Emporté par son pénis, Pierre Banger volait à une vitesse supérieure à Mach 20, et il arriva donc en un clin d’œil au siège de Passage du Désir. La police était sur place, négociant tant bien que mal au mégaphone avec le déséquilibré. Il atterrit devant une équipe de CRS qui se mirent immédiatement à agiter leurs matraques et à faire feu dans tous les sens. Il dévia les balles avec quelques éjaculations bien placées et attendit patiemment qu’ils arrêtent de tirer.
- Du calme les gars, je suis un superhéros, je suis venu pour vous aider.
- Chef, nous avons un autre détraqué sur les lieux. Qu’est-ce qu’on fait ? Dit l’un des CRS.
- Bordel on a pas besoin de ça maintenant ! Foutez-lui des menottes et dégagez-le moi d’ici ! Répondit un autre CRS, un peu plus bedonnant.
Deux policiers s’approchèrent de lui, derrière leurs boucliers, matraques brandies.
- Tout doux l’ami, tout va bien se passer. Pas d’embrouilles.
- Mais je sais déjà que tout va bien se passer, puisque je suis là.
- Tu vas mettre tes mains sur ta tête, gentiment.
- Pourquoi ? Ce n’est pas très pratique pour se battre, et puis j’ai mis des oreilles de lapin, ça va les aplatir.
- Chef, le suspect a la bite à l’air.
- Bon Dieu mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?!
- Une bite, chef.
- Je vois bien que c’est une bite, Marcel ! Mais bordel j’en ai jamais vu d’aussi grosse !
- Chef, c’est une atteinte à la pudeur, chef.
- Oui oui, j’ai entendu, une atteinte à la pudeur. Mon Dieu, elle est vraiment énorme… Et magnifique. Énorme et magn…
- Chef, demande permission d’arrêter le suspect, chef.
- PUTAIN MARCEL TU VOIS PAS QUE JE SUIS CONCENTRÉ LÀ ?
- Désolé chef. Je confirme que le suspect a une grosse bite, chef.
- Enfin messieurs, c’est un malentendu, je ne suis pas le suspect, je suis le héros. Ce n’est pas normal, ça ne se passe jamais comme ça dans les comic books.
- Elle est comme une fusée, comme une tour… non, comme une cathédrale, c’est ça, une cathédrale à la gloire de…
- Bon, messieurs, je suis désolé, mais je dois y aller. Les malfrats ne vont pas s’arrêter tout seuls.
- Chef, le suspect est parti, chef.
- MAIS PUTAIN MARCEL J’AI VU ! J’AI VU QU’IL ÉTAIT PARTI, PAS BESOIN DE ME LE DIRE !
Pierre pénétra à l’intérieur de la bâtisse. Il se souvenait de l’époque où Passage du Désir n’était qu’une petite boutique située dans la rue Saint-Martin, qui s’était peu à peu diversifiée dans le commerce en ligne. Depuis le début de l’ère du Confinement, la demande de sex-toys avait été démultipliée, et l’entreprise avait su profiter du boom. Elle avait beaucoup grossi depuis qu’elle avait été rachetée par Amazon (comme sa bite), et occupait désormais un immense bâtiment de trente étages en forme de phallus, en plein cœur de la Défense. Il avançait au milieu d’un hall aux murs rosâtres, parfumé à la cyprine (comme quoi on peut avoir beaucoup d’argent et mauvais goût quand même), sur ses gardes. Tout était désert. Il avisa un plan d’évacuation et s’arrêta un instant pour l’examiner. Le bâtiment était labyrinthique comme un vagin de cane. Pierre ne savait pas d’où lui était venue la comparaison, mais il trouvait qu’elle était parfaite. Il allait avoir du mal à trouver les méchants, et il craignait qu’il n’arrive malheur aux otages avant qu’il ne parvienne à enculer Trouduman. C’est à ce moment là qu’il se découvrit un nouveau superpouvoir. En effet, tout à coup, son pénis se dressa et pointa fortement vers la gauche. Il l’observa quelques instant, stupéfait, avant de comprendre que son gland était attiré par les postérieurs criminels. Il n’avait plus qu’à le suivre, et il le mènerait jusqu’à son ennemi.
