Elle entra sans frapper, comme à son habitude, traversa le salon en m'ignorant et s'affala sur mon canapé. Un pansement démesuré lui mangeait la moitié du visage, déjà ombragé par une large capuche.
Transie de pluie, ses cheveux noirs collés en queues de rat sur les pommettes, elle tentait d'allumer une cigarette, mais la mèche noyée de son zippo contrefait ne risquait pas de s'enflammer.
Deux mois que je ne l'avais pas revue.
- Putain, lâcha-t-elle mollement en jetant son briquet sur la table, puis elle tourna enfin le regard vers moi. Elle avait l'air épuisé. Et malade.
Je lui lançai une boite d'allumettes qui traînait sur mon bureau.
Alors qu'elle fumait en silence, tête inclinée vers le plafond, je me résolus à engager la conversation, et lui demandai ce qu'elle s'était fait au visage, sous la compresse.
- C'est un ami... enfin pas vraiment un ami... Un pauvre type complètement tordu qui m'a hébergée. Il m'a collé son cran d'arrêt dans la bouche.
- T'es sérieuse ? demandai-je, incrédule.
- Ouais, il a coupé juste là, et j'ai crié, et alors ça s'est déchiré... Je te montre.
Elle se redressa et retira le pansement en commençant par le bord supérieur, découvrant doucement la blessure. La plaie, impressionnante, s'étendait sur plusieurs centimètres, partant du coin des lèvres jusqu'à la joue. La coupure à la commissure suppurait, sans doute infectée.
Je l'entraînai dans la salle de bain et lui passai un côton imbibé d'alcool sur la balafre. Elle ne réagit pas à la brûlure de l'éthanol, et continuait à fumer comme si de rien n'était.
- Ça doit faire atrocement mal, dis-je.
- Pas tant que ça.
J'avais partagé beaucoup avec cette fille. Je voulais la séduire avant tout pour cerner son personnage, son comportement, son masque de société. Comprendre quelles étaient ses motivations, ce qui la faisait avancer, et par conséquent comprendre les raisons de son appétence pour les drogues et le monde de la nuit. Finalement, c'est elle qui m'avait séduit.
Elle était encore plus belle avec sa blessure. Encore plus étrange, et brisée. C'est peut-être immoral, mais je ne blâme pas le type qui a voulu coller le sourire de Glasgow sur cette gueule d'ange.
- T'as disparu sans prévenir, dis-je, concentré à appliquer mon coton, à l'aise dans mon rôle de sauveteur à la sauvette.
Elle soupira puis tourna les yeux au plafond sans me gratifier d'une réponse.
Je ne pouvais pas m'empêcher de l'asticoter un peu.
- T'aurais pu frapper à ma porte, plutôt que d'aller demander asile chez Jack l'Eventreur.
- Putain, avec toi j'ai l'impression d'être un foutu rat de laboratoire, lança-t-elle en se détournant de mes soins. Elle fit mine de regarder par la fenêtre, furieuse.
- A défaut d'être le docteur Frankenstein... je t'ai jamais découpé la gueule à coup de couteau.
C'était même tout le contraire. C'est elle qui pouvait se montrer violente. J'avais décidé depuis bien longtemps de l'héberger pour une durée non définie, et juré en mon for intérieur d'accepter toutes ses excentricités. Ce qui incluait les coups et blessures, et les insultes dignes de la possédée de l'Exorciste. Elle avait d'ailleurs réussi à me péter l'arcade sourcilière. Deux fois.
- Tu fais chier, dit-elle, en venant se coller à moi, toute tremblante et troublée, comme si l'on ne s'était jamais quittés.
On est restés comme ça longtemps. Et puis j'ai dit :
- Alors, qu'est-ce que tu attends de moi ?
Dehors, la nuit commençait à poindre et faisait tomber son noir manteau sur les collines.
- Il faut juste que tu récupères mes affaires, dit-elle en sortant de la douche, nue et décontractée.
Elle n'était de retour chez moi que depuis deux jours, et je m'étais déjà remis à fumer. Nul doute que cette fille avait une mauvaise influence sur moi. Et elle avait repris l'habitude de me piquer toutes mes fins de clopes, comme avant.
- Bon, OK. Mais le type ne va pas m'éviscérer juste pour le plaisir ? Ou pire, parce qu'il s'imaginera que je saute sa nana ?
