyclone continental, le vol subit de dangereuses turbulences.

02h19
Un éclaire frappe le réacteur gauche du 747 qui s’enflamme instantanément, l’appareil qui était à une altitude de 5800m décroche est pic droit vers le sol.

02h20
MAYDAY MAYDAY MAYDAY ici vol 554, nous avons un réacteur en feu et nous … « scritch » DAY.. « frrrrrru »

02h22
Les pilotes arrivent à redresser l’appareil t’en bien que mal, mais celui-ci à perdu énormément d’altitude et fonce droit sur les rocheuses canadienne à une vitesse faramineuse.

02h23
C’est le crash, l’avion s’écrase sur la neige et se sépare en deux à la moitié de l’appareil, la partie centrale explosant au niveau des réservoirs de kerozen tuant sur le coup plus de la moitié des passagers.

Jour 1

Au petit matin des survivants commencent à émerger dans les ruines fumantes de l’avion décomposé, quasiment tous sont blessés, certains sont estropiés et nécessiteraient des soins médicaux d’urgence. L’équipage est entièrement décimé. Les survivants agars et état de choc se libèrent mutuellement des débris sous les quelles ils sont ensevelis, beaucoup gémissent, une femme hurle à la mort car son mari et sa fille, calcinés tout les deux la recouvrent.

Après plusieurs heures les survivants se sont tous extirpés et commence à se soigner, un policier qui partait à l’origine en vacances fais un décompte du nombre qu’ils sont et en totalise 48. Beaucoup de passagers commence à paniquer et son au bord de la folie, le policier ce dit que c’est à lui de rétablir l’ordre comme on lui à ci bien appris.
Ce dernier prend les choses en main et fait un discourt poignant où il garantit que les secours ne vont pas tarder, mais qu’en attendant il faut garder son sang froid. Il demande aux personnes n’ayant pas trop souffert de s’occuper des blessés, il forme un groupe pour chercher des médicaments et des bandages dans les débris, un second pour de la nourriture.
Lui-même met la main à la patte en allant dans ce qu’il reste de la cabine à la recherche de la radio, mais sur place ne trouve rien d’autre qu’une bouilli de métal et de chairs appartenant aux pilotes.

Jour 2

Il ne reste plus que 40 survivants, le froid et les blessures aillant tué les huit autres. Les provisions sont maintenant épuisées, et l’eau se raréfie..
Heureusement notre policier a pensé à entretenir un feu avec des valises et ce qui lui tomber sous la main, il fait fondre de la neige pour obtenir de l’eau, qu’il distribue au compte goûtes.
Les passagers lui demande comment ça se fait que les secours ne sont pas encore sur place, que cela fait maintenant longtemps qu’ils devraient être là. Le policier déclare qu’il n’y a pas lieu de céder à la panique, qu’ils doivent être entrain de quadriller le secteur, que ce n’est plus qu’une question de temps.

Jour 6

Les secours ne sont toujours pas arrivés, beaucoup de rescapés sont morts il ne reste que 23 survivants, il ne reste plus du tout de provisions depuis maintenant 3 jours et la faim se fait atroce.
Le policier, décide qu’il faut survivre coûte que coûte, qu’il faut prendre des mesures radicales dans des moments comme celui-ci. Il décide qu’il faut se nourrir et que la seule nourriture qu’ils ont est leurs morts.

Jour 32

Il ne reste 12 survivants, les morts sont systématiquement dégustés, et certaines morts deviennent suspectes.
Le policier se réveille du sommeil du juste et constate qu’il lui manque le bas de sa jambe droite, amputée à partir du genou.
Il crie d’effrois se débat contre le vent et hurle pourquoi. Les autres lui avoue qu’ils croyaient qu’il était mort, mais qu’ils sont ravis de constater que non. L’homme devient fou de colère et accuse les autres de vouloir le supprimer, qu’ils pouvaient manger d’autres corps, ce à quoi les autres répondirent qu’ils avaient fait une malencontreuse erreur certes, mais qu’ils préféraient la viande fraîche.

Jour 102

Il ne reste qu’un seul survivant le policier qui scrupuleusement a tué et mangé les autres survivants pour venger sa jambe, les secours sont arrivés sous la forme d’alpinistes surpris de trouver un tel charnier. Questionné par la suite par ses collègues l’homme raconta comment il survécu héroïquement grâce à l’enseignement policier qu’il avait reçut. Depuis son retour dans la société la petite ville dans la quelle il résidait comptait beaucoup plus de disparition que d’accoutumé, mais on ne retrouva jamais un seul corps.


