L'équilibre nécessaire des recettes et des dépenses journalières, qui ne pouvait être important, l'attendrissait. La prétendue incompétence de la commission parisienne composée de trois hommes entendus pendant dix-neuf mois. "Que je fusse digne d'en faire autant…" souffla notre héros. Souriant et adoptant une expression amicale, il reprit son pas de vieillard épuisé, se reposant de sa course folle, tout en imaginant les façons les plus bizarres d'en finir. Aurions-nous peur de ce qui alourdit la barque de mort !
"Bonne chance, et prends garde d'abuser de ton agilité, et renifle ce froid sinistre semblable à la cupidité du notaire", lui soufflèrent treize de ces animaux présents dans tout cœur russe. Condamné à six ans, Jack vit que ses anciennes nuits se passaient dans l'inaction, dans l'Anémone. "Laisse-la, tu sais que mon espoir et mon corps sont entre les convoitises et les mortifications", marmonna-t-il à son âme du bout du nez.
Problème beaucoup plus sérieux que des parties de cartes, la grande foule se réunit pour voir le malheureux suivant ses instincts naturels spécifiquement et numériquement distincts. "Déchirez l'ordonnance, et la suite arrachez-la moi de ces bras découpés !" Comme une feuille tombe de la voûte, la corde pendait ainsi à peu près. Avait-il été défenestré, pendu, intoxiqué, noyé, poignardé ou battu à mort ? Bien malin celui qui pusse le déduire.
"J'aurais mieux fait d'être chrétien orthodoxe.", psalmodia Jack. Le slavon était employé depuis un temps immémorial par les âmes qui l'accueillaient, à la différence des températures qui firent éclater les bocaux qui retenaient la sienne. Quittant ce sujet, lorsqu'il put se rendre compte, il se remit à penser, comme cela semblait fonctionner, dents disposées comme celles d'un chat qui pelotait :
« On explique peu ces vieux mystères d'innocence, pourtant nous venons secourir les pauvres artistes que nous affichons courageusement dans nos salons. Aimez toujours votre prochain comme vous-mêmes, une injure sur l'autre. Secondement, je n'estime pas ces originaux-là. Dociles à leurs conseils, nous recevons les ordres et, quand nous transférons la détermination de l'idée directrice, les écarts de suggestion ont des caractères qui leur sont unies. Enfants des fées, à votre prière. »
Alors la grande recette de l'embaumement de l'âme et momification de l'esprit fut méticuleusement pratiquée sur Jack par lui-même selon les rites et usages de l’Égypte ancienne.
1. Amenez le cheval par la bride, le cheval du brave garçon.
2. Puis transportez le zèle pour l'opposer à la conquête de l'au-delà (n'importe qui pourrait l'emporter sur ses adversaires).
3. Autrement, ce serait quoi cette histoire de bâtiments coulés à fond, face au vent, défilant près de lui ?
4. Songez-y, retrouvez-vous tel un pauvre petit être assis sur le lit par les pieds.
5. Empaquetez. Emballez. Faites un nœud ornemental. Offrir.
Mystères de l'instinct que celle de ses dents branlantes. Lutter contre le plus grand soin de les porter tout bonnement dans la vie réelle. Se dévorant entre elles, elles ne survivraient pas. Absent si longtemps tant la question le déconcertait, bien qu'avancé en âge, le Jack primitif, l'amas originel de cellules qui avait entrainé tout le reste, parvint à écrire une lettre dans ce désordre psychique. Les différents états de l'entité Jack l'avaient tous reconnu au dernier moment. Défendre l'égalité n'est point fréquent. La lettre commençait par :
« Les astronomes, comme ils aiment à se définir eux-même, sont avant tout des archéologues de l’univers, des dépoussiéreurs du passé cosmique déconnectés de ses vérités spatio-temporelles locales… Ils cherchent à récolter les enseignements d’ une communication unilatérale que l’univers aurait engagé avec eux avant même qu’ils ne soient venus au monde… Seraient-ils les rapporteurs prophétiques des cachotteries que leur chuchote le cosmos ?… »
Essoufflé, ce qui explique pourquoi toute son entité avait voté contre la maintenance actuelle. Au -dedans de ces limites, il abdiqua sans peine. Puissions-nous savoir ce qu'il pouvait en portant sa tête sur les épaules. Psycho-guide je suis allé chez lui... assurer la force de son repentir. Convaincu par plusieurs billets très sensés et très spirituels écrits dans son infortune, il ne touchera pourtant jamais les passions. Apprenez-lui, je vous prie de lui garder les clefs, vous ne voulez être broyés.
Rester enfant, c'est appliquer son esprit à travers l'affliction sans dire une seule parole de raison ; si tu veux. Rôle considérable s'il en est. Regardez-moi ça qui s'avance ; elle ne rira pas de votre punition.
