sujet 5 : dialogue de sourds :
Le Velours des banquettes par Glaüx-le-Chouette
Le velours des banquettes est d’un rouge miteux
Taché de cendre grise et poisseux des sueurs
Des paumes du pisseux qui voit le contrôleur
Entrer d’un air vainqueur et le scruter, piteux.
Et s’engage un dialogue : l’un d’un ton chichiteux,
L’autre en accents altiers, discutent « non-fumeur ».
Etait-ce écrit devant ? Ou bien à l’intérieur ?
Et la vieille à côté chouine et geint et dit « theuh ».
Le contrôleur s’agite : il faut obtempérer.
L’autre louvoie, s’obstine, n’aurait pas vu marqué
L’interdit explicite, au moment d’embarquer.
Et la vieille s’offusque et tousse, exaspérée.
Le velours des banquettes est le rideau minable
Des drames d’un théâtre absurde et pitoyable.
annecdote de guerre par Le Duc
Aujourd’hui mes parents se sont fait tuer, lors de la dernière attaque des hordes révolutionnaires. Des convois de militaires étrangers sont ensuite arrivés, ils nous ont dit qu’ils venaient en paix pour nous aider pendant ces moments difficiles. Ils nous donnent de la nourriture, de l’eau et des médicaments. Ils disent que les révolutionnaires vont finir par déposer les armes, mais qu’ils ne peuvent pas les attaquer directement, que ce ne sont pas leurs ordres. Je leurs demande ce que nous pouvons faire alors, je leurs explique que notre village est pauvre et que nous ne possédons pas d’armes pour nous défendre, que leurs don de provisions est un geste altruiste mais que cela va attirer la cupidité de nos ennemies.
Ils nous répondent qu’ils finiront par baisser les armes. Je leurs demandes si ils nous protégeront des prochains raides, ils répondent que ils ne peuvent pas prendre part au conflit qui se joue ici. Je rétorque qu’ils nous viennent en aide et que donc il prennes part d’une certaines manière, je leurs demande pourquoi ils ne vont pas au bout de leurs idées et ne nous aident pas plus, qu’ils ont des armes bien plus sophistiquées que nos ennemies. Ils disent qu’ils ne peuvent s’en servir que si ils sont attaqués, je leurs propose de rester sur place, qu’ils se feront alors attaqués et qu’ils pourront donc répliquer !
Ils me répondent qu’ils ont des ordres qu’ils ont d’autres villages à soutenir qu’ils ne peuvent rester plus longtemps. Au même moment les agresseurs reviennent et commence à massacrer des habitant du village, à violer les femmes et les enfants, les soldats de l’ONU sur place alignent les assaillants sans tirer car ceux-ci agissent comme si ils n’étaient pas là. Je les supplies de faire quelques chose pour nous venir en aide, le gradé me répond qu’ils ne peuvent rien t’en qu’ils non pas attaqués, je leurs stipule que là ils attaquent, il rétorque que ce n’est pas eux qui sont attaqué, un révolutionnaire viens derrière moi et m’égorge avec sa machette, je tombe à terre me vidant de mon sang. Je fais des clapotis avant de m’endormir pour toujours..
Mutisme par Marquise de Sade
Je le regardais, assis dans le fauteuil, placer les pièces de son puzzle l’une à coté de l’autre, consciencieusement.
Au bout de 38 ans de mariage, nous n’avions plus rien à nous dire, plus rien à nous apprendre, plus rien à vivre. A supposer qu’un jour nous ayons vraiment parlé. Nous étions vieux, nous vivions vieux, nous puions le vieux. Nos voix s’étaient éteintes au fil du temps et notre existence se résumait entre les programmes télé, les puzzles et les grilles de mots croisés.
Je crois bien que j’avais essayé à un moment donné de lui expliquer les choses, de brandir la menace d’une séparation, ou de redoubler de tendresse. Mais rien n’avait changé. Il avait levé les sourcils, avait haussé les épaules et déchiré l’emballage d’une montgolfière de 3000 pièces. J’avais sombré dans le mutisme tout comme lui. Trouvant refuge dans la littérature d’abord, puis dans le bricolage, puis dans plus rien. Je m’asseyais face à lui, suivant ses mouvements tremblants d’un coin de la table jusqu’au centre du puzzle.
- Tu comptes ne jamais plus m’adresser la parole ?
- …
- Ca fait 12 ans cette histoire, y’a prescription je pense.
- …
- Roger, merde !
- ….
A chaque tentative, il se levait, traînait ses pieds jusqu’à la chambre et me jetait la lettre en pleine figure.
