- Il faut faire appeler mon éditeur. Lui dire que je vis mes derniers instants. Faire venir un biographe. Et ce prêtre avec une tête de cheval.
- Charles...
- Tu as raison, oublions le prêtre. Je suis aux portes de l'enfer. J'abandonne toute espérance.
- Charles...
- Ma vue déjà se brouille, mes sens s'emmêlent, je vois mon âme tournicoter...
- Charles.
- ... elle tournicote comme un tire-bouchon, comme la queue d'un porcelet, comme le vol d'une mouche qui cherche à s'accoupler à un bouchon de radiateur...
- Charles !
- Quoi, Jeanne ?! Tu vois bien que je défaille ! Sers-moi un café avec de la confiture verte. Non, non, pas de café. Le troisième oeil du poète. Je veux de l'absinthe. Celle qui cogne comme un boxeur. Ensuite, tu me montreras ton abricot.
- Charles, enfin ! Vous n'êtes pas en train de mourir...
Mais Charles s'était endormi.
Le lendemain matin, Charles et Jeanne furent réveillés par des coups redoublés à la porte.
- Monsieur Baudelaire ! Monsieur Baudelaire ! fit une voix derrière la lourde.
Charles ouvrit un oeil, puis l'autre, puis les deux en même temps.
- Il y a une tarentule sur ton ventre pâle comme un gâteau à la crème, dit-il, dents serrées.
- Ne dites pas ce genre de choses, répondit Jeanne. Vous m'effrayez. Vous feriez mieux d'aller ouvrir.
Il se leva en grimaçant et traîna la patte, prenant conscience de la douleur qui le lançait à la cheville.
- Mais comment est-ce que je me suis fait ça ? demanda-t-il en se grattant la calotte crânienne.
- Le diable si je sais ! répondit Jeanne en enfouissant sa tête dans l'oreiller.
- Monsieur Baudelaire ! Monsieur Baudelaire !
- LA BARBE ! Minute, que je me couvre le flageolet.
Charles enfila un peignoir et attrapa sa canne à pommeau en bec de corbeau. Il ouvrit la porte.
C'était Champfleury, qui avait pris soin de bien lustrer sa moustache.
- Monsieur Baudelaire, Gustave Bourdin a rédigé une autre critique à votre égard, suite à la la nouvelle publication des Fleurs du Mal !
- Tiens donc.
- Il vous a encore déféqué à la face dans le Figaro. Il dit, je cite : "Désormais, le doute n'est plus permis quant à l'état mental de M. Charles Baudelaire. Il est connu que la syphilis n'est pas bonne conseillère lorsqu'on tente de mettre en branle un processus de création littéraire. Les ratiocinations de ce prétendu poète ne se contentent plus d'être odieuses et ignobles, elles font désormais dans l'abjection la plus totale. Qu'on administre d'urgence un lavement à ce sinistre personnage."
- Je me réjouis infiniment d'être le principal responsable du transit contrarié de ce gentilhomme. Diable ! Rappelez-moi de me torcher avec sa feuille de choux.
- Ce n'est pas tout, Monsieur Baudelaire.
- J'en ai assez entendu, Jules, vous pouvez regagner vos pénates. Voyez-vous, j'ai un besoin urgent d'entreprendre la mulâtresse qui se répand dans mon plumard.
- Non, vraiment. Il faut que vous sachiez pour votre éditeur.
- Qu'est-ce qui lui arrive, à ce vieux satyre ?
- Monsieur, c'est terrible... Grands dieux, je ne sais pas comment vous présenter la chose...
- Accouchez, ou je vous arrache la moustache comme s'il s'agissait d'un vulgaire postiche.
- Monsieur Auguste Poulet-Malassis a été retrouvé assassiné ce jour, au petit matin...
Charles encaissa le choc. Il cligna vaguement d'un oeil, puis de l'autre. Blêmit un peu. Expulsa une petite quantité d'air entre ses lèvres. Serra les mâchoires. Déglutit de manière sonore.
- Assassiné, dites-vous ?