Déconcerté de son défaut de perspicacité, Jack rentra dans sa chambre quand le cardinal montait sur un cheval à pieu, achevant de faire connaître les lois universelles et immuables : "Faites-vous conduire au poste de police en bourgeois. Certes, il faut mettre votre opéra en harmonie avec le paysage." Et dans quelles mains peut-il passer, de l'un à gauche, et en même temps cette sensation physique, et les débuts de l'ère des révolutions, étaient à jamais consolidés. Faute de pouvoir mieux faire.
(Ici la version Audio)
Soudain apparut en bas, un large tumulte. L'ombre portée de Jack hors du temps perpendiculaire avait impacté le sol alors qu'il prenait la tangente à mi-hauteur. Entre les populations de l'en-dedans et celles de l'en dehors, une nouvelle faune émergea, accueillante, les cohortes de l'au-delà, chargées, pour l'exemple, de liquider tous les passifs. L'avant, jadis concret, devenait abstrait, et inversement pour l'Après. "Retiens donc bien ce que je raconte", s'apostropha Jack, "D'arracher l'herbe à éternuer, l'herbe haute, humide de rosée, nul ne témoigne sans contrepartie."
Soudain apparut en bas, un large tumulte. L'ombre portée de Jack hors du temps perpendiculaire avait impacté le sol alors qu'il prenait la tangente à mi-hauteur. Entre les populations de l'en-dedans et celles de l'en dehors, une nouvelle faune émergea, accueillante, les cohortes de l'au-delà, chargées, pour l'exemple, de liquider tous les passifs. L'avant, jadis concret, devenait abstrait, et inversement pour l'Après. "Retiens donc bien ce que je raconte", s'apostropha Jack, "D'arracher l'herbe à éternuer, l'herbe haute, humide de rosée, nul ne témoigne sans contrepartie."
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La vérité sur Jack : http://www.lazone.org/articles/600.html
les origines de Jack sont plutôt ici http://www.imdb.com/list/ls051425993/
Belle expérience sur la littérature, la démocratie, le hasard (qu'il existe ou pas et fasse bien ou pas les choses), la Main invisible de Smith (qu'elle existe ou pas) et la manière de retranscrire la folie quand on est soi-même sain d'esprit, ou considéré comme tel.
Les expériences collectives et démocratiques au tour par tour sont rarement concluantes, car chacun veut étaler son pot sur la toile, afin de faire reluire sa petite Volonté de puissance, dans la limite des stocks disponibles. On peut le faire à l'infini, cela ne sera pas qualitatif pour autant car une oeuvre, contrairement à ce que pensent les néo-pédagogues et autres vulgarisateurs-égalitaires, est une percée (plus ou moins grande selon le talent et la sagacité de la source) dans ce qui est établi, la "matrice actuelle", percée unique, qui ne peut être le fruit que d'un seul et même esprit (âme, amas de cellules), dans un temps donné et un espace restreint.
D'autant plus quand c'est une oeuvre littéraire : la langue, le langage, la façon de s'exprimer et l'expression même, avec tout ce que cela implique d'incertain/de nébuleux, aussi bien pour le lecteur que pour l'auteur (2e,3e,4e… degré, cynisme, humeur passagère/sentimentalisme, double-discours, psychologisme, faux-souvenir, omissions, plagiat, manichéisme… sans compter la notion de vérité [personnelle, universelle…]) sont des variantes trop complexes pour que chacun y apporte sa sauce.Tout finira par se noyer dans une absence de beauté et de sens, la percée solitaire étant initialement une recherche de sens par l'établissement d'une vérité personnelle, qu'on espère/veut universelle. L'auteur/l'artiste, se pensant réellement libre (selon ses propres lois/règles), car exprimant momentanément cet état de fait éphémère, le diffuse pour mieux asservir son prochain, qui risque fort de faire de même s'il n'est pas devancé.
En laissant "flotter" une oeuvre, en pensant qu'elle s'enrichira par d'hypothétiques contributions bienveillantes, ils ne font qu'étaler leur naïveté, ou plutôt leur dogme, leur croyance que les gens, soi-disant tous libres et égaux, peuvent apporter quelque chose à un projet, aussi peu déterminant qu'il soit.
Il n'y a jamais eu autant de vidéastes/auteurs/musiciens que depuis la démocratisation des moyens de production et de diffusion (les caméras microscopiques HD, les logiciels de sons, les instruments low-cost, le traitement de texte, les différents sites dédiés à la vidéo…Etc), d'où un rétrécissement de l'imaginaire, dû également à la psychanalyse et à une plus grande domestication de l'Homme. "Je veux m'exprimer car on me l'ordonne et on m'en offre les moyens, mais n'ayant rien découvert ou vécu de signifiant, je suis condamné à recopier l'expression d'autrui".