- Ecoute. Il m'a juste hébergée. Et il deale de temps en temps, mais c'est une lavette. Il s'attaquerait jamais à un homme.
Je faisais tourner un mégot entre mes doigts, l'esprit très éloigné d'une quelconque forme de sérénité.
- On ferait mieux d'appeler les flics.
- T'es con ou quoi ? Il pourrait balancer tout le monde. Et moi avec.
Elle s'approcha de moi, la peau humide, les tétons durcis par la fraicheur du soir, et vint s'installer à cheval sur mes cuisses, un sourire irrésistible aux lèvres - malgré son rictus jusqu'à l'oreille. Au contact de l'eau, la cicatrice avait bleui et boursouflé. Elle me prit le mégot des mains et se le cala dans le bec.
Des sirènes d'ambulance retentirent à quelques rues de l'appartement. Je n'y prêtai aucune attention, occupé à embrasser sa jolie bouche torturée.
- Surtout, pense à mon sac de sport. Le reste, je m'en fous, dit-elle en troquant brusquement ses yeux de biches pour ceux d'un putain de loup-garou.
- Il y a quoi de si important là-dedans ? Ta came ?
- Non. Autre chose. T'oublies pas, tu ramènes le sac. Et surtout, ne l'ouvre pas. Tu promets.
- Qu'est-ce que c'est encore que ces conneries...
- Promets-le moi.
- Je le promets, dis-je en soupirant.
Je ne suis pas exactement ce qu'on peut appeler "une armoire à glace", et la perspective de me retrouver face à un dealer aux tendances sadiques ne m'enchantait pas vraiment. Mais je ne voulais pas qu'elle disparaisse encore. Il fallait que je la garde auprès de moi.
Le bâtiment se trouvait sur Castle Road. C'était un de ces blocs semblable à tous les autres où s'entassaient des dizaines de familles. Souvent des immigrés.
Bowers. C'était le nom. J'ai sonné, et une voix éraillée s'est échappée de l'interphone :
- Ouais.
Je me suis raclé la gorge.
- Je viens par rapport à Beth.
Silence, puis :
- Elle vit pas là.
- Je veux juste récupérer ses affaires, j'ai dit, en forçant sur ma voix pour me donner l'air d'un dur.
Nouveau silence, et enfin :
- Monte.
Il y eut un grésillement, suivi d'un claquement, signe qu'il avait déverrouillé la porte.
Tandis que je grimpais les escaliers, mon esprit se faisait le théâtre de tout un tas de scénarios qui ne me plaisaient pas du tout.
Et s'il n'était pas seul ? Ils pourraient me tomber dessus et me péter les jambes. Me tabasser à mort. Ou s'il avait une arme ? Il me faudra rester dos à la porte, pour l'empêcher de boucler derrière moi. J'attrapai mes clefs pour en faire un coup de poing américain de fortune.
Arrivé au deuxième étage, je me retrouvai face à un type en robe de chambre, le genre hirsute et plutôt costaud qui attendait sur le seuil, à côté du numéro que je cherchais.
Nous nous regardâmes longuement avant qu'il ne me fasse entrer.
L'intérieur de l'appartement ne laissait pas supposer qu'un dealer vivait ici. Et ce n'était pas particulièrement bien rangé, mais pas crade pour autant.
- C'est pas moi, a brusquement dit le type.
Je lui lançai un regard interrogatif.
- Je veux dire... C'est pas chez moi. Le gars, Henry. C'est lui qui vit ici. Il me devait un paquet de pognon, alors on s'est arrangé. J'ai pas bien compris pourquoi il était si pressé de partir, mais il lui fallait quelqu'un pour garder l'appartement. Ce qui me va bien, parce qu'en temps normal je vis chez ma mère. Ça me fait des vacances, tu vois. Bref, il a dit que cette fille reviendrait sûrement.
- Beth ?
- C'est ça. Et il voulait pas que je la laisse entrer. Il avait peur qu'elle pète la porte et qu'elle s'installe, ou je sais pas quoi...
En jetant un coup d'oeil au salon, je vis qu'il y avait un sac à main posé en évidence sur un guéridon et au sol un amoncellement de fringues jetées les unes par-dessus les autres, dont une culotte à l'effigie de Batman et un string rouge pour le moins affriolant.
- Pas farouche, la nana, me dit la robe de chambre en m'adressant un clin d'oeil.