J’aurais du la déchirer, la brûler, la faire disparaître, et pourtant je ne pouvais pas.
Je relisais les lettres délavées sur le papier jauni, les derniers mots de cette fille qui avait fait vibrer mon mari, les derniers mots qui me condamnaient à expirer jusqu’à la fin son crime.
« Ce soir, au bout de ma corde, c’est à ta femme que je penserai en me balançant. A ta femme qui a détruit à jamais notre amour. »
Je reprenais alors mon mutisme et regardait Roger remonter le puzzle de notre vie.
On s'étouffe, on s'fait une pile par Mill
“Ca va?
- QUOI?
- QUOI?
- Tu m’as parlé?
- HEIN?
- COMMENT?
- J’ai pas compris.
- IL DIT QU’IL VOIT PAS L’RAPPORT.
- Je vois tes lèvres bouger.
- Y A UNE ODEUR, LA, NON?
- Je parlais évidemment des lèvres supérieures.
- COMMENT?
- Je m’appelle Bobby Watson.
- Je sens que ce type veut me dire quelque chose mais, putain, s’il pouvait articuler...
- LE Bobby Watson.
- PUTAIN, MAIS PARLE PLUS FORT.
- J’ai connu un mec de droite qui avait au moins deux fois plus de classe que toi.
- ON A PAS GRATTE A LA PORTE?
- UN PEU NAZILLON SUR LES BORDS, MAIS SUPER SYMPA.
- Non mais en même temps, ça nettoie les artères...
- IL M’A MÊME DIT QUE C’ÉTAIT UN BLACK QUI AVAIT INVENTÉ LE BEURRE DE CACAHOUÈTES.
- Un peu comme le white spirit.
- LE FRUIT DU HASARD...
- Tu suces?
- UN SOLEIL COUCHANT, C’EST BEAU, C’EST ROUGE, CA ME RAPPELLE MON EX.
- Parce que j’peux t’faire sauter tes PV.
- APRÈS UNE TOURNANTE.
- J’aime bien dire “sauter”.
- AU PIED DE BICHE.
ET COMME DIRAIT DON TONIO : Peut etre est-ce la proximité d'une abomination à trois têtes sur fond jaune qui me fit profiter de cette anomalie poetique.
Mon pere, ecrivain de son (ar)et(h)at, n'avait qu'une seule passion sa machine à écrire Franklin, quand il mit son epouse enceinte en cette soirée de s.e.p.t.e.m.b.r.e. Accroché à sa machine, il se trémoussait sur le corps opulent de cette grosse gélatine qui me sers de mere tout en tripotant ses touches. Quand je dis tripoter, je ne parle pas de ses doigts mais de son organe qui ejacula la moitié de mon patrimoine génétique. Dans un va et vient incessant, son gland effleuré, au long des entrées et sorties de la grande surface se situant au beau milieu de l'entrejambe de ma mere, avec alternance, les touches de sa Franklin. Neuf mois aprés son eruption, me voila enfin, me degageant avec aisance de la porte automatique maternel. Sur la future table à manger/langer, le choc fut important pour le bloc operatoire mathematique. Un nouveau né équipée d'une machine à ecrire sur son omoplate, ses ligaments s'entrelaçant de la lettre a jusqu'a entrée d'où il sortait. Je grandis dans le confort d'être pris pour un bossu durant ma croissance pré-pré-pubere, pré-pubere, et pubere. le mot pubere me procurant un frottement intense de la langue sur mon palais, me parcourant jusqu'a la clavicule, jusqu'au grattement A4 sur ma hanche, je n'hesite pas a l'utiliser jusqu'a l'orgasme. Pubere pubere pubere pubere pubere pubere pubere pubere pubahhhhhhhhhhhhhhhh. Tandis que certains decouvrent leur poils pubiens, moi, c'était mes touches omoplatanes dit le motard que je ne pouvais m'empecher d'enfoncer de ma main opposé à chaque syllabes s'evadant de mon clac à merde. Mon handicap devint vite un hobby pour mon vieux sodomite de pere, jusqu'au jour où, au cours d'une sodomie libanaise, il me transperça si violamment que je me perfora la lettre l à la suite d'un "ail" legendaire. Si seulement on m'avait appris l'autographe.
- Tu dis ça parce que t’es en colère.
- Les frites, c’est comme le chocolat.
- OU JUIF.
- Ca se mange.
Gnein par Omega-17
Préoccupante, la situation économique mondiale ces derniers temps, n’est-ce pas ?
