Vous êtes dans la chambre de votre enfance. La radio crachote une vieille chanson pop que vous avez déjà entendu des milliers de fois auparavant. Elle passe environ toutes les demies-heures sur cette fréquence. Un speaker hystérique annonce l”arrivée de promotions incroyables au rayon surgelés du supermarché du coin. Vous tournez le bouton de la radio parce que cette publicité est très agaçante. Derrière la fenêtre, vous apercevez votre reflet éclairé par la lumière chaude de la lampe de bureau sur la vitre, la pluie commence à tomber. Les feuilles, au-dehors, prennent une teinte maronnasse. Les nuages assombrissent les tours de béton et les toits. Les roues des bus en-dessous de chez vous font un bruit de succion bizarre en glissant sur le sol mouillé. Vous vous ennuyez. Vous dessinez machinalement un bonhomme sur une feuille de papier. Les membres de son corps sont sans reliefs, il semble bloqué dans une position figée, les épaules trop hautes, trop droites. Son visage n”exprime aucune émotion. Vous tentez de dessiner une femme nue. Mais, dans toute votre jeune vie, vous n”avez jamais vu de femme nue. Le corps que vous dessinez ressemble à des ballons collés les uns aux autres donnant vaguement l”idée d”une forme humaine. Vous froissez la feuille pour la jeter dans la poubelle de chambre. Vous loupez la poubelle. La boule de papier tombe lamentablement par terre. Vous décidez de jeter des objets au hasard dans la corbeille, sans vous lever de votre chaise. Gomme, crayons, porte-clef, legos. Vous calculez qu”environ quarante-pour-cent des objets lancés atterrissent dans l”objectif. Vous regardez votre chambre. La chambre de votre enfance. Vous avez toujours vécu là. Le même papier peint, les mêmes étagères, la même petite télé, le même bureau où vous faites vos devoirs, la même poussière. Des jouets qui appartiennent à l'enfant que vous n'êtes déjà plus. Vous ne pourriez pas calculer le nombre de fois que vous avez fait le tour de cette pièce en traînant votre ennui et votre solitude. Autrefois, vous pouviez passer sous votre lit superposé sans vous baisser. Depuis quelques mois, c”est fini. Vous ouvrez une encyclopédie pour voir à quoi ressemble un corps de femme. Mais vous ne trouvez qu”un schéma anatomique qui n”a rien à voir avec l”idée que vous vous en faites. Vous tombez sur l”article “Congo”. Il y a deux pays qui s”appellent Congo. Vous ne saviez pas que la Belgique possédait des colonies en Afrique. Vous lisez la fiche de tout les pays d”Afrique en les situant sur votre globe terrestre. Au bout de quelques temps, vous vous lassez. Vous décidez d”allumer votre télé. Il n”y a que des feuilletons d”adultes à la télé. Un camps de prisonniers de guerre se rebelle contre les Allemands. De la publicité encore. Beaucoup de publicité. Un animateur parle de la vente d”anti-biotiques en France. Vous vous ennuyez. Vous allumez votre console de jeu. Vous adorez les jeux-vidéos. Pipoo le petit lutin explore un monde remplit de créatures hostiles. Vous connaissez chaque recoin de son monde par cœur. Des oiseaux traînent leurs ailes à travers la plaine d”Yssul dans un mouvement douloureusement lent et saccadé. Vous tabassez une infinité d”ennemis jusqu”à plus soif. Vous évitez soigneusement le temple des Silhouettes. Où que vous alliez, vous traînez vos guêtres dans des niveaux poncés de fond en comble. Vous connaissez le moindre recoin de pixels de cet univers. Le moindre beugue qui vous fait traverser la paroi pour parcourir des étendues n”obéissant à aucune loi physique. A un moment, vous laissez tomber Pipoo dans un étroit ravin. Du haut de la paroi une bande de gobelins vous décoche des flèches. Vous voyez la barre de vie de Pipoo fondre à chaque flèche. La mise-à-mort dure environ une bonne dizaine de minutes. L”écran devient noir tandis que Pipoo s”effondre en tombant sur ses deux genoux, puis face contre terre en avant. «Vous êtes mort» s”inscrit en lettres de sang. Vous éteignez directement la console, bouffé par un sentiment nouveau de vide intérieur. Pipoo disparu, c”est un peu de vous qui s”en va. Vous rallumez la radio.