J'enfournai les affaires de Beth dans le grand cabas que j'avais pris avec moi.
- Il doit y avoir un sac de sport, aussi.
- Ah. Ouais, drôle d'histoire. Il est dans la salle de bain.
Il désigna une porte close au fond de l'appartement et me fit signe de passer le premier.
J'entrai, avec un peu de réserve.
Rien de notable dans la pièce, si ce n'est que le sac en question barbotait dans la baignoire remplie de flotte.
- On m'a dit de remettre de l'eau chaude toutes les six heures... marmonna le type depuis l'embrasure de la porte.
Je me retournai vers lui pour l'interroger, mais il me devança.
- Use pas ta salive, j'en sais rien. Je l'ai pas ouvert, et je veux pas savoir ce qu'il contient. La première fois, j'ai oublié de reverser de l'eau, et ça s'est mis à crier.
- Qui a crié ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Le sac. Le sac s'est mis à crier. Ou plutôt ce qu'il y a dedans. J'ai voulu le balancer aux ordures, mais le cri était tellement... déchirant... J'ai pas pu m'y résoudre. Tu vois, j'avais presque de la peine pour ce truc. Ce truc à l'intérieur. C'est idiot, hein ?
Il me jaugea un instant, comme pour vérifier si je le croyais.
- Mais si tu le prends avec toi, ça règle le problème. Je m'en lave les mains, lança-t-il avant de retourner poser son cul sur le canapé.
Selon toute vraisemblance, le gars était siphonné. Du moins, c'est ce que je pensais.
Sur le chemin de retour, je me rendis compte que le sac de sport, en séchant, commençait à puer. Et ce n'était pas une odeur de chaussettes sales ou de sueur. C'était un peu comme si des fruits sous cellophane étaient en train de pourrir, là-dedans.
Ma curiosité grandissait. Je faillis l'ouvrir plus d'une fois, mais j'avais promis à Beth, et une part de moi ne voulait vraiment pas savoir ce qu'il contenait. Dans le bus, je pris garde de ne jamais le lâcher ou le poser au sol. Sans trop comprendre pourquoi. Je le gardais contre moi, comme s'il contenait un objet particulièrement fragile. Comme si c'était une chose sensible. Comme un animal. Un chiot, ou un chaton. Ce n'était pas tellement clair dans mon esprit, mais je sentais que je devais y faire attention.
Beth m'attendait avec la dernière impatience. Au moment où je suis entré, elle a bondi de son fauteuil et m'a arraché le sac des mains. Faisant peu de cas du reste de ses affaires, elle s'est enfermée dans ma chambre.
Je me suis retrouvé comme un con, planté au milieu du salon. J'ai allumé une cigarette, tourné un peu en rond. Tentant de me convaincre que je me foutais de ce qui pouvait se passer dans ma piaule, je me suis assis devant mon ordinateur. Le début d'une nouvelle en cours m'attendait dans mon traitement de texte, mais je sentais que ça n'allait nulle part. Et puis ce n'était pas le bon moment pour écrire. La situation n'était pas normale, c'était évident. Perdant patience, je suis allé frapper à la porte.
- Putain, Beth, qu'est-ce que tu fous ?
Pas de réponse. En collant mon oreille contre le bois, je pouvais entendre comme... des bruits de bouche... de succion...
- Ouvre cette foutue porte. C'est chez moi, ici, dis-je d'un ton ferme.
Il y eut un bruit étrange. Comme si on débouchait une bouteille de vin, mais c'était plus... visqueux.
- Attends... J'ouvre, mais essaye de rester calme, s'il te plait, répondit Beth d'une voix étouffée, le souffle court comme si elle avait couru le cent mètres.
Elle déverrouilla la porte et fit un pas de côté pour me laisser entrer, tout en s'essuyant les lèvres d'un revers de manche. L'odeur qui régnait dans la pièce était à la limite du supportable. En fait, ça puait la charogne. Dans un sourire qui se voulait probablement rassurant, Beth me fit signe d'aller voir le sac de sport ouvert sur le lit.
Je me suis penché et...