- Sparring Partner dans la neuvième semble avoir ce qu’il faut pour aller au bout, c’est certain. Mais pour les autres, ça…
- Les gens mangeront davantage de féculents et c’est une bonne chose, si vous voulez mon opinion. Le féculent, en fin de course, ressort gagnant. Avec tous les intérêts qu’on connaît vis-à-vis de l’industrie agroalimentaire. Un mal pour un bien.
- Tout dépend, aucun spéculateur dans ce domaine n’est à l’abri d’une giclée de stéroïdes balancée l’air de rien dans la botte d’avoine. Ce qui manque, c’est une surveillance plus serrée des boxes, voilà tout.
- Dynamiser les marchés je dis oui. Mais je dis comment surtout. On peut injecter des fonds autant qu’on voudra, si ça se dissout dans la spirale actuelle, ça se dissout. Le temps n’est pas à l’expérimentation, lâchons les éprouvettes et allons de l’avant. - Chef, tu remets la tournée ? La même. -
- Je ne vous le fais pas dire. On a suffisamment abusé de ce genre de pratiques : les liquidités atterrissent immanquablement dans les mêmes poches. L’enjeu se nécrose, saison après saison. La porte de sortie, c’est la transparence, qu’on le veuille ou non.
- Terrain miné, O combien légitime mais atrocement miné, mon cher. On s’exposerait alors à des difficultés tout à fait insurmontables qui mèrenaient au blocage et l’inertie est la dernière chose souhaitable. Tout cela doit tourner, ça s’agite férocement d’un marché à un autre, que croyez-vous ? Non non, il nous faut revenir aux bases : l’énergie. Des alternatives sur le dossier de l’énergie.
- L’énergie… pour ce qu’il en reste. Ca ne se frictionne plus comme avant, tout cela est bel et bien perdu…
- Récession…
La guerre Kluguin Bargon par Traffic
Les cinquante milles soldats assiégeaient la ville de Bargon et ils poussaient des hurlements. En vérité, ces cris rauques et hurleurs étaient la virile manifestation pacifique des Kluguins. C’était la grande traditions des Kluguins ce déplacement massif vers les contrées voisines.
Ils arrivaient et posaient de grandes tentes là, ils s’entrainaient à moultes jongleries et dressages d’animaux exotiques. Ils attendaient d’être fin prêts afin de venir présenter leurs hommages à leurs voisins.
Les Bargonniens, eux, étaient un peuple d’anxieux. Ils passaient leur journée à regarder pousser leur blé en disant, j’ai l’impression qu’il sèche. J’ai l’impression que ces oiseaux vont tout envahir, j’ai l’impression qu’il y a des cerfs qui ont fait leur tanière dans nos champs. Ils étaient anxieux aussi pour leur château. Les pierres se décollent, il faut refaire la toiture, les tours penchent.
Le jour ou les Kluguins vinrent se positionner au bas de leurs remparts ce fut l’affolement général.
Comme tout bon peuple anxieux, les Bargonniens décidèrent d’ignorer la présence des ennemis en feignant de ne pas les voir. Les Kluguins considéraient que les Bargonniens, un peu à leur façon, se pressaient dans les coursives du château pour organiser de fastes réceptions.
Et un beau jour les serpents et autres caïmans furent enfin dressés, les jongleurs et bardes furent au point et les Kluguins s’en vinrent frapper aux portes du château.
- « Groui groui k kk grouikkkkkk » ce qui voulait dire « Oyé gents et gentes,nous venons vous apporter onguents et spectacles, accueillez nous ! »
Les Bargonniens comprirent dans ce langage à peu près ceci « Groui groui k kk grouikkkkkk » et l’interprétèrent comme « allors tas de cons, vous allez encore vous enfermer dans votre cloaque longtemps ? «
Ils tinrent conseil sur le champ dans leurs façons anxieuses.
« s’ils veulent la guerre, c’est qu’ils doivent être plus forts que nous. Donnons leur du blé et ainsi ils partiront. «
« Pas du tout, face de pet. S’ils obtiennent quoi que ce soit, il ne nous lâcheront plus la feuille de vigne! Il faut leur indiquer d’autres châteaux plus riches que nous et ne plus nous mêler de rien ! »
« Eh dis donc tète de fion ! Donnons leur le blé et l’adresse de nos voisins et ça devrait aller. »
Tout le monde était d’accord sur cette solution.
