- BOUGE PAS OÙ JE T’ÉCLATE !
- J’ai une copine lesbienne vous savez ? Fait le colosse en avançant.
- T’AS PAS COMPRIS CE QUE J’AI DIS ? TU BOUGES PAS !
- Un jour j’ai vu un pitbull, fait-il en continuant d’avancer.
Je tire une salve de semonce. Il s’arrête enfin.
- M… Méchant ?
Je m’apprête à le tuer d’une balle dans la tête quand soudain, il se retourne et se met à quatre pattes, en se protégeant la tête de ses mains énormes. Ce faisant, il soulève sa croupe et sa mini-jupe remonte, exposant à mon regard l’anus le plus dilaté que j’ai jamais vu, un trou béant d’une circonférence d’au moins cinq centimètres.
- C’est un méééchaaaaant ! J’aime pas les méééééchaaaaants !
Je décide que le Mauser n’est pas suffisant pour m’occuper de cet individu, et je pose mon sac à dos au sol pour en sortir le lance-flammes.
- Cerumen, arrête ton cirque ! C’est un ami !
La voix de Lapinchien surgit dans mon dos au moment où je m’apprête à brûler l’énergumène. Il arrête ses glapissements grotesques et regarde autour de lui en clignant des yeux, avant de se mettre sur le dos et de soulever les jambes en l’air, exposant son orifice dans une posture de soumission abjecte, un début d’érection laissant émerger un gland recouvert de boutons blancs de son prépuce hypertrophié. Je reste coi, les yeux écarquillés. Puis, peu à peu, je réalise l’horrible réalité.
- Lapin… tu es en train de me dire que cet individu et le Porno nommé Fosard sont, avec Clacker et toi, les deux derniers membres actifs de la Zone ?
- Pigeon.
- MAIS PUTAIN QU’EST-CE QU’Y S’EST PASSÉ ?
- Dourak nous avait prévenus, y nous avait prévenus pourtant, y disait bien qu’y fallait se référencer, que sans des liens sur Faceoogle, on finirait dans l’oubli, personne ne l’a écouté. J’ai essayé pourtant, j’ai essayé d’obtenir une entrée sur Twitterpedia, mais même en tuant des gens et en écrivant « La Zone est Grande » sur leur front ça n’a pas suffi, y avait déjà trop de crimes avec l’avènement du libertarisme et de la Paretojustice sociale. Y disaient que les riches avaient de plus en plus de tout, mais que comme les pauvres avaient aussi de plus en plus de rien, bah c’était juste. Du coup la criminalité a crevé le plafond et s’est mise sur orbite. So long la Zone, so long le référencement. AOUUUUUUUU !
- Putain c’est si grave que ça… Avant de partir pourtant je vous avais conseillé de laisser les gens poster dans le groupe Faceoogle, d’écrire des mini articles sur Twitternews, d’ouvrir une chaîne YouFlix…
- Personne n’a rien fait. Toi non plus t’as rien fait, t’es parti, t’es parti. On a tous laissé tomber la Zone, et voilà où on en est.
- Moi je suis sériciphile ! Interrompt fièrement le géant microcéphale. J’ai un mouchoir en soie dans ma poche de chemise, tu veux voir ?
- MAIS TA GUEULE TOI !
- Désolé.
- Bordel. Pas le temps de m’en occuper. Lapin, aide-moi à réveiller les Abominations !
- Pourquoi ?
- MAIS POUR SAUVER LE MONDE, PUTAIN !
- Ah. OK.
Je presse le bouton de réveil et lance le processus qui ramènera Butch à la vie.
- Vous avez déjà rencontré des vrais méchants ? Dites ? Vous savez qu’il y a des gens méchants ? Moi un jour j’ai rencontré un vrai méchant.
L’individu interlope continue à déblatérer sans arrêt en s’auto-fistant le trou du cul, mais je n’ai pas le temps de m’en occuper. J’appuie sur un maximum de boutons de réveil, y compris ceux où il y a écrit « NE PAS RÉVEILLER, DANGER DE MORT », afin de préparer l’armée qui me permettra d’impressionner CTRL X. Lapinchien bondit de bassin en bassin en poussant des couinements hystériques.