«If you think you're getting away
I will prove you wrong
I'll take you all the way
Boy, just come along
Hear me when I say
Hey»
Vous connaissez cette chanson par cœur. Vous regardez dehors. Il pleut toujours autant. Vous regardez les livres de votre bibliothèque. Vous avez tout lu. Vous relisez une bédé de Flickey le détective. Mais vous vous rappelez que vous l”avez déjà ouverte la semaine dernière. Une mouche se pose sur votre bras. Vous essayez de la tuer d”un coup de main. Elle se réfugie sur votre armoire, à un point suffisamment haut pour que vous ne puissiez l” atteindre. Elle lance un long grésillement. Comme si elle vous narguez. Votre chambre est sale, vous ne faites pas assez la poussière. Vous décidez d”essuyer votre table de chevet avec un mouchoir. Une grande couche noire apparaît sur le tissu blanc. Vous vous dites que cela représente une trop grosse charge de travail pour vous en occuper. Et puis de toute façon vous vous ennuyez. Vous n”avez pas le temps de faire le ménage, il faut que vous trouviez quelque chose pour vous occuper. Vous rangez une pile de livre qui traînait dans votre lit, pour la mettre dans la bibliothèque, puis vous décidez de sortir. Vous regardez la poignée de votre chambre pleine de traces de gras. Vous hésitez. Sortir pour aller où ? Vous êtes seul dans cet appartement. Brisant ce moment de flottement, le téléphone se met à sonner à l”autre bout du couloir, derrière la porte de votre chambre. Vous ne bougez pas. Vous le laissez sonner jusqu”au bout. Personne ne laisse de message sur le répondeur. Quelques secondes plus tard un nouvel appel se fait entendre. Vous attendez la dernière sonnerie. Tout à coup, vous vous saisissez de la poignée, vous ouvrez la porte de votre chambre, puis vous traversez le couloir en faisant glisser vos chaussettes sur le carrelage. Vous saisissez le répondeur à la dernière seconde. Vous vous êtes entraîné plusieurs fois à faire ça.
«...Allô?»
«...»
«Allô. Il y a quelqu”un au téléphone ?»
«...OUI.»
«Monsieur Girard, c”est Evan. Je peux avoir Jérémy ?»
«C”est moi, idiot.»
«...»
«Qu”est-ce que tu veux ?»
«Tu veux venir chez moi cet après-midi ? On pourra jouer à Road Rage Annihilation 3. Je viens de l”acheter.»
«Hum...désolé, j”ai pas mal de choses à faire aujourd’hui”.»
«Ah ouais ? Comme quoi ? Il pleut des cordes.»
«Je dois faire mes devoirs.»
«Mais t”as deux semaines pour les faire. C”est que le début des vacances.»
«Je dois ranger ma chambre aussi.»
«...»
«Désolé, gros.»
«Mais tu peux venir vite fait et faire ta chambre ce soir.»
«J”ai dis que je devais ranger mais il faut aussi nettoyer. Oulah ! Ça va prendre du temps.»
«Fais chier. T”es vraiment pas marrant comme mec.»
«Evan, attends. J”ai une question. T”as déjà vu une meuf à poil?»
«Ouais. Ma mère, je crois. Pourquoi ?»
«Heu... non. Pour rien.»
