Alors la cloche se mit à sonner. La voix de l'annonceur s'éleva dans les airs, annonçant avec enthousiasme le prochain match. Je me levai pour sauter vers l'entrée de l'arène, dégageant sur mon passage un gamin d'environs dix ans, qui s'apprêtait à combattre, en le poussant dans le vide. Ce match, c'était le mien, je n'allais pas laisser un gosse prendre ma place. Sous la chaleur du soleil d'été, la foule applaudissait lentement. C'est en entrant dans l'arène que je pus voir mon adversaire : une femme dans la vingtaine, qui voulait se faire passer pour une folle psychopathe, mais qui jouait très mal. Sa performance était désastreuse. Cependant, en avançant, je remarquai qu'elle était accompagnée d'un groupe de six adversaires, tous identiquement vêtus d'une combinaison en Spandex® noir et d'un épais masque de ferraille composite.
Les figures masquées commençaient à s'avancer vers moi ; c'est alors qu'apparut de nulle-part une immense structure au plein centre de l'arène. On aurait dit un énorme container intégralement peint en noir dont l'extérieur était recouvert de tubes et de barres de métal soudées. L'apparition de cet élément désorienta l'équipe adverse, et j'en profitai : je m'élançai contre la première figure, une femme qui se tenait sur un cheval blanc. Je balançai mes poings un peu au hasard, et la femme finit au sol, son cheval la regardant avec dédain. Je n’eus pas le temps de me réjouir de cette victoire que les deux figures suivantes, un homme et une femme, s'élancèrent à ma poursuite. Pris de panique, je me réfugia à l'intérieur du container à travers une entrée découpée à même la paroi. L'intérieur était extrêmement sombre, la seule source de lumière provenant des deux ouvertures à chacune des extrémités de cette structure. Je fus tout de même surpris de découvrir, lorsque je courrais vers l'autre sortie afin d'échapper à mes poursuivants, que le container abritait trois terrains de tennis entiers. En arrivant à la sortie, je me retournai : les deux figures s'étaient volatilisées.
En sortant, j’esquivai un coup donné par la quatrième figure, une femme se battant à l'aide d'un sac de boxe jaune et noir. Elle le tenait à l'aide d'une corde et le balançait pour donner des coups. Encore une fois, je fermais les yeux, et la seconde d'après elle était sur le sol, assommée par son propre sac. Une balle frôla mon oreille dans un sifflement au moment ou je me détournais du corps inconscient de la boxeuse : c'était la cinquième figure, un homme, posté au sommet d'un pylône électrique qui avait été érigé sur le container, armé d'un fusil de précision. Je m'indignait un instant de l'inégalité du combat, moi seul à mains nues contre un groupe de personnes disposant d'armes, puis me mis à monter afin d'aller le chercher. Arrivé un haut, j’empoignai son fusil par le canon ; son possesseur se mit à fondre lentement, et je considérai cette étrange réaction comme une perte de connaissance. Il ne restait plus que deux personnes : la sixième figure masquée, et mon adversaire, la fille qui se prenait pour une folle. Ce fut elle qui m'accueillit lorsque je touchais à nouveau le sol ; je fus particulièrement déçu, car en deux crochets et un uppercut, elle était au sol, inconsciente. Mais je reçu un coup sur la tête ; je me retournai, il s'agissait de la dernière figure, une femme particulièrement musclée dont les abdominaux étaient visibles à travers sa combinaison en Spandex®. Je mis ma main sur sa tête et commença à la lui cogner contre la structure en métal. Thonk, thonk, son masque se brisa, tomba à terre, pour dévoiler son visage. J'adoptais un rythme régulier, et après avoir percé sa lèvre et sa tempe, le sang qui en jaillissait se rependait contre le sol et la paroi du container. À bout de forces, alors que ma vue commençait à se troubler suite à l'effort, je la laissait tomber par terre.
Mais le combat n'était pas fini. Cette garce se relevait, et elle souriait. Elle souriait de toutes ses dents, avec un rictus effroyable qui me narguait. Le sourire me parlait : Il me disait « tu vas perdre ». Sa voix résonnait dans ma tête. J'étais allé si loin, je refusais de perdre. C'était mon combat. Alors, déterminé à ne pas la laisser gagner, je plongeai ma main dans ma poche pour en sortir un sachet en plastique contenant une substance blanche, poudreuse. Des amphèt. Ni une ni deux, je me mis à déverser l'intégralité du sachet dans la gorge, et ma force me revint, magiquement. Je plongeai sur elle, et me mis à serrer mes mains autours de son cou. Son sourire ne disparaissait pas, mais le visage qui l'entourait passait lentement du rose au violacé. Serrant de plus en plus, voulant effacer ce sourire, je finis par sentir un délicat claquement sous mes phalanges, et le tête, n'offrant plus de résistance, tomba en arrière. Un filet écarlate s'écoulait de ses lèvres barbouillées, mais ce sourire grotesque persistait. Il fallait que je le fasse disparaître. Pris d'un instinct viscéral, je me mis à arracher sa combinaison avec mes dents, et à dévorer sauvagement sa jambe droite : peau, muscles, ligaments, même les os. Puis la jambe gauche. Même chose pour ses bras, son torse, jusqu'à dévorer sa tête. Lorsque j’eus fini, il ne restait que quelques morceaux de la combinaison par terre, noyées dans un marre de sang. Alors, relevant la tête vers l'annonceur avec un sourire béat, je me rendis compte que j'avais gagné le match.