(ob)cène par Marquise de Sade

"cette initiative est le contrecoup du grand marathon de lecture de la bible non stop lancé par Benoit XVI sur les ondes italiennes. Pendant des jours durant des personnalités se sont succédé pour télévangéliser le monde en bombardant des armées de coach potatoes lobotomisées de gigatonnes de photons bénits. Ceci peut aussi être perçu comme la contre offensive de la rébellion zonarde pour mettre un terme au putch canarchiste de Monsieur Yo si vous préférez.

en tous cas, ça aura lieu vendredi soir prochain et il s'agira d'une nuit complete que nous passerons à écrire des textes à la con (prévoir plusieurs thermos de café pour ceux qui suportent ça ainsi que des allumettes pour faire tenir les paupières) Voici les règles du jeu : toutes les heures à partir de minuit, je balance un nouveau sujet. Vous avez une heure pour rédiger votre texte et le poster à temps afin de passer au texte suivant. Le dernier sujet sera délivré à 5h du mat aussi le grand marathon prendra-t-il fin à 6h du mat (vive Guronzan notre sponsor officiel)"


Dans la salle quelques personnes vivotaient encore, en agitant de temps à autre un bras, en soufflant un mot. Nous attendions l’annonce du dernier thème alors que Mill une fois de plus terminait ses dernières phrases pendant qu’une pute eurasienne lui astiquait le manche.
Le duc harcelait la marquise en privé pour qu’elle lui file une clope, Traffic nettoyait sur son costar blanc les poils de boucs qu’il avait sodomisé deux thèmes auparavant, Glaux brossait son pelage de castor roux avec le peigne qu’il avait récupéré dans la gorge du chat d’Omega quand Lapinchien fit son entrée sur scène, les yeux explosés, la trace de l’oreiller sur les dents et un ballon rouge à la main.

- Madame et messieurs, votre attention s’il vous plait, poil au nez. Nous arrivons à la dernière ligne droite de ce marathon, poil au con, et pour clôturer cet événement qui restera dans les anales de tout le monde, et à coté de la tronçonneuse que j’ai dans le trou, poil au cou, je vous ai réservé la crème de la crème, le sujet que tous les forums nous envient, le thème sur lequel se bâtira le monde de demain, poil aux seins ! (au loin, un roulement de tambour se fit entendre. Du moins l’avions-nous cru, mais après vérification, c’était Nihil qui pieutait derrière les enceintes)

« Les nécrophages s'étaient gourrés »

Un silence de mort se fit dans la salle. Oméga, qui venait à peine de récupérer les restes de son chat sortit un câble de lecteur DVD de sa poche et se précipita sur Lapinchien.
- « Meurs » qu’il lui dit. Et il serra serra serra très fort le câble autour du cou du pauvre lapin qui devient tout violet du coup.

La marquise qui ne supporte pas de voir un pauvre homme dans le désarroi bondit sur scène et posa ses mains sur celles d’Oméga.

- « Mais qu’est-ce tu fous bordel ?!! tu ne vois pas que tu ne serres pas assez fort et qu’il va s’en sortir ! » et elle poussa sur la gorge de Lapinchien, qui déjà gigotait bien moins qu’un civet mijotant dans une marmite.

Kwizera qui débarquait à peine dans la salle, après avoir passé sa nuit à lire Céline accompagné d’un bison, demanda à participer aux joyeuses activités et dégaina sa machette.
Sous les applaudissements de la foule en délire, il trancha au hasard. Une oreille atterrit sous le menton de nihil qui venait de se réveiller et demandait qui lui avait piqué sa nouvelle freebox. Une main arriva droit dans la gueule du Duc et tout le monde applaudit pour ce coup très à propos. La marquise se prit la bite dans la cul, un peu déçue de constater qu’il n’y avait guère plus qu’un petit 300gr, à peine de quoi déjeuner.
Traffic arracha son beau costume blanc qu’il étendit sur la table et proposa qu’on profite de la nourriture tant qu’elle était encore fraîche et juteuse. Mill, qui ne manquait pas une occasion de s’empiffrer gratos fut le premier à table et demanda la cervelle. Kwizera eut beau cherché, il ne trouva qu’un petit pois enfoui dans une masse graisseuse.
En hommage au talent de son ami et à ses (ob)cène, Glaux demanda une minute de silence, récolta le sang de Lapinchien dans une coupe, il leva les yeux au ciel et dit : prenez, ceci est son sang, à ce putain d’enculé qui nous a fait chier toute la nuit avec des sujets à la con. ils répondirent tous en chœur : PUTE !!!!