Sauf un homme. Un garçon d’à peine 15 ans qui se sentait l’âme d’un héros. « Ecoutez moi, mes amis. Mon anxiété n’a de limite que mon courage. Affrontons les. Même si nous dérouillons, ils nous respecteront. Commençons par déverser sur leur crane de mouette de l’huile et de la pisse d’âne. »
« Les ânes ont déjà pissé ? «
« Oui c’est encore chaud. »
« Bon jeune homme pourquoi pas après tout. Nous sommes chez nous ! »
« Ils s’en allèrent vers les Klugins et les saluèrent moqueurs d’en haut des remparts. Les autres poussaient des grouik grouik rauques incessant et pour toutes réponses, ils reçurent de la pisse d’âne sur le cheveu.
Ce que ne savaient pas les Bargonniens c’est que la pisse d’âne était la marque de bienvenue des Klugins.
Nulle demeure ne manquait de pisse d’âne et on s’en donnait pleine face dès qu’un invité entrait dans les maisons.
Les Kluguins se réjouirent de cette touchante attention et commencèrent à faire monter leurs ours sur le fort.
Les Bargonnienes n’en crurent pas leur yeux. Ils étaient attaqués par des bêtes à fourrure dressées. Ils faillaient s’en débarrasser sur le champs.
Ils balancèrent donc l’huile bouillante sur les plantigrades. Quelles fritures mes amis !
Les Kluguins regardèrent ça ébahis. Merde leurs ours savants ! Tous grillés tous morts.
Un Kluguin fit « grouikouikouik » ce qui émettait l‘idée que les bargoniens avaient ainsi désiré leur préparer de la nourriture !
Après tout c’était des étrangers et ils avaient des coutumes à eux. Ils avaient bien respecté la leur en leur jetant de la pisse d’âne. Les Kluguins s’assirent au bas des remparts et se forcèrent à manger les ours savants frits. Ils étaient un peu réticents mais ils savaient ouvrir leur cœurs.
Une fois qu’ils eurent avalé le dernier ours savant ils reprirent leur grouik grouik !
Les bargoniens tinrent à nouveau réunion :
« Les voila qui recommencent !Ils ne partiront jamais que pouvons nous donc leur opposer ?
« Moi je sais. Envoyons nos femmes le plus laides et ils partiront car ils ne pourront les violer tant elles sont horribles. «
« Génial ! Je leur envoie de ce pas ma belle mère !»
Les vieilles Bargoniennes furent réunis sur le champ.
« Vous vous sacrifiez mais c’est pour notre royaume mesdames ! Faites de votre mieux pour être repoussantes. »
Elles étaient en guenilles ! Elles se retrouvaient donc sur le pont levis où on les expédia en deux temps trois mouvements !
Les Kluguins se regardèrent dépités à cette nouvelles mésaventures. Qui étaient ces femmes ?
Elles ne comprenaient pas le grouik. L’une d’elle se jeta au cou du grand chevalier noir Kluguins.
Il était connu pour sa verge sacrée. Il n’engrossait que des vierges.
Pourtant il ne pouvait refuser l’offrande d’une femme Bargon.
Aussitôt, il baissa son froc et souleva la robe de la souillon. Il la culbuta d’un coup. Elle se sentit transporté et pénétrée jusqu’aux oreilles. Quelle vigueur. Elle en poussa des halètements qui effrayèrent les Bargons. Ces hommes sont des sauvages.
« Regardez celle avec qui ils forniquent ! Nous ne pouvons plus rien désormais. »
« Il va falloir nous battre..
Personne ne trouva rien à redire à cela. C’était une triste journée car les Bargonniens redoutaient les affrontements aussi bien que le reste.
Ils se mirent tous en selle dans la cour du château. Ils y avait là tout les plus anxieux combattants de l’univers. Le roi leur donna l’ordre d’assaut et c’est ainsi que commença la guerre Kluguin Bargon qui devaient durer mille ans.
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Les textes rétrécissent après 5h de marathon (CMB). On sent poindre la fatigue.
Glaüx-le-Chouette : On en laissera l'expertise à Dourak Smerdiakov. C'est du sonnet, du qui claque.
Le Duc : Un beau texte sur la guerre et le devoir d’ingérence.
La Marquise de Sade : Encore un texte sérieux. La Marquise démontre que la connerie ce n'est pas que de la rigolade.
Mill : ça ressemble à du HaiKulysse, le cut up ça vous esquinte les neurones.
Omega-17 : Petite souris indiscrète au café du commerce de l'assemblée nationale.
Traffic : Partie de Warhammer, avec un maître du jeu et des joueurs complètement torchés. ça me rappelle de bons souvenirs.