Ce truc était difficilement descriptible, même pour un écrivain. Il me semble qu'il se trouvait sur le dos - impossible d'en être sûr -, et on lui voyait cinq paires de pattes éffilées qui gigotaient, et ce qui devait être la tête contenait deux rangées de mandibules. Grossièrement, la chose ressemblait à une sorte de crustacé ou de blatte de la taille d'un nouveau-né. Cartilagineuse, elle était recouverte par endroits d'une mousse blanchâtre mouchetée de billes rouges comme des gouttes de sang, semblable à certains champignons infiltrant le bois des caves. De ma vie, je n'avais jamais rien vu d'aussi dégueulasse. Et ça puait atrocement.
Je restai hébété devant la créature. Beth, consciente de mon trouble, se rapprocha de moi et me posa les mains sur la figure pour me forcer à la regarder droit dans les yeux.
- Je sais. Je sais qu'il n'est pas tout à fait... comme nous. Il faut du temps. Mais tu pourras l'aimer, toi aussi.
La bestiole immonde sortit une grande langue noire et fine de sa bouche, entre deux mandibules, et la fit gigoter dans le vide.
- Il faut que je lui donne à manger, dit Beth.
Sonné, je ne pus que m'asseoir sur une chaise dans un coin, et observer.
Elle est revenue avec un plateau sur lequel elle avait disposé du saucisson, du fromage de tête, du chou blanc, de la purée de pommes de terre et une carafe de vin rouge.
D'abord, elle prenait une bouchée d'un aliment, mâchait longuement, puis elle se penchait sur le sac de sport, en approchant sa bouche de celle de la bête, et les mandibules tranchantes venaient lui écarter les lèvres. Elle lui donnait la becquée, comme font les oiseaux avec leurs oisillons.
Le spectacle me retournait l'estomac, plus encore lorsqu'elle a craché le vin, abouchée à l'orifice moussu.
En voyant ça, je me suis dit que c'était cette chose, et non pas un couteau, qui lui avait esquissé le sourire de l'ange.
Je vous vois venir. Vous pensez qu'un homme normalement constitué lui aurait dit de foutre le camp, et de prendre son monstre avec elle. Ou que s'il n'en avait pas le courage, il aurait fui, cet homme-là. Qu'il se serait trouvé un motel loin de tout, avec une piscine et des loyers à l'année. Le Maine ne manque pas de ce genre d'établissements.
Mais non. Je n'ai rien fait de tout ça.
Je suis resté avec eux.
Beth s'est trompée. Je n'ai jamais pu l'aimer, cette créature. Mais j'aimais Beth, plus que tout. Et notre relation se portait bien. J'essayais simplement de faire abstraction de ce qui se trouvait dans la baignoire. De fait, nous avons rapidement pris l'habitude de nous laver à l'évier de la cuisine, avec un gant de toilette. Comme si tout le monde faisait ainsi. Et je refoulais l'idée, avec une étonnante facilité, que la bouche de Beth, que j'embrassais avec avidité, était quotidiennement en contact avec la créature. Je préférais ne pas y penser. Et c'était simple à oublier. En fait, je crois que cette bestiole faisait en sorte de rendre tout ça presque... ordinaire. Je ne sais pas comment, mais quelque chose en émanait, comme si elle jetait des spores dans l'atmosphère, qui normalisait cette situation. Je retrouvais parfois un peu de lucidité, surtout quand je me mettais à écrire. L'écriture m'a toujours permis de prendre du recul.
Cependant, je me suis bientôt rendu compte qu'il n'y avait pas de place pour trois dans cet appartement.
Charlie - c'est ainsi que Beth l'a baptisé ("il faut que je te laisse, Charlie a faim", disait-elle souvent) - Charlie donc, avait bien grandi. Il avait aussi commencé à coloniser la salle de bain. Je n'aurais probablement pas mis les pieds dans cette pièce, maintenant dédiée à sa seule présence, si l'odeur qui filtrait à travers le seuil n'était pas tout bonnement insupportable. Ça sentait la mort. Plus fort que d'habitude. J'ai poussé la porte, et le spectacle était abominable.
La moisissure, ou dieu sait quoi, courait partout sur les murs. C'était une sorte de champignon rougeâtre qui semblait évoluer comme du lierre grimpant. L'atmosphère était emplie de cette pestilence et surchargée de spores en suspension, si bien qu'il faisait sombre et il y avait une incroyable humidité dans la salle d'eau. Charlie, dont le corps remplissait désormais toute la baignoire, marinait dans son propre jus couleur sang. Il avait l'air en pleine forme. Sentant ma présence, il fit ce qu'il avait pris l'habitude de faire quand Beth venait le voir : il déploya sa langue immense, et ce morceau de chair noir se mit à battre l'air, alors que ses grandes pattes se détendaient et griffaient les bords en céramique du bain. Le geste était violent, brusque. Charlie avait faim.