Vous retournez dans votre chambre en vous demandant qu”est-ce qui ne va pas chez vous. Vous pouviez bien vous ennuyer à deux, c”est toujours mieux que tout seul. Vous vous questionnez sur votre capacité à vous lier aux autres humains. Vous vous imaginez mourir tout seul dans votre appartement minable lorsque vous serez vieux. D”un cancer ou d”une merde du genre. Vous vous demandez si ça fait mal de sauter de la fenêtre de votre chambre. Comme ça, par curiosité. Dans la bibliothèque de vos parents il y a un livre sur les grands artistes qui se sont suicidés. Vous associez aussitôt le suicide à une personnalité de génie. Vous trouvez ça cool. Peut-être qu”il faudrait écouter plus en détail ce groupe que Rachel vous a conseillé avec ces gens qui s”habillent en noir et qui ne sourient jamais.Vous vous souvenez tout à coup qu”il y a une cigarette qui traîne dans le tiroir interdit, planqué sous une collection de cartes Chopédules «Les créatures que t”adules». Dans ce tiroir il y a aussi un pistolet à air 1,5 joule. C”est beaucoup trop puissant pour votre âge vous a dit votre père. Vous pourriez blesser quelqu”un. Vous l”avez acheté en cachette à un armurier pas trop regardant sur l”âge de ses clients puisqu”il considérait ça comme un «jouet». Vous enfournez la cigarette dans votre sac en pensant que la période des vacances n”est pas idéale pour faire des tueries scolaires. Tant pis pour cette fois.. En sortant dans le couloir, vous faites une glissade jusqu”au placard dans lequel se trouve votre ballon de basket. Vous enfilez votre vieux sweat à capuche trop grand pour vous. Un uniforme sale, vert et jaune, que vous portez tout les jours. Le vide s”est un peu éloigné de vous. Les paroles de Murder on The Dancefloor vous reviennent en tête quand vous descendez les escaliers de l”immeuble en courant. Bien sûr, vous êtes tout seul sur le terrain de basket. Malgré les efforts que vous faites pour rendre votre journée sympa, la pluie ne veut toujours pas s”arrêter. Au loin, vous voyez une mère qui promène son enfant en poussette. Les voitures passent en faisant éclater les flaques d”eau. Vous enchaînez des dribles avec feintes sur des adversaires invisibles. Vous imaginez que vous vous appelez Jérémy Johnson, afro-américain de deux-mètres deux, ailier star des Los Angeles Majestics. Vous avez environ dix-pour-cent de réussite au shoot. Pas de quoi être sélectionné en ligue américaine mais vous êtes encore jeune. La plupart des films anglo-saxons vous le disent: avec du travail et de la volonté vous pouvez aller au-delà de vos rêves. Un groupe de jeunes en scooter passe devant le terrain de basket.
«Hé ! Ducon ! Il pleut ! Tu crois que c”est le moment de jouer au basket ? Rentre à la maison !»
Un autre rajoute:
«Je le connais: c”est Jérémy du collège. Un putain d”autiste.»
Puis:
«Sale cotorep !»
Rires de chacals. Ils partent. Imperturbable, vous continuez vos shoots à trois points qui ne font pas mouche. Au bout de quelques minutes, vous voyez Lydia arriver au loin. Elle a du vous voir depuis chez elle. Merde. Puis vous vous reprenez: pourquoi vous êtes si bizarre avec le gens ? A part les gros enculés qui viennent de passer, ils sont sympas avec vous la plupart du temps. Lydia est la grande sœur d”une nana dont vous ne vous rappelez plus le prénom qui veut sortir avec vous. Elle a quinze ans. Ses cheveux on prit l”eau malgré le sweat à capuche qui la protège. Le sien est d”un bordeaux très délavé qui vire au gris. Elle a dû le porter un nombre infini de fois sous la pluie. Lydia se plante sous le panier. Elle vous regarde shooter. Vous vous sentez un peu plus essoufflé. Et ça vous fait chier de constater que c”est seulement dû à sa présence. Vous étiez bien tout seul. Mais vous vous dites qu”on est aussi bien à deux. Parfois.
«J”adore ton sweat, vous lance-t-elle.
- Ouais. Merci.»