- Comme je vous le dis. Quelqu'un a versé du poison dans son verre, au café Momus.
- C'est impossible... Je l'ai vu hier, au café Momus, justement. Il a dansé la gigue avec Sarah La Louchette. D'ailleurs, je lui en ai voulu. Et puis on s'est réconciliés, et on a tombé une bouteille de muscat en pleurant comme des bienheureux.
- Et pourtant, je peux vous assurer qu'il est tout à fait mort. Je l'ai vu de mes yeux : tout pustuleux comme un crapaud, la langue enflée qui obstruait toute la cavité buccale, les globes oculaires éclatés à cause de la pression sanguine...
- Je saisis l'image, Jules.
- ... tout raide comme un lézard séché au soleil, avec les trous de nez bizarrement écartés...
- Il faut que je m'asseye, un instant.
Charles s'affala dans son fauteuil et fixa son regard dans le vide, l'air sombre.
- Jeanne, active tes miches couleur café et va me chercher du laudanum. Fleury, vous pouvez nous laisser.
Champfleury s'en alla décrire la rigor mortis de Poulet-Malassis à qui voulait bien l'entendre.
Charles Baudelaire fit une entrée flamboyante au café Momus. Il avait enfilé sa redingote grise et un faux-col, et se déplaçait désormais à l'aide de sa canne, ce qui lui faisait un air de dandy accompli. Cependant, personne ne le remarqua, puisque des policiers étaient sur place, dont le préfet de police de Paris en personne, Monsieur Marc Caussidière, qui concentrait sur lui toute l'attention. Il faut avouer qu'il était magnifiquement peigné et portait une sorte de bouc sur le menton. C'est au moment de quitter l'endroit que les agents et la clientèle du café remarquèrent la présence de Charles.
- Tenez, qu'est-ce que je vous disais, chers amis ? L'assassin revient toujours sur les lieux de son crime, déclara Caussidière de sa voix de stentor.
- Vous vous fourvoyez, Monsieur. Je viens d'apprendre le funeste épilogue de mon ami... Pour quelle raison voudrais-je assassiner mon éditeur ?
- On a plusieurs témoins oculaires, dont Gustave Courbet et Alfred Delvau, ainsi que la serveuse qui a découvert le corps et dont j'ai oublié le nom, qui disent que vous vous êtes disputés, vous et la victime, quelques heures seulement avant qu'on la retrouve morte, empoisonnée. C'est un mobile valable, en ce qui me concerne.
- Cette engueulade, ce n'était qu'une broutille, voyons ! C'est à cause de Sarah La Louchette, j'étais jaloux et...
- Vous notez les aveux ? dit le préfet à ses subalternes.
- Non, non, non, vous faites fausse route, je ne suis pas en train de faire des aveux. Nous nous sommes réconciliés le soir-même, avec Auguste. Il allait parfaitement bien. Je ne l'ai pas tué.
- Monsieur Charles Baudelaire, un homme tel que vous, qui décrit aussi bien les charognes, vous estimez que toutes ces images révoltantes que vous glissez dans vos poèmes pornographiques ne proviennent que de votre imagination ?
- C'est-à-dire que... j'ai vraiment trouvé une charogne, un jour...
- Comprenez que vous êtes le suspect principal dans cette affaire. Nous manquons de preuves en cette heure pour vous incarcérer séant, mais ce n'est qu'une question de temps. Nous vous aurons, dit Caussidière avec un ton éminemment menaçant.
- Je le répète, vous vous fourvoyez. Je trouverai le coupable, moi ! Et je viendrai vous le livrer, en mains propres.
Caussidière eut un rire tonitruant.
- Où étiez-vous la nuit du meurtre ? On vous a vu quitter le café vers trois heures du matin.
- Et bien... il me semble que... j'ai dû marcher un peu, le long de la Seine, avant de rentrer chez ma compagne, Jeanne Duval.
- La mulâtresse ?
- Celle-là même.
- A quelle heure êtes-vous rentré chez elle ?