Il se mit à forcer mon esprit, toujours plus violemment, et je luttai pour ne pas répondre à son appel. Quitte cette pièce, me dis-je. Ou quitte cette vie. Il finira par te la prendre. Il est déjà dans ta tête, il a tissé sa toile jusqu'au plus profond de ton cerveau. Il te reste un semblant de libre arbitre, alors ne perds pas de temps. Il faut partir. D'une manière ou d'une autre, tu dois partir.
Le temps est contre moi.
Vous vous demanderez probablement pourquoi j'ai décidé de coucher cette histoire sur le papier plutôt que de prendre mes jambes à mon cou. La réponse est simple. En écrivant, j'arrivais à me souvenir. C'est étrange, mais c'était le seul espace vraiment personnel qui me restait, même lorsque Charlie m'a profondément infiltré. Il y avait toujours cette étincelle de lucidité qui, une fois déposée dans mon traitement de texte, me permettait de continuer à vivre. Mais je savais que ça ne durerait pas.
Beth dort encore. Elle se réveillera au bruit de la détonation. J'espère sincèrement qu'elle n'est plus elle-même, sinon elle aura de la peine. Mais peut-être liras-tu cette histoire, et pourras-tu te souvenir ? Beth, si tu me lis, et si tu es capable de saisir le sens de mes mots, sache que je t'aime.
Le suicide est parfois l'aboutissement d'un bon plan de carrière, surtout si vous êtes écrivain. C'est, en tout cas, ce dont j'essaye de me convaincre. Là, maintenant.
J'ai toujours été partisan de l'idée qu'il fallait, en tant qu'auteur, faire l'expérience de ce qu'on cherche à écrire pour tenter d'approcher une forme de vérité. Ainsi je me suis délibérément placé dans des situations périlleuses, grotesques ou humiliantes par pure conscience professionnelle.
J'ai fréquenté les milieux les plus louches, accepté de m'abaisser à faire des choses qui me répugnaient, rencontré des individus que je n'aurais jamais eu l'occasion de côtoyer dans mon quotidien aisé et tranquille.
J'y ai parfois pris du plaisir. Et ça a été la cause de nombreux problèmes dans mon existence. Mais je ne m'attendais vraiment, vraiment pas à ça.
J'ai toujours été partisan de l'idée qu'il fallait, en tant qu'auteur, faire l'expérience de ce qu'on cherche à écrire pour tenter d'approcher une forme de vérité. Ainsi je me suis délibérément placé dans des situations périlleuses, grotesques ou humiliantes par pure conscience professionnelle.
J'ai fréquenté les milieux les plus louches, accepté de m'abaisser à faire des choses qui me répugnaient, rencontré des individus que je n'aurais jamais eu l'occasion de côtoyer dans mon quotidien aisé et tranquille.
J'y ai parfois pris du plaisir. Et ça a été la cause de nombreux problèmes dans mon existence. Mais je ne m'attendais vraiment, vraiment pas à ça.
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Superbe. C'est inventif, dégoûtant, l'esprit de King dans la baignoire de Clacker. En outre on retrouve en coup de vent ce gros con d'Henry Bowers qui traîne toujours ses lattes dans les coups merdeux.
Qu'est-ce qu'il fait à Freeport, d'ailleurs ? Il s'est évadé de Juniper Hill ?
Bref, un excellent texte, dithyrambai-je, ce qui va me valoir une descente musclée de la Brigade des Bisous, mais j'assume.
"Elle ne réagit pas à la brûlure de l'éthanol, et continuait à fumer comme si de rien n'était.", le "continuait" ne devrait pas être à l'imparfait, mais tu fais bien comme tu veux.
Ce texte m'a bien plu tout comme celui de Castor Tillon. J'avoue ne connaître Stephen King que par ses adaptations audiovisuelles.
La nouvelle idéale selon moi, je lis et relis ce texte avec une fascination morbide, la description de la bête, l'ambiance, les personnages et les dialogues tout est parfaitement étudié pour m'envoyer à nouveau à l'asile, play again Clacker.
Nickel de la tête à la queue, et kingien juste ce qu’il faut.
Dans mon best of zonard.