Sodoman suivit donc son pénis à travers le Passage du Désir. À part l’entrée un peu kitsch, le reste de l’aménagement était classique, loin de ce que l’on aurait pu attendre d’une entreprise qui fabriquait et vendait des sex-toys. Des open-spaces, des salles de réunion, des bureaux vitrés pour les superviseurs. Rien de particulièrement excitant : l’arrière-boutique du capitalisme. Il faillit débander tellement ça lui donnait le cafard, mais il se dit qu’il devait tenir bon, et pensa très fort aux fesses rebondies de son ennemi pressées dans son slip cadenassé.
Au détour d’un couloir du vingt-et-unième étage, il entendit des voix et se figea. Son pénis lui disait que les postérieurs auxquels appartenaient ces voix étaient criminels. Il tendit davantage l’oreille.
- Putain qu’est-ce qu’on fout là, je te jure.
- Au lieu de braquer une banque il nous emmène dans un sex-shop.
- Un sacré sex-shop mais quand même.
- Ouais. Je pense qu’il est un peu dérangé. Il a changé depuis son séjour en prison.
- Clair. Je me demande ce qui lui est arrivé là-bas.
- Je sais pas. Mais sa femme dit qu’elle lui achetait pas mal de lidocaïne.
- Tu crois qu’il s’est fait violer ?
- C’est possible. Ça expliquerait son pétage de plomb.
- Pauvre chef. Ça doit être horrible.
- Ouais, j'ai connu des gars qui ont plus jamais baissé leur pantalon de leur vie. Ils dormaient avec, se lavaient avec, baisaient avec.
- Mais ils faisaient comment pour évacuer la… Tu sais, la merde ?
- Aha, c’est là qu’on voyait leur ingéniosité. Y’en a qui utilisaient des coquillages. D’autres mettaient un aspirateur dans leur slip. D’autres enfin le faisaient tout simplement sous la douche et se lavaient ensuite.
- Berk. On dira c’qu’on veut mais c’t’une chienne de vie.
- Ouais chienne de vie. Moi j’ai rejoint le gang pour payer les soins de mon père. Il a besoin de deux personnes à domicile, ça coûte une blinde. J’espère qu’après ce coup j’aurai assez d’argent pour lui offrir une fin de vie confortable, je veux pas le mettre en EHPAD.
- Ha ! Et moi c’est pour payer les études de mes gosses. Tu sais, leur assurer un avenir, tout ça, pas qu’ils soient comme leur père. Le gamin est futé, il est bon en math qu’y disent ses profs. Y conseillent des cours à domicile pour développer ses capacités. La fille veut dev’nir médecin. Imagine. Un médecin et un ingénieur dans la famille Casseguel. Ce s’ra du jamais vu.
- Ouais. Ah là là quelle chienne de vie. J’espère que tes gosses vont s’en sortir.
- Merci vieux, j’espère que ton paternel va aller mieux.
Les deux hommes soupirèrent, contemplant la dure réalité de la condition humaine.
C’est à ce moment-là que Pierre Banger émergea de sa cachette, le membre turgescent déjà enveloppé dans son Durex, prêt à frapper. Les deux malfrats se retournèrent, bouche bée, avant d’être retournés contre leur gré, puis violemment enculés.
Pierre cacha les deux hommes inconscients derrière un bureau et continua prudemment sa progression. Il entendait des voix. Ou plutôt une voix qui parlait assez fort par-dessus un fond de suppliques et de gémissements. Il tendit l’oreille.
- Repentez-vous, suppôts de Satan ! La sexualité est le mal ! La parthénogenèse est le seul moyen de reproduction pur et sans péché ! Nous devons revenir à l’organisme unicellulaire ! En finir avec la malédiction de la reproduction sexuée ! Réfléchissez ! Toutes ces chairs visqueuses qui se collent les unes aux autres et qui se frottent, gluantes de sécrétions, mais comment pouvez-vous imaginer un instant que ce processus puisse engendrer autre chose que des êtres de souffrance ?
L’homme qui se faisait appeler Trouduman haranguait les otages, les yeux fous, l’écume aux lèvres, tout en agitant une kalachnikov dont il tirait parfois une ou deux rafales pour marquer une phrase. Cela provoquait des cris paniqués dans l’assistance, et il ne cessait de répéter « silence ! Si-lence ! » jusqu’à ce qu’ils reprennent leur écoute forcée.
- Mais c’est de la torture psychologique ! murmura Sodoman, au moment même où il pensait que c’était de la torture psychologique.
- Je ne peux pas laisser faire ça ! C’est contre mes principes ! ajouta-t-il, alors qu’il réalisait qu’il ne pouvait pas laisser faire ça et que c’était contre ses principes.