Les Abominations commencent à se réveiller. La première à sortir de son bassin est un homme malingre auquel il manque la moitié des dents et qui essaye de s’enfoncer une batte de base-ball dans la gorge. Je frémis.
L’Abomination suivante est un ver tellement long que le seul adjectif qui me vienne à l’esprit pour le décrire est « filaire ». Il lorgne avec envie le trou du cul de l’homme, mais il se rend vite compte qu’il est bien trop meurtri pour lui, et il se précipite donc vers le second trou le plus proche, lequel appartient à une espèce de vieux rocker portant une couronne de plumes indiennes, dans la plus pure appropriation culturelle. Un peu plus loin émerge un technicien de Carglass, une compagnie qui n'existe plus depuis longtemps, depuis que toutes les voitures sont dotées d’un système de pilotage automatique et de vitres en plexiglas. Puis c’est le festival, les monstres sortant de leurs bassins à un rythme de plus en plus rapide : une très vieille femme avec une ouverture horrible sur la joue, qui laisse voir ses dents, un petit ours brun de deux mètres de haut, un numérologue, des trolls, des orcs, Yog-Sothoth, Ialdabaoth lui-même en tenue d’apparat, un type en costume cravate qui n’arrête pas de hurler « Je suis corporate ! Je suis corporate ! », et que je décide de flinguer sur le champ, un groupe de babouchkas hystériques agitant des couteaux de boucher, des kazakhs mutants, un chien qui lit Les Frères Karamazov avant de faire une crise d’épilepsie, un tractopelle en string et bas résille, et tout un tas d’autres créatures toutes plus malades les unes que les autres. Le colosse en minijupe recule.
- Ils sont méchants ? Dites ? Ils sont méchants pour de vrai comme les vrais méchants ? J’ai un peu peur des méchants vous savez.
Ni Lapinchien, ni moi ne prenons la peine de lui répondre, hypnotisés par la beauté de cette débauche de vie, merveilleusement enfantée par le génie du léporidé fou.
- Ha. Ha. Ha. Fait l’homme-animal. Mes enfants. Mes enfants… MES ENFANTS ! MES ENFANTS !!!
Il répète ces mots, encore et encore, et semble grandir à chaque fois, tout en devenant de plus en plus poilu. Ses dents poussent et deviennent carrément effrayantes, tandis que les griffes de ses pieds transpercent le cuir de ses bottes. Sa voix se fait grondante, puis carrément inhumaine.
- DÉGUEULIS ! NOUS ALLONS BOTTER LE CUL AUX MULTIPLANÉTAIRES !
- Hell yeah !
- Mais les multiplanétaires y sont méchaaaaants !
Je sens une présence dans mon dos, et deux points de pression au niveau de mes lombaires. Je tourne la tête, pour voir le visage - oh, si beau ! - de Butch Lasagna, les lèvres offertes en un baiser d’amour véritable. Je sens ses mains glisser le long de mon corps, puissantes, expertes, avant de s’introduire dans mon pantalon et de saisir mes testicules. Il les écarte, tout en les caressant, et pose un majeur audacieux sur mon trou du cul. Je me mets à quatre pattes et le laisse baisser mon pantalon. Des ondes de plaisir parcourent mon corps alors que je sens ses deux pénis aux proportions gigantesques pénétrer mon orifice tremblotant. À cet instant précis, je comprends que nous vaincrons.
...
Après un moment de pur bonheur qui m’a paru durer une éternité, je me relève et remonte mon pantalon. Entre mes fesses, le sperme de Butch coule doucement et me réchauffe le scrotum. Il m’embrasse langoureusement le cou, avant de me laisser enfin me retourner pour le regarder dans les yeux. Il n’a pas changé, la lueur de folie pure, caractéristique des tueurs fous, brille toujours avec la même intensité dans son regard.