LA ZONE -
Je me trouvais dans un gigantesque amphithéâtre à la romaine, sous un ciel bleu. L'ambiance était à la fête, malgré les gradins à moitié vides. J'étais assis à côté d'une famille. Au centre, l'arène était une plate-forme ronde recouverte de sable. Une crevasse sans fond longeait les contours de l'arène ; mais heureusement, quelques filets élastiques, à l'image de ceux entourant les rings de boxe, empêchaient les participants de tomber dans le vide. Un murmure mêlant impatience et excitation s'élevait dans les airs. Nous savions tous pertinemment pourquoi nous nous étions rassemblés ici : il s'agissait d'un tournois de pugilat. Les règles ? Aucune. Tous ceux qui se présentaient au centre de l'arène, sur base de volontariat, risquaient leur vie pour le plaisir du sport et de la violence.
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Je subodore une consommation importante de péplums avec des bonhommes plein d'huile qui se bastonnent. Et d'émissions d'aérobic. Et de films de Steven Seagal.
J'attends avec impatience les commentaires du Dégueulis sur ma frustration sexuelle refoulée dans le féminicide.
En plus, ça fait longtemps que je n'ai pas vu de peplum.
En effet, comme nous pouvons le constater ici, Charogne est clairement une lesbienne refoulée.
Les Spandex sont un symbole sexuel puissant, rappelant les fesses sudoripares des catcheurs et des gymnastes, mais également les entrejambes vaporeux des pratiquantes de yoga les plus assidues !
On reconnaît également, dans le personnage de la jeune femme, le chat du Cheshire, dont le sourire est une allusion bien connue à l'expression "avoir la banane" (fruit dont Lewis Caroll, que ses amis avaient surnommé "le trou du lapin", était friand). Or chacun sait de quoi la banane est le symbole. Messieurs, nous avons affaire ici à une forte envie-du-pénis, ou devrais-je dire, appétit-de-banane. Le féminicide n'en est donc pas vraiment un, il s'agit en réalité d'un assassinat symbolique du Père et de sa banane, déguisé, ou plutôt transfiguré, en femme par les pulsions lesbiennes de notre homme.
La crevasse symbolise quand à elle ce creux, ce sillon bien connu, merveilleux et moelleux, dans lequel notre héros souhaiterait engouffrer le monde, pour se perdre lui-même, les seins roides, les mamelons lactescents de plaisir ! Mais, mon cher Charogne, pour y arriver, vous devrez d'abord vous castrer, et c'est ce que vous faites, symboliquement, dans cette scène d'arrachage de tête apothéotique, paroxysmique même, comme un orgasme !
Et cette dévoration, qui n'est pas sans rappeler celle de l'enfant face aux mamelles maternelles, n'est-ce pas pour fusionne, ne faire qu'un avec la vallée des merveilles, le Creux de Toutes les Promesses qui vous fait tant défaut ?
Messieurs les Zonards, Mesdames les Zonardes, Damesieurs les Zonard.es, j'affirme que l'individu nommé Charogne, employé modèle, cache en lui une grande souffrance, celle de sa lesbiennitude refoulée ! Ceci est un appel à l'aide, soyons tous solidaires !
Je préconise la sismothérapie.
Je veux le même réalisateur pour mes prochains rêves.
"Pris de panique, je me réfugia"
"Je mis ma main sur sa tête et commença à la lui cogner"
C'est très méchant de relever des fautes de conjugaison, mais BORDEL QUELLE EST LA R7GLE CHAROGNE AVEC LES VERBES DU PREMIER GROUPE AU PASS2 SIMPLE ?????
MON CUL SUR LA COMMODE 9A FAIT UNE FIGURE G2OM2TRIQUE OU PAS ?
Les fautes étaient dans mon rêve, je les ai retranscrites tel quel. Ou c'est comme ça que je les ai rêvées.
C’est plutôt pas mal, le texte se lit bien.
Mais, à la fin du texte comme il s’agit d’un rêve, je m’attendais à une chute : peut-être quelqu’un que tu connaissais après l’avoir démasqué mais c’est peut-être une idée à la con dont j’ai le secret, ou trop convenue ; c’est sûrement aussi bien d’avoir gagné le match.
"idée à la con dont j’ai le secret" : most accurate statement ever.
Je retourne manger du caca.
Pugilat nec mergitur
La scène finale annonce sans équivoque qu'il était bientôt l'heure du petit déjeûner et que Charogne avait grave la dalle parce que la veille au soir il n'avait avalé qu'un potage avec une demi biscotte, rapport à son sévère régime hypocalorique en cours. Freud ne me contredirait pas.
Je suis donc certainement un dangereux manique lesbienne, analphabète, à tendances psychopathiques et qui a un peu faim, mais au fond, j'ai quand même gagné. Mes affres sont peut-être des maux nécessaires. Et, ça aurait pu être pire, je n'ai pas déclamé de poème dans mon rêve.