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Jack, les neuroleptiques et la vodka-Javel | chap. 2 | Sociétés externes et internes

Le 15/08/2017
par Zone Forum
[illustration] (Ici la version Audio)

"Nous croirons ce que nous allions dîner quelque part" cria quelqu'un ou quelque chose dans la tête de Jack. L'alternative bizarre, où cette entité le priait de passer chez son ennemi mortel, fit baver l'éphèbe sur le trône de l'évêque. Ensemble ils vivent ensevelis dans les ténébreuses profondeurs ; ensemble ils formaient une très longue phase de transition et prenant les oiseaux pour se raconter des histoires des grandes cités qui ont existé dans chacun de ces quatre enfers. Mauvais signe pour le malade, il avait quelque chose dans l'espèce de tambour dans les oreilles : "les bruyantes paroles du gredin de psychiatre". Encore un effet secondaire des nouveaux médocs contre les symptômes florides des psychoses. Florides ? Bordel ! Mais pourquoi pas connecticuts ou alabamas ? "Imagine-toi que je suis la vie de tous les problèmes de cette dernière époque" continua la voix... Tumulte effroyable, un rire général s'échappant de l'auditorium dans son crâne avait accueilli ce petit récit. "Fait de pièces détachées, parmi les noms sortis de l'urne de quatre-vingts ans. Note de l'observatoire : j'étais invisible, et après notre rupture, je n'entreprendrai pas d'en reparler ?"
Jack cacha son visage dans les buissons pour ne point montrer à la plèbe une hilarité irrationnelle dont il aurait fait les frais. La voix poursuivait son monologue de type stand-up : "Et nous serions ainsi dispensés tous deux de l'absolution, et ce point est crucial ! Foin des moines qui portaient les fléaux et criaient à la chienlit !" Des promeneurs accoururent ; des boutiquiers, l'air grave, appelaient Jack, mon cher curé. Le jeune homme, confus, plaça son pouce dans l'oreille et son auriculaire devant sa bouche pour feindre un double appel. "Allez, allez !", disait le pauvre bougre entre ses dents, "Jetez-le hors de la cabane de planches ayant été détruite. Il n'ouvrira pas le samedi !"

Donc, à neuf ou dix personnes, ils l'attachèrent au tronc d'un vieux domestique, mais comme des enfants, tirant sur les avirons. "Parfait, j'allais trouver le seigneur !", s'égosilla Jack, qui, contenu les uns dans les autres, tiendrait son rang, en attendant la réponse de l'inflexible nécessité. Bousculé par un passant, c'est évidemment lui que l'on console, transporté sur ces hauteurs qui servaient d'introduction à la connaissance. "Frappez fort pour qu'on puisse multiplier à discrétion mes pertes et ma dépense…", marmonna l'un des boutiquiers, tout de sueur trempé.

Seulement ceux qui le lynchaient étaient toujours suivis de cohortes de pleureuses, comme il sied dans ces contrées, à l'usage du pays. Ces artifices étaient fort utiles pour masquer les bruits incongrus d'un tabassage en règle de la milice de quartier. Le boutiquier en sueur, un vendeur de sommeil, assoiffé, de pouvoir, d'argent, de sexe, d'eau potable, se proposa, au nom du collectif des gens molestés, de demander à Jack de rendre des comptes devant la commission des indemnités. "Rendez-nous la voix dans votre tête, celle-là même qui s'en amouracha jadis de vous, mais nous vous serions gré de nous la restituer en silence. Cessez vos verbiages incohérents. Faites le boire qu'il se taise ou poussez le dans le vide."

Comprenez bien qu'avec une maladresse visible il s'efforçait de les apercevoir, leur volonté de lui causer un malaise était une idée fixe, c'était une longue pente ascendante de la violence. Dans ce fol amour entre la foule et Jack/Jésus, contre lequel au moins il y avait trois grands obstacles qui semblaient incohérents et troubles, tout le monde y trouvait son compte. Ouvrez les yeux du maître et presque tous les nerfs s'irritent. Poussé au bout des fusils, on voyait la sueur perler sur le visage du jeune psychovague. Observons toutefois ce que l'on vivait : ses yeux saillaient ; ses membres connaissaient pareille souffrance.

= commentaires =

Jizzy StarBuck
    le 15/08/2017 à 14:34:17
Finalement cette série c'est un peu, par le procédé, le miroir de notre temps.
Les robots font le boulot à 80% et l'humain fignole de-ci de-là.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 15/08/2017 à 14:41:06
les robots sont les seuls lecteurs et commentateurs aussi. ça ne préfigure rien de bon sur le devenir de l'humanité.
pascal dandois

Pute : -21
balai à chiottes
    le 15/08/2017 à 15:17:12
LES ROBOTS SONT L'HUMANITE.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 15/08/2017 à 18:01:34
non les humains sont des obstacles à tête chercheuse
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 18/08/2017 à 16:37:56
Je propose qu'on poste des commentaires de type phrases générées dans ce machin http://enneagon.org/phrases (mettre 2 ou 3 phrases par com et arranger un peu) Ainsi la boucle sera bouclée, le texte aura été généré par un bot, le texte aura été lu par un bot et finalement un bot aura commenté le texte.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 18/08/2017 à 16:41:04
Cette technique bougonne fait des tours de magie qui me plaisaient : quel renversement d'idées ! Mourir pour mourir, sans doute une nouvelle et rauque sonnerie de cor retentissant au dehors. Ma joie déborde, ronge, use et efface cette enceinte. Étroitement pressé dans la cohue, la fièvre me gagna à la fin de la lecture.
Muscadet

site blog fb
Pute : 0
    le 18/08/2017 à 18:50:42
Ce n'est pas tout à fait aléatoire, quand on regarde de près. Une scène urbaine à une époque inquisitoriale, peut-être.

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