- Butch, allons sauver le monde du Mal.
- Dégueulis, vieux saligaud, je n’en attendais pas moins de toi.
- Oh Butch.
- Oh…
Nous nous embrassons longuement, nos langues entremêlées titillant nos glottes respectives, et nous sommes sur le point de faire à nouveau l’amour quand Lapinchien intervient, dans un éclair de lucidité.
- Mais bordel c’est pas bientôt fini ? Comment osez-vous copuler dans MON Labo ? Allez faire vos cochonneries ailleurs !
Nous nous séparons à regret. Autour de nous les Abominations, neuroimplantées par Lapinchien pour obéir aux ordres de la personne qui les libère de leur bassin, selon le modèle des bébés canards, sont pour la plupart à mes ordres. Bien sûr, le léporidé garde toujours un backdoor dans leurs cerveaux, avec un accès root à leur amour filial. Mais je pense pouvoir compter sur lui. Du moins, tant que son cerveau ne disjoncte pas, ce qui peut arriver à tout moment.
Il est temps d’aller impressionner CTRL X.
...
La Zone dispose d’un système de téléportation, caché par Dourak Smerdiakov, l’inventeur fou venu de l’URSS, capable du meilleur comme du pire et habituellement chargé de la maintenance des superstructures, dans les entrailles ferrailleuses du bâtiment.
La machine est identique à mon souvenir, à toutes ces fois où j’ai sauté dans son habitacle afin de me rendre à Pouldreuzic. Elle semble en bon état, mais je décide quand même de faire un test avec un chat qui traîne par-là, me disant qu’au pire il vaut mieux qu’il meurt pour la science plutôt qu’empalé sur le pénis du porno. La machine grince un peu, mais après quelques manipulations l’animal se retrouve sain et sauf à l’autre bout de la pièce. Je décide de passer en premier afin de préparer le terrain. À mon signal, Butch et Lapinchien superviseront l’envoi des troupes avant de nous rejoindre eux-aussi.
Après être entré dans l’appareil, je vois un écran s’allumer, et le visage de Dourak apparaître en trois dimensions, un sourire narquois aux lèvres.
- Héhéhé. Qui voilà ? Encore un idiot qui veut se téléporter ? Bienvenue, bienvenue !
Ce n’est pas normal. Je n’ai aucun souvenir de cette scène. D’habitude, j’entre dans le téléporteur et je me réveille quelques minutes plus tard à mon lieu de destination.
- Cher ami, sache que tu te trouves actuellement dans ma plus grande invention ! Un téléporteur. Un vrai de vrai ? Eh bien, ça dépend de ce que tu entends par « vrai ».
« Vois-tu, il est impossible d’envoyer un être humain en un seul morceau à l’autre bout du monde. L’accélération le tuerait, tout simplement. J’ai donc dû tricher un peu.
« En ce moment même, une copie exacte de toi est en train d’être assemblée par des nanobots à ton lieu de destination. Parfaite, atome par atome, neurone par neurone. Quand elle sera complète, ce sera toi, avec tous tes attributs physiques, tes souvenirs, toutes tes pensées, bref, toute ton identité. À une exception près. Elle n’aura aucun souvenir de cette conversation.
« Vois-tu, cher voyageur, le processus de désintégration est malheureusement extrêmement douloureux. Je n’ai pas réussi à en créer un plus agréable, à cause des contraintes auxquelles j’étais soumis. Tu n’ignores pas que la Zone n’a jamais à proprement parler roulé sur l’or… J’ai donc dû un peu tricher. Comme aucune personne saine d’esprit n’accepterait de supporter plusieurs minutes de torture juste pour pouvoir voyager plus rapidement, j’ai décidé que la copie n’aurait tout simplement pas le souvenir de la désintégration. Quand elle se réveillera, elle n’aura pas conscience que tu as subi des souffrances indescriptibles, et pour elle ce sera comme si elle était juste entrée dans le téléporteur pour se réveiller quelques minutes plus tard à sa destination. »
Il y a un problème, le système a dû être piraté. Je me lève et essaye d’ouvrir la porte. Elle est scellée. Je tape dessus. Je crie. « À L’AIDE ! LAPINCHIEN ? BUTCH ? » pas de réponse. Un peu de sperme s’échappe de mon sillon inter-fessier et coule le long de ma jambe.