Bloop par Mill

Pom-pom-pom, lalala, j’ai envie de baiser... Lalalèreuh. Donc, c’est logique, j’ouvre le frigo. Faisan, biche, volaille, ragondin (je suis content d’avoir placé le mot), Brigitte, Gérard, Grégory, Guy, George, Emile, Louis, Anne, Sinclair (le chanteur, bande de tarlouses), le choix est vaste.
Je commence par le gibier. La saison de la chasse m’a toujours excité (surtout au niveau des gonades) : elle symbolise une formidable rencontre entre le vent, la nature, la viande et mes couilles (sur ton front). Je chope la bête, lui sussure des mots doux, à base de poésie romantique allemande, période Vincent Auriol, limite René Coty (et le fils Daudet, non mais quel connard celui-là). La bestiole, que dis-je, ma séduisante partenaire, ne me répond pas. Elle émet juste un léger shlurp qui participe de l’élévation phallique de ma bite, ce qui constitue certes une redondance, mais faut pas déconner, j’ai les paupières qui se touchent, et c’est vraiment dégueulasse, quelle belle paire de salopes ces deux-là.
Je m’aperçois, dépité, que ma vaseline s’est fait la malle avec le ragondin, mais soyons punk et allons y gaiement. Quelle stupeur lorsque je m’aperçois que je fornique passionément avec les restes de mon dernier repas, qui n’est autre, ô surprise divine, que mon enfant somnambule.
Je cesse aussitôt ce mouvement de va-et-vient qui, je le sens, te titille le gland, admirable lecteur, parce que le gosse est encore vivant, et je rappelle que je suis nécrophage. Je ne baise donc que des cadavres.
J’adore pratiquer le rut avec la nourriture.
Quoique les yaourts me rappellent un peu trop mon ex femme.
Je repose la carcasse. Elle a l’air heureuse, je lui avance une cigarette.
Mon chibre vient de perdre une demi-douzaine de centimètres (note pour la Marquise : je suis en effet plutôt bien monté). Je me précipite alors sur un demi-poulet que j’affuble de lingerie cloutée Mammouth. L’effet s’avère fulgurant. John Holmes m’habite.
Je sodomise aussitôt les viandes blanches, sans oublier le sot-l’y-laisse, force les viandes rouges à me léchouiller le scrotum, puis éjacule avec violence sur la porte du frigo.
Laisser reposer une heure à feu moyen, avec une petite persillade, un chouïa de sauce piquante. A consommer avec modération, ou seul.

L’astuce du chef : servir avec un Morgon 1812, un orteil de Carl Lewis et, pour donner de la gueule à votre assiette, la cornée de l’oeil gauche d’Ariel Sharon, qui a su donner son nom à une lessive.

(non pas sur la tête)

Ah mais ouais. NécroPHAGE... Pas phile...

Au temps pour moi. Je m’ai gouré.


Parfaitement par Omega-17

Conneries, conneries, conneries…
Bouffer le cœur pour s’octroyer la force de l’ennemi, intégrer son esprit par la même occasion : balivernes obscurantistes bas de gamme ni plus ni moins. Mais voyez plutôt.