Vous mettez un magnifique panier à trois points à ce moment précis. Le premier de la journée. Vous décidez de continuer à tirer pour voir ce qu”il se passe.
«Quoi de neuf ?»
«Heu... rien. Les vacances.»
«Ok.»
«...»
«T”as grandi.»
«Ouais.»
Elle s”approche de vous pour mesurer. Vous vous arrêtez de dribler. Elle vous dépasse de dix centimètres environ. Vous voyez ses lèvres très roses, très pulpeuses. Vous sentez le parfum chaud qui en sort lorsqu”elle expire. Une légère odeur de tabac. Vous vous demandez si vous arriveriez à dessiner ça. Il n”y a pas ce genre de forme dans vos dessins. La dernière fois que vous vous êtes vus sur ce terrain, Lydia vous a battu à la bagarre. Elle vous a plaqué par terre en posant ses fesses sur votre dos. Vous vous débattiez en regardant vos amis se moquer de vous. C”était très humiliant. Vous faites semblant de lui envoyer le ballon dans la figure, ce qui la fait reculer. Puis vous lui souriez pour lui faire comprendre que vous n”avez pas forcément envie de vous faire démonter la gueule par une fille aujourd’hui.
«T”es con.»
«Ouais. T”as du feu ?»
Elle sort un briquet d”une poche de son sweat.
«Non, pas ici. Viens, on va derrière.»
Vous prenez votre sac et vous voici dans une sorte de hall ouvert aux quatre vents entre plusieurs bâtiments. C”est ici que vous fumez d”habitude. L”eau suinte de partout. Le toit qui vous abrite n”abrite de pas grand chose. Vous avez tout les deux froids mais vous préféreriez mourir que de rentrer chez vous. Lydia allume la cigarette d”un geste beaucoup plus professionnel que le vôtre. Vous avez hâte de grandir pour ne pas avoir l”air idiot en allumant une clope. Elle aspire une taffe de daron. Vous vous bornez a essayer de ne pas tousser quand vient votre tour.
«Tu vas raconter à ta sœur qu”on a fumé ensemble ?»
«C”est pas ma sœur, c”est ma cousine.»
«Ah ok.»
«Pourquoi tu me demandes ça ?»
«...J”sais pas.»
«Elle a pas l”air de t”intéresser beaucoup. T”es sur quelqu”un déjà ?»
«Ouais. J”ai plein de propositions mais j”arrive pas à me décider.»
«Menteur. Tout le monde sait, au collège, que t”es trop timide pour parler avec des filles.»
«Ben... je parle avec toi, là.»
«T”es con. Moi ça compte pas. Je suis trop grande pour toi.»
«C'est pas ça. En fait, j'crois que c'est parce que je te considères pas vraiment comme une fille.»
Lydia se lève d”un coup. Vous n”aimez pas cette lueur de violence dans son regard. Malgré votre poussée de croissance récente, elle reste beaucoup plus grande que vous. Un jour, en théorie, vous la dépasserez. Vous comprenez que c”est une grande source de tension entre vous deux. Vous vous imaginez ce qu”il se passerait si votre croissance s”arrêtait aujourd”hui et que vous étiez condamné à vous faire battre à chaque fois que vous la rencontriez jusqu”à la fin de votre vie. Elle tend ses doigts armés d”ongles tranchants comme pour vous arracher le visage mais au lieu de ça elle arrache le ballon de vos bras. Ce ballon c”est la prunelle de vos yeux. Vous détestez quand les autres s”en emparent. D”habitude vous le reprenez de force mais là, elle sait que vous ne pouvez rien faire. Lydia s”assoit par terre, cale le ballon entre ses bras et ses jambes en vous envoyant un regard assassin. Vous hésitez. Il va falloir se battre, encore une fois. Vous pressentez le goût de la défaite. Si seulement vous étiez Jérémy Johnson, cela n”arriverait sans doute pas. Vous vous jetez sans grande conviction sur le ballon. Ses bras ne se décollent pas d”un pouce. Vous lui tordez un doigt mais elle décroche sa main pour vous planter ses ongles dans l”avant-bras. Vous vous reculez vivement, soulevez votre manche. Elle vous a blessé jusqu”au sang. Elle vous regarde haletante, attendant votre réaction. Vous vous jetez à nouveau sur elle. Vous parvenez à glisser un bras entre son ventre et la balle mais dans le même temps elle vous agrippe la tête avec une jambe. Vous avez l”impression que votre nuque va craquer. Vous rassemblez vos ultimes forces pour essayer de vous soulever et, encore une fois, vous voici bien coincé sous elle. Vous vous débattez de rage en criant. Elle jette la balle sur le côté en attendant que vous vous calmiez dans cette position grotesque de soumission. La seule chose à laquelle vous pensez c”est que vous avez hâte d”en finir, qu”elle se lasse de ce jeu débile. Vous êtes à sa merci, au bord des larmes. Elle vous met quelques tapes gentilles sur la tête comme si vous étiez un petit chien qu”on rabroue. Puis, sans desserrer sa prise, elle se penche sur vous.
