Pourtant, loin de m'attrister, cette situation avait fait naître en moi une folle envie de vivre mes derniers jours intensément. Ainsi, le matin, je m'étais habillé comme Alex DeLarge, le sociopathe et personnage central dans le film Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Je portais fièrement le knickers, cette culotte serrée que j'avais acheté sur eBay avec l'ensemble vestimentaire.
J'avais délaissé mon stock de vidéos X ; et pour cette journée qui allait surement être la dernière, j'étais sorti dans la rue afin de satisfaire mes pulsions bestiales comme dans le film.
Cependant, la plèbe masculine avait eu la même idée que moi : il y avait à tous les coins de rues des viols collectifs qui étaient tout aussi sordides les uns que les autres.
Frustré qu'on puisse me voler cette idée géniale, j'étais rentré chez moi et j'avais attendu la fin du monde en dormant presque paisiblement.
Cependant, au deuxième jour, tout était déjà rentré dans l'ordre : on avait pardonné aux violeurs leurs erreurs, l'épais nuage de pollution s'était dissipé et le soleil brillait à nouveau au-dessus de nos têtes joyeuses. Mais le monde à peine remis de ses émotions, les astrophysiciens nous apprirent qu'une météorite géante allait percuter la planète et provoquer ainsi l'apocalypse.
Cette fois, j'allais vraiment profiter de cette ultime et extraordinaire journée : j'avais délaissé les préliminaires, j'étais sorti à poil dans la rue ; à peine sur le trottoir, je vis, horreur absolue, le facteur et la voisine en tenue d'Adam et Eve, forniquer...
En réalité, la seule chose qui nous rapprochait, ce n'était qu'une tenue.
Et puis, à l'époque où se déroulait le récit, le monde avait oublié le chef d'oeuvre de Kubrick.
D'ailleurs, le monde semblait baigner dans une apparente béatitude fraternelle où la violence, qu'elle soit psychologique ou physique, avait été soigneusement écartée.
Toutes les sociétés, occidentales comme orientales, étaient passées sous le joug du bien-être bouddhiste, de la félicité zen, et d'autres conneries satisfaites.
Ce fut ainsi, dans ce contexte, que je quittais ma chambre d'hôtel, un Ibis qui avait partagé l'engouement et la mode actuelle en proposant une salle dédiée à la méditation.
J'avais décidé de rejoindre mes compagnons, deux frères paumés au milieu de ces bisounours ; j'étais monté spécialement sur Paris pour les voir, et bien sûr finaliser notre projet d'attentat, lorsque j'appris à la dernière minute qu'ils avaient été arrêtés pour trafic d'armes.
Nous étions considérés comme des malandrins qui mettaient le pays à feu et à sang alors que nous en étions encore qu'aux balbutiements ! Les médias exagéraient toujours, même aseptisés ils nous décrivaient comme des fléaux programmant de futures hécatombes.
...
A suivre !
LA ZONE -
À cette époque, ce n'était pas la peine de sortir de polytechnique pour savoir quel temps nous allions subir le lendemain. Sa majesté le Soleil n'était plus là, nous étions plongés dans une quasi-obscurité ; la pollution avait enfin réussi à voiler le ciel au point qu'on se demandait combien de temps il nous restait avant que la terre ne soit complètement dépeuplée.
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pourquoi emprunter des titres ? c'est tellement fun d'en inventer.
Ou d'en détourner.
Mais il y a aussi - Nathalie... - la titrisation, l'invention de nouveaux titres composites pour refourguer un pot-pourri d'emprunts pourris. La dernière fois, ça a failli provoquer la fin du capitalisme tel que nous le connaissons (formule de Tom Wolfe).
ca m'a fait penser (OMG) à American Nightmare avant que le film ne devienne une série nanar qui enchaine les 1,2,3. J'ai pas saisi la deuxième partie du texte, il me semble que ça parlait de malandrin. Fin bon, ça va, pas de quoi se casser le cul par terre.