- Disons que... j'avais un peu bu, et vous savez, la notion du temps est toute relative, d'ailleurs je trouve qu'on ne s'intéresse pas assez à cette énigme dans le champ des sciences : le temps, l'espace, sont-il séparés ? Agissent-t-ils concomitamment ?
- Vous êtes en train de me dire que vous ne savez pas à quelle heure vous êtes rentré parce que vous étiez saoul ?
- En substance, c'est à peu près ça. Mais allez demander à Jeanne, elle saura vous le dire. Elle est très à cheval sur tout ce qui concerne... mes entrées et mes sorties. Je me demande même si elle ne tient pas un journal détaillé dans lequel je me fais agonir de toutes sortes d'injures.
- On ne manquera pas d'aller l'interroger. Un conseil, Monsieur Baudelaire : profitez du temps qu'il vous reste à l'air libre, déclara le préfet de police, et il ponctua avec un signe de tête dédié à l'assistance.
Il sortit du café, suivi de ses acolytes en uniforme.
Charles, livide, alla se reposer à sa table favorite. De là, il héla la serveuse, et commanda une absinthe avec un sucre.
- Dites, c'est vrai que vous l'avez liquidé ? demanda la maritorne tout excitée en déposant le breuvage, accompagné d'une cuiller et d'une sucrière, sous le nez de notre héros.
- Bougre de laideron, je n'y suis pour rien ! C'est toi qui l'as trouvé mort ?
- Tout-à-fait, camarade !
- Et bien, décris-moi un peu comme il était. Qui était avec lui. S'est-il échauffé contre quelqu'un ?
- A part vous, non.
- Nous nous sommes réconciliés, dit Charles en serrant la mâchoire. Allez, parle.
- Je dois dire que j'ai d'abord cru qu'il s'était endormi. Je ne peux pas vous dire... J'ai eu une impression bizarre...
- Oui, oui, continue.
- Il m'a fait l'effet d'une sorte de volatile... incorrectement affalé...
- Comme un poulet mal assis, veux-tu dire.
- Pardon. Parfois il m'arrive de perdre mes moyens, surtout face à des poètes talentueux de votre trempe...
Charles Baudelaire se laissa aller à mettre une main à la croupe de la vilaine, qui gloussa de joie.
- Allez, cesse de roucouler comme une dinde, et dis-moi qui l'entourait.
- Il y avait ce méchant homme, Delvau, et aussi le beau Gustave Courbet...
- Comment se comportaient-ils ?
- Normalement. Ils buvaient et chantaient des chansons paillardes. Un certain moment, Delvau a pissé dans son propre bock de bière, et il a tout bu dans la foulée.
- Cet homme est un prodige.
- Je le soupçonne d'avoir saccagé les sanitaires avec le contenu de ses entrailles. Aussi, tente-t-il de violer ma vertu un jour sur deux.
- Quelle vertu ?
- Vous n'êtes pas charmant, Monsieur Charles, minauda le cageot de raisins secs.
- Il me faudra rendre visite à ces deux gentilshommes, à l'occasion. En attendant, toi et moi, fille de mauvaise vie, nous avons à deviser dans la remise.
- Mais j'ai du travail, Monsieur Charles !
- Je ne te le fais pas dire, ma morue salée, tu vas me travailler à bras-le-corps.
- Oh ! Monsieur Charles !
Et ils disparurent dans le cellier.
Il soufflait un vent à déloger les cloportes et il pleuvait des cordes de marins ; l'hiver recouvrait Paris de son haleine pourrie. Un homme en redingote à col relevé glissa sur un pan de trottoir et chuta lourdement devant le numéro 6, rue de la Femme-Sans-Tête. Il se foula la cheville, et on entendit éclater un chapelet de jurons jusqu'à la place de la Bastille.
- Jeanne ! Au secours ! dit le blessé.
Personne ne répondit.
- Jeanne, foutue joueuse de flûte, réveille-toi !
Il s'empara du flacon de gnôle qu'il avait dans la poche, le vida fort goulument, puis le lança vers le carreau du premier étage de l'appartement numéro 6. Le projectile ricocha contre la vitre et manqua de retomber sur la tête de l'homme.