«Tu fais quoi?»
«Chut. Là, tout doux.»
Au lieu de vous tapoter comme un animal domestique, elle vous caresse doucement les cheveux. Tout à coup, elle vous plaque les bras au sol en relevant sa jambe. Vous voyez le ciel d'acier derrière elle. Le bout de ses mèches trempées se pose sur votre visage. Ses yeux vous sondent avec intensité, sans retenue aucune. Elle peut aussi bien vous tuez, là, sur cette vieille dalle de béton craquelée ou bien... Quelque chose de différent se passe en vous, une chose que vous ne connaissiez pas encore ce matin. Le relief bombé des lèvres de Lydia n”a jamais été aussi près. Vous sentez sa cuisse vous appuyer sur le bas-ventre. Elle se colle un peu plus contre vous sans un murmure. Vous ne sentez plus le poids de son corps comme une chose menaçante. Le sol est trempé. Vous avez froid. Vous ne résistez plus.
La chambre est la même, c”est celle de votre enfance. Un jour, vous vous réveillez en territoire hostile. Des choses trop vues, trop ressassées, trop usées. Vous cognez contre vos quatre murs à la recherche de quelque chose qui n”existe pas. Ce jour là, ou plusieurs jours plus tard, quelque chose bascule en vous. L”ennui n”a plus la même saveur et les jours de pluie sont suffisamment rentrés dans votre vie pour que la seule chose que vous ayez envie de faire soit de dessiner une femme nue.
LA ZONE -
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Poupouille, qu'est-ce qu'elle t'a fait de mal, ta touche apostrophe ?
Tu peux tout nous dire, tu sais.
Pendant toute la lecture j"ai eu l"impression d"avoir été contraint de régressez à un état antérieur par un hypnothérapeute dément. Normalement, dans quelques minutes je devrai redécouvrir la masturbation.
Chouette.
Remplacer le final twist par une demie molle est une vraie trouvaille.
JE VOUS CHIE TOUS À LA GUEULE BANDE DE ZONARDS !!!!!
Le rythme de publication n'a pas changé en tout cas, j'ai pas gratté grand choze pendant mon absence.
Bon je reviens dans six ou sept mois.
Avec un texte DONT LA VENGEANCE SERA TERRIBLE !!!!!
P.S. : je lirai, je lirai... Quand je reviendrai.
Habituellement, les textes à la deuxième personne, ça me gonfle comme un furoncle. Mais là, ça passe pas trop mal.
J'aime assez comment est rendu l'ennui, et la description de l'univers mental du gosse. Et pourtant j'aime pas les textes qui parlent de gosses, en général. Si j'étais québécois, ça me plairait sûrement plus, cela dit.
Mais les québécois disent "tire-toi une bûche" au lieu de "prends une chaise", par conséquent il faut qu'ils crament en enfer pour l'éternité.
Et je dis ça sans méchanceté.