Le jeu ? Il s'agissait de garnir notre hotte en dérobant des bretzels aux pendus. Les courses du soir. En prospectant le terrain, nous étions tombés sur la vieille affiche d'un film, un remix de Blair Witch qui avait dévié maladroitement de son thème principal ; une affiche collée religieusement sur le tronc d'un arbre mais il n'y avait aucun pendu au-dessus de ses premières branches.
Le premier bretzel, qu'on trouva dans la poche de deux frères siamois pendus tête-bêche l'un contre l'autre, était tellement gelé qu'il était dur comme nos boîtes de sardines en fer-blanc. Le bretzel suivant était sorti de la poche d'un étudiant qui avait été bizuté, si bien qu'on voyait son sourire comme un rictus, ma fois, un peu vexé.
Le dernier bretzel qu'on avait soutiré cette nuit à un pendu solitaire, très isolé du groupe de ses semblables, on l'avait grignoté à la lumière d'un réverbère qui ressemblait à un bec de gaz transformé pour l'occasion à cette collecte certes cynique de bretzels.
Je profitais de ce moment pour gribouiller aussi mon aventure afin de la raconter par la suite à ma femme qui me dévisageait toujours de son regard demeuré à mon retour au foyer conjugal.
Pour faire choir des arbres faisandés ces pendus qui étaient disséminés dans le parc aux couleurs chairs, on nous avait donné le code d'accès au développement aussi bien photographique que cinématographique.
Même le marine qui montait la garde devant la porte du parc, nous avait donné de quoi chasser les pendus cadavéreux et leurs fantômes, continuant comme un leitmotiv macabre ce jeu un peu débile.
Même le marine qui montait la garde devant la porte du parc, nous avait donné de quoi chasser les pendus cadavéreux et leurs fantômes, continuant comme un leitmotiv macabre ce jeu un peu débile.
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Vous pouvez simuler chez vous ce rapport étrange à la réalité en vous flanquant une dizaine de coups de porte blindée refermée violemment sur vos tronches dans une optique purement casse-noisettes.
Faut-il se droguer pour bien écrire un texte comme P.K.Dick et si oui avec quelle drogue ?
K. Dick c'était les amphés, si je ne m'abuse...
Nous retrouvons le Haikulysse de toujours, mais attention à ne pas simplement caser dans un coin de nos têtes le seul concept de cut-up comme grille de lecture de cet auteur. Perso, je ne cherche pas les coupes et les collages dans ses textes, j'essaie (peut-être à tort ?) de les voir comme des ensembles poétiques. Des sortes de Haïkus (tiens donc ?) étendus, avec un impact semblable (court mais intense comme ma bite), mais nuancés d'une dilution maîtrisée à l'aquarelle.
Et oui, je revendique le fait de rester seul chez moi un samedi soir à attendre l'automne sur La Zone.
ben c'est pas ici que tu assisteras à la chute des feuilles en abondance
Ça m'a drôlement fait penser à un conte des frères grimm (contes cruels et je sais plus quoi), les 3 pendus il me semble. En tout cas j'ai apprécié et n'ai pas été dérangé par le cut' habituel. Pou être honnête je ne l'avais même pas vu pour tout vous dire. Pouce en l'air pour haiku
Tu dis ça parce que bretzel ça ressemble beaucoup à Hänsel und Gretel phonétiquement, voilà tout. Et puis t'as l'air un peu énervée.
Tu devrais te reposer durch das Feuer quelques minutes, et te faire servir une Tasse heißen Kaffee ou plutôt ein Pint Bier en relisant au besoin Die Leiden des Jungen Werthers, sans oublier de te mettre sous eine dicke Decke.
Grüße an deine Eierstöcke !
Je te sens sous l'influence de Merkel...Les allemands ont des espions partout
Plutôt sous l'influence du houblon présentement. Cela dit Merkel me saoule tout autant