« Je suppose que tu es en train d’appeler à l’aide en ce moment même. Ça ne servira à rien. Toute la cabine est blindée et insonorisée. » Poursuit Dourak d’une voix monocorde. « La copie est prête, le processus de désintégration peut commencer. »
Je hurle. Une nuée de nanobots sort du plafond et m’enveloppe. Chacune de mes cellules est lentement désintégrée. La douleur est au-delà du descriptible. Ma raison vacille. « Germaine ! » ai-je le temps de crier avant que les robots ne s’engouffrent dans ma gorge et ne me sectionnent les cordes vocales. Je pisse le sang de partout, mais les machines nettoient les traces, avalent tout, décomposent tout. Les ténèbres m’enveloppent peu à peu. La dernière image qui s’imprime dans mon imagination bientôt réduite à néant est le visage de Germaine, souriant au bout d’un tunnel de lumière.
Les sens soudain en alerte, je sors immédiatement mon Mauser et le pointe vers l’ombre qui se profile dans la lumière rougeâtre. L’individu s’avance à pas lourds. C’est un colosse microcéphale de plus de deux mètres, complètement chauve sauf sur le côté droit, où poussent en longs filaments des cheveux graisseux qu’il a rassemblés en chignon. Il a un ventre proéminent de buveur de bière, dont les poils pointent à travers le tissu d’une chemise en flanelle, et est affublé d’une minijupe qui laisse voir des jambes massives extrêmement poilues, chaussées de bottes militaires.
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ELLE SE TRAÏNE MON INTRIGUE ,,, ELLE SE TRAÏNE ,,,§§ J4VAIS VOUS EN DONNER DE LA TRAÏNE §§§§
à chaque ligne lue, j'ai peur de servir de sextoy et je m'y prépare psychologiquement pour la suite.
Gros lapin... Tu m'as donné une idée.
Bon personne n'aime Butch décidément. Il baise vachement bien pourtant.
Butch est probablement le moins charismatique de tous tes personnages (pour l'instant). Mais son nom de famille déchire tout, il faut bien l'avouer.
Tu t'es appliqué pour cette série, c'est manifeste. L'idée des références aux textes de la Zone matérialisées sous forme de créatures me fait un peu penser au final de La Cabane dans les bois (rien à voir avec Cabrel), et c'est cool.
Pour le reste : de la déconnade bien lourdingue, jusqu'à l'indigestion.
On devrait se cotiser pour que tu puisses tirer ta crampe une bonne fois pour toutes. Ta libido te travaille méchamment la prostate, c'est flagrant.
Butch fait pâle figure à côté du Lapin dont, pour le coup, tu as fait un personnage vraiment intéressant, d'autant qu'il est le seul à ne pas suinter le cul par tous ses pores, ce qui est un indicible soulagement pour le lecteur (pour moi, en tous cas)
Le personnage de Butch est inspiré de mon godemiché clouté.
Faut que je mette moins de cul dans mes textes. Noté. Moins de cul.
C'est du grand nawak indigeste comme une batte de baise bol !
Reuuuuh !
Un jour, j'impressionnerai CTRL X !
Voici un auteur meilleur que la plupart des vautrés.
5 centimètres de dilatation ?! Je me suis déjà enfilé des godes plus larges que ça.
La suite is coming, somewhere down the stream, where the river meets the waves, washed ashore, like a hungover earless seal waiting for his lover on the tides of time.
Germaine, I love you ! I love you ! I love you ! I don't care, if you don't peg me, I'm YOURS RIGHT NOW !
La suite ! C'est la meilleure série de cette année.