Malheureusement, il ne savait pas combien il y’avait d’ennemis dans la pièce, et il ne voulait pas risquer que l’un des complices de Trouduman ne tue les otages après qu’il fut entré dans le rectum de leur chef. Sodoman se mit à réfléchir intensément. La panoplie de superpouvoirs dont il disposait n’en incluait-elle donc aucun qui lui permette de voir à travers les murs ? Tout en réfléchissant, il commença à se masturber. Au bout de quelques secondes, des gouttes de liquide pré-éjaculatoire s’échappèrent de son urètre et se mirent à flotter dans l’air. Incrédule, il les observa. Les gouttes s’agitaient dans l’espace, comme pour dessiner un message, ou plutôt des formes. Elles prirent bientôt l’apparence de quatre hommes armés de mitraillettes, qui allaient et venaient d’un bout à l’autre d’une pièce schématisée par quatre filaments ténus et transparents. Il savait désormais qu'il y'avait quatre personnes en tout dans la salle, Trouduman inclus, et il avait leurs positions respectives. Il ne lui restait plus qu’à entrer en action.
Attendant le moment propice, Sodoman émergea d’un coup, à la vitesse de l’éclair, et enfila le premier homme de main. Puis, avant même que les deux autres ne comprennent ce qu’il se passait, il lança deux missiles Cherchecul™, qui les terrassèrent en un instant. Il enjamba les deux corps inconscients, et se précipita sur Trouduman.
Il fut surpris quand celui-ci évita son pénis. Il se déplaçait à une vitesse égale à Mach deux, aucun être humain normal n’aurait pu réaliser un tel exploit. Sodoman bifurqua et augmenta sa vitesse à Mach vingt. Le sol se fissura sous ses pieds. Pourtant, au moment où son gland allait toucher le slip cuirassé de son opposant, ce dernier fit un pas sur la gauche et évita de nouveau la pénétration.
Sodoman recula, surpris. Que se passait-il ?
- Ha. Ha. HAHAHAHAHAHAHA ! Je t’attendais, Sodoman ! Ainsi donc la prophétie n’avait pas menti ! Vois-tu, il était écrit que nous nous rencontrerions ici, et que nous nous affronterions ! Il y’a déjà des années qu’un gitan a lu l’avenir sur les ondulations de mes sphincters, dans la cellule 415 de l’aile Ouest de la prison de Fleury-Mérogis ! Déjà à cette époque, tous mes codétenus essayaient de m’enculer, très souvent avec des objets contondants ! Aucun n’y est jamais parvenu ! Mes sphincters sont d’acier, et bien des criminels ont perdu leurs doigts en essayant d’élargir ce trou, qui ne s’ouvre que pour expulser le produit des digestions naturelles !
Sodoman banda ses muscles et se jeta de nouveau sur son adversaire, mais celui-ci tortillait du derrière avec une dextérité déconcertante, et évitait chacune de ses estocades. Il commençait à transpirer. Il recula de quelques pas et se saisit de son fouet. Le faisant claquer dans l’air, il le projeta sur son adversaire, avec une force capable de fendre une montagne en deux. Touché ! Les vêtements de l’homme étaient complètement déchirés au niveau du dos, et une marque sangla… Une… Aucune marque ?! Comment cela était-il possible ???
- C’est inutile, Sodoman ! Mon dos est complètement cuirassé, car j’ai passé des années dans un monastère BDSM Shaolin pour m’endurcir ! Les moines me fouettaient et me frappaient à coups de barre de fer jusqu’à vingt heures par jour, tous les jours ! Aucun fouet ne peut me blesser !
Pierre Banger sortit sa baguette douze-mille volts.
- Elle ne te servira à rien ! Je suis passé trois fois sur la chaise électrique dans différents pays ! Ton taser ne peut rien contre moi !
Pierre pesta. Comment allait-il faire pour vaincre cet adversaire, qui semblait bel et bien être inenculable ? Il réfléchissait intensément tout en déviant les rafales de balles et les grenades que ce dernier lui lançait, à coup d’éjaculations bien placées. Les otages avaient tous les yeux rivés sur leur combat. Les femmes se masturbaient discrètement en lorgnant son membre turgescent. Soudain, il eut une idée.