Ma femme est un modèle en reformatage constant du chat avec qui je partage également un deux pièces fatigué et fatiguant. Tout comme le félin susmentionné, elle connaît et focalise ses offensives cycliques sur les éléments de ma mobilité ; alors que le premier est passé maître en embuscades sur porteurs de chaussettes pelucheuses, cette dernière harcèle les frontières pourtant ostentatoires de mon bureau où trône la divinité next-gen à encéphale de vingt-trois pouces, mobilisant l’ensemble de sa détermination à m’en désolidariser par des effets de vindictes qui altèreraient périodiquement ma sexualité si les sites pornographiques n’avaient pas atteint le réalisme bluffant qu’on leur connaît désormais.
C’est donc lors d’une de ces parlementations de l’ordre de la foulure de cheville, que vînt l’agacement prévu, puis le passage à l’acte incarné en l’occurrence par la décision de trouver refuge dans le halo métaphysique du frigo encastré, en se dotant de l’air évasif et peu concerné d’un vautour face à une spatule en bois.
Devant l’aspect insistant du bruit de fond, je dus sévir vaguement : « Je cherche un truc bon. Chut. ».
J’allais abandonner après avoir passé en revue tout ce qu’un homme de constitution raisonnable n’ingère pas en période de paix, quand une coupe de fruits sur le plan de travail supérieur, très laide au demeurant comme j’en avais fait la démonstration implacade et indignée un grand nombre de fois à l’intéressée, attira mon attention de volatile pourtant charognard.
Balayant la porte d’une talonnade bien appliquée, je me saisis de l’objet qui était sur le point de me permettre de grandir aux yeux de ceux de mon espèce et anticipai la prochaine vague en provenance de l’ennemi en le tassant d’un geste autoritaire dans l’orifice de la démoniaque succube.
« Gnonnphff », m’assura-t-elle.
« Parfaitement », concluai-je.

Les nécrophages s’étaient gourés : la Granny Smith, c’est ça le secret.


L'oncle Charlie par Traffic

J’ai fait des ombres chinoises à des enfants toutes ma vie. C’est vrai que j’ai arpenté bien des placards, bien des dessous de lits. On m’a appelé mange poussière à la place de mon vrai nom.

Je ne sais pas bien ce qui m’a poussé à faire comme si je pouvais être l’oncle Charlie ou le Croquemitaine ou le Loup garou. Ce que je sais c’est que je n’ai jamais autant gouté à quoi que ce soit qu’à la chair de ces enfants morts d’effroi.



Le petit cœur bat et bat et finit par lâcher comme celui d’un vieillard. Moi je les ai mangé dans leurs lits avec leurs doudous. J’ai dévorés bien des bébés. J’ai volé leurs rêves, leurs âmes, leurs destins, j’ai tout pris.

Il y a eu des tas de livres sur moi et pourtant personne ne m’a jamais capturé. Je suis fluide et je fuis au loin, un vrai courant d’air.

Quand j’ai eu le petit américain et que je l’ai croqué comme un cochon de lait et qu’on a retrouvé les restes, ça a fait la une de certains journaux. J’ai lu que dans certains endroits, on a fait brûler des pauvres hères que l’on accusait de sorcellerie. Au 21eme siècle. En Amérique. Quelle folie!

Mais moi j’ai toujours pu échapper à tous ces jugements.

Des enfants par ici et là. J’en ai mangé des milliers et les histoires ne se sont pas toujours propagées. C’était pour ne pas affoler l’espèce humaine qui sature, qui sature.


Toute ma vie, j’ai fait des ombres chinoises sur des murs d’ombres de pierrot et de sirènes. J’ai arpenté bien des placards et maintenant je suis vieux et il faut sans doute que je meure. C’est moi qui vais rentrer dans le grand placard maintenant.

Il sera temps que clarté soit faite.

Je me suis égaré. Je comprends un peu tard que j’ai fait fausse route. C’est fini le temps des ombres chinoises.

Toutes mes victimes grondent derrière la porte. Elles m’attendent. Je n’ai pas peur. Je ne dois pas avoir peur.

Les enfants ne meurent jamais.


= commentaires =

Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 02/02/2024 à 16:20:12
Glaüx-le-Chouette : On se demande comment certains concurrents arrivent, à 5h du mat, après une nuit blanche, à pondre de supers textes, aussi zonards et aussi drôles.

Le Duc : Un beau scénario de film catastrophe hollywoodien avec un final twist et des fautes qui en horrifieront plus d'un.

Marquise de Sade : Le reporting exact de ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit de 2008.

Mill : moment d’anthologie, quand la nécrophagie rencontre la nécrophilie.

Omega-17 : Dans l'intimité de son couple pendant le marathon. Un récit émouvant qui aurait toute sa place dans l'émission "ça commence aujourd'hui"

Traffic : le croque-mitaines revisité à la sauce zonarde, plutôt sombre et violant et bien mené par un auteur zombie de 5h du mat.

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