Jeanne Duval ouvrit la fenêtre.
- Qu'y a-t-il encore, Charles ? demanda-t-elle d'une voix ensommeillée.
- Je meurs, Jeanne !
- Vous êtes beurré comme un pain au lait, Charles.
- Fieffée Vénus Noire de mes oursins, viens m'aider ! Je me suis cassé la guitare !
Jeanne accepta de descendre de mauvaise grâce, en marmonnant des injures. Elle eut un mal terrible à relever l'ivrogne, qui pesait comme un corps sans vie. Elle lui fit monter les escaliers avec plus de peine encore. Finalement, elle le déposa sur un fauteuil, à côté du lit.
- Jeanne ! Au secours ! dit le blessé.
Personne ne répondit.
- Jeanne, foutue joueuse de flûte, réveille-toi !
Il s'empara du flacon de gnôle qu'il avait dans la poche, le vida fort goulument, puis le lança vers le carreau du premier étage de l'appartement numéro 6. Le projectile ricocha contre la vitre et manqua de retomber sur la tête de l'homme.
Jeanne Duval ouvrit la fenêtre.
- Qu'y a-t-il encore, Charles ? demanda-t-elle d'une voix ensommeillée.
- Je meurs, Jeanne !
- Vous êtes beurré comme un pain au lait, Charles.
- Fieffée Vénus Noire de mes oursins, viens m'aider ! Je me suis cassé la guitare !
Jeanne accepta de descendre de mauvaise grâce, en marmonnant des injures. Elle eut un mal terrible à relever l'ivrogne, qui pesait comme un corps sans vie. Elle lui fit monter les escaliers avec plus de peine encore. Finalement, elle le déposa sur un fauteuil, à côté du lit.
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Clacker a indubitablement aiguisé son style avec ce texte.
Bon maintenant que j'ai fait des louanges au style : pourquoi diable, Clacker, ne parles-tu jamais de chatons zombies ?
Bon maintenant je lis.
Je lis plus tard en fait, pas maintenant. Ou pt'têt ?
Clap Clap Clap ! Bravo ! Vite la suite !
J'attends du Dégueulis de me trouver les douze niveaux de lecture de ce texte.
j'ai déjà trouvé la référence à ce film https://www.youtube.com/watch?v=KkTukpSWKuA
Sang, sexe & suspense : Clacker tient là les ingrédients d'un succès interplanétaire.
Un texte selon mon coeur (que l'on sait très tendre) drôle, rythmé, imagé. À la limite de la farce théâtrale.
Les expressions semi-argotiques, souvent désuètes, me rappellent le langage fleuri et inventif des vieux de la vieille d'antant (chez moi, on disait "beurré comme un P'tit Lu") Comme dans ce texte, c'était toujours insolent, visuel, cru sans être vraiment vulgaire.
J'ai googlé Poulet Malassis, tant le nom me semblait zonard et improbable. Bon. Ben c'était vraiment le nom de l'éditeur de Baudelaire. Fichtre.
La description de son cadavre par Champfleury est un grand moment, ici (" ... tout raide comme un lézard séché au soleil, avec les trous de nez bizarrement écartés..." c'est idiot, mais dans le contexte, ça m'a fait rire)
Par contre, j'aurais remplacé "qui pesait comme un corps sans vie" par "lourd comme un cheval mort" parce qu'on ne s'en lasse pas et on n'a jamais fait mieux, merci Johnny.
Mention spéciale pour cette belle hallucination : Il y a une tarentule sur ton ventre pâle comme un gâteau à la crème
Et dans un autre registre :
- LA BARBE ! Minute, que je me couvre le flageolet.
- Champfleury s'en alla décrire la rigor mortis de Poulet-Malassis à qui voulait bien l'entendre.
- C'est-à-dire que... j'ai vraiment trouvé une charogne, un jour...
- Disons que... j'avais un peu bu, et vous savez, la notion du temps est toute relative, d'ailleurs je trouve qu'on ne s'intéresse pas assez à cette énigme dans le champ des sciences : le temps, l'espace, sont-il séparés ? Agissent-t-ils concomitamment ?