Se jetant pour la énième fois sur son ennemi, il fit mine de vouloir l’enculer, avant de faire un salto avant et de lui enfoncer sa bite en plein dans la gorge, lui brisant les dents au passage. Trouduman, surpris, tomba à la renverse, ce qui donna le temps à notre héros d’immobiliser sa tête entre ses jambes. S’ensuivit une brève lutte, au cours de laquelle le malfrat essaya en vain de sectionner le pénis de son adversaire avec ses dents restantes. Puis, en poussant un hurlement à faire trembler une meute de lions, Pierre dirigea toute la force de sa volonté vers ses parties génitales. Des éclairs commencèrent à entourer ses testicules. Sa toison pubienne vira au blond et devint encore plus drue, avant de se dresser complètement. Enfin, son pénis commença à s’allonger. Trouduman poussait des cris étouffés tandis que le membre de Pierre se frayait un chemin à travers son œsophage, puis dans ses intestins. Finalement, le gland de Sodoman, par miracle encore revêtu de son Durex au bord de l’explosion, émergea triomphalement de l’anus de Trouduman, complétant ainsi l’acte sodomite et marquant sa victoire incontestable. Les bras du scélérat retombèrent, inertes, tandis que Pierre éjaculait abondamment entre ses fesses. Au même moment, toutes les femmes présentes parmi les otages eurent un orgasme, et une pluie de cyprine couronna son exploit. Il se releva modestement, retira son pénis du système digestif de son adversaire, lui passa les menottes, et salua l'assemblée.
- Si quelqu’un vous demande qui vous a sauvés, dites-lui que Sodoman, le héros qui les encule, veille sur la France.
Sans dire un mot de plus, il repartit à la vitesse de l’éclair, emporté par son pénis.
Résumé de l'épisode précédent : après avoir découvert ses superpouvoirs et fabriqué son costume et ses armes, Pierre Banger, alias Sodoman (le héros qui les encule), apprend en allumant la télé qu'un superméchant nommé Trouduman (l'homme inenculable) a pris en otage les employés de Passage du Désir, sex-shop bien connu du tout-Paris. Il décide d'aller immédiatement les secourir.
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Ce texte est un véritable chef d'oeuvre !
"Mais c’est de la torture psychologique ! murmura Sodoman, au moment même où il pensait que c’était de la torture psychologique.
- Je ne peux pas laisser faire ça ! C’est contre mes principes ! ajouta-t-il, alors qu’il réalisait qu’il ne pouvait pas laisser faire ça et que c’était contre ses principes."
Glop !
Je me demande si tu n'essaies pas à tort d'être drôle et si tu ne devrais pas tenter davantage le texte sérieux ou semi-sérieux. Il y en a un que tu avais posté puis retiré, qui se passait en milieu carcéral : ça restait thématiquement dans la même zone, mais ça m'avait plus intrigué.
En tout cas, ici, ça m'a plutôt emmerdé jusqu'à la scène finale non incluse, où mon intérêt s'est éveillé juste à temps pour la fin du texte.
Un Dégueulis n'a pas le droit de révéler ce qu'il s'est passé dans la cellule 417 de l'aile ouest de la prison de... Il l'a oublié, on le lui a rappelé.
Love you, les gars.
Je... O...oui.
À Dourak : je prends note et vais essayer de préparer quelque chose de plus sérieux.
Oui, enfin, c'était une idée en l'air, je n'étais pas en train de réclamer du porno homosexuel, hein. Je ne sais plus ce que je dis. Au secours.
Shhhht, Dourak. Accepte ce désir qui monte en toi.
Deuxième lecture : un texte respectueux de la communauté LGBT+
À quand un Seigneur des Agneaux version Dourak ? "Un Agneau pour les gouverner tous". Pour devenir invisible, il faut l'enfiler avec son doigt...
Tout est dans le costume, la preuve :
https://www.youtube.com/watch?v=fGOvdGwe4wg
Troisième lecture : je trouve que la fin ressemble beaucoup à la fin du film Society de Brian Yuzna. À la différence que ce n'est pas une bite dans le film, mais un bras.
Trois lectures ! Waw ! Je savais bien que Sodoman finirait par trouver son public. Je vais en faire une franchise.
Spielberg va acheter les droits. De Niro est prêt à signer.
Putain je me demande comment j'ai pu écrire un truc pareil.
On se le demande tous à chaque fois, comment t'as pu, je te rassure.
Moi je n'ai toujours pas réussi à me motiver à lire plus loin que les trois premières lignes, donc je ne me demande rien.