Le fait de contraindre ici les différents auteurs (qui ne le sont pas en vérité, simples exécutants du hasard) en leur enlevant la tâche d'amener la matière première (soit l'expression momentanément de leur liberté éphémère), a permis d'intervertir les rôles entre la machine, l'intelligence artificielle (à la fois anthropique et dégagée des carcans humains), et l'Homme, l'intelligence humaine. Et soyons honnête, le résultat est pertinent : la folie personnelle de Jack, intraduisible et impossible à mettre en scène par des "esprits sains", est ici toujours autant inatteignable mais beaucoup mieux rendue, car justement inatteignable. Malgré l'expression sous contrainte de différentes Volontés de puissance, ce texte ne fait sens pour personne. Il est donc authentiquement démocratique, non pas au sens antique, mais contemporain.
Richard Dawkins parlait de la religion comme un "virus verbal" (à voir d'ailleurs sur le sujet le très bon film Pontypool). Au delà de la crémeuse pleurniche athéiste (personne n'est athée. Tout le monde croit en quelque chose. Les authentiques nihilistes se suicident, c'est à rappeler à vos neveux de 16 ans fascinés par True Detective), il serait intéressant d'écrire un texte sacré avec le même procédé, pour le diffuser via les moyens d'aliénation de masse démocratiques : les réseaux dits sociaux.
De quoi réfléchir pour la soirée. Pour les suivantes, aussi, celles qui restent.
Contrairement à Lourdes Phalanges j'ai essayé de trouver des signes ou des tendances dans les contributions des autres participants, pour rendre le texte un minimum intelligible dans son ensemble, avec unité de temps, lieux, personnages etc. C'était une idée totalement éloignée du résultat final. Mais tout cela n'était qu'un amas en expansion de chaos à base de mots et d'idées éparses. Il me semble que c'est lapinchien qui dans ce texte a le mieux résisté aux forces du chaos et de la folie, alors que paradoxalement c'est lui qui semble le plus fou d'entre nous, du moins tel que je le perçoit dans son personnage de contributeur sur la zone.
J'ajouterais que similairement à de nombreux autres textes collectivistes zonards j'ai énormément du mal à m'intéresser au texte dans son entièreté. Peut-être est-ce le fait que je sache que c'est le produit issu de force antagonistes et d'intellects divers qui rebute.
Le point intéressant soulevé par Lourdes Phalanges est la multiplication des contenus produits sur internet, et la restriction du public pouvant/voulant/ayant le temps de les réceptionner. Quand tout le monde est sur scène il n'y a plus de public, et l'artiste se sent bien seul. Un truc intéressant lié à ça est de regarder le ratio commentaires/textes publiés sur la zone depuis dix ans.
Encore heureux, qu'ils se sentent seuls, les artistes, manquerait plus que ça, qu'ils aient conscience d'avoir du public et de la reconnaissance, pour se croire intéressants. Ce serait les encourager dans la mauvaise pente.
"il serait intéressant d'écrire un texte sacré avec le même procédé..." Chiche !
Vos analyses sont puissantes. Pour ma part, je ne cherchais pas à produire un texte d'exception mais à bien m'amuser et je pense que c'est l'objectif des initiatives collectives sur la Zone. Chaque personne qui s'amuse bien en participant amène sa touche personnelle et crée de l'émulation collective en contrepartie de giclées de dopamine rigolotes. In fine le patchwork des apport est de qualité variable en fonction des contributeurs et degrés d'implication. On voit qu'on avait chacun le notre.
Il y a des business modèles de production littéraire industrielle qui existent. cf les aventures d'Alex Cross le héro de James Paterson sous forme de romans kilométriques et écrites par des usines à ghostwriters, héro porté au cinéma et incarné plusieurs fois pas Morgan Freeman et Idris Elba, un peu dans la veine des Jack Ryan de Tom Clancy.
Je pense que l'objectif qualitatif et de cohérence est atteignable mais avec plus de contraintes et une variété de rôle des joueurs bien plus importante. Il faudrait des joueurs auteurs certes, mais aussi un responsable du scénario global, un préposé à la relecture et correction des fautes et incohérences, un directeur du style et de la forme, un superviseur du fond. Un truc aussi marrant que quand on choisit un personnage au caracs particulières et un mode de jeu singulier dans un MEUPORG. Dans la veine des Serial Edit et Serial Insert on a essayé plusieurs méthodes et hybridé certaines en frolant l'eugénisme. Quoi qu'il en soit je trouve que nos teratotextes sont la plupart du temps réussis et satisfaisants tant pour le lecteur que pour les auteurs participants, certes cependant souvent inégaux sur la longueur.
Sinon effectivement je suis fou, cela dit certaines personnes le sont et l'ignorent faisant un mal destructeur massif dans leur entourage d'autant plus qu'ils ont du pouvoir. Je suis suivi, médicamenté, évalué donc je pense que je dois être un fou responsable et bridé dans l'expression de sa folie pour impacter le moins possible les bienheureux sains d'esprit.