Un très bon moment de lecture, et maintenant, j'attends la suite.
Avec impatience.
1- Jeanne d’Arc et la cause féministe
2- Anticléricalisme et liberté de conscience
3- Un clin d’œil avec la confiture verte, mais à quoi ? « On dirait du Bauadelaire en manque de confiture verte », c’est un com sur un de mes textes en plus.
4- Les critiques littéraires et leur incapacité à reconnaître le génie… ça me rappelle quelque chose.
5- La vacuité des redingotes face à la mort, mais la capacité des boucs et des belles coiffures à nous en distraire.
6- Thème intermédiaire, l’équilibre, la moyenne.
7- Faut-il séparer l’homme de son œuvre ? Les soupçons sur Baudelaire reposent exclusivement sur le poème Une Charogne.
8- De l’importance d’avoir un cellier.
9- Maltraitance animale : le Poulet Malassis est clairement une allusion à l’élevage industriel et à la façon dont on met à mort de pauvres bêtes pour notre alimentation. D’ailleurs la pauvre serveuse est aussi comparée à des volatiles que l’on mange. NON AU CARNISME !
10- Thème secret, thème innommable.
11- De l’impossibilité d’avoir une justice parfaite du fait de la condition humaine, de notre rationalité limitée, et de la supériorité des boucs sur les redingotes.
12- HAHA ! Petit polisson ! C’est bien sûr le thème religieux, avec Jésus et ses apôtres. Tu croyais que je ne verrais pas l’acrostiche que tu as caché dans ton texte ?
Idée amusante même si d'après l'image que je m'en fais (peut-être complètement à tort, d'ailleurs, je n'ai jamais lu de biographie de Baudelaire en fait), j'ai du mal à l'imaginer jouant les mâles dominant en public et entraînant les serveuses dans les celliers. Vicieux en privé, beaucoup moins.
Et pas mal exécutée, mais il me semble qu'une sombre histoire de séant s'est glissé dans cette affaire de poulet mal assis. La phrase qui commence par "aussi" m'a également perturbé, je ne vois pas l'articulation logique de cause à conséquence que ça exprime par rapport à la précédente.
Peut être que Caussidière n'envisage d'embastiller que son patapoum ?
Aussi, je pense que c'est un bon texte. Aussi est-ce avec plaisir que je dirai bravo.
Conséquemment, on dirait le début d'un roman, il manque juste à allonger un peu la sauce.
Donc, j'ai oublié un ou plusieurs thèmes, probablement, mais bon...
De ce fait, est-ce qu'on peut dire que c'est une participation à la Zone parafoutrale ? Y a pas de foutre.
Car est-ce que toutefois Baudelaire était un type frustré ? Subséquemment je n'ai pas lu sa biographie non plus, ni ne l'ai rencontré qui plus est.
Evidemment, tout ceci est un brin fantasmatique. Je ne cherche pas à pondre une biographie romancée de ce cher poète déconfit (ce que Jean Teulé a déjà tenté de réaliser), mais simplement à vous faire marrer, et vous divertir.
Hélas, il n'y a pas trouze-mille niveaux de lecture, là-dedans. N'en déplaise aux gens très costauds du bulbe.
Même de façon posthume, il avait du bol avec ses éditeurs : "On doit à Louis Conard, entre autres, l'édition des œuvres complètes de Baudelaire" ( https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ditions_Conard ).
Acte premier ? On en aura donc plus ?
J'ai du mal à écrire des dialogues, mais j'aime en lire, surtout quand ils tranchent dans le lard et sont percutants comme ceux-là. Baudelaire, un homme d'action et de répartie.
Notons encore que ce cher Charles a été édité en tout premier lieu par un certain Jules Labitte ( https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Baudelaire_-_Salon_de_1845,_1845.djvu )
Quel veinard. Mes éditeurs ont des noms à la gomme, à la Dupont ou Leblanc. Comment veut-on que j'accède un jour à la notoriété internationale avec un tel bagage ?