À partir de l’apparition du sac de sport qui barbote dans son eau tiède, ça devient foutrement étrange, et intrigant, et flippant.
J’ai une super bombe anti-blattes sous mon évier. Format XXL.
Et un slip Deadpool, à défaut de string rouge.
L'incipit est pas dégueu
à la possibilité d'éditer/augmenter ses commentaires pour le commun des mortels et pas seulement pour ces planqués d'admins
EDIT : comme ça, tu veux dire ? Non, non, non... c'est bien trop jouissif d'avoir ce pouvoir sur vous, pauvres mortels.
Ne parlons même pas du scandale absolu du retour à la ligne pour une lettre et des cés
ures hephthémimères sauvages.
(Si ce com ne fait pas revenir Dourak, on ne va pas tarder à être à court de suppliques.)
Personnellement, je suis dans le même état que ces bigoudènes en deuil dont Pierre Jackez Héliaz faisait le portrait dans son livre qu'on ne présente plus : Le Cheval D'Orgueil. Je me lamente et je crie, et je me déplace à genoux depuis la disparition non-élucidée de Dourak. L'espoir m'a quitté, mais la douleur reste.
Très très bon, j'aime bien l'idée du sac de sport qui patauge dans la baignoire. Tout le passage où il se trimballe avec son truc dans la ville donne bien envie de savoir ce qu'il y a dedans et ça, c'est très très bon. J'y lâcherais même une petite larme. Même le côté vie "normale" avec la créature me fait vraiment penser à certains bouquins de Stephen, ce con il aime bien les monstres sympas.
Qui a ENCORE cassé le forum ?
Je veux des noms.
Que Clackahouette se dénonce, au lieu de bidouiller mes commentaires.
Vazy Lunatik, fais-en du pâté Hénaff. Il est encore puté, ce pétain de forum.
À mon avis, cette nouvelle de Clacker a toute ses chances d'être rachetée par une grande compagnie cinématographique qui kiffe l'underground littéraire (si encore ça existe, mais bon, on est dans le fantasmagorique jusqu'au bout ou bien on se prend une douche froide, à défaut de baignoire où patauge, non pas le monstre d'inspiration du King, mais bien effectivement cette mèche de chibre de Trump tu avais presque raison Lapin, bref pour en revenir à la libre interprétation cinématographique de ce texte, peut-être maintenant que j'y pense projetée dans un cinéma indépendant (si encore indépendant veut dire quelque chose actuellement dans cette société capitaliste qui va peut-être perdre son sang froid quand on lui dira que tout reste fermé pour Noël on peut toujours rêver, je précise juste que ce commentaire n'a été réellement conçu que par Pascal Dandois, alias Arlette Laguiller...
Tu fais vraiment chier.
C'était vraiment bien.
Du début à la fin.
Tu fais vraiment chier.
Je vais tout de suite te restituer ce point pute.
Merde...
Arrête de me draguer, tu ne récolteras que des algues vertes, je serai intraitable concernant ton texte. Point. Tu nous as manqué, enfoiré.
Mon texte est à peu près inattaquable, de toute manière. D'une grande pureté. C'est sans doute la plus belle chose que j'ai écrite en 60 minutes (à l'exception de cette lettre à ta mère, au début des années 80). Bref, balance ton algue verte. Je suis prêt.
Quoi qu'il en soit, il ne sera sans doute jamais publié car je me suis mis tout le monde a dos ici, en disparaissant sans crier gare (tchou tchou!).
M'en fous, je vous aimais pas non plus.
A priori Clacker tient à publier ton texte.
Et toi, tu t'en branles, c'est ça ?
C'est bien ainsi que je dois l'entendre, LC ?
C'est tout ce qu'il nous reste, à présent, le mépris ?
non. Je l'ai lu et il m'a bien plu. C'est juste que Clacker s'est manifesté avant moi pour le publier.
Papa ?
Ta mère t'expliquera ça mieux que moi. De toute manière, c'était les années 80. Tout le monde sautait ta mère. Les autres regardaient Intervilles. Au final, ça changeait quoi ?
Dans les années 80, tout le monde sautait tout le monde, de véritables gastéropodes. La mousse des soirées mousse c'était un mélange de sperme et de cyprine.
J’ignorais que les gastéropodes sautaient. Je mettrais ma queue à couper que je n’en ai jamais vu un seul sur un 100m haies.
Tiens, v'là un castoropode sautillant
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